Avant/Après
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Avant/Après : 27 m2 au pied des pistes alpines idéalement rénovés
En Haute-Savoie, un couple amoureux de ski fait rénover son pied-à-terre de fond en comble dans un esprit design
Ces quinquagénaires originaires d’Alsace possèdent depuis une petite dizaine d’années un studio à 2000 mètres d’altitude en Haute-Savoie, où ils passent la plupart de leurs vacances. La décoration a vieilli et les propriétaires ont envie de se faire plaisir en repensant les lieux entièrement, dans leur fonctionnalité comme dans leur style. Pour ce faire, ils contactent l’architecte d’intérieur Manon Papin, qui connaît bien la région et ses contraintes et s’est fait une solide réputation depuis quelques années en redonnant style et modernité au patrimoine montagnard.
Coup d’œil
Qui vit ici : c’est le pied-à-terre de vacances d’un couple
Superficie : 27 m²
Emplacement : Flaine en Haute-Savoie, dans un immeuble moderniste de 1971 conçu par Marcel Breuer
Livraison du projet : décembre 2019
Durée des travaux : conception 2 mois - travaux de rénovation de début mai 2018 à début décembre 2019
Architecte d’intérieur : Manon Papin
Artisans : Menuisier : ID Bois 74 ; Électricien : Alpin Élec ; Plombier : AM 74 ; Plaquiste/carreleur : Entreprise Dougé
Budget : 45 000 euros tout compris (dont 6 000 euros pour la menuiserie sur mesure)
Crédit photos : © Manon Papin
Coup d’œil
Qui vit ici : c’est le pied-à-terre de vacances d’un couple
Superficie : 27 m²
Emplacement : Flaine en Haute-Savoie, dans un immeuble moderniste de 1971 conçu par Marcel Breuer
Livraison du projet : décembre 2019
Durée des travaux : conception 2 mois - travaux de rénovation de début mai 2018 à début décembre 2019
Architecte d’intérieur : Manon Papin
Artisans : Menuisier : ID Bois 74 ; Électricien : Alpin Élec ; Plombier : AM 74 ; Plaquiste/carreleur : Entreprise Dougé
Budget : 45 000 euros tout compris (dont 6 000 euros pour la menuiserie sur mesure)
Crédit photos : © Manon Papin
Avant. Épris de ski et de design, ce couple avec un enfant a acheté ce studio dans un immeuble moderniste, conçu en 1971 au pied des pistes de Flaine, par le célèbre architecte Marcel Breuer. L’appartement pour quatre personnes avait été rénové une première fois avant leur achat, puis est resté en l’état avec son carrelage bleu années 80 et son mobilier en frisette. Aujourd’hui, leur enfant a grandi et les parents viennent la plupart du temps seuls en vacances. Ils considèrent qu’il est temps de revoir la disposition du 27 m² afin de le rendre plus fonctionnel et confortable et, par la même occasion, de revoir le look à leur goût.
Projection en 3D
Ils contactent l’architecte d’intérieur et décoratrice Manon Papin avec plusieurs directives : « Leur première motivation était de disposer d’un vrai coin nuit confortable et non plus d’un clic-clac à déplier tous les soirs. Par ailleurs, ils souhaitaient donner une harmonie générale minimaliste pour coller à leur amour du design et au style de l’immeuble moderniste. Enfin, l’idée était d’avoir une place pour chaque chose et que tout soit intégré pour que l’appartement reste épuré », explique la professionnelle.
Besoin d’un architecte d’intérieur ?
Ils contactent l’architecte d’intérieur et décoratrice Manon Papin avec plusieurs directives : « Leur première motivation était de disposer d’un vrai coin nuit confortable et non plus d’un clic-clac à déplier tous les soirs. Par ailleurs, ils souhaitaient donner une harmonie générale minimaliste pour coller à leur amour du design et au style de l’immeuble moderniste. Enfin, l’idée était d’avoir une place pour chaque chose et que tout soit intégré pour que l’appartement reste épuré », explique la professionnelle.
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Plan avant travaux (en bas) et plan après travaux (en haut)
Ce studio était conçu comme nombre d’appartements en station, avec un plan en enfilade entièrement tourné vers l’unique baie vitrée contemplant les pistes. Les pièces d’eau (cuisine/salle de bains), qui nécessitent moins de lumière, étaient positionnées à l’entrée. Une circulation de type couloir distribuait une alcôve avec lits superposés avant de s’épanouir au bout de l’appartement dans le salon/séjour lumineux.
