Aménager un petit espace : Zoom sur trois mini-duplex
Trois architectes nous font profiter de leurs bonnes idées pour aménager un mini-duplex
Personne n’aime vraiment refaire son lit tous les matins ni dormir dans sa cuisine. Il s’agit pourtant des majeurs problèmes du studio, c’est-à-dire de l’appartement version pièce unique… Mais si la petite surface est haute de plafond ou qu’il est possible de lui adjoindre des combles perdus, il est alors envisageable de transformer le studio en mini-duplex, soit en quasi-deux-pièces. L’espace nuit devient intime, la pièce de vie retrouve sa fonction et l’appartement semble bien plus grand. Démonstration avec l’agencement de trois mini-duplex parisiens par des architectes émérites qui n’ont pas hésité à nous livrer leurs astuces gain d’espace !
Avant : Le fond de la pièce était déjà occupé par une cuisine et une salle de bains, toutes deux cloisonnées. Inutilisée, leur hauteur sous plafond les faisait paraître étroites et confinées. Une mezzanine dans la pièce de vie la rétrécissait, coupait la lumière et le volume.
Le travail de l’architecte a visé à faire respirer et à éclairer cet espace tout en optimisant son aménagement via l’exploitation de la hauteur sous plafond.
Le travail de l’architecte a visé à faire respirer et à éclairer cet espace tout en optimisant son aménagement via l’exploitation de la hauteur sous plafond.
L’astuce gain de place : Jean-Christophe Peyrieux a immédiatement ciblé les 4 mètres sous plafond, jusqu’alors inexploités, comme la clé de l’aménagement de cet appartement. Il a démoli les pièces d’eau existantes et les a recréées au même endroit mais avec un plafond rabaissé à 2,10 mètres pour profiter au-dessus d’une plateforme fixe dédiée au couchage. La pièce de vie, libérée quant à elle de sa mezzanine, profite désormais de la lumière. Ce qui ne l’empêche pas de pouvoir, au besoin, accueillir des couchages supplémentaires grâce à un convertible !
L’escalier : Pour atteindre l’espace nuit, l’architecte ne voulait pas d’une échelle qui fasse « lit superposé » mais d’un vrai escalier. Il occupe certes plus d’espace, mais apparente la mezzanine à un vrai étage et, du même coup, transforme l’appartement en « mini-duplex ». Beaucoup plus confortable, un escalier permet en prime de dissimuler de nombreux rangements dans ses flancs : les deux premières marches sont des tiroirs, le côté un placard et le dessous une penderie.
L’espace nuit : La plateforme de 2 x 2 mètres au sol et 1,50 mètre de hauteur sous plafond n’a pas été équipée de garde-corps pour faire paraître l’espace plus fluide. Ce n’est de toute façon pas un appartement pour des enfants. Elle est couverte d’épaisse moquette afin d’être confortable à genoux. Le lit de 1,60 sur sommier à lattes extraplat est prolongé par trois placards formant une marche sur laquelle poser un ordinateur pour regarder un film. L’un contient le ballon. Un autre accueille la rehausse du plafond de la douche située en dessous.
On distingue un volet au-dessus du lit : il sert à clore le puits de lumière d’origine, qui donne sur l’arrière de l’immeuble et qui illumine l’espace en journée.
On distingue un volet au-dessus du lit : il sert à clore le puits de lumière d’origine, qui donne sur l’arrière de l’immeuble et qui illumine l’espace en journée.
La cuisine : Malgré sa petitesse, elle contient tout l’électroménager nécessaire et même une lavante- séchante dissimulée à droite du coin déjeuner. Pour réduire les coûts, l’architecte a fait réaliser par un menuisier le plan de travail dans du medium hydrofuge teinté dans la masse. Son astuce pour faire paraître la cuisine sur mesure : calculer ses dimensions à partir de caissons Ikea existants puis cloisonner ensuite. À droite de la cuisine, on accède à la salle de bains par une porte coulissante.
