Avant/Après
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Avant/Après : Un morne jardin urbain se mue en beau lieu paysager
À Issy-les-Moulineaux, ce jardin de 90 m² a été repensé et embelli par l'équipe d'Apis Florae, qui partage ses conseils
Aux portes de Paris, ce couple avec un enfant en bas âge a acheté deux ans auparavant un rez-de-jardin sur rue. Hormis les haies qui encerclent le jardin, entretenues par la copropriété, ce coin de verdure est à l’abandon. Aussi, lorsque la famille a terminé l’aménagement intérieur, elle s’attaque à magnifier son espace vert qui représente un trésor pour tout urbain. Afin de repérer le professionnel idéal, elle fait confiance à la rubrique Trouver des pros du site Houzz et c’est ainsi qu’une demande directe parvient en octobre 2022 jusqu’à Apis Florae, une dynamique équipe de paysagistes concepteurs installée à Paris. Retour sur étapes clés de la refonte de ce petit carré délaissé en un intéressant espace paysager.
Un côté du jardin avant travaux
Avant. Agrémentant la façade d’un immeuble récent, en continuité de la terrasse et du logement des propriétaires, ce jardin de ville se présente comme un rectangle de pelouse, entouré sur trois côtés d’une haie de lauriers palmes. Depuis plusieurs années, les lieux sont délaissés. Deux arbres fruitiers dépouillés ornent une pelouse gorgée d’adventices et un dense massif d’arbustes en friche foisonne en liberté le long de la terrasse.
Joachim Renassia, ingénieur en biologie, fondateur de la société Apis Florae et Julien Chevalier, concepteur paysagiste, diplômé de l’école de paysagisme de Versailles (ENSP), ont vite cerné les enjeux lors d’un premier rendez-vous. « La problématique de cette famille était claire. Les propriétaires déploraient le vis-à-vis des hauts immeubles alentour et, n’étant pas de grands jardiniers, comme beaucoup d’urbains, ils désiraient un jardin sans entretien », expose Joachim Renassia.
Trouvez un paysagiste près de chez vous sur Houzz
Avant. Agrémentant la façade d’un immeuble récent, en continuité de la terrasse et du logement des propriétaires, ce jardin de ville se présente comme un rectangle de pelouse, entouré sur trois côtés d’une haie de lauriers palmes. Depuis plusieurs années, les lieux sont délaissés. Deux arbres fruitiers dépouillés ornent une pelouse gorgée d’adventices et un dense massif d’arbustes en friche foisonne en liberté le long de la terrasse.
Joachim Renassia, ingénieur en biologie, fondateur de la société Apis Florae et Julien Chevalier, concepteur paysagiste, diplômé de l’école de paysagisme de Versailles (ENSP), ont vite cerné les enjeux lors d’un premier rendez-vous. « La problématique de cette famille était claire. Les propriétaires déploraient le vis-à-vis des hauts immeubles alentour et, n’étant pas de grands jardiniers, comme beaucoup d’urbains, ils désiraient un jardin sans entretien », expose Joachim Renassia.
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La pelouse du jardin avant travaux avec ses deux fruitiers (cerisier et pommier) et son massif d’arbustes
Julien Chevalier, le concepteur paysagiste d’Apis Florae, nuance toutefois : « Avoir un jardin imposera toujours de jardiner ! Dites bien à vos lecteurs qu’un jardin zéro entretien ça n’existe pas, même si l’on peut le limiter. »
Si les propriétaires souhaitent conserver leur terrasse en bois, ils imaginent par ailleurs repartir d’une page blanche en ce qui concerne la partie végétalisée. Les paysagistes ont conseillé au contraire de s’appuyer sur l’existant. « C’est de notre devoir d’expliquer que déraciner des arbres est coûteux, de même que planter de nouveaux grands sujets. Il est toujours préférable de magnifier l’existant déjà bien acclimaté. D’ailleurs, on observe souvent que les grands sujets végètent et sont rattrapés en trois ans par des sujets plus petits déjà en place », poursuit le professionnel.
Comment limiter l’entretien au jardin en préservant la nature ?
