Avant/Après
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Architecture
Avant/Après : Une ferme en pierre rénovée pour une famille
L'héritage familial reprend vie grâce à la rénovation totale de cette maison en pierre avec de très belles propositions
Située en pleine campagne entre Charolles et Roanne, cette vieille bâtisse de pays en pierre tient à cœur à cette famille qui en a hérité. Le propriétaire a grandi dans la maison en face et souhaite en faire un lieu où se retrouver en famille, avec ses deux filles, gendres et petits-enfants. Grâce à la vision d’ensemble d’un architecte lyonnais qu’il a connu par bouche-à-oreille, la maison va peu à peu retrouver son charme d’antan, tout en bénéficiant de tout le confort contemporain.
Avant. Voici la bâtisse avant travaux. Au nord de Lyon, au cœur du splendide paysage vallonné du Brionnais, cette vieille maison en pierre, située au sein d’un petit hameau en plein champ, se dresse avec fierté. À l’origine, il s’agissait d’un corps de ferme, caractérisé par son toit pentu, ses deux étages et une façade principale s’ouvrant sur le Sud. La date exacte de sa construction demeure inconnue. Une légende familiale, seulement, raconte l’éphémère séjour d’un bandit en ces lieux, avant qu’elle ne soit abandonnée pendant des décennies.
Après. Le propriétaire tient beaucoup à cette maison et y projette un lieu de réunion pour toute sa famille, mais de nombreuses questions se posent à lui, en particulier celles-ci : « La bâtisse est-elle saine ? Quel budget faudrait-il pour la rénover totalement ? ». Déterminé à se faire épauler, il fait appel à Maxime Hurdequint, un architecte de Lyon, spécialisé dans la restauration de bâtisses anciennes autant que dans la création de maisons neuves.
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Après. La charpente et les murs lui paraissent en bon état, mais la couverture est à refaire et le bas des murs, imprégnés de salpêtre, trahit des remontées capillaires. « Rien de rédhibitoire ni de nature à remettre en cause le projet, comme pourraient l’être une réfection complète de charpente ou de graves fissures dans les murs », estime-t-il toutefois.
Plan de la maison en 3D après travaux
À l’intérieur, il identifie un plan maintes fois rencontré localement, d’une maison rectangulaire séparée en son centre par un mur de refend sur lequel s’appuient des cheminées. « Entre le rez-de-chaussée et l’étage, Il ne devait y avoir que quatre pièces à l’origine » suppute-t-il. Avant de partager que « la présence du porteur central est un élément important à prendre en compte car toute nouvelle ouverture créée dans ce mur représente un surcoût. »
À l’intérieur, il identifie un plan maintes fois rencontré localement, d’une maison rectangulaire séparée en son centre par un mur de refend sur lequel s’appuient des cheminées. « Entre le rez-de-chaussée et l’étage, Il ne devait y avoir que quatre pièces à l’origine » suppute-t-il. Avant de partager que « la présence du porteur central est un élément important à prendre en compte car toute nouvelle ouverture créée dans ce mur représente un surcoût. »
Plan du rez-de-chaussée après travaux
Après avoir fait expertiser la bâtisse plus avant par un maçon et un charpentier pour être certain qu’elle ne nécessite pas de reprises structurelles, Maxime propose deux esquisses à son client, comme il en a l’habitude. « J’ai été fortement guidé par le fait que le propriétaire souhaitait en faire une maison secondaire, destinée à recevoir. J’ai donc valorisé les espaces de réception et la convivialité et restreint au maximum la taille des chambres – l’une en bas et les deux autres en haut – qui ne serviront qu’à dormir ». Après l’acceptation de l’esquisse et du budget, les travaux ont pu se préparer.
« Nous avons d’abord géré la question de l’assainissement auprès du SPANC* avant de pouvoir déposer le permis de construire, car c’est une donnée nécessaire », indique l’architecte.
*SPANC : Le Service Public d’Assainissement Non Collectif
Après avoir fait expertiser la bâtisse plus avant par un maçon et un charpentier pour être certain qu’elle ne nécessite pas de reprises structurelles, Maxime propose deux esquisses à son client, comme il en a l’habitude. « J’ai été fortement guidé par le fait que le propriétaire souhaitait en faire une maison secondaire, destinée à recevoir. J’ai donc valorisé les espaces de réception et la convivialité et restreint au maximum la taille des chambres – l’une en bas et les deux autres en haut – qui ne serviront qu’à dormir ». Après l’acceptation de l’esquisse et du budget, les travaux ont pu se préparer.
« Nous avons d’abord géré la question de l’assainissement auprès du SPANC* avant de pouvoir déposer le permis de construire, car c’est une donnée nécessaire », indique l’architecte.
