Avant/Après : Pureté minimaliste sous les toits de Paris
Amis de la subtilité, découvrez la rénovation tout en finesse et le graphisme des pièces de vie d'un 100 m²
Après plusieurs séjours au Japon, cette famille avec deux enfants de 8 et 10 ans se réinstalle en France et achète 100 m² rue Washington, sous les toits d’un bel immeuble haussmannien. La surface est assez propre, mais ils la trouvent un brin désuète et, après quelques semaines d’installation seulement, se sentent mal à l’aise dans ce décor, spécialement incommodés par leur cuisine vintage en bois caramel. Ils décident donc de repenser les pièces de vie et partent en quête d’un professionnel de la rénovation à l’écoute de leur sensibilité pour les seconder. Spécialiste de cinéma japonais en noir et blanc, la propriétaire contacte Juliette Mogenet, une architecte d’intérieur diplômée des Beaux-Arts, artiste plasticienne à ses heures et qui connaît par ailleurs une jolie carrière d’artiste photographe contemporaine. De leur rencontre fructueuse naît un intérieur tout en finesse et en pureté où, de l’attention extrême apportée aux détails et aux lignes, surgit la beauté.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple avec des enfants de 8 et 10 ans
Emplacement : rue de Washington, Paris VIIIe
Livraison du projet : février 2019
Durée des travaux : 1 mois
Superficie : Appartement de 100 m². Seuls 45 m² ont été concernés par la rénovation.
Architecte d’intérieur : Juliette Mogenet de l’Atelier Juliette Mogenet
Budget : 40 000 euros
Crédit photos Après : Atelier Juliette Mogenet
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple avec des enfants de 8 et 10 ans
Emplacement : rue de Washington, Paris VIIIe
Livraison du projet : février 2019
Durée des travaux : 1 mois
Superficie : Appartement de 100 m². Seuls 45 m² ont été concernés par la rénovation.
Architecte d’intérieur : Juliette Mogenet de l’Atelier Juliette Mogenet
Budget : 40 000 euros
Crédit photos Après : Atelier Juliette Mogenet
Après. « Nous nous sommes vite entendus sur des propositions épurées et tranchées. Ils m’ont demandé de dynamiser leur intérieur. J’ai traduit cette requête par un univers binaire en noir et blanc et proposé d’emblée de repeindre le parquet, solution la moins onéreuse pour coller avec leur budget de 40 000 euros mobilier compris », explique Juliette Mogenet à l’occasion de la visite des lieux.
L’intégralité de l’appartement disposé en enfilade a donc été repeint depuis l’entrée à l’un des bouts, en passant par le salon avec mezzanine prolongé par une salle à manger et sa cuisine. La porte que nous distinguons au fond de ce visuel dessert trois chambres et une salle de bains mais seules les pièces de vie ont été concernées par la rénovation, soit une surface de 45 m² sur les 100 m² qu’il compte en totalité. Pour le sol, un blanc spécifique a été mis en œuvre après ponçage du parquet : « Trois couches de glycéro satinée ont été appliquées parce que le blanc mat aurait été trop salissant », explique Juliette Mogenet.
L’intégralité de l’appartement disposé en enfilade a donc été repeint depuis l’entrée à l’un des bouts, en passant par le salon avec mezzanine prolongé par une salle à manger et sa cuisine. La porte que nous distinguons au fond de ce visuel dessert trois chambres et une salle de bains mais seules les pièces de vie ont été concernées par la rénovation, soit une surface de 45 m² sur les 100 m² qu’il compte en totalité. Pour le sol, un blanc spécifique a été mis en œuvre après ponçage du parquet : « Trois couches de glycéro satinée ont été appliquées parce que le blanc mat aurait été trop salissant », explique Juliette Mogenet.
Avant. Comme on le voit sur ce cliché pris dans le salon le jour de du déménagement, cette famille de quatre personnes n’avait que peu d’affaires et quasiment aucun meuble. La propriétaire a récupéré dans sa famille ce bureau en bois utile à son travail à domicile, mais elle ne souhaitait pas le conserver.