Julien Chevalier, le concepteur paysagiste d’Apis Florae, nuance toutefois : « Avoir un jardin imposera toujours de jardiner ! Dites bien à vos lecteurs qu’un jardin zéro entretien ça n’existe pas, même si l’on peut le limiter. »
Si les propriétaires souhaitent conserver leur terrasse en bois, ils imaginent par ailleurs repartir d’une page blanche en ce qui concerne la partie végétalisée. Les paysagistes ont conseillé au contraire de s’appuyer sur l’existant. « C’est de notre devoir d’expliquer que déraciner des arbres est coûteux, de même que planter de nouveaux grands sujets. Il est toujours préférable de magnifier l’existant déjà bien acclimaté. D’ailleurs, on observe souvent que les grands sujets végètent et sont rattrapés en trois ans par des sujets plus petits déjà en place », poursuit le professionnel.
Comment limiter l’entretien au jardin en préservant la nature ?
L’autre côté du jardin avant travaux
Après avoir recueilli les désirs généraux des clients, l’agence Apis Florae a questionné leurs goûts végétaux. « On sonde toujours préalablement nos clients sur leurs goûts. S’ils n’ont pas d’idées, on leur parle de leurs souvenirs d’enfance, de parfums, de couleurs, et cela les inspire en général », explique Joachim Renassia, fondateur de la société.
Ici, ces propriétaires n’ont pas donné de consignes particulières en matière de palette florale et végétale, hormis le désir d’un érable du Japon, un arbuste qui se caractérise par ses délicates et abondantes feuilles palmées du brun au rouge.
Après avoir recueilli les désirs généraux des clients, l’agence Apis Florae a questionné leurs goûts végétaux. « On sonde toujours préalablement nos clients sur leurs goûts. S’ils n’ont pas d’idées, on leur parle de leurs souvenirs d’enfance, de parfums, de couleurs, et cela les inspire en général », explique Joachim Renassia, fondateur de la société.
Ici, ces propriétaires n’ont pas donné de consignes particulières en matière de palette florale et végétale, hormis le désir d’un érable du Japon, un arbuste qui se caractérise par ses délicates et abondantes feuilles palmées du brun au rouge.
Plan d’implantation
Voici le plan d’implantation proposé aux propriétaires par les paysagistes. Pour pallier le manque d’intimité, ils ont conseillé de densifier la partie centrale, auparavant dépouillée, grâce à l’ajout de deux massifs plantés et emboîtés dans une déclinaison du motif Yin&Yang.
« Lorsque l’on a un problème de vues plongeantes, on évite la solution des claustras de bois ou pergolas. Personne n’a envie de sortir dans son jardin pour se retrouver enfermé dans une boîte. Au contraire, on travaille à densifier la végétation et à rendre tellement agréables les zones du jardin qu’elles attirent l’œil et font oublier le contexte défavorable. On appelle ça créer une présence positive », développe Julien Chevalier, concepteur paysagiste.
16 occultations toute hauteur pour préserver votre jardin secret
Voici le plan d’implantation proposé aux propriétaires par les paysagistes. Pour pallier le manque d’intimité, ils ont conseillé de densifier la partie centrale, auparavant dépouillée, grâce à l’ajout de deux massifs plantés et emboîtés dans une déclinaison du motif Yin&Yang.
« Lorsque l’on a un problème de vues plongeantes, on évite la solution des claustras de bois ou pergolas. Personne n’a envie de sortir dans son jardin pour se retrouver enfermé dans une boîte. Au contraire, on travaille à densifier la végétation et à rendre tellement agréables les zones du jardin qu’elles attirent l’œil et font oublier le contexte défavorable. On appelle ça créer une présence positive », développe Julien Chevalier, concepteur paysagiste.
16 occultations toute hauteur pour préserver votre jardin secret
Plan d’implantation avec le détail des différents espaces et massifs
Pour rendre la petite parcelle (70 m²) intéressante, les professionnels d’Apis Florae ont multiplié les ambiances : une zone terrasse, une pelouse au centre, un bosquet le long de la terrasse, un autre vers les haies et de plus petits massifs sur les côtés.
« Le tout est de soigner les transitions. Pas question de créer une ligne de végétaux continue. Il est important de multiplier les espaces, de créer des trouées végétales pour que l’on puisse avoir une belle vue depuis les pièces de vie et créer une impression de profondeur », décrypte le paysagiste.