La salle de bains : Bien que petite, elle loge les toilettes, la vasque et une douche de 80 x 120. L’architecte, très grand de taille, nous alerte qu’avec la marche nécessaire aux évacuations, la douche aurait fait moins de 2 mètres de haut, « une hauteur peu confortable pour se doucher ». Il a donc récupéré 30 centimètres de hauteur dans un placard niché dans la plateforme au-dessus.
Conclusion : Modeler la hauteur sous plafond a rythmé l’espace. On n’a plus la sensation intimidante de trop de hauteur dans les pièces d’eau grâce à la plateforme en fond de pièce, mais la pièce de vie conserve de belles proportions. L’espace nuit est devenu intime et l’appartement peut même loger jusqu’à quatre personnes !
Conclusion : Modeler la hauteur sous plafond a rythmé l’espace. On n’a plus la sensation intimidante de trop de hauteur dans les pièces d’eau grâce à la plateforme en fond de pièce, mais la pièce de vie conserve de belles proportions. L’espace nuit est devenu intime et l’appartement peut même loger jusqu’à quatre personnes !
PROJET 2 : Un petit plateau industriel transformé en appartement familial
Coup d’œil
Qui habite ici : un jeune couple et leurs deux fillettes
Emplacement : Paris XIXᵉ
Durée des travaux : 8 semaines, en 2010
Superficie : 32 m² au sol, 50 m² en tout
Architecte d’intérieur : 37.2 Architecture
Budget : 50 000 euros
Le brief des propriétaires : Il s’agissait de créer un appartement pour ce jeune couple qui souhaitait avoir des enfants. Comme ils reçoivent souvent, ils souhaitaient disposer d’un lieu de vie où l’on puisse être nombreux et bénéficier d’une zone nuit intime.
Coup d’œil
Qui habite ici : un jeune couple et leurs deux fillettes
Emplacement : Paris XIXᵉ
Durée des travaux : 8 semaines, en 2010
Superficie : 32 m² au sol, 50 m² en tout
Architecte d’intérieur : 37.2 Architecture
Budget : 50 000 euros
Le brief des propriétaires : Il s’agissait de créer un appartement pour ce jeune couple qui souhaitait avoir des enfants. Comme ils reçoivent souvent, ils souhaitaient disposer d’un lieu de vie où l’on puisse être nombreux et bénéficier d’une zone nuit intime.
Avant : Il s’agit au départ d’un plateau vide dans une friche industrielle, un ancien atelier de confection pour une boutique du Sentier. La surface, située au rez-de-chaussée sur rue, dispose de deux fenêtres à l’arrière sur une grande cour.
Le défi des architectes a visé à rendre habitable au quotidien une parcelle vide et brute aux allures de couloir : 10 mètres de long, sur 3,20 mètres de large et 4,50 de haut.
Le défi des architectes a visé à rendre habitable au quotidien une parcelle vide et brute aux allures de couloir : 10 mètres de long, sur 3,20 mètres de large et 4,50 de haut.
Les astuces gain d’espace :
La première clé de l’aménagement de cette surface a résidé dans l’utilisation de sa hauteur sous plafond, scindée en deux sur l’une des parties de l’appartement. Chaque niveau a désormais une hauteur de 2,20 mètres. L’étage, d’une superficie de 18 m² Carrez, a été monté sur une structure métallique recouverte d’une chape de béton d’une dizaine de centimètres. La partie salon garde quant à elle le volume complet.
La première clé de l’aménagement de cette surface a résidé dans l’utilisation de sa hauteur sous plafond, scindée en deux sur l’une des parties de l’appartement. Chaque niveau a désormais une hauteur de 2,20 mètres. L’étage, d’une superficie de 18 m² Carrez, a été monté sur une structure métallique recouverte d’une chape de béton d’une dizaine de centimètres. La partie salon garde quant à elle le volume complet.
La seconde astuce a consisté à récupérer un maximum de largeur au rez-de-chaussée via d’étonnants meubles-stuctures. L’entrée s’architecture autour de la cuisine et de son îlot de béton placé en épi. Tout l’espace est longé de placards lambrissés de sapin dont les profondeurs disparates s’adaptent à ce qu’ils recèlent. « Un parti pris osé mais nécessaire », explique l’architecte Francesca Bonesio.
