Focus Matière : Le verre et ses applications déco en intérieur
Un spécialiste du vitrage et de ses applications décoratives en intérieur zoome sur les usages les plus prisés du moment
Depuis le XXᵉ siècle, sous l’impulsion d’architectes novateurs tels Le Corbusier ou Frank Lloyd Wright partisans de faire entrer la lumière au cœur du domicile, le verre fait partie des matériaux d’aménagement qui comptent en intérieur. Un désir rendu d’autant plus accessible que, dès les années 60, les progrès techniques de fabrication du verre rendent possibles des applications plus larges et innovantes. Grâce à la révolution du « float » et à la mise au point de nouvelles finitions décoratives et résistantes, cette matière naturellement transparente, se met à séparer les espaces, à recouvrir les murs, à créer des sols ou encore des meubles. Les intérieurs profitent ainsi de plus de légèreté, d’un éclairage naturel et économique, d’espaces qui semblent plus grands et profonds, d’une meilleure luminosité générale des pièces, de surfaces saines et faciles d’entretien. Pour tous ses atouts, le verre en intérieur devient un signe distinctif du style contemporain. Patrick Busalb, chef de marché Verres design et déco chez Saint-Gobain Glass Bâtiment France, a fait la lumière pour Houzz sur ces types de verre décoratifs, aptes à transfigurer un projet en intérieur et lui donner un caractère unique.
2. Du verre coloré pour cloisonner
Dans cet appartement parisien, un original vitrage jaune a été choisi par l’architecte Manuel Sequeira pour cloisonner la cuisine et la pièce de vie sans casser la vue ni perdre de luminosité. Quand le panneau de float sort de sa ligne de production, c’est un verre simple, donc cassant, qui dispose de trois finitions au choix : clair, extra-clair dit « diamant » ou coloré. Le verre a une bonne résistance mécanique à la base mais pour une utilisation en cloison, le verre est soumis à une opération supplémentaire : « Il est trempé, c’est-à-dire qu’il subit une chauffe puis un refroidissement rapide qui rend sa surface 5 fois plus résistante que celle du verre classique. On utilise le verre trempé notamment lorsque l’on souhaite le rendre résistant aux chocs thermiques ou quand le verre supporte une charge en plus que son poids comme pour une porte en verre », explique Patrick Busalb. Chez le leader du vitrage français, on parle également de verre Securit, une nomenclature déposée par la société Saint-Gobain.
Dans cet appartement parisien, un original vitrage jaune a été choisi par l’architecte Manuel Sequeira pour cloisonner la cuisine et la pièce de vie sans casser la vue ni perdre de luminosité. Quand le panneau de float sort de sa ligne de production, c’est un verre simple, donc cassant, qui dispose de trois finitions au choix : clair, extra-clair dit « diamant » ou coloré. Le verre a une bonne résistance mécanique à la base mais pour une utilisation en cloison, le verre est soumis à une opération supplémentaire : « Il est trempé, c’est-à-dire qu’il subit une chauffe puis un refroidissement rapide qui rend sa surface 5 fois plus résistante que celle du verre classique. On utilise le verre trempé notamment lorsque l’on souhaite le rendre résistant aux chocs thermiques ou quand le verre supporte une charge en plus que son poids comme pour une porte en verre », explique Patrick Busalb. Chez le leader du vitrage français, on parle également de verre Securit, une nomenclature déposée par la société Saint-Gobain.
3. Du verre opalescent pour préserver l’intimité
Lorsqu’il s’agit de véhiculer la luminosité tout en préservant l’intimité, il est possible de remplacer le vitrage transparent par du verre translucide. C’est le choix qu’on fait les architectes de l’atelier MEP pour semi cloisonner cette cuisine. « Pour dépolir un verre simple, un sablage suffit, mais on peut aussi utiliser un verre trempé, comme ici, qu’on aura matifié par un émaillage translucide cuit à haute température. Résultat on choisit sa couleur et on la rend très résistante. Cela procure un effet soyeux sur l’une des faces du vitrage », précise notre expert.
