Avant/Après : Un trois-pièces bordelais retrouve le silence
Cet appartement en hypercentre a été insonorisé de A à Z. Découvrez comment en suivant le chantier décrypté par la pro !
Ce couple habitait une maison à Pessac avant d’acquérir ce trois-pièces en hypercentre de Bordeaux. Après quelques mois passés dans les lieux, il entreprend de changer les menuiseries côté rue car l’appartement est situé dans une artère animée, juste au-dessus d’une ligne de tram. Mais dans ce vieil immeuble de pierre avec planchers en bois, les bruits intérieurs provenant des appartements du dessus et du dessous continuent de les importuner… Particulièrement sensibles à l’acoustique, ces propriétaires considèrent que le calme d’un logement est à la base de son confort, aussi décident-ils de faire appel à un professionnel initié à ces questions pour trouver une solution plus radicale à leurs maux. Grâce à un collectif de mise en relation, ils entrent en contact avec l’architecte d’intérieur Laure Guiroy de l’agence Ossibus, qui a fait des problématiques techniques dans l’habitat l’une de ses spécialités.
Le bruit est une nuisance communément partagée par ceux qui habitent en habitat collectif en milieu urbain mais dans cet ancien immeuble en particulier, « le bruit était un vrai fléau ! Il tendait les relations entre le voisinage car on entendait tout ce que faisaient les voisins du dessus et du dessous. Et cerise sur le gâteau, il y avait le problème du tram à l’extérieur », détaille la pro.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quinquagénaires
Emplacement : en plein centre de Bordeaux
Superficie : 112 m²
Durée des travaux : 7 mois
Date de livraison : juin 2019
Architecte d’intérieur : Laure Guiroy, Agence OSSIBUS
Budget complet rénovation : 130 000 euros
Budget isolation phonique : environ 50 000 euros (dont parquet et sous couche 9350 euros)
Photos : Laure Guiroy / Créateurs d’intérieur
Le bruit est une nuisance communément partagée par ceux qui habitent en habitat collectif en milieu urbain mais dans cet ancien immeuble en particulier, « le bruit était un vrai fléau ! Il tendait les relations entre le voisinage car on entendait tout ce que faisaient les voisins du dessus et du dessous. Et cerise sur le gâteau, il y avait le problème du tram à l’extérieur », détaille la pro.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quinquagénaires
Emplacement : en plein centre de Bordeaux
Superficie : 112 m²
Durée des travaux : 7 mois
Date de livraison : juin 2019
Architecte d’intérieur : Laure Guiroy, Agence OSSIBUS
Budget complet rénovation : 130 000 euros
Budget isolation phonique : environ 50 000 euros (dont parquet et sous couche 9350 euros)
Photos : Laure Guiroy / Créateurs d’intérieur
Après. Comme à son habitude Laure Guiroy a commencé par leur proposer plusieurs implantations différentes. Ils ont retenu celle-ci qui correspondait le mieux à leurs besoins.
Déplacée dans la pièce de vie, la cuisine a pu s’épanouir et le séjour s’agrandir par la suppression de la chambre d’amis. L’ancienne cuisine s’est muée en buanderie et son sas d’entrée en petite chambre d’amis où peint désormais le propriétaire. Au passage, le couple a demandé la rénovation des deux salles de bains et une optimisation de la chambre parentale.
Déplacée dans la pièce de vie, la cuisine a pu s’épanouir et le séjour s’agrandir par la suppression de la chambre d’amis. L’ancienne cuisine s’est muée en buanderie et son sas d’entrée en petite chambre d’amis où peint désormais le propriétaire. Au passage, le couple a demandé la rénovation des deux salles de bains et une optimisation de la chambre parentale.
Dans cet immeuble, des bruits de différentes natures étaient sources de nuisance : les bruits extérieurs (ceux de la rue et du tram) et les bruits intérieurs (bruits de voix qui traversaient les cloisons et les planchers non isolés et bruits d’impacts : pas, chocs, bruits de chaises…) qui se transmettaient par vibration dans les structures du bâtiment. En termes d’insonorisation, le travail de la professionnelle a essentiellement porté sur l’atténuation des bruits intérieurs, en premier lieu en traitant les plafonds pour éviter les bruits de voix et d’impact des voisins du dessus.
