Paroles d'expert : Toutes les tendances végétales pour 2018-2019
Manuel Rucar, chasseur de tendances dans le domaine du végétal, nous livre ses secrets pour 2018-2019
C’est un fait indéniable, le green attire de plus en plus les citadins et le Salon du Végétal, qui s’est tenu dans le Parc des Expositions de Nantes du 19 au 21 juin 2018, ne l’a pas démenti. À cette occasion, nous avons rencontré Manuel Rucar, chasseur de tendances dans le domaine horticole, à la tête de l’agence Chlorosphère qu’il a fondée il y a dix ans à Angers. Il décrypte quelles seront les tendances fortes en la matière pour 2018-2019 à travers quatre scénographies réalisées à l’occasion de ce salon. Comment faire entrer des plantes dans les intérieurs et extérieurs au fil des saisons ? Comment les marier à la déco ? Voici en exclusivité pour Houzz les conseils de cet expert chevronné.
Crédit photos : Thomas Bonnet pour Le Salon du Végétal
Crédit photos : Thomas Bonnet pour Le Salon du Végétal
Photo : Un projet de l’atelier Daaa
Quelle est la tendance majeure de l’année ?
Cette année, notre expert a repéré quatre tendances fortes : « L’influence Coachella, ce festival de musique dans le désert où pendant plusieurs jours les gens vivent dehors dans un esprit convivial ; la valorisation de l’ego, avec l’attirance pour le développement personnel et la volonté de faire soi-même ; la tendance organétique qui se traduit par un retour à la nature, notamment dans les villes ; et enfin le hygge, un courant danois où le cocooning est valorisé. »
Ces quatre tendances sont elles-mêmes fédérées par un courant majeur et transverse, s’épanouissant aussi largement dans la mode et la déco : « Il s’agit de l’esprit bohème que l’on appelle familièrement “boho”. L’art de vivre bohème est un symbole de convivialité, de lâcher-prise et de douceur qui parle aux gens en ce moment. Cette tendance reprend les codes d’un esprit country chic déjà très populaire en prêt-à-porter, en décoration et en marketing : coloris blanc, effets de dentelle, matières chaudes, bois clair, jeux de transparence, valorisation de l’humain et de l’esprit feu de camp sur la plage… », nous a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, Manuel Rucar nous aide à mettre en scène ces différentes tendances chez nous, au fil des saisons et à l’aide de quatre scénographies pédagogiques qu’il a créées spécialement pour le Salon du Végétal. De quoi faire entrer chez nous le green, comme un pro !
Quelle est la tendance majeure de l’année ?
Cette année, notre expert a repéré quatre tendances fortes : « L’influence Coachella, ce festival de musique dans le désert où pendant plusieurs jours les gens vivent dehors dans un esprit convivial ; la valorisation de l’ego, avec l’attirance pour le développement personnel et la volonté de faire soi-même ; la tendance organétique qui se traduit par un retour à la nature, notamment dans les villes ; et enfin le hygge, un courant danois où le cocooning est valorisé. »
Ces quatre tendances sont elles-mêmes fédérées par un courant majeur et transverse, s’épanouissant aussi largement dans la mode et la déco : « Il s’agit de l’esprit bohème que l’on appelle familièrement “boho”. L’art de vivre bohème est un symbole de convivialité, de lâcher-prise et de douceur qui parle aux gens en ce moment. Cette tendance reprend les codes d’un esprit country chic déjà très populaire en prêt-à-porter, en décoration et en marketing : coloris blanc, effets de dentelle, matières chaudes, bois clair, jeux de transparence, valorisation de l’humain et de l’esprit feu de camp sur la plage… », nous a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, Manuel Rucar nous aide à mettre en scène ces différentes tendances chez nous, au fil des saisons et à l’aide de quatre scénographies pédagogiques qu’il a créées spécialement pour le Salon du Végétal. De quoi faire entrer chez nous le green, comme un pro !
Hiver 2018 : « Boho féerie »
Noël 2018 sera bohème ou ne sera pas. Dans cette tendance annoncée se croisent plusieurs courants : le hygge danois et notre envie de cocooning et de peaux de bêtes chaleureuses ; notre envie de tout faire nous-même et le plaisir des DIY de Noël avec des sapins et des décorations faites maison. La tendance boho ne sera pas loin, avec des décorations blanches. Enfin, malgré les frimas, Noël sera une période où le végétal entrera largement dans nos intérieurs.