Lorsqu’il s’agit de véhiculer la luminosité tout en préservant l’intimité, il est possible de remplacer le vitrage transparent par du verre translucide. C’est le choix qu’on fait les architectes de l’atelier MEP pour semi cloisonner cette cuisine. « Pour dépolir un verre simple, un sablage suffit, mais on peut aussi utiliser un verre trempé, comme ici, qu’on aura matifié par un émaillage translucide cuit à haute température. Résultat on choisit sa couleur et on la rend très résistante. Cela procure un effet soyeux sur l’une des faces du vitrage », précise notre expert.
4. Le verre imprimé à motifs, une alternative dans le vent
Un autre type de verre translucide, avec différents motifs imprimés a le vent en poupe actuellement. C’est le choix qu’a fait l’architecte d’intérieur Marion Dériot pour équiper cette verrière cloisonnant la cuisine d’un appartement parisien.
« Decorglass est une large collection de vitrages translucides structurés en relief. On appelle Wired le motif utilisé ici qui ressemble à un matelassé. Il s’agit d’un verre armé, obtenu par un laminage de la coulée de verre entre deux cylindres qui réalise une impression en 3D sur l’une des faces du vitrage. Certains de ces verres peuvent être clairs ou teintés en jaune ou en bronze », détaille Patrick Busalb.
Un autre type de verre translucide, avec différents motifs imprimés a le vent en poupe actuellement. C’est le choix qu’a fait l’architecte d’intérieur Marion Dériot pour équiper cette verrière cloisonnant la cuisine d’un appartement parisien.
« Decorglass est une large collection de vitrages translucides structurés en relief. On appelle Wired le motif utilisé ici qui ressemble à un matelassé. Il s’agit d’un verre armé, obtenu par un laminage de la coulée de verre entre deux cylindres qui réalise une impression en 3D sur l’une des faces du vitrage. Certains de ces verres peuvent être clairs ou teintés en jaune ou en bronze », détaille Patrick Busalb.
Conseil de pro :
Quand le verre est utilisé en cloison séparative dans un châssis atelier par exemple, il est conseillé d’opter pour un verre feuilleté plutôt que trempé. Le procédé qui consiste à assembler plusieurs feuilles de verre l’une sur l’autre permet de tenir en place le vitrage sur son cadre si d’aventure il venait à se casser.
Pour les verres opaques, comme les miroirs ou les verres laqués employés par exemple en portes de placard, un film « safe » est ajouté au verre décoratif qui, en cas de bris, maintient les morceaux en place et évite les coupures.
Quand le verre est utilisé en cloison séparative dans un châssis atelier par exemple, il est conseillé d’opter pour un verre feuilleté plutôt que trempé. Le procédé qui consiste à assembler plusieurs feuilles de verre l’une sur l’autre permet de tenir en place le vitrage sur son cadre si d’aventure il venait à se casser.
Pour les verres opaques, comme les miroirs ou les verres laqués employés par exemple en portes de placard, un film « safe » est ajouté au verre décoratif qui, en cas de bris, maintient les morceaux en place et évite les coupures.
5. Le verre comme revêtement mural décoratif
C’est un usage en plein développement que celui du panneau de verre comme revêtement mural décoratif : « On le pose en applique comme du carrelage à l’aide colle silicone neutre mais, comme il existe en grandes tailles, cela permet une pose rapide et moins de joints », affirme Patrick Busalb.
Dans ce salon à Austin, l’architecte d’intérieur a trouvé des qualités supplémentaires à ces vitrages : la possibilité de les tailler sur mesure et leur grand nombre de coloris. Il existe en effet une trentaine de teintes disponibles, à assortir. Ces verres laqués existent comme ici en finition mate ou en finition satinée et brillante.
C’est un usage en plein développement que celui du panneau de verre comme revêtement mural décoratif : « On le pose en applique comme du carrelage à l’aide colle silicone neutre mais, comme il existe en grandes tailles, cela permet une pose rapide et moins de joints », affirme Patrick Busalb.
Dans ce salon à Austin, l’architecte d’intérieur a trouvé des qualités supplémentaires à ces vitrages : la possibilité de les tailler sur mesure et leur grand nombre de coloris. Il existe en effet une trentaine de teintes disponibles, à assortir. Ces verres laqués existent comme ici en finition mate ou en finition satinée et brillante.
