Appartements
Développement durable
Avant/Après : À Boulogne, 90 m2 rénovés dans une démarche durable
Quand l'éthique guide la réflexion, la rénovation n'en est que plus satisfaisante et pas forcément plus coûteuse !
À Boulogne-Billancourt, non loin de la tour TF1, cette quinquagénaire vit depuis le début des années 2000 dans un quatre-pièces qu’elle a acheté sur plan. Suite à un changement de vie, celle-ci éprouve le besoin de revoir intégralement son intérieur. Le hasard fait bien les choses puisque peu après, elle croise la route de l’architecte d’intérieur Marlène Teixier-Schwartz, avec laquelle elle noue rapidement une relation de confiance. La rénovation du bien est programmée dans une démarche la plus responsable et durable possible, une réflexion qui tient particulièrement à cœur à la professionnelle de Maison Gabinel et à laquelle la propriétaire a pleinement adhéré. « Nous avons accroché dès la première rencontre. J’ai beaucoup apprécié la personnalité de ma cliente et celle-ci m’a fait confiance sur tout. Nous avons eu une super relation ! », nous a-t-elle confié à l’occasion de la visite du bien.
Plans avant et après travaux
En étage élevé d’une résidence moderne, cet appartement contemporain avait un plan très plaisant avec sa grande pièce de vie sur balcon, sa cuisine fermée, ses deux chambres et deux salles de bains et ses nombreux rangements. Le sujet n’était pas tant de redistribuer l’espace que de le transformer en un cocon pour sa propriétaire.
« Il y avait deux problématiques majeures : repenser l’emplacement du bureau de ma cliente, patronne d’entreprise, habituée à faire tout son administratif à domicile. Et d’autre part, revoir la décoration car elle avait hérité de sa maman et avait accumulé au fil du temps des meubles disparates sans véritable réflexion d’ensemble », précise Marlène Teixier-Schwartz, l’architecte d’intérieur.
Trouvez un architecte d’intérieur près de chez vous sur Houzz
En étage élevé d’une résidence moderne, cet appartement contemporain avait un plan très plaisant avec sa grande pièce de vie sur balcon, sa cuisine fermée, ses deux chambres et deux salles de bains et ses nombreux rangements. Le sujet n’était pas tant de redistribuer l’espace que de le transformer en un cocon pour sa propriétaire.
« Il y avait deux problématiques majeures : repenser l’emplacement du bureau de ma cliente, patronne d’entreprise, habituée à faire tout son administratif à domicile. Et d’autre part, revoir la décoration car elle avait hérité de sa maman et avait accumulé au fil du temps des meubles disparates sans véritable réflexion d’ensemble », précise Marlène Teixier-Schwartz, l’architecte d’intérieur.
Trouvez un architecte d’intérieur près de chez vous sur Houzz
Après. Aujourd’hui, nous pénétrons sous une arche de tasseaux de chêne. « Dans les appartements modernes souvent tout blancs et à angle droits, je cherche toujours à rapporter de la chaleur et y faire entrer la nature. C’est entre autres le rôle de cet habillage en chêne massif », expose la professionnelle.
Comme celle-ci est particulièrement sensible à une démarche écorespectueuse, elle conseille le plus possible d’employer des matériaux naturels et durables dans les rénovations qu’elle gère. Le chêne choisi ici est issu de forêts françaises PEFC.
Développement durable : Comment bien choisir ses matériaux ?
Comme celle-ci est particulièrement sensible à une démarche écorespectueuse, elle conseille le plus possible d’employer des matériaux naturels et durables dans les rénovations qu’elle gère. Le chêne choisi ici est issu de forêts françaises PEFC.
Développement durable : Comment bien choisir ses matériaux ?
Après. Au salon, il a fallu faire du tri parmi le mobilier que la propriétaire avait récupéré par héritage. Celle-ci a finalement conservé peu de choses pour se donner la chance de choisir sa propre décoration. « Ses maîtres mots étaient un décor épuré et chaleureux », affirme Marlène Teixier qui a donc joué sur une enveloppe blanche rehaussée d’un camaïeu de couleurs douces pour une ambiance cosy.