« Contraint par la seule fenêtre, la surface réduite et plusieurs gaines techniques existantes, le plan ne pouvait pas être foncièrement modifié. Les espaces ont simplement été réadaptés à l’usage qu’en ont leurs occupants et un indispensable coin nuit avec lit double a été créé à la place du “coin montagne”* », explique Manon.
* « Coin montagne », dans le jargon local, c’est l’alcôve ouverte placée dans l’entrée avec lits généralement dédiés aux enfants.
Ce studio était conçu comme nombre d’appartements en station, avec un plan en enfilade entièrement tourné vers l’unique baie vitrée contemplant les pistes. Les pièces d’eau (cuisine/salle de bains), qui nécessitent moins de lumière, étaient positionnées à l’entrée. Une circulation de type couloir distribuait une alcôve avec lits superposés avant de s’épanouir au bout de l’appartement dans le salon/séjour lumineux.
« Contraint par la seule fenêtre, la surface réduite et plusieurs gaines techniques existantes, le plan ne pouvait pas être foncièrement modifié. Les espaces ont simplement été réadaptés à l’usage qu’en ont leurs occupants et un indispensable coin nuit avec lit double a été créé à la place du “coin montagne”* », explique Manon.
* « Coin montagne », dans le jargon local, c’est l’alcôve ouverte placée dans l’entrée avec lits généralement dédiés aux enfants.
Avant. On entrait directement dans la cuisine que les propriétaires désiraient plus qualitative, sans façades apparentes ni plan de travail en deux morceaux avec un décroché dû à une gaine technique.
Après. La cuisine était d’ailleurs coincée entre deux gaines techniques : l’une sur la gauche (dont la partie haute reste apparente) et l’autre à droite, dissimulée à présent dans une colonne en bois. Le recours au sur-mesure a permis à Manon Papin d’intégrer esthétiquement — voire artistiquement — ces décrochés dans la conception globale. « Dans tout l’appartement, nous avons travaillé les blocs comme dans une composition cubiste afin de créer un joli jeu de volumes, souligné par les différentes couleurs et matériaux », confirme-t-elle.
Afin de gagner de la place en cuisine, l’architecte d’intérieur a capitalisé sur de grandes colonnes en bois de 75 cm de profondeur qui ont pris la place du dressing existant. Quatre éléments toute hauteur, et respectivement larges de 30, 60, 60 et 30 cm, ont été juxtaposés. Le premier cache la gaine. Le second renferme le réfrigérateur et un placard épicerie. Le troisième un lave-linge séchant et une penderie à manteaux. Le dernier est une idée maligne de la pro : « Mes clients ont une cave et un rack à skis en bas de l’immeuble mais ils plaçaient leurs chaussures de ski par terre devant la baie vitrée. Je leur ai créé un rangement dédié. À température ambiante, on peut les enfiler plus facilement le matin ! »
Avant. Le « coin montagne » était une alcôve ouverte donnant sur le couloir face à l’ancien dressing. C’était là où dormait l’enfant des propriétaires à l’époque où il venait avec eux en vacances. Puis le lit superposé était devenu débarras. « On s’y délestait des affaires de couchage du clic-clac par exemple, couette, oreillers… », explique Manon.
Derrière cette alcôve, face à la cuisine, on distingue l’accès à la salle de bains.
Derrière cette alcôve, face à la cuisine, on distingue l’accès à la salle de bains.
Après. La porte qui s’ouvrait dans la salle de bains a été remplacée par une porte à galandage recouverte d’un grand miroir côté cuisine pour améliorer la sensation d’espace. À l’intérieur de la pièce d’eau, on retrouve les codes graphiques du reste de l’appartement en noir, blanc, gris et bois.
Avant. La salle de bains comportait une baignoire de 160 cm. La propriétaire souhaitait la remplacer par une grande douche à l’italienne.
Après. Dans l’esprit minimaliste recherché par ses clients, l’architecte d’intérieur a conçu une salle d’eau épurée. « Nous avons fait une réserve de 20 cm sur le côté gauche pour encastrer le bâti-support. Nous avons récupéré de l’espace en partie haute avec une niche habillée de stratifié dans laquelle nous avons conçu un meuble », nous fait-elle remarquer.
Robinetterie : Cristina Ondyna ; Vasque : Duravit
Robinetterie : Cristina Ondyna ; Vasque : Duravit
Avant. Dans la pièce principale, le coin déjeuner pour quatre personnes faisait rustique avec son mobilier en pin.