« Notre travail a consisté à doubler le plafond existant avec un doublage désolidarisé au maximum afin que les bruits d’impacts ne se transmettent pas par la structure », explique Laure Guiroy.
« Notre travail a consisté à doubler le plafond existant avec un doublage désolidarisé au maximum afin que les bruits d’impacts ne se transmettent pas par la structure », explique Laure Guiroy.
Pour ce faire, les artisans ont posé des fourrures tout autour de la pièce pour servir de base au nouveau plafond. Comme la portée était très importante d’un côté à l’autre de la pièce, il a été nécessaire de poser une autre fourrure au centre de la pièce pour faire rappel de charge. Afin que les vibrations du parquet se transmettent le moins possible dans le doublage via les solives, cette fourrure centrale a été placée sur des suspentes montées sur ressorts et caoutchoucs.
Des rails ont ensuite été posés à la perpendiculaire des fourrures afin de garnir le nouveau plafond de 10 cm de laine de verre Knauf Ecose, isolante phoniquement et thermiquement.
Enfin le nouveau plafond a été plaqué avec du BA13 acoustique (de couleur bleue), une variante des plaques de plâtre BA13 standard. Constitué d’un coeur amortissant en structure cristalline de gypse, ces plaques disposent de performances phoniques renforcées (50 % de bruit en moins d’une pièce à l’autre, soit un gain de +3 dB par rapport à un ouvrage en BA 13 standard selon la marque).
Enfin le nouveau plafond a été plaqué avec du BA13 acoustique (de couleur bleue), une variante des plaques de plâtre BA13 standard. Constitué d’un coeur amortissant en structure cristalline de gypse, ces plaques disposent de performances phoniques renforcées (50 % de bruit en moins d’une pièce à l’autre, soit un gain de +3 dB par rapport à un ouvrage en BA 13 standard selon la marque).
Après. Aucun sas n’a finalement été aménagé, les propriétaires ont préféré entrer directement dans la cuisine. Cette disposition a été motivée par l’utilisation du plus long mur du logement (7 m) pour appuyer cette nouvelle cuisine.
Celle-ci devait répondre à plusieurs problématiques d’aménagement : « Intégrer des rangements dédiés à l’entrée (dressing et rack à chaussures), permettre au couple de cuisiner ensemble car ils sont de grands aficionados culinaires, enfin, épurer le rendu et soigner l’esthétique pour qu’elle ne dépare pas la pièce de vie. »
Celle-ci devait répondre à plusieurs problématiques d’aménagement : « Intégrer des rangements dédiés à l’entrée (dressing et rack à chaussures), permettre au couple de cuisiner ensemble car ils sont de grands aficionados culinaires, enfin, épurer le rendu et soigner l’esthétique pour qu’elle ne dépare pas la pièce de vie. »
Après. La nouvelle cuisine a été travaillée en symétrie : le linéaire toute hauteur contient une grande niche flanquée de deux colonnes de rangement tandis que l’îlot dispose des mesures exactes de la niche comme s’il avait été extrudé depuis le bloc principal.
L’architecte d’intérieur précise : « La partie centrale — niche + îlot en couloir — est dédiée à la préparation culinaire. Les colonnes de droite sont aménagées en rangement pour l’entrée tandis que celles de gauche contiennent l’épicerie et le réfrigérateur combiné. »
Cuisine : Eurocuisine à partir d’un modèle du fabricant italien Cesar cucine
L’architecte d’intérieur précise : « La partie centrale — niche + îlot en couloir — est dédiée à la préparation culinaire. Les colonnes de droite sont aménagées en rangement pour l’entrée tandis que celles de gauche contiennent l’épicerie et le réfrigérateur combiné. »
Cuisine : Eurocuisine à partir d’un modèle du fabricant italien Cesar cucine
Dans cet immeuble ancien en pierre de Bordeaux, les propriétaires se sont orientés vers un mobilier classique et sobre, en laque blanche mate et noyer, rehaussée par des plans en quartz Silestone gris.
