Portrait : Giò Ponti, modernité à l'italienne
Coup de rétro sur la carrière dense et diversifiée de l'un des plus brillants designers italiens du siècle dernier
Giò Ponti naît à Milan en 1892. Il y grandit et décide d’étudier l’architecture au Politecnico di Milano. S’il met ses études entre parenthèses entre 1916 et 1918 pour servir son pays, lors de la Première Guerre, il y revient ensuite et décroche son diplôme d’architecte en 1921. Parallèlement à ses activités d’architecte et de designer, qu’il développe dans la foulée, Ponti cherche à transmettre sa passion. Il va donc enseigner l’architecture pendant des années, régulièrement dans son école de Milan et ponctuellement à travers le monde. Il joue aussi un rôle fondamental dans la presse. Tout d’abord avec la création du magazine Domus en 1928, qui devient rapidement une référence en matière d’architecture, de design et d’art – car Ponti était aussi très sensible à l’art et en particulier aux productions du Novecento italien –, puis comme rédacteur en chef de Stile de 1941 à 1947.
Entre 1933 et 1945, il collabore cette fois avec un couple d’ingénieurs (Eugenio Soncini et Antonio Fornaroli) qui lui permettent de réaliser des projets plus industriels. Peu à peu, sa notoriété lui permet de concevoir des monuments qui vont faire date en Italie comme à l’international, tels que la tour Pirelli (deuxième des gratte-ciel milanais en 1956), l’Hotel della Città, la Villa Planchart de Caracas ou le Denver Art Museum aux États-Unis.
En marge, donc, de ses activités d’architecte, il travaille carrément comme directeur artistique de l’entreprise de Richard Ginori à Milan, où l’on fait dans la porcelaine (au sens littéral du terme). Un tremplin, qui l’amène à concevoir d’autres objets en céramique et bouteilles en verre, pour Venini notamment. Puis des luminaires et meubles divers parmi lesquels sa célèbre chaise Superleggera.
Entre tradition et modernité
Le style de Giò Ponti privilégie des formes élémentaires épurées, aux lignes et contours clairement définis. Son œuvre est dense et contrastée, sans doute parce qu’elle opère une habile synthèse entre tradition et modernité. Pour le designer, il s’agit en effet d’intégrer l’héritage du classicisme italien des années 20 et 30, pour tendre vers l’élaboration rationnelle d’un mobilier simplifié et fonctionnel. Soit de meubles et objets davantage en adéquation avec la réalité d’une époque industrielle, dans laquelle la machine prend de plus en plus de place.
Le style de Giò Ponti privilégie des formes élémentaires épurées, aux lignes et contours clairement définis. Son œuvre est dense et contrastée, sans doute parce qu’elle opère une habile synthèse entre tradition et modernité. Pour le designer, il s’agit en effet d’intégrer l’héritage du classicisme italien des années 20 et 30, pour tendre vers l’élaboration rationnelle d’un mobilier simplifié et fonctionnel. Soit de meubles et objets davantage en adéquation avec la réalité d’une époque industrielle, dans laquelle la machine prend de plus en plus de place.
1957 : La chaise 699 ou Superleggera
Le modèle de cette célèbre Superleggera est une chaise en bois légère, façonnée dans le village de pêcheurs de Chiavari. À partir de 1949, Giò Ponti a mené des recherches pour arriver, en plusieurs fois et en 1957, à sa propre relecture de ce modèle traditionnel. Des pieds fuselés, un dossier légèrement incliné en haut pour davantage de confort, une assise simple en rotin…
Le modèle de cette célèbre Superleggera est une chaise en bois légère, façonnée dans le village de pêcheurs de Chiavari. À partir de 1949, Giò Ponti a mené des recherches pour arriver, en plusieurs fois et en 1957, à sa propre relecture de ce modèle traditionnel. Des pieds fuselés, un dossier légèrement incliné en haut pour davantage de confort, une assise simple en rotin…
Toujours éditée par Cassina, La Superleggera 699 est un petit bijou de rationalité, aux traits aussi fins et discrets que résolument graphiques. Présentée à la Triennale de Milan de 1957, elle y fait l’unanimité et permet à son auteur de décrocher le prestigieux Compasso d’oro.
Coffee table
Il faut comprendre que la table basse est un meuble récent quand Giò Ponti en dessine. Ce type de meuble, peu présent dans les intérieurs avant le XXe siècle, est apparu comme corollaire de l’évolution des modes de vie. Et notamment de l’augmentation du temps de loisir, avec laquelle est née l’envie d’accueillir des invités chez soi, autour d’une table basse, avant de passer dans la salle à manger. Cette table basse, avec piétement en noyer et plateau rond en verre trempé, a été réalisée par Giò Ponti au début des années 50. C’est désormais un modèle rare, recherché par les collectionneurs.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de la carrière et des créations de Giò Ponti ?
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Il entame sa carrière comme associé des architectes Emilio Lancia et Mino Fiocchi, pour signer de belles demeures. En 1927, le trio se resserre en duo et Ponti commence une collaboration de sept années avec Lancia, au sein du Studio Ponti e Lancia PL. Dans ce cadre, il participe notamment à la construction du Monument aux Morts avec Giovanni Muzio, des immeubles Casa Rasini de Milan, ainsi que du complexe Domus.