Avant/Après : Un duplex de 126 m2 avec terrasse à Paris, 8e
De bonnes idées techniques et déco ont permis d'accroître le confort et le rendu visuel de ce vaste duplex
Après le départ des enfants pour leurs études, ce couple de quinquagénaires, qui résidait dans une grande maison avec piscine à Sèvres, fait le choix de regagner le centre de la capitale. Ils ont le coup de cœur pour un duplex de 126 m² sous les toits d’un immeuble ancien, complété par une terrasse plein sud de 50 m², un vrai trésor en plein Paris ! Bien que le duplex ait été rénové récemment, ce sont les pièces d’eau, notamment les salles de bains, qui les décident à entreprendre une rénovation, sous la houlette de l’architecte d’intérieur Marion Dériot et l’architecte Julie Delacommune. La confiance se créant, le duplex tout entier va prendre un coup de jeune.
Plan du niveau bas du duplex (R+5)
Pour détailler le plan d’origine, le premier niveau, sis au 5ᵉ étage de l’immeuble, desservi par un minuscule ascenseur rond, desservait les pièces de vie et une chambre avec salle de bains. Le niveau supérieur, au 6ᵉ et dernier étage sous les combles, comprenait quant à lui une vaste suite avec salle de bains et dressing, accolée à une petite chambre d’enfant avec salle de douche (voir plan plus bas).
Pour détailler le plan d’origine, le premier niveau, sis au 5ᵉ étage de l’immeuble, desservi par un minuscule ascenseur rond, desservait les pièces de vie et une chambre avec salle de bains. Le niveau supérieur, au 6ᵉ et dernier étage sous les combles, comprenait quant à lui une vaste suite avec salle de bains et dressing, accolée à une petite chambre d’enfant avec salle de douche (voir plan plus bas).
Avant. L’appartement, dont voici le salon d’origine, était occupé précédemment par un jeune couple avec un bébé et avait été rénové peu auparavant.
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Après. Bien que le sujet soit d’abord les pièces techniques, les propriétaires, se sentant bien entourés, ont eu envie d’exprimer leurs envies de personnification et s’en sont remis au guidage des professionnelles. Celles-ci ont conseillé de remplacer l’îlot de la cuisine, plutôt étroit, afin qu’il serve également de table à manger. Pour ce faire, elles ont fait poser sur la table de cuisine du couple une pierre naturelle qui a permis de l’agrandir tout en l’anoblissant.
L’architecte Marion Dériot a par ailleurs conseillé d’optimiser l’espace du séjour au moyen d’une longue marche filante, intégrant l’escalier d’accès à la terrasse et l’ancien radiateur en coin remplacé par un modèle plinthe. Réalisée en médium sur une profondeur standard de 50 centimètres, cette banquette a été équipée de matelas et de coussins Caravane et Elitis. « Cette grande assise offre une bonne modularité du salon en redessinant l’espace de réception en face à face. Elle offre des assises supplémentaires ou un coin pour lire et même s’étendre dans un espace qui manquait un peu d’ampleur », explique l’architecte d’intérieur.
L’assise modulaire sert également d’étagère basse, idéale pour exposer cette statue du couple féru d’art.
La présence de cette assise compacte a permis d’alléger le canapé, anciennement un modèle d’angle encombrant. Les professionnelles ont orienté les maîtres d’ouvrage vers un sofa curviligne enveloppant, recouvert de laine bouclée, au-dessus duquel se balance avec légèreté, tel un mobile, la suspension Notos de Gobo Lights (chez Chiara Colombini). « La prescription luminaire fait systématiquement partie de nos prestations. C’est l’un des pans du travail que je préfère », souffle Marion Dériot, qui affectionne en particulier les grandes marques italiennes.
Les propriétaires étaient en attente d’un décor plus clair que l’existant et le salon a été composé dans un camaïeu de teintes du crème au beige en passant par le gris pâle, réchauffé par quelques touches de bois et contrasté par les encadrements de fenêtres existantes et le nouvel escalier.
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Les propriétaires étaient en attente d’un décor plus clair que l’existant et le salon a été composé dans un camaïeu de teintes du crème au beige en passant par le gris pâle, réchauffé par quelques touches de bois et contrasté par les encadrements de fenêtres existantes et le nouvel escalier.