Pour que la cuisine apparaisse la plus épurée possible depuis le salon, la professionnelle a pris garde de dissimuler l’électroménager. Le four et le lave-vaisselle ont été glissés sous le plan de l’îlot dans sa partie intérieure. La discrète plaque de cuisson à induction a quant à elle fait l’objet d’un choix bien particulier : « Le couple qui cuisine beaucoup désirait une hotte, mais la placer au-dessus était très inesthétique. Ils ont donc opté pour une plaque avec hotte à recyclage intégrée en partie centrale. C’est très efficace et simple à nettoyer au lave-vaisselle ! »
Plaque à induction aspirante : Roblin
Pour que la cuisine apparaisse la plus épurée possible depuis le salon, la professionnelle a pris garde de dissimuler l’électroménager. Le four et le lave-vaisselle ont été glissés sous le plan de l’îlot dans sa partie intérieure. La discrète plaque de cuisson à induction a quant à elle fait l’objet d’un choix bien particulier : « Le couple qui cuisine beaucoup désirait une hotte, mais la placer au-dessus était très inesthétique. Ils ont donc opté pour une plaque avec hotte à recyclage intégrée en partie centrale. C’est très efficace et simple à nettoyer au lave-vaisselle ! »
Plaque à induction aspirante : Roblin
Avant. Le coin salon occupait l’autre côté de la pièce séjour dans laquelle on entrait. L’ancienne chambre d’amis a été rattachée à la pièce de vie. Les deux cheminées ont été supprimées.
Dans cet appartement, les murs périphériques de la pièce de vie n’ont pas été insonorisés mais uniquement doublés pour pallier les problèmes de planéité quand la cloison de la chambre d’amis est tombée. « Quand je dois isoler les murs phoniquement, j’utilise généralement deux épaisseurs croisées de plaques de BA13 phonique. Quand on a une contrainte de place, elles sont collées directement sur le mur, sinon on raille et on laisse une lame d’air entre le mur et le Placo, ce qui est encore plus efficace », explique la pro.
Dans cet appartement, les murs périphériques de la pièce de vie n’ont pas été insonorisés mais uniquement doublés pour pallier les problèmes de planéité quand la cloison de la chambre d’amis est tombée. « Quand je dois isoler les murs phoniquement, j’utilise généralement deux épaisseurs croisées de plaques de BA13 phonique. Quand on a une contrainte de place, elles sont collées directement sur le mur, sinon on raille et on laisse une lame d’air entre le mur et le Placo, ce qui est encore plus efficace », explique la pro.
En ce qui concerne le traitement acoustique du plancher, la question s’est posée d’ôter les lames de pitchpin massif et de remplir les lambourdes d’isolant.
Laure explique : « Nous y avons renoncé car sous les lambourdes, il y a un fin lattis en bois supportant le plâtre du plafond de la voisine. En tant que responsable du chantier je ne voulais pas prendre le risque qu’un outil traverse le plâtre. Mon chef de chantier n’était pas non plus favorable à cette solution pour une autre raison : il estime que les lambourdes, désolidarisées du plancher qui les stabilise depuis tant d’années, seraient susceptibles de bouger et fissurer le plafond. Donc pour ne pas porter préjudice à l’immeuble, nous avons pris la décision de travailler en applique sur le plancher existant. »
Laure explique : « Nous y avons renoncé car sous les lambourdes, il y a un fin lattis en bois supportant le plâtre du plafond de la voisine. En tant que responsable du chantier je ne voulais pas prendre le risque qu’un outil traverse le plâtre. Mon chef de chantier n’était pas non plus favorable à cette solution pour une autre raison : il estime que les lambourdes, désolidarisées du plancher qui les stabilise depuis tant d’années, seraient susceptibles de bouger et fissurer le plafond. Donc pour ne pas porter préjudice à l’immeuble, nous avons pris la décision de travailler en applique sur le plancher existant. »
Après avoir revissé toutes les lames grinçantes, des panneaux de laine de roche rigides aux propriétés acoustiques renforcées (Rocksol Expert 4 cm d’épaisseur), ont été posés sur le pitchpin. Puis un nouveau plancher en OSB les a recouverts : « Du 15 mm d’épais et non du 18 car nous ne voulions pas non plus surcharger le plancher d’origine », glisse Laure. Ces plaques d’OSB ont été jointées au silicone afin de ne pas se désolidariser ni grincer dans le temps.
Puis une feutrine acoustique — une sous-couche isophonique avec réduction de bruit de 20 db — a été rajoutée sous la nouvelle finition, en chêne contrecollé. « Au final, on a posé au sol un complexe de quatre matériaux sur une épaisseur de 7 cm. L’épaisseur et le mélange de matériaux sont les clefs du traitement acoustique car l’effet de masse stoppe les sons et, plus les densités des matériaux varient, davantage de fréquences sonores sont absorbées », explique la pro.