Pour rendre la petite parcelle (70 m²) intéressante, les professionnels d’Apis Florae ont multiplié les ambiances : une zone terrasse, une pelouse au centre, un bosquet le long de la terrasse, un autre vers les haies et de plus petits massifs sur les côtés.
« Le tout est de soigner les transitions. Pas question de créer une ligne de végétaux continue. Il est important de multiplier les espaces, de créer des trouées végétales pour que l’on puisse avoir une belle vue depuis les pièces de vie et créer une impression de profondeur », décrypte le paysagiste.
Rendu photoréaliste présent dans le dossier de conception
Pour aider les clients à se projeter dans l’aménagement futur de leur jardin, Julien Chevalier génère des rendus 3D de très belle facture. S’il regrette le côté artistique et le charme de ses anciennes aquarelles, il admet en revanche l’avancée professionnelle. « La modélisation permet de travailler en amont le projet de manière très technique et d’avoir des rendus sous tous les angles. À partir d’un rendu 3D, on peut exporter des plans cotés et on entre immédiatement dans les dimensions exactes au centimètre. Cela permet de calculer en un clic le cubage de terre que nécessite un massif, le nombre de sujets à commander… », partage-t-il.
Pour aider les clients à se projeter dans l’aménagement futur de leur jardin, Julien Chevalier génère des rendus 3D de très belle facture. S’il regrette le côté artistique et le charme de ses anciennes aquarelles, il admet en revanche l’avancée professionnelle. « La modélisation permet de travailler en amont le projet de manière très technique et d’avoir des rendus sous tous les angles. À partir d’un rendu 3D, on peut exporter des plans cotés et on entre immédiatement dans les dimensions exactes au centimètre. Cela permet de calculer en un clic le cubage de terre que nécessite un massif, le nombre de sujets à commander… », partage-t-il.
En cours de travaux
L’ensemble du jardin a été redessiné en trois semaines au début du printemps. En ce qui concerne le massif déjà en place, comprenant un olivier en friche, un oranger du Mexique, et un bambou sacré (Nandina domestica), il a été totalement retravaillé. Certains sujets ont été élagués, d’autres déplacés dans le jardin pour créer un effet masse aux endroits où cela était nécessaire, sans alourdir la note.
L’ensemble du jardin a été redessiné en trois semaines au début du printemps. En ce qui concerne le massif déjà en place, comprenant un olivier en friche, un oranger du Mexique, et un bambou sacré (Nandina domestica), il a été totalement retravaillé. Certains sujets ont été élagués, d’autres déplacés dans le jardin pour créer un effet masse aux endroits où cela était nécessaire, sans alourdir la note.
Après. Les propriétaires n’aimaient pas du tout ce massif longeant la terrasse et souhaitaient l’éradiquer mais, grâce au travail des paysagistes, il en est ressorti magnifié. « On a éclairci cette haie et créé des strates basses qui profitent du joli couvert des houppiers », poétise le professionnel.
Pour choisir la palette des végétaux et le plan d’implantation idéaux des massifs plantés, le paysagiste a ses astuces. Il observe l’orientation des lieux (ici nord-ouest), vérifie la qualité de la terre (ici à tendance calcaire), détermine un grand sujet persistant, apte à bloquer le vis-à-vis et digne d’intérêt au fil des saisons. Puis il détermine des arbustes et des couvre-sols en différentes strates, lesquels vont enrichir le paysage.
Sur ce massif longeant la terrasse, l’olivier d’origine et les lauriers au feuillage panaché ont été associés à des fatsias et des langues de belles-mères au feuillage vert persistant. Plus bas, une palette fleurie dans les tons de rose au rouge apporte de la variété par un échelonnement des floraisons : anémones, véroniques, buissons ardents…
Rendu 3D de la terrasse
La terrasse d’origine en pin n’était pas en très bon état. Comme sa réfection aurait doublé le budget de l’intervention (le chiffrage d’une terrasse neuve a été estimé à 17 000 euros), les propriétaires ont décidé de la conserver encore quelques années et l’ont simplement nettoyée.
