Bienvenue aux Puces !
Retour sur l'histoire du plus grand marché d'antiquités au monde
Les Puces fascinent. Que ce soit pour son énergie, son esprit très « village », ses déballages, son défilé de stars de la déco – ou pas – ou sa gastronomie, ce marché du nord de Paris attire désormais 5 millions de visiteurs/chineurs dans ses allées chaque année. Pourtant, qui aurait parié sur un devenir aussi trendy quand, en 1870, la zone ressemblait surtout à un ensemble de taudis ? Installez-vous, c’est parti pour un petit cours d’histoire en accéléré du nouveau vivier créatif made in Paris !
La preuve par trois
Trois raisons expliquent cette installation en périphérie de la capitale. D’abord, il faut comprendre que les chiffonniers « faisaient leur beurre » grâce aux objets trouvés dans les poubelles parisiennes. Mais en 1884, suite à un arrêt préfectoral d’Eugène Poubelle, les ordures ménagères devront désormais finir leur vie dans une… poubelle, privant ainsi les marchands de matière première.
Ensuite, la biffe est nocturne, mais surtout bruyante, et devant le succès de cette activité, les Parisiens peinent à trouver le sommeil. Et mieux vaut ne pas se frotter à un Parisien qui a mal dormi…
Enfin, parce que derrière les « fortifs » de Paris, la zone dite de Malassis est détaxée et les marchands n’ont donc pas d’octroi à payer.
Trois raisons expliquent cette installation en périphérie de la capitale. D’abord, il faut comprendre que les chiffonniers « faisaient leur beurre » grâce aux objets trouvés dans les poubelles parisiennes. Mais en 1884, suite à un arrêt préfectoral d’Eugène Poubelle, les ordures ménagères devront désormais finir leur vie dans une… poubelle, privant ainsi les marchands de matière première.
Ensuite, la biffe est nocturne, mais surtout bruyante, et devant le succès de cette activité, les Parisiens peinent à trouver le sommeil. Et mieux vaut ne pas se frotter à un Parisien qui a mal dormi…
Enfin, parce que derrière les « fortifs » de Paris, la zone dite de Malassis est détaxée et les marchands n’ont donc pas d’octroi à payer.
La naissance des marchés
Mais la ville se développe vite et les marchands doivent se structurer. Toujours allergiques à l’impôt, ils restent à Malassis et construisent les premières baraques. L’arrivée du métropolitain en 1908 et la contrainte de déballer et remballer sans cesse leurs marchandises, achèvent de les sédentariser. Le concept de marchés est né, et c’est en 1920 que Romain-Jules Vernaison inaugurera le premier, qui porte toujours son nom. En tout, 13 000 m², bâtis sur la désormais incontournable rue des Rosiers.
Aujourd’hui, pas moins de quinze marchés sont répartis sur plus de 7 hectares, dont les plus célèbres sont Biron, Malik, l’Entrepôt, Dauphine et Paul Bert Serpette.
Mais la ville se développe vite et les marchands doivent se structurer. Toujours allergiques à l’impôt, ils restent à Malassis et construisent les premières baraques. L’arrivée du métropolitain en 1908 et la contrainte de déballer et remballer sans cesse leurs marchandises, achèvent de les sédentariser. Le concept de marchés est né, et c’est en 1920 que Romain-Jules Vernaison inaugurera le premier, qui porte toujours son nom. En tout, 13 000 m², bâtis sur la désormais incontournable rue des Rosiers.
Aujourd’hui, pas moins de quinze marchés sont répartis sur plus de 7 hectares, dont les plus célèbres sont Biron, Malik, l’Entrepôt, Dauphine et Paul Bert Serpette.
Le passage à vide
Très vite, Saint-Ouen devient la plus grande concentration d’antiquaires au monde ! Dans ses allées, on trouve aussi bien du vintage Chanel que du mobilier Giò Ponti, des livres de collection à 5 euros et des grilles de château !