*SPANC : Le Service Public d’Assainissement Non Collectif
Avant. Voici l’intérieur de la bâtisse avant travaux. Au niveau thermique, celui-ci n’a pas fait pas faire de diagnostic professionnel pour une bonne raison. « Nous avons des obligations de résultat dans les maisons neuves, mais aucunement dans les bâtiments anciens, sauf lorsqu’ils se destinent à de la location longue durée. Ici, même si le client souhaite par exemple louer en Airbnb, il n’aura aucun diagnostic thermique (DPE) à produire », explique-t-il.
Pour autant, Maxime estime que cela fait partie de l’ADN de l’architecte de travailler en conscience, de manière à valoriser les ressources existantes et minimiser les déperditions thermiques des bâtiments anciens dans le sens des préconisations actuelles.
Comment savoir si votre logement est bien isolé ?
Pour autant, Maxime estime que cela fait partie de l’ADN de l’architecte de travailler en conscience, de manière à valoriser les ressources existantes et minimiser les déperditions thermiques des bâtiments anciens dans le sens des préconisations actuelles.
Comment savoir si votre logement est bien isolé ?
Après. Aussi, il a fait changer l’intégralité des fenêtres par du double vitrage, isoler la nouvelle chape au sol avec un film d’étanchéité et une isolation thermique en sous-face, doubler les murs par l’intérieur avec 14 centimètres de laine de verre et 28 centimètres dans les combles. « Je préconise au maximum des isolants sains comme la ouate de cellulose mais il faut que ça passe dans le budget… », confie-t-il.
À propos des désordres causés par l’humidité, il précise : « Nous avons ôté les tomettes au sol, posées à même la terre battue, et décaissé de 30 centimètres pour niveler par un nid de gravier avant de poser l’isolation et de couler la nouvelle dalle. Aux murs, la laine de verre a été décollée de la paroi en pierre pour qu’elle ne boive pas la condensation à l’intérieur des doublages. »
Par ailleurs, de nouvelles ouvertures ont été créées en façade pour apporter plus de lumière et cadrer des vues sur les pâturages.
À propos des désordres causés par l’humidité, il précise : « Nous avons ôté les tomettes au sol, posées à même la terre battue, et décaissé de 30 centimètres pour niveler par un nid de gravier avant de poser l’isolation et de couler la nouvelle dalle. Aux murs, la laine de verre a été décollée de la paroi en pierre pour qu’elle ne boive pas la condensation à l’intérieur des doublages. »
Par ailleurs, de nouvelles ouvertures ont été créées en façade pour apporter plus de lumière et cadrer des vues sur les pâturages.
Avant. Le séjour en cours de travaux. Une fois gérés l’isolation, le changement de menuiseries et la VMC hygroréglable destinée à ventiler la bâtisse naturellement, le mode de chauffage a été envisagé.
9 systèmes de chauffage moins nocifs pour l’environnement
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Après. Si, dans ce type de bâtisse, le choix le plus rentable à long terme est la pose d’une PAC couplée à un plancher chauffant, les propriétaires ont opté pour un système moins coûteux à la pose, plus compatible avec l’usage secondaire de la maison : « des radiateurs programmables à distance qui maintiennent une chaleur acceptable, et un poêle à bois qui apporte les degrés de chaleur plaisir en plus ».
Le poêle a été placé contre le mur de refend central, dont les pierres jouent comme diffuseur grâce à leur inertie en rejetant doucement la chaleur qu’elles emmagasinent.
Le poêle a été placé contre le mur de refend central, dont les pierres jouent comme diffuseur grâce à leur inertie en rejetant doucement la chaleur qu’elles emmagasinent.
À l’intérieur, l’architecte a privilégié la convivialité dans son plan. Les chambres de taille réduite libèrent un grand séjour avec double hauteur qui communique avec la cuisine. Pour limiter la taille de la circulation de l’étage vers les chambres, il a été nécessaire de créer une ouverture à l’étage à droite de l’ouverture existante.
En ce qui concerne le plafond, un compromis a été trouvé entre laisser les poutres apparentes et isoler afin de faire disparaître les soucis phoniques entre le bas et le haut. Le plancher de l’étage a été doublé en sous-face et également traité par dessus. « Sur les planchers structurels, nous sommes venus poser un lit de billes d’argile qui nivellent le sol puis des plaques de Fermacell, un matériau à base de silice et calcaire de 5 centimètres de hauteur qui a permis de retrouver la planéité du sol et résolu le souci acoustique », indique Maxime.