Noël 2018 sera bohème ou ne sera pas. Dans cette tendance annoncée se croisent plusieurs courants : le hygge danois et notre envie de cocooning et de peaux de bêtes chaleureuses ; notre envie de tout faire nous-même et le plaisir des DIY de Noël avec des sapins et des décorations faites maison. La tendance boho ne sera pas loin, avec des décorations blanches. Enfin, malgré les frimas, Noël sera une période où le végétal entrera largement dans nos intérieurs.
Les conseils de mise en scène de Manuel Rucar :
« Prenez Noël comme prétexte pour faire entrer dans l’intérieur un maximum de végétation qui change du reste de l’année et optez non pas pour un sapin mais plusieurs : de classiques Nordmann verts et d’autres, floqués en blanc, que vous installerez la tête à l’envers, comme dans les pays anglo-saxons ou au Canada, pour surprendre complètement vos invités. Il existe des systèmes spéciaux pour les accrocher au plafond et même les faire tourner. Gardez un fond neutre qui focalisera l’attention sur le premier plan. Ajoutez tout autour une décoration naturelle pour apporter de l’authenticité : un sapin que vous aurez fabriqué, des pommes de pin, des plumes (blanches, bien sûr), des fleurs séchées et un poinsettia, que l’on appelle l’étoile de Noël. Même s’il rappelle les couleurs traditionnelles de Noël (rouge et vert) n’hésitez pas à le blanchir à la bombe. Et bien sûr, n’oubliez pas la touche hygge grâce aux peaux de bêtes toutes douces. »
« Prenez Noël comme prétexte pour faire entrer dans l’intérieur un maximum de végétation qui change du reste de l’année et optez non pas pour un sapin mais plusieurs : de classiques Nordmann verts et d’autres, floqués en blanc, que vous installerez la tête à l’envers, comme dans les pays anglo-saxons ou au Canada, pour surprendre complètement vos invités. Il existe des systèmes spéciaux pour les accrocher au plafond et même les faire tourner. Gardez un fond neutre qui focalisera l’attention sur le premier plan. Ajoutez tout autour une décoration naturelle pour apporter de l’authenticité : un sapin que vous aurez fabriqué, des pommes de pin, des plumes (blanches, bien sûr), des fleurs séchées et un poinsettia, que l’on appelle l’étoile de Noël. Même s’il rappelle les couleurs traditionnelles de Noël (rouge et vert) n’hésitez pas à le blanchir à la bombe. Et bien sûr, n’oubliez pas la touche hygge grâce aux peaux de bêtes toutes douces. »
Printemps 2019 : « Urban detox »
L’organétique, la recherche du green dans nos vies, fonctionne à plein en cette saison où dès les premiers beaux jours, nous cherchons le soleil et organisons une vie dedans/dehors. En extérieur, la tendance du potager se confirme. On cherche à tendre vers la permaculture, plus respectueuse de la nature et de la biodiversité. Le réapprentissage de ce savoir-faire ancestral rassasie notre quête de valorisation de l’ego et de développement personnel, tant physique que mental. Cultiver soi-même permet également de contrôler notre hygiène alimentaire : « Plus de légumes et moins de viande et de poisson dans l’assiette : nous sommes rentrés dans l’ère du régime flexarien », décrypte Manuel Rucar.
En intérieur, on note une forte attirance pour les fleurs séchées et la végétation stabilisée.
L’organétique, la recherche du green dans nos vies, fonctionne à plein en cette saison où dès les premiers beaux jours, nous cherchons le soleil et organisons une vie dedans/dehors. En extérieur, la tendance du potager se confirme. On cherche à tendre vers la permaculture, plus respectueuse de la nature et de la biodiversité. Le réapprentissage de ce savoir-faire ancestral rassasie notre quête de valorisation de l’ego et de développement personnel, tant physique que mental. Cultiver soi-même permet également de contrôler notre hygiène alimentaire : « Plus de légumes et moins de viande et de poisson dans l’assiette : nous sommes rentrés dans l’ère du régime flexarien », décrypte Manuel Rucar.
En intérieur, on note une forte attirance pour les fleurs séchées et la végétation stabilisée.