Pourtant, dans les années 2000, le marché accuse un véritable passage à vide. Baisse du dollar – les Américains y étaient les principaux acheteurs –, crise économique et sûrement concurrence de sites Internet entraînent une désertion de ses allées. Malgré un perpétuel renouvellement de pièces exceptionnelles, les Puces vont pour la première fois de leur existence devoir coller à l’évolution du public.
Très vite, Saint-Ouen devient la plus grande concentration d’antiquaires au monde ! Dans ses allées, on trouve aussi bien du vintage Chanel que du mobilier Giò Ponti, des livres de collection à 5 euros et des grilles de château !
Pourtant, dans les années 2000, le marché accuse un véritable passage à vide. Baisse du dollar – les Américains y étaient les principaux acheteurs –, crise économique et sûrement concurrence de sites Internet entraînent une désertion de ses allées. Malgré un perpétuel renouvellement de pièces exceptionnelles, les Puces vont pour la première fois de leur existence devoir coller à l’évolution du public.
La résurrection
Car depuis 2005, le public connaît un engouement généralisé pour la décoration et ses architectes d’intérieur. Et les Puces de Saint-Ouen savent qu’elles ont une carte à jouer. En 2009, le marché Paul Bert Serpette donne carte blanche à Jacques Garcia (décorateur de l’Hôtel de La Mamounia, à Marrakech) pour mettre en scène ce qu’il a chiné parmi leurs 350 marchands sur un stand du salon Maison et Objets. Le succès est tel que l’année suivante, il renouvelle l’opération avec Chantal Thomas. En 2013, on se souvient aussi de la Carte Noire à l’architecte Odile Decq, avec sa pièce à vivre ornées de kimono, masques africains et lithographies de Günter Fruhtrunk, avant que Bambi Sloan ne prenne le relais, avec sa scénographie d’une chambre d’hôtel. Désormais, les Puces prennent ainsi les devants et se réinventent sans cesse.
Car depuis 2005, le public connaît un engouement généralisé pour la décoration et ses architectes d’intérieur. Et les Puces de Saint-Ouen savent qu’elles ont une carte à jouer. En 2009, le marché Paul Bert Serpette donne carte blanche à Jacques Garcia (décorateur de l’Hôtel de La Mamounia, à Marrakech) pour mettre en scène ce qu’il a chiné parmi leurs 350 marchands sur un stand du salon Maison et Objets. Le succès est tel que l’année suivante, il renouvelle l’opération avec Chantal Thomas. En 2013, on se souvient aussi de la Carte Noire à l’architecte Odile Decq, avec sa pièce à vivre ornées de kimono, masques africains et lithographies de Günter Fruhtrunk, avant que Bambi Sloan ne prenne le relais, avec sa scénographie d’une chambre d’hôtel. Désormais, les Puces prennent ainsi les devants et se réinventent sans cesse.
Un paysage nouveau
En effet, terminé le déclin à Saint-Ouen. Jean-Cyrille Boutmy (fondateur du groupe Studyrama), propriétaire de Paul Bert Serpette depuis avril 2014, dépoussière ses allées. Cinquante nouveaux stands ouvrent, l’art contemporain, le design et la gastronomie s’y installent et drainent ainsi de nouveaux habitués.
L’exemple le plus probant ? Le Village Vintage et son enclave néobohème, au 77 rue des Rosiers. Expérience ultime, cette anse très « cool » accueille la galerie Until Then, fondée par trois anciens de la galerie Yvon Lambert. Pour les Puces, vivre au rythme des accrochages et des vernissages d’art contemporain est inédit. Tout autant d’ailleurs que les créations de l’architecte milanais Vincenzo de Cotiis, qui côtoient des pièces Marni, Céline ou encore Martin Margiela, dans le concept store l’Éclaireur, juste à côté. Luminaires à la galerie Gam, mobilier star chez Habitat 1964 ou exotisme et voyage chezMademoiselle Steinitz, les nouveaux personnages des Puces se fondent dans le décor.