Après. Dans l’enveloppe entièrement blanchie du séjour aux lignes d’une rectitude géométrique, la professionnelle a installé un mobilier contrastant par des couleurs et des formes arrondies.
Une analyse trop rapide pourrait conclure à un coin salon dépouillé, voire glacial. Mais, pour qui est attentif aux détails, sa richesse se dévoile dans la diversité des matières convoquées : du lin sur le canapé, du béton sur la table, du métal et du bois brut sur la console, des fibres végétales sur le tapis, de la céramique sur le vase, du rotin et du verre sur la lampe, du plastique sur le fauteuil… La signature du travail tout en finesse de Juliette Mogenet.
Canapé : Made ; Fauteuil : Acapulco ; Tapis en jute : AM.PM, pieds épingle Ripaton
Une analyse trop rapide pourrait conclure à un coin salon dépouillé, voire glacial. Mais, pour qui est attentif aux détails, sa richesse se dévoile dans la diversité des matières convoquées : du lin sur le canapé, du béton sur la table, du métal et du bois brut sur la console, des fibres végétales sur le tapis, de la céramique sur le vase, du rotin et du verre sur la lampe, du plastique sur le fauteuil… La signature du travail tout en finesse de Juliette Mogenet.
Canapé : Made ; Fauteuil : Acapulco ; Tapis en jute : AM.PM, pieds épingle Ripaton
La professionnelle a préalablement repensé la mezzanine et son escalier en ayant constamment à l’esprit la pureté des lignes et des cadrages parfaits.
« Je conçois l’architecture d’intérieur comme le prolongement à l’échelle humaine de mes travaux photographiques en deux dimensions. Je réfléchis sur la façon dont la lumière peut habiller les volumes et comment l’espace peut retransmettre la lumière. C’est dans cet esprit que j’ai notamment travaillé les profondeurs créées par l’escalier de la mezzanine et les creux des marches », décrypte-t-elle.
« Je conçois l’architecture d’intérieur comme le prolongement à l’échelle humaine de mes travaux photographiques en deux dimensions. Je réfléchis sur la façon dont la lumière peut habiller les volumes et comment l’espace peut retransmettre la lumière. C’est dans cet esprit que j’ai notamment travaillé les profondeurs créées par l’escalier de la mezzanine et les creux des marches », décrypte-t-elle.
Avant. Ce petit escalier un quart tournant aux marches de bois vernies en biais ne plaisait pas du tout aux propriétaires.
Plus de photos d’escaliers sur Houzz
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Après. Juliette a redessiné un escalier droit de 60 cm de large en soignant les horizontales et les verticales.
« Le dessous de la mezzanine était habillé de petites poutres de 3,5 cm d’épaisseur. Je me suis étalonnée sur cette mesure pour choisir les planches destinées à rebâtir l’escalier et les bibliothèques sur et sous la mezzanine. Le dessin des marches et du garde-corps a été calculé au plus juste pour créer un cocon dans l’espace mezzanine sans entraver la lumière », précise-t-elle.
Si les propriétaires ont hésité un temps à revêtir les marches avec du béton ciré, ils ont finalement préféré les laisser en blanc.
« Le dessous de la mezzanine était habillé de petites poutres de 3,5 cm d’épaisseur. Je me suis étalonnée sur cette mesure pour choisir les planches destinées à rebâtir l’escalier et les bibliothèques sur et sous la mezzanine. Le dessin des marches et du garde-corps a été calculé au plus juste pour créer un cocon dans l’espace mezzanine sans entraver la lumière », précise-t-elle.
Si les propriétaires ont hésité un temps à revêtir les marches avec du béton ciré, ils ont finalement préféré les laisser en blanc.
Avant. Avez-vous repéré la trappe qui mène aux combles servant de grenier à la famille ? Juste en dessous se trouve un décroché sur le mur, matérialisant le vestige d’un plafond avant que les combles ne soient récupérés à une date antérieure. Détail subtil, Juliette Mogenet a souhaité que l’horizontale du garde-corps plein s’aligne parfaitement sur cette ligne et prolonge la pièce comme un contour !