Une partie du mobilier de la propriétaire a été récupéré à l’instar de deux assises anciennes, du lampadaire en arceau et du ficus. Le reste a été sélectionné là encore dans une démarche écoresponsable : « La table en marbre a été achetée en seconde main sur Selency ; le tapis fabriqué sur mesure et tufté main par Sibylle de Tavernost de Maison S ; les fauteuils et le canapé en matières naturelles achetés chez Atelier 159, une enseigne française », partage Marlène.
10 idées reçues sur l’achat de seconde main pour la maison
10 idées reçues sur l’achat de seconde main pour la maison
Avant. La seconde partie du séjour, pensée à la base comme une salle à manger, était devenue au fil du temps le bureau de la propriétaire. Elle se servait de la grande table en verre pour étaler ses papiers et avait acheté des modules composables USM afin de créer des rayonnages pour stocker ses dossiers.
Après. L’architecte d’intérieur a proposé de déplacer la cuisine dans la grande pièce de vie et d’installer le bureau dans l’ex-cuisine fermée. « Comme ma cliente a une chambre en plus, elle reçoit très souvent ses amies. Il était beaucoup plus pratique qu’elle puisse s’isoler dans son bureau pour travailler et les laisse vaquer à leurs occupations dans le reste de l’appartement », explique la professionnelle.
La cuisine a donc pris la place de la salle à manger, mais de sorte à se faire la plus discrète possible.
La cuisine a donc pris la place de la salle à manger, mais de sorte à se faire la plus discrète possible.
Après. Pour séparer visuellement les espaces, une gracieuse verrière s’appuie sur un nouveau pan de mur qui minimise les vues sur la cuisine depuis le séjour. Celle-ci a été fabriquée artisanalement en France avec des montants en hêtre cintrés. « J’apprécie que ma cliente m’ait laissé choisir une entreprise familiale de région parisienne pour la réaliser, car nombreux sont ceux qui préfèrent recourir à une fabrication au Portugal ou en Moldavie pour faire 15 à 20 % d’économies », constate-t-elle.
Le linéaire du fond de la cuisine a été conçu comme un buffet, sans meuble haut, pour limiter également l’impact visuel de la cuisine depuis le séjour. Au premier plan, en guise d’îlot central apparaît une table sculpturale en chêne massif réalisée par Maison S, qui produit des pièces de menuiserie d’art en plus des tapis.
Trouvez un menuisier près de chez vous sur Houzz
Trouvez un menuisier près de chez vous sur Houzz
Après. Si le mobilier de cuisine a été sélectionné chez Ikea dans un souci de contrôle du budget, le plan de travail a été réalisé en « céramique naturelle » et la crédence en cotto etrusco, un carreau d’argile façonné à la main et cuit au four en Italie, dont la technique datant du XIXe siècle lui donne un rendu de pierre naturelle. « J’adore sa surface brute, non lissée, et son dégradé de teintes », nous glisse Marlène.
Quant aux luminaires de cette pièce, suspension et lampe à poser hexagonale installée sur le buffet, elles ont également été choisies dans la même démarche responsable. « La suspension en medium recyclé vient de la petite marque marseillaise Rif Luminaires tandis que la lampe a été fabriquée par une jeune créatrice (NL Lights) », indique la professionnelle.
Plus de photos de cuisines blanches sur Houzz
Quant aux luminaires de cette pièce, suspension et lampe à poser hexagonale installée sur le buffet, elles ont également été choisies dans la même démarche responsable. « La suspension en medium recyclé vient de la petite marque marseillaise Rif Luminaires tandis que la lampe a été fabriquée par une jeune créatrice (NL Lights) », indique la professionnelle.
Plus de photos de cuisines blanches sur Houzz
Après. Cette cuisine a donc été transformée en bureau et l’ancien carrelage recouvert d’une moquette blanche 100 % laine, aux bouclettes très épaisses pour être confortable pieds nus.