Les conseils de mise en scène de Manuel Rucar :
« Tout se passe sur le balcon où l’on intègre une mini-serre (1), y compris devant une baie vitrée. Il existe plusieurs tailles et elle se place sans aucunes démarches administratives. Ensuite, jouez la carte de la culture hors sol en plaçant plusieurs ballots de paille bien secs sur lesquels vous planterez directement légumes et fleurs. Ça marche vraiment ! Pour exploiter la verticalité, accrochez des pots en hauteur. L’esprit DIY s’exprimera également grâce à un carré potager sur roulettes et n’oubliez pas le fauteuil suspendu pour cocooner après avoir travaillé. »
(1) Serre Miccolo de ACD, 1500 euros livré (dont 300 euros de livraison et 200 euros de peinture pour avoir la teinte que l’on souhaite)
« Tout se passe sur le balcon où l’on intègre une mini-serre (1), y compris devant une baie vitrée. Il existe plusieurs tailles et elle se place sans aucunes démarches administratives. Ensuite, jouez la carte de la culture hors sol en plaçant plusieurs ballots de paille bien secs sur lesquels vous planterez directement légumes et fleurs. Ça marche vraiment ! Pour exploiter la verticalité, accrochez des pots en hauteur. L’esprit DIY s’exprimera également grâce à un carré potager sur roulettes et n’oubliez pas le fauteuil suspendu pour cocooner après avoir travaillé. »
(1) Serre Miccolo de ACD, 1500 euros livré (dont 300 euros de livraison et 200 euros de peinture pour avoir la teinte que l’on souhaite)
Été 2019 : « Farniente à Tulum »
Tulum, ancienne ville fortifiée maya qui surplombe la mer des Caraïbes au Mexique, est une destination de vacances emblématique pour les millennials, comprenez la génération des 18-22 ans : « Les émissions de téléréalité de NRJ12 ou C8, comme les Anges, ont été tournées à Tulum. Paradise Beach, avec son sable blanc, sa mer turquoise, est devenue un type de paysage influent, qui explique par exemple la déferlante des mini-cactus dans nos logements et aussi des motifs ananas, flamants roses, perroquets, sirènes ou licornes… », décrypte notre expert.
Tulum, ancienne ville fortifiée maya qui surplombe la mer des Caraïbes au Mexique, est une destination de vacances emblématique pour les millennials, comprenez la génération des 18-22 ans : « Les émissions de téléréalité de NRJ12 ou C8, comme les Anges, ont été tournées à Tulum. Paradise Beach, avec son sable blanc, sa mer turquoise, est devenue un type de paysage influent, qui explique par exemple la déferlante des mini-cactus dans nos logements et aussi des motifs ananas, flamants roses, perroquets, sirènes ou licornes… », décrypte notre expert.
Les conseils de mise en scène de Manuel Rucar :
« Pour l’été, on se fait plaisir à domicile en reproduisant dans le jardin ou sur une petite terrasse le bord de mer façon Tulum. Avec des voilages blancs qui éloignent la chaleur, on aménage une zone confidentielle. Un hamac sera notre meilleur allié pour le farniente. L’esprit bohème est bien entendu au rendez-vous avec les attrape-rêves, tout droit sortis de Coachella, et les tapis d’extérieurs aux motifs navajos. Deux accessoires à ne pas oublier : le brasero pour de longues soirées conviviales et les chapeaux en paille (quelques euros chez H&M) que l’on détourne comme décorations. Question végétation, l’idéal est de miser sur des plantes exotiques du milieu aride, comme les cactus, succulentes ou palmiers, et de décorer leurs pots de sable blanc, pour la touche bord de mer. »
« Pour l’été, on se fait plaisir à domicile en reproduisant dans le jardin ou sur une petite terrasse le bord de mer façon Tulum. Avec des voilages blancs qui éloignent la chaleur, on aménage une zone confidentielle. Un hamac sera notre meilleur allié pour le farniente. L’esprit bohème est bien entendu au rendez-vous avec les attrape-rêves, tout droit sortis de Coachella, et les tapis d’extérieurs aux motifs navajos. Deux accessoires à ne pas oublier : le brasero pour de longues soirées conviviales et les chapeaux en paille (quelques euros chez H&M) que l’on détourne comme décorations. Question végétation, l’idéal est de miser sur des plantes exotiques du milieu aride, comme les cactus, succulentes ou palmiers, et de décorer leurs pots de sable blanc, pour la touche bord de mer. »
Automne 2019 : « Cocon hygge »
En automne, la luminosité baisse et nous avons besoin de réconfort : de clarté et de lumière, de matières naturelles et chaleureuses, de bouffées de nature pour nous déstresser. Il est temps de nous cocooner en mode hygge. Pour le style, cap sur Coachella et son festival de musique qui se tient depuis 1999 en plein désert californien. Dépassant largement son cadre musical, ce festival fréquenté par les stars et les mannequins est devenu depuis plusieurs années représentatif de l’avant-garde de la mode. Tenues bohèmes et motifs ethniques y sont largement à l’honneur.