En effet, terminé le déclin à Saint-Ouen. Jean-Cyrille Boutmy (fondateur du groupe Studyrama), propriétaire de Paul Bert Serpette depuis avril 2014, dépoussière ses allées. Cinquante nouveaux stands ouvrent, l’art contemporain, le design et la gastronomie s’y installent et drainent ainsi de nouveaux habitués.
L’exemple le plus probant ? Le Village Vintage et son enclave néobohème, au 77 rue des Rosiers. Expérience ultime, cette anse très « cool » accueille la galerie Until Then, fondée par trois anciens de la galerie Yvon Lambert. Pour les Puces, vivre au rythme des accrochages et des vernissages d’art contemporain est inédit. Tout autant d’ailleurs que les créations de l’architecte milanais Vincenzo de Cotiis, qui côtoient des pièces Marni, Céline ou encore Martin Margiela, dans le concept store l’Éclaireur, juste à côté. Luminaires à la galerie Gam, mobilier star chez Habitat 1964 ou exotisme et voyage chezMademoiselle Steinitz, les nouveaux personnages des Puces se fondent dans le décor.
La gastronomie
Il y en a d’ailleurs un autre qui s’est fondu dans le décor sans pour autant passer inaperçu, c’est Philippe Starck ! Son restaurant Ma Cocotte, inauguré en 2012, a très vite remis les Puces sur la carte de la bonne chère.
Car oui, les Puces ont toujours été très gourmandes ! Au siècle dernier, frites, moules, saucisson et sardines s’y dégustaient sur le pouce, rincés par le vin blanc au son des guitares manouches. Aujourd’hui, le coup de fourchette est le même, seul le décor a changé. Plus conçu comme une maison que comme une cantine, Ma Cocotte est tellement prisé que sur les deux terrasses, il n’est pas rare d’y jouer des coudes avec Lenny Kravitz ou Inès de la Fressange, entre un poulet de Challans ou un fish & chips !
ET VOUS ?
Connaissiez-vous l’histoire des Puces ? Y avez-vous déjà acheté des meubles et/ou des accessoires déco ? Partagez votre expérience et vos photos dans la partie commentaires ci-dessous !
Lire aussi :
Quels réflexes avoir quand on fait une brocante ?
6 réflexes à avoir pour investir dans une œuvre d’art
Investir dans la photo, bonne ou mauvaise idée ?
Investir dans la sculpture, bonne ou mauvaise idée ?
Il y en a d’ailleurs un autre qui s’est fondu dans le décor sans pour autant passer inaperçu, c’est Philippe Starck ! Son restaurant Ma Cocotte, inauguré en 2012, a très vite remis les Puces sur la carte de la bonne chère.
Car oui, les Puces ont toujours été très gourmandes ! Au siècle dernier, frites, moules, saucisson et sardines s’y dégustaient sur le pouce, rincés par le vin blanc au son des guitares manouches. Aujourd’hui, le coup de fourchette est le même, seul le décor a changé. Plus conçu comme une maison que comme une cantine, Ma Cocotte est tellement prisé que sur les deux terrasses, il n’est pas rare d’y jouer des coudes avec Lenny Kravitz ou Inès de la Fressange, entre un poulet de Challans ou un fish & chips !
ET VOUS ?
Connaissiez-vous l’histoire des Puces ? Y avez-vous déjà acheté des meubles et/ou des accessoires déco ? Partagez votre expérience et vos photos dans la partie commentaires ci-dessous !
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L’essence des Puces est née d’une vieille tradition française : la récup’. Seule ombre au tableau – et pas des moindres –, le commerce d’objets usés agace. À tel point qu’au Moyen-Âge, déjà, ces récupérateurs sont chassés du centre de Paris. Même Richelieu s’acharne sur eux lorsqu’en 1635 il autorise la seule vente d’objets neufs dans les rues de la capitale. Qu’à cela ne tienne, ces biffins, crocheteurs et fripiers s’organisent et s’installent vers 1840 derrière Montmartre, là où règnent déjà les Gitans.