Dans sa démarche plus respectueuse de la planète, Marlène ne se contente pas de faire appel à la seconde main, aux matériaux locaux, naturels ou recyclés, ou encore à l’artisanat. Le tout premier de ses réflexes est de conserver ce qui est esthétique, de qualité, et pouvant encore servir. Elle a donc repensé le bureau sur la base de la table en verre et des modules de rangement existants. Cet aménagement composable, conçu il y a plus de 50 ans par un ingénieur et un architecte suisses, fait en effet partie des icônes du design moderniste et peut être réaménagé à l’infini à partir de très nombreux modules proposés par la marque USM Haller.
Dans sa démarche plus respectueuse de la planète, Marlène ne se contente pas de faire appel à la seconde main, aux matériaux locaux, naturels ou recyclés, ou encore à l’artisanat. Le tout premier de ses réflexes est de conserver ce qui est esthétique, de qualité, et pouvant encore servir. Elle a donc repensé le bureau sur la base de la table en verre et des modules de rangement existants. Cet aménagement composable, conçu il y a plus de 50 ans par un ingénieur et un architecte suisses, fait en effet partie des icônes du design moderniste et peut être réaménagé à l’infini à partir de très nombreux modules proposés par la marque USM Haller.
Après. Les modules USM ont été agencés par Marlène avec l’aide du configurateur de la marque. Même si la propriétaire souhaitait un décor le plus épuré possible, la professionnelle a proposé de faire usage de plusieurs touches de couleurs pop pour égayer l’espace de travail. Les meubles composables USM se déclinent en effet en 14 teintes différentes.
Suspension en médium recyclé : RIF luminaires
Suspension en médium recyclé : RIF luminaires
Après. « Comme ma cliente aimait beaucoup sa chambre, nous avons gardé cette idée de base en la rendant plus qualitative dans l’exécution », explique Marlène. La tête de lit a été remplacée par un placage en baubuche, un lamellé-collé de hêtre à l’effet graphique, et le vieux rose supplanté par une teinte terracotta plus tendance.
Peinture : Little Greene n°140 Tuscan Red
Peinture : Little Greene n°140 Tuscan Red
Après. Les portes de tous les placards du logement ont été revues avec des modèles à la française qui suppriment les portes coulissantes. Elles ont été habillées de baubuche tandis que l’intérieur des placards a été réaménagé en medium peint.
« Avec ces placages en bois, l’idée était là encore de ramener de la chaleur et de la nature dans les lieux. Vous ne trouvez pas que ces stries graphiques, comme les tasseaux de l’entrée, font penser aux troncs stylisés d’une forêt ? », questionne l’architecte d’intérieur.
« Avec ces placages en bois, l’idée était là encore de ramener de la chaleur et de la nature dans les lieux. Vous ne trouvez pas que ces stries graphiques, comme les tasseaux de l’entrée, font penser aux troncs stylisés d’une forêt ? », questionne l’architecte d’intérieur.
L’ensemble des poignées de placards et de meubles de la salle de bains ont été achetées sur Etsy, un site que Marlène apprécie tout particulièrement, auprès d’une jeune auvergnate qui les fabrique artisanalement en céramique peinte (Jolis petits boutons). « Nous avons pris des motifs différents que nous avons mélangés », explique la professionnelle.
Après. L’architecte d’intérieur n’a pas proposé de refaire entièrement la salle de bains qui était en bon état. « Certes la mosaïque murale était datée mais c’était le seul élément décoratif historique des lieux et je voulais absolument la conserver. Toutes les couleurs déclinées dans l’appartement ont d’ailleurs été induites par cette frise qui a servi de point de départ », révèle-t-elle.
Le meuble orné par une vasque en marbre brut a été fait sur mesure par un artisan et laqué dans la même teinte que la chambre. Le miroir toute hauteur a été encadré au plafond par un rappel de la teinte au moyen d’un coffrage qui emprisonne les spots. Une idée jolie et maligne qui souligne bien les lignes sans alourdir le budget.
