Maison&Objet : Les temps forts de l'édition septembre 2022
Une plongée dans les expériences sensibles offertes par ce salon majeur, à la découverte du renouveau de la maison
Depuis 1995, le salon Maison&Objet Paris est le rendez-vous international des professionnels de l’art de vivre, de la décoration d’intérieur et du design. Deux fois par an, il rassemble plus de 2 000 marques et près de 60 000 visiteurs uniques, dont 50 % d’internationaux. La rédaction de Houzz France était en direct du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte du 8 au 12 septembre 2022, à l’affût des tendances de demain.
Crédits photos : ©AETHION
Crédits photos : ©AETHION
REMINISENS, voyage instrospectif et plurisensoriel imaginé par Atelier ATHEM pour l’édition Maison&Objet septembre 2022
Sous le signe du « métasensible » . Cette édition se concentrait néanmoins sur des questions d’importance, comme celle de la numérisation qui pousse la création à se réinventer et emprunter des pistes inconnues, qui sait, jusqu’au Métavers ?
Cette problématique a d’ailleurs nourri la réflexion du tendanceur Vincent Grégoire, directeur de Créations et du pôle Art de Vivre NellyRodi, agence de conseil en stratégie et business, qui a forgé le mot « métasensible » pour résumer cette session du salon. « Aujourd’hui, le consommateur adopte des postures oxymoriques qui reflètent notre monde de paradoxes. D’un côté, il est dans une quête d’ancrage qui s’exprime en particulier dans la reconnexion à la nature en mode slow, ou dans une attirance pour l’artisanat et la pièce unique. Cette tendance de fond n’est pas nouvelle mais de l’autre côté, et c’est là qu’est la nouveauté, se développe une hypersensibilité que j’ai appelé “métasensibilité”, un monde où tout s’accélère, grâce à des acteurs biberonnés au numérique qui explorent les possibilités de la cybercréativité », a-t-il expliqué lors de la conférence qu’il a donnée sur le salon.
Sous le signe du « métasensible » . Cette édition se concentrait néanmoins sur des questions d’importance, comme celle de la numérisation qui pousse la création à se réinventer et emprunter des pistes inconnues, qui sait, jusqu’au Métavers ?
Cette problématique a d’ailleurs nourri la réflexion du tendanceur Vincent Grégoire, directeur de Créations et du pôle Art de Vivre NellyRodi, agence de conseil en stratégie et business, qui a forgé le mot « métasensible » pour résumer cette session du salon. « Aujourd’hui, le consommateur adopte des postures oxymoriques qui reflètent notre monde de paradoxes. D’un côté, il est dans une quête d’ancrage qui s’exprime en particulier dans la reconnexion à la nature en mode slow, ou dans une attirance pour l’artisanat et la pièce unique. Cette tendance de fond n’est pas nouvelle mais de l’autre côté, et c’est là qu’est la nouveauté, se développe une hypersensibilité que j’ai appelé “métasensibilité”, un monde où tout s’accélère, grâce à des acteurs biberonnés au numérique qui explorent les possibilités de la cybercréativité », a-t-il expliqué lors de la conférence qu’il a donnée sur le salon.
OttO 97,5 pour Noma Editions : objet d’art de la table en céramique contenant 97,5 % de matières recyclées et dessinée par Studio Jean-Marc Gady
L’upcycling est sur toutes les lèvres. Autre question très présente dans cette session du salon, celle de l’avenir climatique du monde qui nous pousse à réinventer notre manière de consommer. Et pour les éditeurs, de trouver de nouvelles manières de créer. S’il y avait un mot à retenir, c’est bien celui d’upcycling. Là où le recyclage transforme les déchets en nouvelles matières premières (les rebuts de bois massif en panneaux par exemple), l’upcycling valorise le déchet pour le muer en objet de désir.
