Conseils de pro pour utiliser la lutte biologique au jardin
Une paysagiste vous confie ses trucs et astuces pour combattre les insectes ravageurs du jardin de façon complètement naturelle
Si le printemps est pour beaucoup d’entre nous synonyme de beaux jours, gazouillis d’oiseaux et éveil de la verdure, il est aussi la saison des caprices de Dame Nature, avec des changements météorologiques radicaux (pluies diluviennes, grêle, rayons de soleil fulgurants) qui favorisent l’apparition sur nos végétaux de maladies difficiles à éradiquer et de multiples insectes ravageurs, qui profitent de la faiblesse de la plante pour se nourrir goulûment des feuilles, fleurs, du nectar, ou tout simplement pour y élire domicile ! Car une plante, quelle qu’elle soit, connaît des phases de fragilité au printemps, où une phase de croissance intense après une longue période de dormance l’oblige à puiser doublement dans ses réserves et l’affaiblit rapidement.
À l’heure où les produits phytosanitaires tendent à disparaître de nos ateliers, il est de rigueur de lutter contre ces insectes dévastateurs de nos jardins avec des solutions plus naturelles et raisonnées. Parmi elles, la lutte biologique ou lutte intégrée, tend à devenir de plus en plus accessible au grand public. Que ce soit pour les cultures ornementales ou productives, cette solution, basée sur l’introduction d’organismes vivants s’attaquant aux insectes ou plantes nuisibles, s’applique partout !
À l’heure où les produits phytosanitaires tendent à disparaître de nos ateliers, il est de rigueur de lutter contre ces insectes dévastateurs de nos jardins avec des solutions plus naturelles et raisonnées. Parmi elles, la lutte biologique ou lutte intégrée, tend à devenir de plus en plus accessible au grand public. Que ce soit pour les cultures ornementales ou productives, cette solution, basée sur l’introduction d’organismes vivants s’attaquant aux insectes ou plantes nuisibles, s’applique partout !
Les règles de base
Lutter biologiquement au jardin n’est pas chose aisée et demande de la rigueur !
Plusieurs points essentiels à respecter et une application raisonnée et raisonnable sont indispensables à la réussite du procédé.
L’objectif est de savoir faire la distinction entre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas dans le développement de la plante.
Il faut savoir également faire preuve de patience car souvent, et même si le végétal connaît des périodes de fragilité, il peut et apprend à faire face aux maladies seul.
Ce phénomène naturel est d’autant plus vrai que lorsque les produits phytopharmaceutiques n’existaient pas, les techniques visaient justement à utiliser les ressources naturelles et souvent à laisser la nature faire…
Lutter biologiquement au jardin n’est pas chose aisée et demande de la rigueur !
Plusieurs points essentiels à respecter et une application raisonnée et raisonnable sont indispensables à la réussite du procédé.
- Savoir observer
L’objectif est de savoir faire la distinction entre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas dans le développement de la plante.
Il faut savoir également faire preuve de patience car souvent, et même si le végétal connaît des périodes de fragilité, il peut et apprend à faire face aux maladies seul.
- Ne pas oublier l’essentiel
Ce phénomène naturel est d’autant plus vrai que lorsque les produits phytopharmaceutiques n’existaient pas, les techniques visaient justement à utiliser les ressources naturelles et souvent à laisser la nature faire…
C’est d’ailleurs l’une des règles à adopter : savoir accepter que chaque organisme a sa place et que souvent l’écosystème trouve son propre équilibre.
Par exemple, pourquoi tenter d’éradiquer ces escargots qui se nourrissent des feuilles de vos arbustes alors que vous savez pertinemment qu’ils reviendront (eux ou leurs copains) sur le massif d’à côté, ou qu’ils font partie du régime alimentaire des hérissons du jardin ?
Certaines zones géographiques peuvent en effet faire l’objet de restrictions quant à l’introduction d’insectes auxiliaires. Il est donc préférable de vous renseigner auprès de la mairie ou des conservatoires des espaces naturels de votre région.
Par exemple, pourquoi tenter d’éradiquer ces escargots qui se nourrissent des feuilles de vos arbustes alors que vous savez pertinemment qu’ils reviendront (eux ou leurs copains) sur le massif d’à côté, ou qu’ils font partie du régime alimentaire des hérissons du jardin ?
- Toujours se renseigner
Certaines zones géographiques peuvent en effet faire l’objet de restrictions quant à l’introduction d’insectes auxiliaires. Il est donc préférable de vous renseigner auprès de la mairie ou des conservatoires des espaces naturels de votre région.