Ainsi, en partant de l’entrée, le premier placard faisant saillie dissimule les toilettes. Vient ensuite celui du réfrigérateur combiné, celui du four, la réserve de nourriture.
Ainsi, en partant de l’entrée, le premier placard faisant saillie dissimule les toilettes. Vient ensuite celui du réfrigérateur combiné, celui du four, la réserve de nourriture.
Le principe se prolonge sous l’escalier où sont dissimulés la lavante-séchante, la table à repasser, la box et l’imprimante ainsi que d’autres rangements.
Retrouvez plus de photos d’aménagement malin sous escalier
Retrouvez plus de photos d’aménagement malin sous escalier
L’espace nuit : Les photos ne sont plus tout à fait d’actualité car le couple a eu deux enfants entre-temps… En haut de l’escalier, aux marches métalliques de 70 centimètres de large, la mezzanine-bibliothèque que l’on distingue s’est donc muée en chambre parentale. Le bloc rouge contigu protège la salle d’eau. Équipée d’un dressing passant, elle se ferme par une porte coulissante. Ce meuble-structure rouge ménage un couloir qui conduit à la chambre des deux fillettes du couple.
Voici la chambre (devenue celle des enfants) donnant sur cour et occupant le fond de la surface récupérée en étage. Les propriétaires ont préservé le cachet industriel de l’ancienne fabrique de vêtements par le truchement du mur conservé en l’état.
Conclusion : Ce petit appartement familial compense son peu de surface via des fonctionnalités et des rangements maximisés. Le concept en duplex a permis d’isoler l’espace nuit. Au rez-de-chaussée, des astuces multifonctions permettent d’accueillir les copains de passage : les premières marches de l’escalier et le banc sous la fenêtre se transforment en assises supplémentaires !
Conclusion : Ce petit appartement familial compense son peu de surface via des fonctionnalités et des rangements maximisés. Le concept en duplex a permis d’isoler l’espace nuit. Au rez-de-chaussée, des astuces multifonctions permettent d’accueillir les copains de passage : les premières marches de l’escalier et le banc sous la fenêtre se transforment en assises supplémentaires !
PROJET 3 : Thierry ne veut pas quitter son studio !
Coup d’œil
Qui habite ici : Thierry
Emplacement : rue du Château-d’eau, Paris Xᵉ
Durée des travaux : 4 mois, en 2015
Superficie : 30 m² avant travaux, 50 m² au sol après
Architecte : Sylvie Cahen
Budget : 70 000 euros
Le brief du propriétaire : Tout casser et tout redistribuer en exploitant les combles qu’il a pu récupérer au sixième étage, juste au-dessus du cinquième où il habite.
Coup d’œil
Qui habite ici : Thierry
Emplacement : rue du Château-d’eau, Paris Xᵉ
Durée des travaux : 4 mois, en 2015
Superficie : 30 m² avant travaux, 50 m² au sol après
Architecte : Sylvie Cahen
Budget : 70 000 euros
Le brief du propriétaire : Tout casser et tout redistribuer en exploitant les combles qu’il a pu récupérer au sixième étage, juste au-dessus du cinquième où il habite.
Avant : Thierry vit dans un studio et se sent vraiment à l’étroit. Son problème : il n’a pas les moyens de doubler sa surface dans le quartier de République qu’il adore et ne veut pas quitter.
Le travail de l’architecte a consisté à redessiner complètement l’appartement en exploitant la hauteur sous combles. À cette fin, elle a convoqué deux meubles-structures au sol : une grande cuisine, meuble ouvert, et une salle de bains, meuble fermé de 3 x 3 mètres sur lequel a été monté un étage.
Le travail de l’architecte a consisté à redessiner complètement l’appartement en exploitant la hauteur sous combles. À cette fin, elle a convoqué deux meubles-structures au sol : une grande cuisine, meuble ouvert, et une salle de bains, meuble fermé de 3 x 3 mètres sur lequel a été monté un étage.