L’utilisation en applique de panneaux de verre en salle de bains connaît également un bel essor dans les réalisations contemporaines à l’instar de cette douche de rêve à Atlanta :
« Dans cette douche du verre Parsol Ultra Gris a été employé : c’est un verre de 6 mm d’épaisseur teinté dans la masse avec une couleur intense et brillante. Ces panneaux résolvent les problèmes d’étanchéité tout en se posant beaucoup plus vite que du carrelage. Cela permet de créer des fonds de douche sans joint et qui se nettoient donc plus facilement », souligne Patrick Busalb qui croit beaucoup en leur développement en alternative au traditionnel carrelage.
Conseil de pro :
Le Parsol Ultra Gris est faiblement transparent. Si vous cherchez à couvrir complètement les défauts des murs, optez pour le Planilaque Color-it qui lui est opaque.
« Dans cette douche du verre Parsol Ultra Gris a été employé : c’est un verre de 6 mm d’épaisseur teinté dans la masse avec une couleur intense et brillante. Ces panneaux résolvent les problèmes d’étanchéité tout en se posant beaucoup plus vite que du carrelage. Cela permet de créer des fonds de douche sans joint et qui se nettoient donc plus facilement », souligne Patrick Busalb qui croit beaucoup en leur développement en alternative au traditionnel carrelage.
Conseil de pro :
Le Parsol Ultra Gris est faiblement transparent. Si vous cherchez à couvrir complètement les défauts des murs, optez pour le Planilaque Color-it qui lui est opaque.
6. Du verre décoré pour la personnalisation
Que ce soit pour un usage en cloison ou en applique, le verre peut également se parer de motifs à des fins créatives. Le verre se mue en support artistique et les vitrages qui en résultent diffèrent radicalement des verres avec motifs imprimés dans la masse qui ont un rôle d’intimité. Sérigraphie, émaillage, application de film ou impression digitale, les procédés pour décorer le verre plat sont de plus en plus techniques.
Dans ce loft moscovite, une cloison en verre sérigraphié avec des motifs de brique sert à différencier les espaces tout en restant légère et lumineuse. Le motif a été créé à la surface du vitrage par la technique du rouleau encreur sur pochoir appliqué à froid sur la surface.
Que ce soit pour un usage en cloison ou en applique, le verre peut également se parer de motifs à des fins créatives. Le verre se mue en support artistique et les vitrages qui en résultent diffèrent radicalement des verres avec motifs imprimés dans la masse qui ont un rôle d’intimité. Sérigraphie, émaillage, application de film ou impression digitale, les procédés pour décorer le verre plat sont de plus en plus techniques.
Dans ce loft moscovite, une cloison en verre sérigraphié avec des motifs de brique sert à différencier les espaces tout en restant légère et lumineuse. Le motif a été créé à la surface du vitrage par la technique du rouleau encreur sur pochoir appliqué à froid sur la surface.
Dans ce loft de Stuttgart en Allemagne, des plaques de verre miroir à motif ont été posées en applique autour des fenêtres afin d’élargir l’espace et de donner une sensation d’extérieur en intérieur. La pose d’émaux recuits à haute température est une autre façon de décorer le verre qui permet d’appliquer de façon inaltérable des motifs, des photos ou du texte sur toutes les variétés de vitrages, en blanc ou couleur. « La personnalisation n’a guère de limite et nous pouvons étudier tout type de projets sur mesure », affirme notre expert.
7. Les dernières techniques décoratives du vitrage
L’impression digitale qui a déjà révolutionné les textiles ou les papiers peints trace également son chemin sur le vitrage. Il existe plusieurs techniques : soit un film intercalaire imprimé avec une image en haute définition, est intégré entre deux feuilles de verre, soit la surface du verre est directement imprimée à l’aide d’émaux. Cette dernière technique, dite « Picture-it », est compatible avec tout type de vitrage à utiliser en intérieur comme en extérieur.
L’impression digitale qui a déjà révolutionné les textiles ou les papiers peints trace également son chemin sur le vitrage. Il existe plusieurs techniques : soit un film intercalaire imprimé avec une image en haute définition, est intégré entre deux feuilles de verre, soit la surface du verre est directement imprimée à l’aide d’émaux. Cette dernière technique, dite « Picture-it », est compatible avec tout type de vitrage à utiliser en intérieur comme en extérieur.