En automne, la luminosité baisse et nous avons besoin de réconfort : de clarté et de lumière, de matières naturelles et chaleureuses, de bouffées de nature pour nous déstresser. Il est temps de nous cocooner en mode hygge. Pour le style, cap sur Coachella et son festival de musique qui se tient depuis 1999 en plein désert californien. Dépassant largement son cadre musical, ce festival fréquenté par les stars et les mannequins est devenu depuis plusieurs années représentatif de l’avant-garde de la mode. Tenues bohèmes et motifs ethniques y sont largement à l’honneur.
Les conseils de mise en scène de Manuel Rucar :
« Il est très important de créer un cocon hygge à base de teintes naturelles : sable, beige, lin, brun, blanc chaud. Avec des ampoules à filaments on crée un effet de masse à la scène avec une référence directe à l’ambiance guinguette. Les accessoires les plus en vogue sont les napperons de dentelle, les tapis ronds en sisal que l’on accumule, les suspensions et les balancelles en osier. Des mandalas peu colorés ou encore des poufs de Marrakech iront très bien dans ce décor. Question végétation, je conseille de suspendre quatre ou cinq cache-pots en macramé l’un sur l’autre et de planter des plantes grimpantes exotiques qui s’empareront de cette structure de fils : kiwis, fleurs de la passion ou encore clématites blanches. Des bouquets de graminées (stipas) rappelleront le désert et donneront un effet vaporeux. »
ET VOUS ?
Comment avez-vous fait rentrer du vert chez vous ? Partagez vos astuces et vos photos dans les commentaires ci-dessous.
Lire aussi :
Bien-être : 15 bonnes raisons d’intégrer des plantes à votre intérieur
Retrouvez toutes les tendances déco
Retrouvez plus de conseils pour cultiver des fleurs et des plantes
« Il est très important de créer un cocon hygge à base de teintes naturelles : sable, beige, lin, brun, blanc chaud. Avec des ampoules à filaments on crée un effet de masse à la scène avec une référence directe à l’ambiance guinguette. Les accessoires les plus en vogue sont les napperons de dentelle, les tapis ronds en sisal que l’on accumule, les suspensions et les balancelles en osier. Des mandalas peu colorés ou encore des poufs de Marrakech iront très bien dans ce décor. Question végétation, je conseille de suspendre quatre ou cinq cache-pots en macramé l’un sur l’autre et de planter des plantes grimpantes exotiques qui s’empareront de cette structure de fils : kiwis, fleurs de la passion ou encore clématites blanches. Des bouquets de graminées (stipas) rappelleront le désert et donneront un effet vaporeux. »
ET VOUS ?
Comment avez-vous fait rentrer du vert chez vous ? Partagez vos astuces et vos photos dans les commentaires ci-dessous.
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Les plantes n’ont aucun secret pour Manuel Rucar, ingénieur horticole de formation. Après s’être également formé au marketing et au stylisme, il a fondé Chlorosphère, l’unique bureau de tendances spécialisé dans le domaine du végétal en France. Manuel se définit comme un trendhunter, et les tendances qu’il repère toute l’année n’ont rien d’une inspiration frivole : « Nous nous basons sur des enquêtes de terrains très strictes, des panels de type Nielsen et nous disposons d’un système de veille partout dans le monde grâce à un réseau de sentinelles. Ce sont des experts à l’affût dans différents secteurs d’activité — la mode, l’automobile, la high-tech, la création… — qui nous font remonter des tendances. » Grâce à ces enquêtes et informations, précieusement collectées au quatre coins du monde, Manuel repère une douzaine de grands courants par an, propices à valoriser le secteur green, mais ne fait poindre que les plus pertinents : « Ceux qui auront le temps de s’épanouir en France, car notre secteur n’est pas des plus créatifs ni réactifs et n’arrive pas à créer aussi vite que certaines tendances mettent à s’estomper. » Ainsi va la mode…