Rendu 3D du fond du jardin
En cours de travaux. Orienté nord-ouest en bord de boulevard, ce jardin était assez humide et sa terre plutôt calcaire. Il devenait boueux dès qu’il pleuvait, mais, dès la moindre période de sécheresse, les végétaux souffraient du manque d’eau et jaunissaient. « Les jardins urbains sont trop petits pour créer un écosystème végétal autosuffisant et, sans un appoint en arrosage, c’est très compliqué de les maintenir en bon état étant donné la multiplication des périodes de sécheresse », observe Joachim Renassia.
Après. C’est pourquoi un système complet d’arrosage automatique a été installé dans le jardin. « Il y a deux circuits, l’un pour les massifs et l’autre pour la pelouse. Les massifs sont alimentés par le goutte à goutte des tuyaux en serpentins enterrés qui se déclenchent automatiquement via une sonde qui teste l’humidité. La pelouse bénéficie d’un asperseur. Reliés à l’arrivée d’eau de la terrasse, ces deux réseaux sont paramétrables depuis un programmateur placé sur la façade de l’immeuble », détaille Julien Chevalier.
Conséquence de l’arrosage automatique, la haie de lauriers-palmes y a également trouvé son compte et s’est bien densifiée.
Conséquence de l’arrosage automatique, la haie de lauriers-palmes y a également trouvé son compte et s’est bien densifiée.
Pour délimiter les nouveaux massifs, des voliges cintrables en Corten ont été plantées. Ces dernières magnifient les transitions entre les espaces. « Ce matériau qui rouille naturellement s’intègre bien aux éléments naturels », estime le paysagiste.
Les voliges ont permis également un effet de paysagisme subtil, apprécié par les professionnels d’Apis Florae. Retenant un ajout de terre dans les massifs, ces derniers paraissent légèrement surélevés par rapport à la partie gazonnée, ce qui les fait élégamment ressortir.
Les voliges ont permis également un effet de paysagisme subtil, apprécié par les professionnels d’Apis Florae. Retenant un ajout de terre dans les massifs, ces derniers paraissent légèrement surélevés par rapport à la partie gazonnée, ce qui les fait élégamment ressortir.
En ce qui concerne le gazon, si Apis Florae a l’habitude de le semer, ici ce sont des rouleaux engazonnés qui ont été plantés. « On a choisi une belle qualité, réputée pour bien prendre », explique le concepteur paysagiste qui n’a pas boudé son plaisir le jour de la réception du chantier trois semaines après la pose (voir photo).
Enfin, les professionnels ont travaillé à varier le rendu de la haie de lauriers-palmes entretenue par la copropriété. Comme il n’était pas possible de la toucher pour y inclure différentes essences, ils ont travaillé à la panacher par-devant. Ainsi, ils ont varié les hauteurs en plantant notamment des arbousiers, arbustes denses et nourriciers qui ne perdent pas leurs feuilles et produisent de délicats fruits rouge vif au goût d’abricot.
Les propriétaires, qui avaient à cœur de pouvoir profiter de leurs espaces verts, ont été enchantés par la prestation et ont laissé un commentaire élogieux sur le profil de la société Apis Florae. « Superbes prestations, respect des délais et des budgets. Ma femme et moi recommandons vivement. » Le jour de la réception du chantier, ils ont tenu à souligner l’importance du conseil des professionnels, reconnaissant qu’ils avaient eu raison d’insister pour garder les végétaux en place et avoir su les magnifier.
Désormais, un entretien mensuel a été conclu avec la société de paysagisme pour pérenniser le rendu esthétique de leur nouvel espace vert.
Désormais, un entretien mensuel a été conclu avec la société de paysagisme pour pérenniser le rendu esthétique de leur nouvel espace vert.
La palette végétale du jardin (extrait du dossier de conception remis aux propriétaires par les concepteurs paysagistes d’Apis Florae)
ET VOUS ?
Que pensez-vous de la transformation de ce jardin ?
Que pensez-vous de la transformation de ce jardin ?
Qui habite ici ? Un couple avec un enfant en bas âge
Emplacement : Issy-les-Moulineaux
Superficie du jardin : 90 m² dont une terrasse d’environ 30 m²
Livraison : avril 2023, après 3 semaines de travaux
Société de paysagisme : Apis Florae (Joachim Renassia, fondateur, et Julien Chevalier, concepteur paysagiste)
Budget : réalisation 18 000 euros + 2 300 euros de conception
Photos : Julien Chevalier