Lutter contre les pucerons
L’une des luttes emblématiques du printemps est bien celle contre les pucerons ! Sur nos rosiers, nos pêchers, nos cultures potagères (haricots verts, aubergines, concombres, cornichons, melons, fraises, pommes de terre…), ils sont partout dès que le soleil succède aux pluies printanières !
Pour lutter contre ces vilains pucerons, beaucoup de prédateurs existent, la plus connue étant bien entendu la coccinelle, ou Adalia bipunctata. Présente naturellement dans le jardin, ou introduite sous forme de larves, elle a la capacité de manger jusqu’à 150 pucerons sous forme larvaire ! Elle peut s’appliquer soit au pinceau directement sur la plante, soit avec des bandelettes sur les feuilles. Question prix, comptez environ 15 euros les trente larves en jardinerie ou sur Internet.
L’une des luttes emblématiques du printemps est bien celle contre les pucerons ! Sur nos rosiers, nos pêchers, nos cultures potagères (haricots verts, aubergines, concombres, cornichons, melons, fraises, pommes de terre…), ils sont partout dès que le soleil succède aux pluies printanières !
Pour lutter contre ces vilains pucerons, beaucoup de prédateurs existent, la plus connue étant bien entendu la coccinelle, ou Adalia bipunctata. Présente naturellement dans le jardin, ou introduite sous forme de larves, elle a la capacité de manger jusqu’à 150 pucerons sous forme larvaire ! Elle peut s’appliquer soit au pinceau directement sur la plante, soit avec des bandelettes sur les feuilles. Question prix, comptez environ 15 euros les trente larves en jardinerie ou sur Internet.
Contre le gros puceron (vert et rose) de la pomme de terre et le puceron strié de la digitale, l’Aphidius ervi est l’insecte qu’il vous faut ! Il s’attaque aux pucerons en y pondant ses œufs. Sa technique pour reconnaître une plante infestée : l’odeur du miellat du puceron, qu’il reconnaît aisément !
Attention tout de même à vous renseigner auprès de votre mairie pour vous assurer que vous avez le droit d’introduire cette espèce, qui peut être réglementée.
Il faut prévoir une trentaine d’euros les 500 individus sur Internet.
Contre les pucerons des cultures potagères (tomates, aubergines, concombres, haricots verts, melons, pastèques, poivrons et piments, fraises…), arborées et arbustives, il existe un petit diptère du nom de Aphidoletes aphidimyza, capable d’ingurgiter sous forme larvaire une grande quantité de nuisibles. Cette espèce d’insectes est intéressante car elle cible de nombreux types de pucerons et couvre donc un large spectre de cultures.
Attention tout de même à vous renseigner auprès de votre mairie pour vous assurer que vous avez le droit d’introduire cette espèce, qui peut être réglementée.
Il faut prévoir une trentaine d’euros les 500 individus sur Internet.
Contre les pucerons des cultures potagères (tomates, aubergines, concombres, haricots verts, melons, pastèques, poivrons et piments, fraises…), arborées et arbustives, il existe un petit diptère du nom de Aphidoletes aphidimyza, capable d’ingurgiter sous forme larvaire une grande quantité de nuisibles. Cette espèce d’insectes est intéressante car elle cible de nombreux types de pucerons et couvre donc un large spectre de cultures.
Lutter contre les cochenilles
Les cochenilles sont un véritable fléau sur les plantes du jardin… et de votre intérieur ! Il en existe de très nombreuses espèces.
La cochenille farineuse (pseudococcidé) et la cochenille à carapace (lécanine) sont les plus courantes dans nos cultures et extrêmement dévastatrices par leur action de piquer et sucer la sève des feuilles !
La cochenille apparaît lorsque l’humidité se lie à des écarts de température importants. Elle s’installe souvent sur les tiges et branches et pond ses œufs tant et si bien que l’invasion peut être très rapide et provoquer des dégâts considérables : flétrissement des feuilles, avortement des fruits, ralentissement de la croissance du végétal… Tout y passe !
Son parasitisme est souvent à l’origine d’une maladie appelée fumagine, qui est l’apparition de taches noires sur les feuilles issues de l’attaque de champignons. Ces champignons apparaissent suite à la sécrétion de miellat par la cochenille, qu’elle dépose sur les feuilles, les tiges…
Les cochenilles sont un véritable fléau sur les plantes du jardin… et de votre intérieur ! Il en existe de très nombreuses espèces.
La cochenille farineuse (pseudococcidé) et la cochenille à carapace (lécanine) sont les plus courantes dans nos cultures et extrêmement dévastatrices par leur action de piquer et sucer la sève des feuilles !