Les astuces gain de place : Sylvie Cahen a une manière bien à elle de travailler. Dans une petite surface, elle considère que les rapports des pleins et des vides sont essentiels. Elle commence par élaborer avec le client un programme de rangement pour les définir, comme si elle aménageait une cabine de bateau. Lors de rendez-vous préparatoires au projet, les clients sont amenés à se confier sur leurs postures et habitudes de vie… Tout ceci afin que l’architecte mette au point des astuces architecturales pour embellir leur quotidien.
Pour Thierry, qui aime recevoir, elle a par exemple créé ces placards en fond de pièce pour ranger la table de six places et les chaises. Ainsi, elles n’encombrent pas l’espace en permanence. L’escalier est lui-même un meuble structurant, bourré de rangements et confortable pour monter à la chambre au quotidien.
Pour Thierry, qui aime recevoir, elle a par exemple créé ces placards en fond de pièce pour ranger la table de six places et les chaises. Ainsi, elles n’encombrent pas l’espace en permanence. L’escalier est lui-même un meuble structurant, bourré de rangements et confortable pour monter à la chambre au quotidien.
L’espace nuit : Le dessus du bloc salle de bains, perché à 2,20 mètres passe sous la ligne des poutres d’origine ce qui permet de faire paraître l’espace beaucoup plus haut qu’il ne l’est réellement. Cette plateforme de 3 x 3 mètres, ouverte sur tout Paris au moyen d’une fenêtre de toit à projection, devait constituer au départ l’espace chambre. En cours de travaux, Thierry a préféré le transformer en coin bureau-bronzette.
Ce qui devait être au départ le « grenier » de l’appartement – un espace dédié au rangement – a été préféré par Thierry pour accueillir son lit. L’espace ne fait qu’un mètre de haut mais le propriétaire se plaisait dans ce petit cocon.
Côté cuisine : Thierry cuisine beaucoup et a été très exigeant sur le choix de l’électroménager. La cuisine, grande pour une petite surface, a été réalisée en medium laqué, plan de travail en quartz (Compac Quartz) et crédence en verre laqué (Lacobel), le tout blanc. À sa gauche, l’ancienne douche a été transformée en toilettes indépendantes (1 x 1,15 mètre). Une règle pour Sylvie : « Pas de porte de WC côté pièces de vie ! »
Côté palette de couleurs : Pour agrandir l’espace et apporter du volume, l’architecte a travaillé sur des nuances de blanc au gris – comme dans un tableau de Morandi – et en se basant également sur la technique du clair-obscur. Le point focal, tout blanc, est constitué par la cuisine.
Côté palette de couleurs : Pour agrandir l’espace et apporter du volume, l’architecte a travaillé sur des nuances de blanc au gris – comme dans un tableau de Morandi – et en se basant également sur la technique du clair-obscur. Le point focal, tout blanc, est constitué par la cuisine.
Côté salle de bains : L’appartement a beau être petit, il bénéficie désormais d’une salle de bains de 3 x 3 mètres avec baignoire japonaise 190 x 90 tout confort (Duravit) et vasque de 120 de large.
Conclusion : « Dans les petites surfaces, il est indispensable de partir de la personne et de ses habitudes de vie, explique Sylvie. Ensuite il faut tricher en permanence avec l’espace pour que les clients s’y sentent bien. L’approche doit être nécessairement sensible. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ces 3 mini-duplex ?
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Conclusion : « Dans les petites surfaces, il est indispensable de partir de la personne et de ses habitudes de vie, explique Sylvie. Ensuite il faut tricher en permanence avec l’espace pour que les clients s’y sentent bien. L’approche doit être nécessairement sensible. »
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Coup d’œil
Qui habite ici : C’est le pied-à-terre du propriétaire.
Emplacement : rue des Abbesses, sur la butte Montmartre à Paris
Durée des travaux : 10 semaines, au printemps 2014
Superficie : 19 m² au sol
Architecte d’intérieur : Jean-Christophe Peyrieux
Budget : 30 000 euros (26 000 euros pour les travaux + 4 000 euros pour la cuisine)
Le brief du propriétaire : Il s’agissait de transformer une ancienne loge de gardien, « dans son jus » depuis trente ans, en appartement entièrement équipé des mêmes fonctions qu’une surface plus grande et qui ne fasse pas studio mais plutôt deux-pièces pour recevoir jusqu’à quatre personnes.