Après. Pour coller au style brutaliste de l’immeuble Marcel Breuer, dont la façade en béton armée a tant plu au couple, Manon a proposé de travailler l’ambiance sur une base en gris, noir et blanc. Afin de ne pas faire fi d’un aspect chaleureux et montagnard, elle a proposé d’ajouter des éléments dans un bois très clair, contemporain. Le mobilier a été réalisé en stratifié sur mesure par un menuisier de la région, en particulier pour que la finition bois soit partout la même, quelle que soit la pièce.
Les propriétaires, désireux d’un séjour contemporain, ont jeté leur dévolu sur du mobilier de designer : on reconnaît la mythique table Tulip de Saarinen avec plateau de marbre et pied central, accompagnée de chaises de chez Vitra.
Stratifié : Egger
Les propriétaires, désireux d’un séjour contemporain, ont jeté leur dévolu sur du mobilier de designer : on reconnaît la mythique table Tulip de Saarinen avec plateau de marbre et pied central, accompagnée de chaises de chez Vitra.
Stratifié : Egger
Le travail de l’architecte d’intérieur sur les volumes est soigné. Un soffite souligne le coin nuit et son joint creux équipé d’un ruban LED pour faire ressortir les volumes architecturaux dans l’obscurité. « L’effet waouh de la rénovation ! », à en croire Manon.
De même, le coin repas a été repris symétriquement au plafond par une moulure qui sert d’attache à la suspension fabriquée par la pro avec un ensemble de baladeuses E27 de Muuto.
Le sol a également fait l’objet d’une longue étude. Un béton ciré faisait envie aux propriétaires mais le devis de 6000 euros pour 27 m² leur a fait changer leur fusil d’épaule. Après moult recherches, Manon a emporté leur adhésion avec des dalles de grès cérame façon béton de 120 x 60 cm pour minimiser les joints. « On a choisi la pose décalée afin de voir encore moins les joints. Le carreleur ne m’a pas remerciée car la manipulation des carreaux immenses dans cette petite surface n’a pas été une partie de plaisir », nous glisse-t-elle.
De même, le coin repas a été repris symétriquement au plafond par une moulure qui sert d’attache à la suspension fabriquée par la pro avec un ensemble de baladeuses E27 de Muuto.
Le sol a également fait l’objet d’une longue étude. Un béton ciré faisait envie aux propriétaires mais le devis de 6000 euros pour 27 m² leur a fait changer leur fusil d’épaule. Après moult recherches, Manon a emporté leur adhésion avec des dalles de grès cérame façon béton de 120 x 60 cm pour minimiser les joints. « On a choisi la pose décalée afin de voir encore moins les joints. Le carreleur ne m’a pas remerciée car la manipulation des carreaux immenses dans cette petite surface n’a pas été une partie de plaisir », nous glisse-t-elle.
Avant. Au fil des années, le clic-clac du salon était devenu le point noir de l’appartement. Soit les parents devaient dormir dans des lits superposés (ce qu’ils ne faisaient pas), soit ils étaient contraints de transformer leur lit tous les soirs (ce qui était terriblement inconfortable !).
Après. Dans 27 m², impossible de créer une vraie chambre avec un lit autour duquel on tourne. Et comme le plafond était à hauteur standard, on ne pouvait envisager de mezzanine. Restait à reprendre l’idée du « coin montagne » pour créer un coin nuit confortable.
« Je leur ai présenté plusieurs versions et mes clients ont choisi celle où le coin nuit s’inscrivait dans un volume noir recréant un espace intime », explique Manon Papin.
« Je leur ai présenté plusieurs versions et mes clients ont choisi celle où le coin nuit s’inscrivait dans un volume noir recréant un espace intime », explique Manon Papin.
Une verrière faisait partie des éléments qui donnaient envie au couple. Manon a utilisé cette solution à bon escient de sorte à vitrer l’alcôve pour profiter de la lumière naturelle en second jour et de la magnifique vue sur les pistes de Flaine. « Ils s’attendaient plutôt à un vitrage atelier classique, mais je leur ai suggéré quatre panneaux vitrés façon orangerie, ce qui a le mérite de n’être pas vu partout », explique-t-elle.
L’accès au lit se fait sur la droite. Deux gaines techniques qui se trouvaient là ont forcé la pro à réfléchir à une nouvelle solution d’intégration. D’où ce fond d’alcôve aménagé avec un dressing peint en noir et équipé de portes sans poignées. Il remplace le dressing du couloir pour ranger les affaires personnelles et englobe habilement les gaines.