C’est par exemple la voie tracée par l’éditeur Noma, chef de file en la matière. « On achète un produit parce qu’il plaît avant tout, c’est pourquoi nous avons décidé de voir les déchets comme de Nobles Matières (d’où Noma) et proposer des produits écorespectueux qui les subliment, pensés par des designers comme Charlotte Juillard, A+A Cooren, Sam Baron… », nous a expliqué Bruce Ribay, architecte et fondateur de la société.
L’upcycling est sur toutes les lèvres. Autre question très présente dans cette session du salon, celle de l’avenir climatique du monde qui nous pousse à réinventer notre manière de consommer. Et pour les éditeurs, de trouver de nouvelles manières de créer. S’il y avait un mot à retenir, c’est bien celui d’upcycling. Là où le recyclage transforme les déchets en nouvelles matières premières (les rebuts de bois massif en panneaux par exemple), l’upcycling valorise le déchet pour le muer en objet de désir.
C’est par exemple la voie tracée par l’éditeur Noma, chef de file en la matière. « On achète un produit parce qu’il plaît avant tout, c’est pourquoi nous avons décidé de voir les déchets comme de Nobles Matières (d’où Noma) et proposer des produits écorespectueux qui les subliment, pensés par des designers comme Charlotte Juillard, A+A Cooren, Sam Baron… », nous a expliqué Bruce Ribay, architecte et fondateur de la société.
Maison&Objet septembre 2022, Palais Exotique par Cristina Celestino
La designer de l’année. Bien sûr, nous avons également retrouvé les temps forts de Maison&objet et les scènes d’expression des chefs de file de l’univers de la décoration intérieure qui nous en ont mis plein la vue. En premier lieu le « Palais Exotique » de Cristina Celestino, élue Designer de l’année par le jury du salon, à la suite de l’architecte Franklin Azzi. À 42 ans, cette architecte, qui s’illustre aujourd’hui dans le design d’intérieur de l’hôtellerie de luxe et du retail, est l’une des figures de proue du design italien.
« Le projet conçu pour Maison&Objet est né d’un désir d’immersion temporaire dans une autre réalité, là où la beauté exotique, l’amour de la décoration, la passion des couleurs et l’envie irrépressible de créer des scénarii en lien avec la nature sont au rendez-vous », partage-t-elle dans le communiqué de presse du salon. Elle y fait référence à de nombreuses cultures pour créer un lieu dédié à la rencontre et la restauration. Lors de la conférence qu’elle a donnée sur le salon, Cristina Celestino a aussi confié tirer son inspiration des jardins et de la nature, mais aussi de l’architecture, autant de ses grands noms que des œuvres anonymes.
La designer de l’année. Bien sûr, nous avons également retrouvé les temps forts de Maison&objet et les scènes d’expression des chefs de file de l’univers de la décoration intérieure qui nous en ont mis plein la vue. En premier lieu le « Palais Exotique » de Cristina Celestino, élue Designer de l’année par le jury du salon, à la suite de l’architecte Franklin Azzi. À 42 ans, cette architecte, qui s’illustre aujourd’hui dans le design d’intérieur de l’hôtellerie de luxe et du retail, est l’une des figures de proue du design italien.
« Le projet conçu pour Maison&Objet est né d’un désir d’immersion temporaire dans une autre réalité, là où la beauté exotique, l’amour de la décoration, la passion des couleurs et l’envie irrépressible de créer des scénarii en lien avec la nature sont au rendez-vous », partage-t-elle dans le communiqué de presse du salon. Elle y fait référence à de nombreuses cultures pour créer un lieu dédié à la rencontre et la restauration. Lors de la conférence qu’elle a donnée sur le salon, Cristina Celestino a aussi confié tirer son inspiration des jardins et de la nature, mais aussi de l’architecture, autant de ses grands noms que des œuvres anonymes.
