Travailler avec un pro
Paroles de pro : Pourquoi travailler avec un tapissier ?
Le tapissier est un allié incontournable dès qu'il est question de repenser sur mesure son intérieur
Ce métier fait partie de ces savoir-faire manuels traditionnels qui font la richesse de notre patrimoine. Mais avec la prévalence de la société de consommation, le tapissier versé dans la restauration des sièges d’époque et la tapissière, spécialiste des rideaux et coussins à façon, ont perdu des plumes ces dernières décennies face au mobilier jetable et au cousu à la chaîne. Heureusement, les mentalités changent ! À Paris, Emmanuelle Le Ny et, à Londres, Damien Jaffré, témoignent en exclusivité pour Houzz du renouveau du métier de tapissier et des bonnes raisons d’aller aujourd’hui frapper à sa porte.
Voici certains des outils qu’il utilise au quotidien : « Le tire-sangle (en haut a gauche) sert à tendre les sangles de jute sous les sièges. Le pied-de-biche (tout à droite) sert à enlever les clous décoratifs. À côté, le ciseau à dégarnir sert à dégarnir le fauteuil et enlever les clous. Enfin le marteau garnisseur a un embout aimanté pour poser les semences. »
Trouvez un tapissier sur Houzz
Trouvez un tapissier sur Houzz
Comment évolue le métier ?
Désireux de faire évoluer sa pratique, Damien Jaffré a traversé la Manche il y a trois ans, pour poser ses valises à Londres. « La clientèle nous demande surtout de refaire des assises des années 20 à 70. Nous travaillons principalement sur des fauteuils scandinaves des années 50, souvent du mobilier de designers. Ça change beaucoup des fauteuils de style car ces assises ne sont pas fabriquées avec des techniques à l’ancienne. L’industrialisation et la production à la chaîne ont imposé des garnissages en mousses que l’on découpe à la scie. Et nous cousons les finitions à la machine », explique-t-il.
Désireux de faire évoluer sa pratique, Damien Jaffré a traversé la Manche il y a trois ans, pour poser ses valises à Londres. « La clientèle nous demande surtout de refaire des assises des années 20 à 70. Nous travaillons principalement sur des fauteuils scandinaves des années 50, souvent du mobilier de designers. Ça change beaucoup des fauteuils de style car ces assises ne sont pas fabriquées avec des techniques à l’ancienne. L’industrialisation et la production à la chaîne ont imposé des garnissages en mousses que l’on découpe à la scie. Et nous cousons les finitions à la machine », explique-t-il.
En France, le métier évolue également, réenchanté par une nouvelle génération de passionnés. En témoigne Emmanuelle le Ny qui a plaqué sa carrière de marketeuse dans la grande distribution pour fonder les deux boutiques parisiennes de tapissier-décorateur Asseyons-nous. Ses collaboratrices et associées, Flavie, Elsa et Florence, ont quitté de leur côté les secteurs du médical, du modélisme et de la banque pour prendre part à l’aventure. « On reconnaît aux tapissiers leur savoir-faire et la connaissance des matières mais question déco, ils souffraient d’une image vieillotte, en décalage avec les intérieurs actuels. Mes collaboratrices et moi nous sommes réunies autour de notre passion du siège et de la décoration d’intérieur. Nous souhaitons le réinventer, le personnaliser à l’image de notre client pour qu’il se l’approprie et qu’il s’intègre parfaitement dans son intérieur. C’est ce que nous souhaitons montrer dans nos boutiques où l’on nous voit travailler dans le fond mais où la vitrine annonce un décor contemporain », explique-t-elle.
En quoi consiste sa nouvelle fonction de conseil ?
Pour Damien Jaffré, le renouveau du métier est évident. « Si l’on s’adressait surtout au tapissier pour rénover les sièges et éventuellement poser des toiles tendues sur les murs, il s’est également attribué au fil du temps le travail de la tapissière : la création de rideaux sur mesure, de coussins, d’assises de banquettes, de décor de lit… Et le tapissier a beaucoup développé son conseil sur le choix des tissus. Les techniques de garnissage ou de couture sont anciennes et les gabarits immuables mais les tissus évoluent à grands pas et il nous revient d’expliquer au client qu’un velours ou une laine réagissent différemment, qu’un coton résistant et lavable sera préférable pour échapper aux griffes des chats, qu’un traitement Scotchgard évitera les taches… »
Pour Damien Jaffré, le renouveau du métier est évident. « Si l’on s’adressait surtout au tapissier pour rénover les sièges et éventuellement poser des toiles tendues sur les murs, il s’est également attribué au fil du temps le travail de la tapissière : la création de rideaux sur mesure, de coussins, d’assises de banquettes, de décor de lit… Et le tapissier a beaucoup développé son conseil sur le choix des tissus. Les techniques de garnissage ou de couture sont anciennes et les gabarits immuables mais les tissus évoluent à grands pas et il nous revient d’expliquer au client qu’un velours ou une laine réagissent différemment, qu’un coton résistant et lavable sera préférable pour échapper aux griffes des chats, qu’un traitement Scotchgard évitera les taches… »
Emmanuelle le Ny confirme ce rôle prépondérant de conseil : « Nous demandons aux clients d’apporter des photos de leur intérieur et leur posons des questions sur leur caractère, la place de leur mobilier, les liens qu’ils lui portent… Nous ne les égarons pas dans la boutique en quête du bon tissu au petit bonheur la chance mais leur faisons quatre ou cinq propositions ciblées. Selon nos goûts, nous sélectionnons une fois par an les tissus chez des éditeurs très connus ou plus confidentiels, Pierre Frey, Manuel Canovas, Karin Sajo, Kvadrat… S’il arrive qu’un client ait besoin d’un tissu ancien très spécial, un damas, par exemple, nous pouvons alors le commander à un éditeur particulier. »
Pourquoi plébisciter le tapissier dans les projets déco ?