La cochenille apparaît lorsque l’humidité se lie à des écarts de température importants. Elle s’installe souvent sur les tiges et branches et pond ses œufs tant et si bien que l’invasion peut être très rapide et provoquer des dégâts considérables : flétrissement des feuilles, avortement des fruits, ralentissement de la croissance du végétal… Tout y passe !
Son parasitisme est souvent à l’origine d’une maladie appelée fumagine, qui est l’apparition de taches noires sur les feuilles issues de l’attaque de champignons. Ces champignons apparaissent suite à la sécrétion de miellat par la cochenille, qu’elle dépose sur les feuilles, les tiges…
Les moyens de lutte sont multiples. La coccinelle est très efficace contre leurs attaques. On préférera la coccinelle de type Cryptolaemus montrouzieri (environ 20-25 euros les 25 individus) pour lutter contre la cochenille farineuse, dont la femelle adulte dévore jusqu’à 400 œufs. Chaque larve a la capacité d’ingurgiter 200 cochenilles adultes.
Lorsque la plante ne présente plus suffisamment de farineuses, la coccinelle s’attaque aux pucerons et autres cochenilles… Savez-vous que cette bête à bon Dieu a la formidable capacité de se fondre dans une colonie de cochenilles par l’effet du mimétisme ? Cela lui permet de piéger ses proies…
Lorsque la plante ne présente plus suffisamment de farineuses, la coccinelle s’attaque aux pucerons et autres cochenilles… Savez-vous que cette bête à bon Dieu a la formidable capacité de se fondre dans une colonie de cochenilles par l’effet du mimétisme ? Cela lui permet de piéger ses proies…
Un autre allié de taille est la chrysope (Chrysoperla carnea), ou demoiselle aux yeux d’or.
Présente naturellement en intérieur comme en extérieur, elle est vendue dans le commerce sous forme de larves conditionnées sur de petites bandelettes à déposer sur les feuilles des arbustes.
Pour une vingtaine d’euros les cent larves, ce petit névroptère est un grand prédateur puisque, en plus des cochenilles farineuses à corps mou, il s’attaque aussi aux pucerons, araignées rouges, thrips, aleurodes, chenilles, acariens, larves de drosophiles…
Présente naturellement en intérieur comme en extérieur, elle est vendue dans le commerce sous forme de larves conditionnées sur de petites bandelettes à déposer sur les feuilles des arbustes.
Pour une vingtaine d’euros les cent larves, ce petit névroptère est un grand prédateur puisque, en plus des cochenilles farineuses à corps mou, il s’attaque aussi aux pucerons, araignées rouges, thrips, aleurodes, chenilles, acariens, larves de drosophiles…
Lutter contre la mineuse du marronnier et de l’érable
N’avez-vous pas remarqué, le long des avenues en ville ou dans votre jardin, les feuilles des marronniers desséchées tomber très tôt durant l’été ? Ce phénomène n’a évidemment rien de naturel ! Il est en fait plus présent depuis une décennie environ, surtout en ville et alentour, et est dû à une pollution excessive de l’air, qui a favorisé la venue de la mineuse du marronnier, ou Cameraria ohridella, petit papillon signalé pour la première fois en Macédoine en 1985. Ses larves provoquent la dégénérescence des feuilles par leurs mines, des excavations creusées sur les feuilles en forme de « chemin » et souvent blanchâtres.
Le moyen le plus efficace pour lutter contre la mineuse est un piège à phéromones. On introduit au cœur de l’arbre des capsules qui attireront le papillon mâle à l’intérieur. Les femelles sont quant à elles capturées grâce à des bandes collantes fixées sur le tronc, en hauteur.
Attention à bien ramasser les feuilles tombées au sol car elles abritent des larves ! Leur compostage doit se faire au minimum à 60 °C pour prétendre les éradiquer.
N’avez-vous pas remarqué, le long des avenues en ville ou dans votre jardin, les feuilles des marronniers desséchées tomber très tôt durant l’été ? Ce phénomène n’a évidemment rien de naturel ! Il est en fait plus présent depuis une décennie environ, surtout en ville et alentour, et est dû à une pollution excessive de l’air, qui a favorisé la venue de la mineuse du marronnier, ou Cameraria ohridella, petit papillon signalé pour la première fois en Macédoine en 1985. Ses larves provoquent la dégénérescence des feuilles par leurs mines, des excavations creusées sur les feuilles en forme de « chemin » et souvent blanchâtres.