Steven Visser, né à Groningen en 1985 et diplômé de l’Université des Arts ArtEZ à Arnhem
L’émergence du design néerlandais. À chaque session du salon Maison&Objet, les Rising Talent Awards récompensent six designers étrangers. Cette année, le jury s’est intéressé à l’avant-garde de la création néerlandaise. On a pu découvrir parmi eux l’œuvre de Visser & Meijwaard dont le large éventail de travaux s’étend du mobilier et de l’éclairage au textile, à la céramique et à la verrerie. Ces derniers collaborent, entre autres, avec les marques Hermès, Linteloo, Moooi Carpets et Pulpo Products.
L’émergence du design néerlandais. À chaque session du salon Maison&Objet, les Rising Talent Awards récompensent six designers étrangers. Cette année, le jury s’est intéressé à l’avant-garde de la création néerlandaise. On a pu découvrir parmi eux l’œuvre de Visser & Meijwaard dont le large éventail de travaux s’étend du mobilier et de l’éclairage au textile, à la céramique et à la verrerie. Ces derniers collaborent, entre autres, avec les marques Hermès, Linteloo, Moooi Carpets et Pulpo Products.
Sanne Terweij, née à Amsterdam en 1984 a étudié la joaillerie et le conseil en couleurs. Elle travaille aujourd’hui en tant qu’artisan d’art.
Le prix a également évolué avec l’apparition de la distinction « Rising Talent Awards Craft » qui récompense l’artisanat d’art et a distingué une septième designer néerlandaise, Sanne Terweij. Dans son atelier de Zaandam au nord d’Amsterdam, elle façonne des sculptures murales faites de centaines de petites tuiles de cuivre rectangulaires, traitées individuellement dans des dégradés de couleur. « La couleur a quelque chose de mystique. Son impact sur notre humeur et nos émotions me fascine », a-t-elle expliqué.
Le prix a également évolué avec l’apparition de la distinction « Rising Talent Awards Craft » qui récompense l’artisanat d’art et a distingué une septième designer néerlandaise, Sanne Terweij. Dans son atelier de Zaandam au nord d’Amsterdam, elle façonne des sculptures murales faites de centaines de petites tuiles de cuivre rectangulaires, traitées individuellement dans des dégradés de couleur. « La couleur a quelque chose de mystique. Son impact sur notre humeur et nos émotions me fascine », a-t-elle expliqué.
Maison&Objet septembre 2022, Talents so french, hall 7
Les talents du design français. À travers un corner spécial baptisé Talents So French était également représenté le renouveau de la création française. Quatre pointures du design – Samuel Accoceberry, Bina Baitel, Charlotte Juillard et Pierre Gonalons – exposaient leurs produits en autoédition et partageaient leur processus de création et leurs collaborations avec les marques. Coup de cœur pour les lampes en verre de Murano de Pierre Gonalons (à gauche sur la photo) ou la collection de meubles en bois brûlé de Charlotte Juillard (à droite).
Les talents du design français. À travers un corner spécial baptisé Talents So French était également représenté le renouveau de la création française. Quatre pointures du design – Samuel Accoceberry, Bina Baitel, Charlotte Juillard et Pierre Gonalons – exposaient leurs produits en autoédition et partageaient leur processus de création et leurs collaborations avec les marques. Coup de cœur pour les lampes en verre de Murano de Pierre Gonalons (à gauche sur la photo) ou la collection de meubles en bois brûlé de Charlotte Juillard (à droite).
Maison&Objet septembre 2022, Future On Stage
« Future On Stage » . Nous avons également découvert ce nouveau tremplin lancé par Maison&Objet pour récompenser les jeunes entreprises remarquables dans les domaines de la décoration, du design et de l’art de vivre. Les trois premiers lauréats exposés sur le salon étaient
- Pierreplume : créateur français de matériaux acoustiques en textile recyclé pour l’architecture et le design.
- Aluvy : créateur français d’un barbecue en aluminium respectueux de la planète.
- LucyBalu : créateur allemand de mobilier pour chats design. Des marques à suivre !