Après. Pour mieux mesurer l’ampleur du travail réalisé au niveau de la mezzanine, jetez un œil attentif aux visuels 3 et 4 de ce reportage. La bibliothèque existante, de 30 cm de profondeur, occupait une partie seulement du pan de mur de la mezzanine, ce qui avait tendance à faire paraître les volumes étriqués vus d’en bas. Pour redonner à la pièce de l’ampleur dans la verticale et l’horizontale, l’architecte d’intérieur a mangé 11 cm de profondeur sur la mezzanine et a recréé une bibliothèque toute largeur et toute hauteur : « C’était un peu compliqué au niveau du calepinage car il a fallu imbriquer les nouvelles cases de la profondeur d’un livre de poche et les anciennes qui font maintenant 41 cm de profondeur, le tout de manière graphique », explique-t-elle.
Pour une raison technique, Juliette Mogenet ne pouvait pas prendre plus de 11 cm sur la profondeur de la mezzanine, dont les dimensions d’origine étaient de 4 m de long sur 1,30 de large : « La propriétaire souhaitait pouvoir garder un couchage pour faire chambre d’amis au besoin et il fallait donc garder une largeur minimale de 120 cm. Au final, la propriétaire a décidé de faire son bureau sur la mezzanine et de travailler au sol comme au Japon, d’où les matelas futon », explique-t-elle.
Pour une raison technique, Juliette Mogenet ne pouvait pas prendre plus de 11 cm sur la profondeur de la mezzanine, dont les dimensions d’origine étaient de 4 m de long sur 1,30 de large : « La propriétaire souhaitait pouvoir garder un couchage pour faire chambre d’amis au besoin et il fallait donc garder une largeur minimale de 120 cm. Au final, la propriétaire a décidé de faire son bureau sur la mezzanine et de travailler au sol comme au Japon, d’où les matelas futon », explique-t-elle.
Quand on entre dans le salon depuis l’entrée et que l’on regarde vers la mezzanine, les lignes dures et anguleuses frappent le visiteur (visuel 4). Mais quand à l’inverse on embrasse du regard le salon depuis la mezzanine, le contraste se veut saisissant. La photo se fige sur un ensemble de formes circulaires. Un autre des arrêts sur image recherchés par l’architecte d’intérieur.
« Je voulais contrebalancer les lignes dures de l’enveloppe par l’arrondi du mobilier qui accompagne les circulations de façon fluide », ajoute-t-elle.
« Je voulais contrebalancer les lignes dures de l’enveloppe par l’arrondi du mobilier qui accompagne les circulations de façon fluide », ajoute-t-elle.
Après. « Nous avons ôté les chenets et, en découpant un carreau béton de la cuisine, nous avons rénové son foyer pour poser dessus des bougies afin de créer une ambiance chaleureuse. Les briques ont été sablées puis protégées au vernis mat transparent », détaille Juliette Mogenet.
Dans ce salon tout blanc, l’architecte d’intérieur a initialement pris le parti de lui donner du rythme avec une dualité noir/blanc. On remarque néanmoins qu’elle a joué sur des couleurs adoucies comme le gris anthracite pour éviter trop de dureté. Si elle a fait disparaître le bois que les propriétaires n’aimaient pas, elle a rapporté de la chaleur en conservant les briques de la cheminée et en ajoutant un tapis en jute brun.
Après. À l’origine, les tuyaux des radiateurs jaunis, les prises au sol et les deux spots d’éclairage ne contribuaient pas à rendre la pièce moderne…
Les propriétaires ne souhaitaient pas se lancer dans les travaux de doublage des murs et déplacement de radiateurs. Ils ont plus simplement préféré faire repeindre le tout pour fondre au maximum les éléments techniques dans les murs.
En matière d’éclairage, ils ont réclamé des ampoules nues, un coup de cœur découvert lors d’un de leur week-end passé à Berlin.
Quant à Juliette Mogenet, elle a insisté pour créer un pourtour graphique de ce côté de la pièce comme elle l’avait fait avec la ligne de plafond côté mezzanine : « Dans les combles, nous avons trouvé des poutres anciennes abandonnées là. Après un sablage, elles ont servi à créer la finition pour les assises en contreplaqué peint placées en prolongement des radiateurs et qui se déploient sur le pourtour du salon. »
Éclairage : Zangra
Les propriétaires ne souhaitaient pas se lancer dans les travaux de doublage des murs et déplacement de radiateurs. Ils ont plus simplement préféré faire repeindre le tout pour fondre au maximum les éléments techniques dans les murs.