Après. La pièce de vie a été augmentée de la surface de la chambre d’amis. C’est dans cette partie que s’est niché le salon, délimité sur la droite par un rétrécissement créé par des conduits de cheminée et, sur la gauche, par un meuble sur mesure en bois massif venu s’enrouler sur deux de ses murs.
Arrêtons-nous un instant sur le mur de pierre : « En changeant les menuiseries, le couple avait découvert ce mur sous les enduits et nous l’avons mis à nu. Cela était une entorse à une isolation acoustique stricte mais ce mur était l’atout charme de l’appartement. Comme le double vitrage avait déjà fortement atténué les bruits extérieurs du tram, nous avons décidé de le garder. Une rénovation est toujours faite d’un ensemble de compromis », estime Laure Guiroy. Les bruits extérieurs ont donc été uniquement traités ici par le remplacement des fenêtres simple vitrages par des doubles vitrages car, on l’a vu, le mur de façade n’a pas été isolé.
Après. Les propriétaires ont retenu l’idée du lit posé en îlot au centre de la pièce, contre une tête de lit ajourée. Celle-ci laisse une circulation à l’arrière pour le dressing tandis que son motif chevrons ajoute une dimension artistique à la pièce : « Elle a été réalisée par un menuisier à partir de panneaux de chêne massif découpés au laser puis posés sur le cadre à l’aide de quatre éléments en laiton. Ils semblent ainsi en lévitation », nous fait remarquer Laure.
L’ouverture du dressing toute hauteur a fait plancher la pro car le passage n’était pas assez large pour des portes battantes et les propriétaires ne voulaient pas de portes coulissantes qui cachent l’un des vantaux quand l’autre est ouvert : « Nous avons équipé les portes de systèmes Hettich Wingline : lorsque l’on appuie au centre de deux portes, elles s’ouvrent ensemble automatiquement en accordéon. C’est un système assez difficile à équilibrer mais très efficace », décrypte-t-elle.
Après. Dans la plus petite, Laure a joué la carte de l’originalité et a proposé une pose de carrelage en chevrons avec un effet de dégradé : « Comme tout était très statique et qu’elle ne disposait pas de lumière naturelle, il fallait rapporter du mouvement autrement », justifie-t-elle.
Pour mettre en œuvre ce traitement de choc en termes d’insonorisation, il a fallu rabaisser les plafonds de 15 cm et rehausser les sols de 7 cm, soit 22 cm de hauteur sous plafonds rabotée… Dans cet ancien immeuble bourgeois où les plafonds culminaient à 3,40 m, cela ne portait pas à conséquence mais ce traitement ne pourra pas être répliqué partout. Autre aléa, en doublant le plancher, la porte d’entrée s’est retrouvée trop basse et il a donc fallu rehausser le cadre et découper la porte. « L’idéal aurait été de placer une porte palière phonique mais cette décision se vote en AG de copropriété », indique l’architecte d’intérieur.
Pour conclure, nous avons demandé à Laure pourquoi un acousticien n’avait pas été mandaté sur ce chantier. « La réponse tient au budget qui aurait été bien supérieur… Dans cet appartement de 112 m² nous avons eu un surcoût d’environ 50 000 euros pour traiter les sols et plafonds, plus la dépense préalable lié au changement des menuiseries. Le résultat s’est montré à la hauteur des attentes des propriétaires. Leur fils a même été tellement bluffé par le calme retrouvé qu’il vient d’entreprendre des travaux d’insonorisation identiques dans son propre appartement », nous a-t-elle affirmé.
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Pour conclure, nous avons demandé à Laure pourquoi un acousticien n’avait pas été mandaté sur ce chantier. « La réponse tient au budget qui aurait été bien supérieur… Dans cet appartement de 112 m² nous avons eu un surcoût d’environ 50 000 euros pour traiter les sols et plafonds, plus la dépense préalable lié au changement des menuiseries. Le résultat s’est montré à la hauteur des attentes des propriétaires. Leur fils a même été tellement bluffé par le calme retrouvé qu’il vient d’entreprendre des travaux d’insonorisation identiques dans son propre appartement », nous a-t-elle affirmé.
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