Enfin, pour ajouter encore du rangement, l’architecte d’intérieur a placé le coin nuit sur une estrade de 55 cm de haut, réalisée en bois stratifié. À l’avant, deux tiroirs peuvent s’ouvrir sur toute la largeur du couloir (80 cm).
L’accès au lit se fait sur la droite. Deux gaines techniques qui se trouvaient là ont forcé la pro à réfléchir à une nouvelle solution d’intégration. D’où ce fond d’alcôve aménagé avec un dressing peint en noir et équipé de portes sans poignées. Il remplace le dressing du couloir pour ranger les affaires personnelles et englobe habilement les gaines.
Enfin, pour ajouter encore du rangement, l’architecte d’intérieur a placé le coin nuit sur une estrade de 55 cm de haut, réalisée en bois stratifié. À l’avant, deux tiroirs peuvent s’ouvrir sur toute la largeur du couloir (80 cm).
Aucun détail n’a été laissé au hasard pour apporter du confort aux occupants. Côté droit du lit, le côté de Monsieur, la professionnelle a créé une niche dans le placard menuisé. Cette dernière munie de prises USB sert à poser le téléphone. Non loin, une patère en bois équipée d’une baladeuse sert de lampe de chevet.
Patère : Muuto
Patère : Muuto
Comme cela n’était pas possible côté gauche, elle a proposé cette tablette avec liseuse intégrée : « Ma cliente avait envie de l’applique ange Lucellino d’Ingo Maurer. Je lui ai proposé cette applique dans le style avec une ampoule décorative », explique Manon.
Tablette : Markslöjd ; Ampoule déco : Bailey
Tablette : Markslöjd ; Ampoule déco : Bailey
Les propriétaires désiraient que le salon accueille un canapé convertible pour créer un second couchage double : « J’avais d’abord pensé le canapé contre le mur afin de disposer de davantage de place pour l’ouvrir mais, en pratique, il fallait vraiment le positionner face à la vue des pistes », explique-t-elle.
Les clients désiraient un convertible Rapido, cet as du confort qui se déplie à toute vitesse sans enlever les coussins d’assise. La distance entre la verrière et la baie vitrée étant limitée, il a fallu trouver un convertible assez compact pour ne pas dépasser 2,05 m de long une fois déplié.
Canapé : Conforama
Les clients désiraient un convertible Rapido, cet as du confort qui se déplie à toute vitesse sans enlever les coussins d’assise. La distance entre la verrière et la baie vitrée étant limitée, il a fallu trouver un convertible assez compact pour ne pas dépasser 2,05 m de long une fois déplié.
Canapé : Conforama
Projection 3D
Autre problématique avec le rideau de la baie vitrée. « La résidence n’ayant pas de volets, il fallait un occultant mais impossible de le replier sur la gauche car il aurait gêné l’ouverture de la baie. Et positionné sur la droite, il gênait le placement d’un écran et diminuait la vue sur les montagnes », résume Manon.
Autre problématique avec le rideau de la baie vitrée. « La résidence n’ayant pas de volets, il fallait un occultant mais impossible de le replier sur la gauche car il aurait gêné l’ouverture de la baie. Et positionné sur la droite, il gênait le placement d’un écran et diminuait la vue sur les montagnes », résume Manon.
Le rideau a été fabriqué par Heytens dans un tissu anthracite chiné et doublé, une enseigne dont la pro souligne le professionnalisme. Pour l’escamoter lorsqu’il est en position ouverte, elle a eu l’idée d’une double paroi en bois stratifié, positionnée 20 cm à l’avant du mur. Une tringle « chemin de fer » la parcourt jusqu’au bout, ce qui permet de faire disparaître le rideau en comblant ce galandage.
Pour conclure, vous vous étonnerez peut être des huit longs mois qu’a duré cette rénovation : « C’est un laps de temps nécessaire en montagne pour une rénovation complète car les travaux sont interdits pendant les vacances scolaires en station. En prime ils sont parfois rendus très difficiles par la neige et les intempéries comme cette année-là », explique l’architecte d’intérieur. Elle évoque également le coût plus important des travaux en montagne : « Impossible de concevoir une rénovation complète dans une station de ski des Alpes à moins de 1600 euros du mètre carré. »
Pour la leur, ces propriétaires ont d’ailleurs dû revoir leur budget initial de 30 000 à 45 000 euros. Sans regrets néanmoins, compte tenu du résultat qui collait parfaitement à leurs attentes.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Pour la leur, ces propriétaires ont d’ailleurs dû revoir leur budget initial de 30 000 à 45 000 euros. Sans regrets néanmoins, compte tenu du résultat qui collait parfaitement à leurs attentes.
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