« Enfin parmi les vitrages décoratifs qui fonctionnent bien en intérieur, soulignons le verre breveté Tex Glass, un vitrage feuilleté intégrant du tissu. L’assemblage est recuit à haute température mais le tissu garde son volume. Il est même possible de réaliser du mobilier avec ce type de verre », ajoute Patrick Busalb.
8. Des surfaces plus hygiéniques pour la maison
Le verre est également un matériau intéressant en cuisine grâce à ses propriétés inhérentes. Inorganique et neutre en COV (composé organique volatil), il est sain pour la santé, ce qui convient bien à l’endroit où l’on prépare les repas. En prime, comme il est lisse et résistant aux produits classiques de nettoyage, il est particulièrement hygiénique. Les architectes l’apprécient également pour une autre de ses qualités : il peut être brillant et coloré si bien qu’il est très efficace pour donner de la profondeur et du caractère à une petite cuisine lorsqu’on le place en crédence comme ici. « Un verre trempé, à la résistance thermique accrue, est nécessaire si la distance entre le mur et la plaque est inférieure à 6 cm », rappelle Patrick Busalb.
Le verre est également un matériau intéressant en cuisine grâce à ses propriétés inhérentes. Inorganique et neutre en COV (composé organique volatil), il est sain pour la santé, ce qui convient bien à l’endroit où l’on prépare les repas. En prime, comme il est lisse et résistant aux produits classiques de nettoyage, il est particulièrement hygiénique. Les architectes l’apprécient également pour une autre de ses qualités : il peut être brillant et coloré si bien qu’il est très efficace pour donner de la profondeur et du caractère à une petite cuisine lorsqu’on le place en crédence comme ici. « Un verre trempé, à la résistance thermique accrue, est nécessaire si la distance entre le mur et la plaque est inférieure à 6 cm », rappelle Patrick Busalb.
Notre expert conseille aussi ce matériau en plan de travail de cuisine : « Extrêmement résistant, le verre laqué et trempé se nettoie très bien au savon doux et peut être choisi en 26 teintes différentes. On peut également opter pour du verre à motifs imprimés. Le seul défaut du verre est son caractère microrayable sans véritable solution. Certains préconisent des vernis mais la meilleure parade est encore de ne pas couper dessus sans planche et ne pas employer de tampon Gex. »
Autre verre à préconiser cette fois en salle de bains, Timeless apporte quant à lui sa petite révolution dans la douche : « À force d’asperger le verre, comme dans un lave-vaisselle, l’eau le corrode et l’abîme définitivement. La couche Timeless obtenue grâce à un dépôt sous vide d’oxydes métalliques à sa surface évite cette dégradation avec une garantie de dix ans. La plupart des parois de douche sont traitées avec des surcouches anticalcaires, qui ne traitent pas le problème de corrosion et sont inefficaces dans la durée. Certaines disparaissent même après un mois d’usage ! »
9. Un vitrage high-tech complètement bluffant
Autre résultat des recherches high-tech du leader français du vitrage, le Priva-Lite est un verre étonnant qui répond à la question « comment cloisonner de façon transparente et opaque à la fois ? ».
« C’est un verre actif, qui grâce à un simple interrupteur passe d’une teinte translucide à une transparence totale au moyen de cristaux liquides emprisonnés entre deux feuilles de verre », détaille Patrick Busalb. C’est une solution particulièrement intéressante pour cloisonner une salle de bains ou des toilettes en second jour par exemple d’autant que le courant basse tension qui l’anime n’est pas du tout incompatible avec le milieu humide. Effet waouh assuré, même si le prix l’est aussi…
Autre résultat des recherches high-tech du leader français du vitrage, le Priva-Lite est un verre étonnant qui répond à la question « comment cloisonner de façon transparente et opaque à la fois ? ».