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Après. On n’imagine pas tout le travail qui se cache derrière le nouvel escalier aux lignes pures qui vient s’abouter délicatement à la structure filant le long des fenêtres. Ce fut l’un des gros morceaux de la rénovation et Marion Dériot a tout donné pour que sa vision « d’une feuille de métal d’un seul morceau qui se déplie aériennement » prenne corps. De longues heures ont été nécessaires pour le dessiner, afin que « le quart tournant puisse disposer de la bonne profondeur de marche, tourne avec élégance vu depuis la terrasse, ou encore puisse être livrable par la cage d’escalier exiguë », se remémore-t-elle. Elle doit la réalisation à son métallier favori, Johann Vincent, qui a façonné l’œuvre en plusieurs morceaux de tôle d’acier avant de souder le tout à sa place. « L’escalier est autoportant, mais arrimé dans le mur latéral que l’on a doublé », dévoile la pro.
Avant. Sur ce premier niveau, figurait également une chambre avec un placard et cette salle de douche. Des toilettes séparées étaient contiguës. Ces dernières ont été transformées en un vaste dressing à l’entrée de l’appartement. « Le rangement est toujours un sujet et encore plus lorsque l’on déménage d’une maison », partage l’architecte d’intérieur. La chambre est devenue le bureau de Monsieur, transformable en chambre d’amis au moyen d’un canapé convertible et la salle d’eau (ci-dessus dans son état d’origine) a été totalement repensée.
Après. Un vert céladon apaisant a été retenu pour la transformer en bulle de nature. Elle a par ailleurs été optimisée spatialement avec l’intégration des toilettes et d’un placard toute hauteur qui dissimule le lave-linge et le sèche-linge.
Le fond de la douche a été traité avec deux matériaux différents, l’un satiné, l’autre mat. Le bas de la douche a été recouvert de mosaïque d’une forme fuseau tandis que le haut a été enduit de béton ciré.
Un plan filant intégrant une vasque a remplacé l’ancien plan de toilette noir. Assorti à la douche, il a également été paré d’un béton ciré vert céladon. Un pan de mur en miroir, un robinet chromé (Châtelet chez Masalledebain.com) et une lampe en béton gris complètent le décor.
Le placard technique a quant à lui été recouvert de médium. « Le motif rainuré provient de tasseaux que l’on a apposés côte à côte et peints », partage la pro.
Cette rénovation a également consisté en une plus value du confort technique invisible puisqu’une climatisation a été intégrée dans le salon et dans les chambres. Relié à une pompe à chaleur installée sur la terrasse, le caisson de la clim gainable du niveau bas a été caché en haut de ce meuble.
Cette rénovation a également consisté en une plus value du confort technique invisible puisqu’une climatisation a été intégrée dans le salon et dans les chambres. Relié à une pompe à chaleur installée sur la terrasse, le caisson de la clim gainable du niveau bas a été caché en haut de ce meuble.
Après. Le couple de propriétaires trouvait le décor d’origine trop foncé et souhaitait un surcroît de douceur. Seul le sol en chêne teinté contrecollé et le lustre apprécié par la propriétaire ont été conservés.
La tête de lit et les issues vers le dressing et la salle de bains ont été pensées comme une seule et même composition. Sur un fond chaleureux en plaqué chêne blond où s’extrudent les portes coulissantes, la tête de lit blanche forme une arche blanche en relief. En son centre, une niche remplaçant les chevets crée un point focal grâce à un fond recouvert d’un revêtement Vacao Lin de CMO aux airs de raphia teinté.
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En fond de chambre se trouve le nouveau bureau de Madame, prolongé par des colonnes de rangement. Celles-ci ont été recouvertes du même revêtement en lin bleu, collé sur le médium des portes. Pour éclairer le bureau en plaqué chêne, Marion Dériot a préconisé une suspension de chez Flos (IC1) qui se reflète gracieusement dans le miroir.
À gauche des colonnes de rangement se profile le volume des toilettes, accessibles depuis le palier. Celles-ci n’ont pas changé de place mais ont néanmoins fait l’objet d’un remaniement. « Nous y avons caché le caisson pour la clim de cet étage », observe l’architecte d’intérieur. Un détail trahi par la grille de soufflage aux lamelles de métal placée au-dessus de la poutre d’origine.
À gauche des colonnes de rangement se profile le volume des toilettes, accessibles depuis le palier. Celles-ci n’ont pas changé de place mais ont néanmoins fait l’objet d’un remaniement. « Nous y avons caché le caisson pour la clim de cet étage », observe l’architecte d’intérieur. Un détail trahi par la grille de soufflage aux lamelles de métal placée au-dessus de la poutre d’origine.