Si le tapissier se modernise, les clients également changent. Les jeunes générations, plébiscitant le mobilier vintage et la consommation zéro déchet, se tournent davantage vers la personnalisation, le fait-main et les artisanats délaissés. Un réflexe que partagent les architectes d’intérieur ou les décorateurs, qui s’adressent davantage aux tapissiers pour personnaliser les intérieurs contemporains de leurs clients : « Comme on choisit un beau carrelage ou un meuble sur mesure, la personnalisation d’un siège ou d’un rideau participent pleinement à la transformation d’un intérieur moderne », explique Emmanuelle le Ny.
Si le tapissier se modernise, les clients également changent. Les jeunes générations, plébiscitant le mobilier vintage et la consommation zéro déchet, se tournent davantage vers la personnalisation, le fait-main et les artisanats délaissés. Un réflexe que partagent les architectes d’intérieur ou les décorateurs, qui s’adressent davantage aux tapissiers pour personnaliser les intérieurs contemporains de leurs clients : « Comme on choisit un beau carrelage ou un meuble sur mesure, la personnalisation d’un siège ou d’un rideau participent pleinement à la transformation d’un intérieur moderne », explique Emmanuelle le Ny.
Et celle-ci d’ajouter : « Pour ma part je considère le rideau comme la pièce maîtresse d’un intérieur, la finition, la touche de classe, la cerise sur la déco. Pour une belle fenêtre, le choix d’une belle tringlerie, un travail de spécialiste est nécessaire. Nous consultons à domicile pour une prise de mesures parfaites. » La confection de rideaux, coussins et autres assises de banquettes sur mesure représente en effet la moitié des travaux de l’enseigne Asseyons-Nous.
"Botanica" Fat bench
Quelles sont les pistes d’avenir pour le métier ?
Certains, à l’instar de notre tapissier londonien font encore bouger les lignes lorsqu’ils propulsent le métier d’artisanat du côté de la création artistique : « Je suis un fan de skate depuis toujours et j’avais à cœur de réunir mes deux passions. C’est comme ça qu’est venue l’idée du fat bench », explique Damien qui à ses heures perdues se plaît à transformer sur mesure les skateboards en assises stylées. « J’ai plein d’autres projets en tête et c’est à chaque fois une aventure. C’est pareil que lorsque l’on dégarnit un fauteuil : on ne sait jamais ce que l’on va trouver, mais c’est toujours la même émotion », affirme-t-il, preuve que le métier de tapissier, loin d’être figé dans le passé a de quoi faire rêver les jeunes générations.
Certains, à l’instar de notre tapissier londonien font encore bouger les lignes lorsqu’ils propulsent le métier d’artisanat du côté de la création artistique : « Je suis un fan de skate depuis toujours et j’avais à cœur de réunir mes deux passions. C’est comme ça qu’est venue l’idée du fat bench », explique Damien qui à ses heures perdues se plaît à transformer sur mesure les skateboards en assises stylées. « J’ai plein d’autres projets en tête et c’est à chaque fois une aventure. C’est pareil que lorsque l’on dégarnit un fauteuil : on ne sait jamais ce que l’on va trouver, mais c’est toujours la même émotion », affirme-t-il, preuve que le métier de tapissier, loin d’être figé dans le passé a de quoi faire rêver les jeunes générations.
Nous retiendrons de ces rencontres que les tapissiers ont bel et bien quitté le fond de leur échoppe pour mieux se réinventer et accompagner l’évolution sociétale. Forces de proposition en termes de décoration d’intérieur, ils ont gagné une dimension de conseil pour devenir les alliés de choix des particuliers et des pros dans la personnalisation d’un habitat sur mesure. N’oubliez pas de les associer à vos projets d’aménagement intérieur dès lors qu’ils intègrent du textile ! « De beaux rideaux et des revêtements de siège sur mesure attestent d’un degré de personnalisation raffinée et très intime de l’habitat », rappelle Emmanuelle Le Ny, la fondatrice d’Asseyons-nous.
ET VOUS ?
Avez-vous déjà travaillé avec un tapissier ? Partagez vos expériences dans la partie commentaires !
Trouvez un professionnel pour vous accompagner dans votre projet sur Houzz
Découvrez d’autres conseils pour travailler avec des professionnels de la maison
Avez-vous déjà travaillé avec un tapissier ? Partagez vos expériences dans la partie commentaires !
Trouvez un professionnel pour vous accompagner dans votre projet sur Houzz
Découvrez d’autres conseils pour travailler avec des professionnels de la maison
« La fonction principale du tapissier est la réfection de sièges et canapés de style classique – des périodes de Louis XIII à Empire – jusqu’au mobilier contemporain. Il travaille à la main, utilise les techniques anciennes et les outils traditionnels pour mettre en forme les assises. Il reconstitue les garnissages à partir de matières naturelles comme le crin animal, végétal ou le jute, puis recouvre les assises en cousant les textiles ou les cuirs de finition ou en les clouant à l’aide de semences* », nous explique Damien Jaffré, qui a appris les arcanes du métier qu’exerçait déjà son père dès l’âge de 14 ans.
*Semences : les clous ronds de tapissiers qui maintiennent la finition