« C’est un verre actif, qui grâce à un simple interrupteur passe d’une teinte translucide à une transparence totale au moyen de cristaux liquides emprisonnés entre deux feuilles de verre », détaille Patrick Busalb. C’est une solution particulièrement intéressante pour cloisonner une salle de bains ou des toilettes en second jour par exemple d’autant que le courant basse tension qui l’anime n’est pas du tout incompatible avec le milieu humide. Effet waouh assuré, même si le prix l’est aussi…
10. Sols, escaliers et garde-corps en verre : un usage lumineux permis par le verre
Dernier usage décoratif en intérieur, celui qui concerne l’usage du verre en circulations, et notamment en plancher ou en escaliers. Dans cet emploi on ne fait pas souvent appel à un verre décoratif même si c’est possible. C’est davantage l’usage du matériau verre qui crée la sensation, permis par des assemblages plus techniques. Ici par exemple, dans cette maison de Londres, un sol de verre crée une coursive osée au premier étage, apportant beaucoup de légèreté, de lumière, et au final d’originalité, à la réalisation.
Dernier usage décoratif en intérieur, celui qui concerne l’usage du verre en circulations, et notamment en plancher ou en escaliers. Dans cet emploi on ne fait pas souvent appel à un verre décoratif même si c’est possible. C’est davantage l’usage du matériau verre qui crée la sensation, permis par des assemblages plus techniques. Ici par exemple, dans cette maison de Londres, un sol de verre crée une coursive osée au premier étage, apportant beaucoup de légèreté, de lumière, et au final d’originalité, à la réalisation.
« Pour un emploi de verre en escalier, dalle de sol ou encore garde-corps, les normes françaises sont très strictes dans les lieux publics mais en revanche, dans un projet privé, vous pouvez poser ce que vous voulez en intérieur. Chez Saint-Gobain nous appliquons toujours les normes les plus strictes pour éviter les accidents, ce qui n’est pas forcément le cas de fabricants étrangers de vitrages. Ainsi dans ces usages nous préconisons du verre feuilleté avec trois couches minimum et plusieurs feuilles PVB intercalées pour la résistance mécanique et la sécurité », nous met en garde Patrick Busalb.
Il est en effet bon de rappeler en conclusion que si le verre est un matériau avec d’immenses qualités, il n’en est pas moins dangereux. « Un verre trempé, tout épais et résistant aux chocs et à la chaleur ne tiendra pas en place s’il se brise. Pour tous les usages où il peut tomber, il faut opter pour un verre feuilleté », rappelle Patrick Busalb. Il est donc d’une importance extrême de l’employer de manière éclairée, le cas échéant avec l’aide d’un professionnel qualifié, et en respectant les normes les plus strictes en vigueur, soit les normes européennes.
ET VOUS ?
Que pensez-vous du verre et de son potentiel déco ?
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Depuis 6000 ans qu’il existe, le verre a toujours fasciné les hommes qui n’ont eu de cesse de développer sa fabrication, sa technicité et ses applications. À son origine, le mélange de sable, soude et calcaire cuit dans un four produisait une matière opaque. Ce n’est qu’au Ier siècle après J.-C. qu’il est devenu transparent, grâce à l’adjonction de manganèse. Jusqu’au XVIIᵉ siècle et Louis XIV, la production de vitrage était confidentielle. On découpait des portions plates dans du verre soufflé à la bouche ou on le coulait dans de petits moules. La Manufacture des glaces, fondée par Louis XIV pour concurrencer Venise sur sa prépondérance sur les miroirs, change la donne en permettant de couler du verre en fusion dans des moules métalliques plats de grande taille. La Galerie des Glaces du Palais de Versailles en témoigne. Mais ce n’est qu’en 1920 que se mécanise la production de verre plat avec l’étirage vertical du verre chaud entre deux cylindres de métal. Cette technique a été supplantée dès 1960 par le procédé anglais du « float », qui fait toujours figure de référence aujourd’hui. Au fil de 300 mètres de parcours dans l’usine, la rivière de verre fondu à 1100° est coulée sur des bains d’étain en fusion puis la matière est refroidie et découpée en grands plateaux de 6 m x 3,21 m, un standard mondial dont les drôles de dimensions sont héritées des inches anglais. Le verre plat dit « float » a marqué la véritable révolution dans la production de vitrages de grande taille et parfaitement uniforme, et a permis l’émergence des verres plus techniques et également décoratifs que l’on connaît aujourd’hui.