Après. Cette grande salle de bains de 10 m² a été un autre des terrains de jeu de l’architecte d’intérieur, qui semble avoir pris beaucoup de plaisir à opérer sa transformation radicale. « Les pièces comme les cuisines et les salles de bains sont de celles que j’affectionne le plus car elles présentent beaucoup de contraintes et sont assez techniques », glisse-t-elle.
La salle de bains se veut tout confort en offrant tous les équipements souhaitables en ces lieux pour un couple. Outre la double vasque, la pièce a été équipée d’une baignoire en Corian (York chez Riluxa), d’une douche walk in (sans porte) et de toilettes. Pour délester la pièce d’un radiateur mais privilégier le confort des pieds nus, l’architecte d’intérieur a même joué la carte du chauffage au sol électrique.
L’ambiance chaleureuse a été peaufinée grâce à un ensemble de chêne blond – qui a rhabillé le meuble Boffi d’origine avec un motif de stries graphiques – et de béton ciré rose poudré (Marius Aurenti), contrastant avec le nouveau carrelage gris graphite au sol (Living Ceramics). Le rétroéclairage chaud, derrière le miroir et dans la niche de la douche, contribue à rendre les lieux cosy. « Nous avons réalisé un tapis en béton ciré sous la baignoire en Corian qui se prolonge sur la console créée à l’arrière pour accueillir la robinetterie Hotbath posée en applique », indique la professionnelle.
Afin d’éviter l’inconfort d’une marche à l’entrée de la douche, nécessaire pour des raisons d’évacuation, l’architecte d’intérieur, fervente adepte de lignes épurées et d’une « uniformité sans accident », comme elle aime à le dire, a conçu une estrade s’étendant de la douche jusqu’aux toilettes. Ces deux zones ont été intimisées par des parois en verre à motif, encadrées par des montants en acier façon verrière. Un nouveau défi pour le métallier Johann Vincent car, comme le souligne l’architecte d’intérieur, « peu d’artisans acceptent d’enchâsser du verre flûté sur des montants d’acier, qui plus est arrondis. »
Notons deux autres détails séduisants : l’échelle sèche-serviettes à eau chaude (Hudson Reed) et les suspensions (Gregg de Foscarini), flottant dans l’espace telles deux bulles de savon.
Notons deux autres détails séduisants : l’échelle sèche-serviettes à eau chaude (Hudson Reed) et les suspensions (Gregg de Foscarini), flottant dans l’espace telles deux bulles de savon.
Avant. Outre la suite parentale, ce niveau comportait une petite chambre d’enfant avec sa salle de bains. Si la chambre n’a pas été modifiée, cette salle de douche avec des finitions en imitation marbre a été totalement revue. « Nous avons posé un carrelage KitKat de chez Casalux en fond de douche et suspendu une vasque blanche, modèle Roneo. La robinetterie encastrée est signée Châtelet chez Masalledebains.com », détaille la professionnelle.
Après. En conclusion, Marion Dériot revient sur les particularités de ce chantier qui s’est prolongé sur une période de six mois, relativement longue pour une rénovation partielle. Cela s’explique principalement par les difficultés d’accès, aussi bien dans la cage d’escalier étroite que dans la rue sans possibilité de stationnement où se situe l’immeuble. Cette complexité a même nécessité l’utilisation d’un élévateur pour transporter un plan de travail de 2,40 mètres de long. « C’est monnaie courante à Paris où l’accès est souvent difficile… », déplore-t-elle. D’où l’importance de prendre en compte cette contrainte d’accès lors de l’achat d’un bien, car elle influe inévitablement sur la durée et le coût des travaux.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Qui vit ici ? Un couple avec de grands enfants
Emplacement : Quartier Saint-Augustin, Paris VIIIe
Superficie : 126 m² + 50 m² de terrasse
Date des travaux : livraison juillet 2022 après 6 mois de travaux
Architecte d’intérieur : Marion Dériot et collaboration avec l’architecte Julie Delacommune
Budget tout compris : 250 000 € TTC
Photos: Isabelle Teillard d’Eyry
La superbe terrasse orientée sud de ce duplex situé au cœur du 8ᵉ, à un jet de pierre de l’église Saint-Augustin, était une perle rare et l’on comprend sans peine pourquoi ce couple de quinquagénaires a sauté sur ce bien. Le charme et la lumière d’un appartement sous les toits ainsi que le plan sur deux niveaux tel celui d’une petite maison, convenaient en outre parfaitement à leurs besoins.