« Future On Stage » . Nous avons également découvert ce nouveau tremplin lancé par Maison&Objet pour récompenser les jeunes entreprises remarquables dans les domaines de la décoration, du design et de l’art de vivre. Les trois premiers lauréats exposés sur le salon étaient
- Pierreplume : créateur français de matériaux acoustiques en textile recyclé pour l’architecture et le design.
- Aluvy : créateur français d’un barbecue en aluminium respectueux de la planète.
- LucyBalu : créateur allemand de mobilier pour chats design. Des marques à suivre !
Maison&Objet septembre 2022, COLOR POWER, espace What’s New ? de la tendanceuse Elizabeth Leriche
Color Power. Preuve que le salon était véritablement d’humeur joyeuse, les espaces tendance « Whats’s new », proposés par les tendanceurs pour nous aider à décrypter les tendances du moment, débordaient de couleurs, d’onirisme et de bonnes intentions. Dans une scénographie baptisée « Utopia Now », François Delclaux a proposé une mise en scène d’objets simples qui nous transportent dans le monde du rêve. François Bernard s’est quand à lui attaqué à restaurer notre pouvoir d’achat avec une sélection de cadeaux déco à moins de 160 euros installés dans de grands présentoirs colorés, résumée par le titre « Kaleidoscope ». Enfin, Elizabeth Leriche, du bureau de style éponyme, nous en a mis plein la vue avec sa scénographie « Color Power ». En réponse aux crises qui se succèdent et tel un antidote à la morosité ambiante, elle a su traduire notre désir intime de créer des cocons de vie, de paix et d’amour où rayonnent les couleurs. Avec elle, nous vous souhaitons une année déco en mode Color Power !
Maison&Objet 2022 : Les tendanceurs décryptent la nouvelle saison
ET VOUS ?
Qu’avez-vous retenu de cette édition ?
Color Power. Preuve que le salon était véritablement d’humeur joyeuse, les espaces tendance « Whats’s new », proposés par les tendanceurs pour nous aider à décrypter les tendances du moment, débordaient de couleurs, d’onirisme et de bonnes intentions. Dans une scénographie baptisée « Utopia Now », François Delclaux a proposé une mise en scène d’objets simples qui nous transportent dans le monde du rêve. François Bernard s’est quand à lui attaqué à restaurer notre pouvoir d’achat avec une sélection de cadeaux déco à moins de 160 euros installés dans de grands présentoirs colorés, résumée par le titre « Kaleidoscope ». Enfin, Elizabeth Leriche, du bureau de style éponyme, nous en a mis plein la vue avec sa scénographie « Color Power ». En réponse aux crises qui se succèdent et tel un antidote à la morosité ambiante, elle a su traduire notre désir intime de créer des cocons de vie, de paix et d’amour où rayonnent les couleurs. Avec elle, nous vous souhaitons une année déco en mode Color Power !
Maison&Objet 2022 : Les tendanceurs décryptent la nouvelle saison
ET VOUS ?
Qu’avez-vous retenu de cette édition ?
Une édition pleine de bonne humeur. On a dit de 2020 qu’elle était l’année du standby, de 2021 celle de la résilience, de 2022 qu’elle sonnait la renaissance. En 2023, tout le monde attend de revivre pleinement. Cette session de Maison&Objet de septembre 2022 se voulait donc joyeuse et récréative. Elle renouait avec la légèreté à laquelle nous aspirons tous, en particulier à travers des teintes gaies. En dépit de l’hiver qui approche, nous avons assisté sur de nombreux stands à une éclosion massive des couleurs douces et printanières – rose terre, vert jade et jaune orangé – et, dans une moindre mesure, à l’utilisation façon color block de teintes chatoyantes – en tête les rouges et rose vifs, l’aubergine et les bleus profonds. Les camaïeux de l’écru au ficelle et les gris au noir, indémodables, se mêlaient indistinctement à l’une ou l’autre de ces palettes.
Maison&Objet 2022 : Que retenir des tendances couleurs ?