En matière d’éclairage, ils ont réclamé des ampoules nues, un coup de cœur découvert lors d’un de leur week-end passé à Berlin.
Quant à Juliette Mogenet, elle a insisté pour créer un pourtour graphique de ce côté de la pièce comme elle l’avait fait avec la ligne de plafond côté mezzanine : « Dans les combles, nous avons trouvé des poutres anciennes abandonnées là. Après un sablage, elles ont servi à créer la finition pour les assises en contreplaqué peint placées en prolongement des radiateurs et qui se déploient sur le pourtour du salon. »
Éclairage : Zangra
Au départ, les propriétaires n’étaient pas très attirés par cette finition bois à l’ancienne mais Juliette a bataillé ferme pour exploiter cet élément de l’histoire de l’immeuble. « Elles apportent un aspect physique à cet espace mental éthéré. Ces assises de 40 cm de haut sont en prime très pratiques à usage pour poser un sac de courses, s’asseoir et prendre un livre juste en dessous, fumer une cigarette à la fenêtre… Celle du fond sert aussi à cacher la box et les prises », explique Juliette satisfaite d’avoir réussi à convaincre les maîtres d’ouvrage. « Sur ce chantier, nous avons constamment échangé de manière fructueuse. Je remercie les propriétaires de m’avoir fait confiance », leur rend-elle hommage.
Avant. Depuis la pièce de vie, on pénètre dans la salle à manger, laquelle distribue cette cuisine. Voilà la pièce qui a convaincu les propriétaires de faire appel urgemment à une architecte d’intérieur : le bois blond des meubles moulurés, la crédence en carrelage orange et le carrelage en faux marbre rose étaient abhorrés par ces esthètes épris de noir et blanc et de décor contemporain.
Après. La table à manger a été achetée par les propriétaires avant les travaux, un modèle en bois très clair aux formes actuelles.
La cuisine rentre elle aussi dans le thème d’un décor épuré, dans un camaïeu de teintes du blanc au noir.
La cuisine rentre elle aussi dans le thème d’un décor épuré, dans un camaïeu de teintes du blanc au noir.
Après. Pour casser l’aspect couloir de la cuisine précédente, aménagée avec deux linéaires face à face, Juliette Mogenet a préconisé un plan en U et conseillé de briser la symétrie en plaçant des meubles hauts sur un seul côté.
Un plan de travail de 4 cm d’épaisseur a été coulé sur place une fois les meubles Ikea aux portes en laque brillante posés, tandis que le sol a été réalisé en dalles de grès cérame effet béton : « Entre les meubles il y avait 132 cm de large. J’ai choisi spécifiquement les dalles en 120 x 60 cm afin de dessiner comme un tapis au sol grâce aux découpes », note la pro jamais à cours de recherche graphique.
Comme vous l’aurez compris, Juliette Mogenet n’explore pas les autoroutes d’une décoration tapageuse mais les sentiers confidentiels d’amoureux du minimalisme et de la subtilité. Une architecte d’intérieur qui fera les délices de clients dotés d’une haute sensibilité !
ET VOUS ?
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Un plan de travail de 4 cm d’épaisseur a été coulé sur place une fois les meubles Ikea aux portes en laque brillante posés, tandis que le sol a été réalisé en dalles de grès cérame effet béton : « Entre les meubles il y avait 132 cm de large. J’ai choisi spécifiquement les dalles en 120 x 60 cm afin de dessiner comme un tapis au sol grâce aux découpes », note la pro jamais à cours de recherche graphique.
Comme vous l’aurez compris, Juliette Mogenet n’explore pas les autoroutes d’une décoration tapageuse mais les sentiers confidentiels d’amoureux du minimalisme et de la subtilité. Une architecte d’intérieur qui fera les délices de clients dotés d’une haute sensibilité !
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