Le meuble orné par une vasque en marbre brut a été fait sur mesure par un artisan et laqué dans la même teinte que la chambre. Le miroir toute hauteur a été encadré au plafond par un rappel de la teinte au moyen d’un coffrage qui emprisonne les spots. Une idée jolie et maligne qui souligne bien les lignes sans alourdir le budget.
Après. Pour moderniser cette seconde salle de bains sans la refaire, le lavabo a été remplacé par un meuble artisanal en baubuche et une nouvelle vasque en marbre. Le miroir a été changé et l’applique installée directement dessus pour la touche design.
« Quand on ne fait pas du neuf, il faut davantage se creuser la tête en conception pour customiser les lieux avec des détails qui ont du charme. Cela implique aussi de trouver une entreprise qui préférera s’enquiquiner un peu plutôt que tout jeter et refaire », partage l’architecte d’intérieur.
« Quand on ne fait pas du neuf, il faut davantage se creuser la tête en conception pour customiser les lieux avec des détails qui ont du charme. Cela implique aussi de trouver une entreprise qui préférera s’enquiquiner un peu plutôt que tout jeter et refaire », partage l’architecte d’intérieur.
Pour finir, nous avons demandé à Marlène Teixier-Schwartz si adopter la démarche écoresponsable dans la rénovation est un bon moyen de réduire la facture. « Pas toujours, car il est parfois plus coûteux de rénover un beau meuble, par exemple, que de casser et se meubler en neuf dans la grande distribution », a-t-elle rappelé. Et de mentionner également le facteur prise de risques auquel ses clients ne sont pas toujours prêts. « Cela m’est arrivé de proposer un sol en chutes de pierres agencées en opus pour réduire les coûts, mais tout le monde n’accepte pas… »
Ici néanmoins le budget rénovation n’a pas excédé 65 000 euros pour 90 m², un tarif des plus attractifs. « Ma cliente ne m’avait pas donné de budget mais comme d’habitude j’ai fait très attention. Ainsi, on a l’illusion d’avoir un appartement neuf de fonds en combles alors que nous avons conservé tout ce qui pouvait l’être : électricité, réseaux, cloisons, sols… Je suis partisane de s’éclater en déco sans forcément repartir d’une page blanche. Ici, cela a permis de contenir l’addition à moins de 750 euros du mètre carré contre 2000 à 2500 en refaisant tout. Et en tant que professionnelle, je m’amuse beaucoup plus à m’adapter qu’à tout casser, en ayant conscience en plus de faire du bien à la planète », a-t-elle conclu. Une bien belle démarche qu’il serait urgent de démocratiser !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Ici néanmoins le budget rénovation n’a pas excédé 65 000 euros pour 90 m², un tarif des plus attractifs. « Ma cliente ne m’avait pas donné de budget mais comme d’habitude j’ai fait très attention. Ainsi, on a l’illusion d’avoir un appartement neuf de fonds en combles alors que nous avons conservé tout ce qui pouvait l’être : électricité, réseaux, cloisons, sols… Je suis partisane de s’éclater en déco sans forcément repartir d’une page blanche. Ici, cela a permis de contenir l’addition à moins de 750 euros du mètre carré contre 2000 à 2500 en refaisant tout. Et en tant que professionnelle, je m’amuse beaucoup plus à m’adapter qu’à tout casser, en ayant conscience en plus de faire du bien à la planète », a-t-elle conclu. Une bien belle démarche qu’il serait urgent de démocratiser !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui vit ici : La propriétaire, une dynamique quinqua célibataire, gérante d’une entreprise
Emplacement : dans un immeuble de Boulogne-Billancourt
Superficie : 90 m²
Durée des travaux : 3 mois
Livraison du projet : Livraison du projet travaux : Mars 2021 / Livraison du projet décoration : Juin 2021
Architecte d’intérieur et scénographe : Marlène Teixier-Schwartz, Maison Gabinel
Société de rénovation tout corps d’état : CGV BAT PRO
Budget : 65 000 euros TTC tout compris
Photos : Ercole Salinaro Photography