Le moyen le plus efficace pour lutter contre la mineuse est un piège à phéromones. On introduit au cœur de l’arbre des capsules qui attireront le papillon mâle à l’intérieur. Les femelles sont quant à elles capturées grâce à des bandes collantes fixées sur le tronc, en hauteur.
Attention à bien ramasser les feuilles tombées au sol car elles abritent des larves ! Leur compostage doit se faire au minimum à 60 °C pour prétendre les éradiquer.
Savez-vous que la mésange lutte efficacement contre la mineuse ?
Pour l’encourager à s’intéresser à l’arbre contaminé, placez sur votre arbre, à 3 mètres de hauteur, un nichoir à mésange orienté au sud-est et à l’abri des vents dominants. En plus d’être un allié efficace, elle ravira votre jardin par ses jolies couleurs et ses petits gazouillis !
Pour l’encourager à s’intéresser à l’arbre contaminé, placez sur votre arbre, à 3 mètres de hauteur, un nichoir à mésange orienté au sud-est et à l’abri des vents dominants. En plus d’être un allié efficace, elle ravira votre jardin par ses jolies couleurs et ses petits gazouillis !
Lutter contre les chenilles
Elles peuvent s’avérer particulièrement désastreuses pour le jardin, quelle que soit l’essence végétale qu’elles occupent ! Souvent actives la nuit, on constate les dégâts le jour en se sentant impuissant tant leur rapidité d’exécution est grande !
Les auxiliaires qu’il vous faut alors sont des petits acariens appelés Hypoaspis miles. Ils vivent à l’état naturel dans le sol, c’est pourquoi, à la vente, on vous les présente dans des amendements à la plantation comme la tourbe ou la vermiculite. Vous pouvez les obtenir à partir d’une trentaine d’euros les 10 000 individus.
Les pièges à phéromones sont également efficaces et agissent pour la préservation des cultures potagères et arbustives.
La dernière solution, et de loin la plus naturelle, est sans aucun doute le ramassage des chenilles à la main… la nuit ! Cette solution a l’avantage de vous donner une idée exacte de la quantité de chenilles sur vos précieuses plantations !
ET VOUS ?
Quelles techniques de lutte biologique utilisez-vous au jardin et contre quel insecte ravageur ?Partagez vos expériences et vos photos avec nous !
Lire aussi :
Quels insecticides écolos pour un potager bio ?
15 conseils de pro pour devenir un parfait éco-jardinier
Découvrez plus d’astuces pour cultiver votre jardin
Elles peuvent s’avérer particulièrement désastreuses pour le jardin, quelle que soit l’essence végétale qu’elles occupent ! Souvent actives la nuit, on constate les dégâts le jour en se sentant impuissant tant leur rapidité d’exécution est grande !
Les auxiliaires qu’il vous faut alors sont des petits acariens appelés Hypoaspis miles. Ils vivent à l’état naturel dans le sol, c’est pourquoi, à la vente, on vous les présente dans des amendements à la plantation comme la tourbe ou la vermiculite. Vous pouvez les obtenir à partir d’une trentaine d’euros les 10 000 individus.
Les pièges à phéromones sont également efficaces et agissent pour la préservation des cultures potagères et arbustives.
La dernière solution, et de loin la plus naturelle, est sans aucun doute le ramassage des chenilles à la main… la nuit ! Cette solution a l’avantage de vous donner une idée exacte de la quantité de chenilles sur vos précieuses plantations !
ET VOUS ?
Quelles techniques de lutte biologique utilisez-vous au jardin et contre quel insecte ravageur ?Partagez vos expériences et vos photos avec nous !
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Technique propre par excellence, la lutte biologique permet de lutter contre un insecte ravageur ou une plante indésirable par l’insertion dans l’environnement d’autres organismes tels que d’autres insectes, des oiseaux, poissons, champignons, bactéries…
Au jardin, la lutte biologique par l’intégration d’insectes dits « auxiliaires », qui dévorent les ravageurs, a fait ses preuves. Pas besoin de chercher bien loin pour s’apercevoir que, naturellement, cette solution est là, sous nos yeux ! En témoignent les nombreuses coccinelles présentes partout : sur le rebord de nos fenêtres, sur les plantes et leurs bourgeons…C’est en effet l’exemple par excellence de cette technique propre et innovante, à petite et grande échelle !
La technique est de nos jours très maîtrisée et son impact sur l’environnement contrôlé.
Et contrairement à l’utilisation de produits phytosanitaires, même en quantités infimes, l’intégration d’insectes n’a pas d’incidence néfaste sur les eaux de ruissellement ou profondes (les nappes phréatiques).