En ce qui concerne le plafond, un compromis a été trouvé entre laisser les poutres apparentes et isoler afin de faire disparaître les soucis phoniques entre le bas et le haut. Le plancher de l’étage a été doublé en sous-face et également traité par dessus. « Sur les planchers structurels, nous sommes venus poser un lit de billes d’argile qui nivellent le sol puis des plaques de Fermacell, un matériau à base de silice et calcaire de 5 centimètres de hauteur qui a permis de retrouver la planéité du sol et résolu le souci acoustique », indique Maxime.
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Désormais, le point focal de la rénovation est la coursive de métal blanc qui fait le lien avec les chambres et dialogue avec la vieille cheminée en pierre. « C’est le marqueur contemporain de cette rénovation », estime l’architecte. Celui-ci a travaillé en collaboration avec le serrurier (SARL Chetail-Dugelet) pour produire cette superbe structure légère et sans fixations apparentes, de 90 centimètres de large. Maxime se félicite d’avoir emporté l’adhésion de son client pour cette teinte. « Nous avons hésité entre noir et blanc et le sujet a divisé la famille un bon moment. Mais le blanc est discret et apporte de la légèreté, en laissant la part belle à l’enveloppe de pierres », estime-t-il.
Car pour l’architecte, il est essentiel d’aborder ce type de maison en respectant le bâti, de « rénover sans dénaturer », un point de vue qu’il a d’ailleurs parfaitement partagé avec le maître d’ouvrage. « La qualité de nos échanges a fait le projet », lui rend-il hommage.
Pour mettre en valeur les pierres des murs autant que possible, seules les parois périphériques ont été doublées et le mur de refend valorisé. Les propriétaires, très investis dans leurs travaux, ont gratté eux-mêmes l’enduit courageusement puis un maçon a nettoyé les pierres en projetant du sable à haute densité avant de réenduire les interstices.
Pour mettre en valeur les pierres des murs autant que possible, seules les parois périphériques ont été doublées et le mur de refend valorisé. Les propriétaires, très investis dans leurs travaux, ont gratté eux-mêmes l’enduit courageusement puis un maçon a nettoyé les pierres en projetant du sable à haute densité avant de réenduire les interstices.
Le mur de refend ne permettait pas de créer au rez-de-chaussée un seul et unique espace. Comme la cuisine était connectée au séjour par une ouverture limitée, Maxime a conseillé d’ouvrir également le côté droit (sur la photo ci-dessus) du mur central. « On peut désormais circuler dans les deux pièces, séjour et cuisine, en tournant autour des cheminées. C’est un plan très pratique, d’autant plus quand il y a du monde », partage-t-il.
À l’origine, la façade ouest n’était pas du tout ouverte, mais l’architecte a conseillé la création de cette fenêtre en bandeau. « Elle a tout changé car on profite d’une magnifique vue sur les collines et du coucher de soleil en cuisinant », dévoile-t-il.
La cuisine a été souhaitée la plus légère possible, avec un maximum de meubles bas et seulement deux colonnes qui les encadrent. L’une contient le ballon d’eau chaude et le compteur électrique et l’autre, le combiné réfrigérateur. La cuisine a été réalisée par le cuisiniste Mobalpa.
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Les deux chambres de l’étage ne font que 9 m² mais apportent tout le confort nécessaire et la vue magnifique sur les champs. « Nous avons laissé 50 centimètres de chaque côté du lit pour poser des chevets et circuler », précise l’architecte. L’ameublement et le choix des luminaires ont été réalisés par les propriétaires. Dans la salle de bains, une grande douche de 90×150 centimètres a été privilégiée.
En conclusion, l’architecte revient sur le budget de 140 000 euros nécessaire à cette rénovation et y apporte des précisions importantes. « Ce tarif était valable avant les crises récentes et il faut savoir que les clients ont effectué eux-mêmes la démolition et les travaux de peinture. Aujourd’hui, pour une prestation similaire, il faut prévoir environ 1 700 euros par mètre carré, soit près de 190 000 euros. Auxquels il convient d’ajouter 20 000 euros pour la réfection de la couverture », explique-t-il. Il ajoute son meilleur conseil à destination des personnes envisageant ce type de rénovation : « Commencez par faire intervenir un maçon pour inspecter la structure et un charpentier pour évaluer l’état de la charpente. Devoir refaire une charpente ou d’importantes reprises structurelles est de nature à remettre en question un projet. »
Nous soulignons également l’importance de faire appel à un architecte pour sa vision globale et sa capacité à résoudre les problèmes liés à l’existant, qui sont inévitables dans ce type de rénovation.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Nous soulignons également l’importance de faire appel à un architecte pour sa vision globale et sa capacité à résoudre les problèmes liés à l’existant, qui sont inévitables dans ce type de rénovation.
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Qui vit ici : c’est la maison de vacances d’une famille
Emplacement : La Clayette (71800)
Superficie : 110 m²
Durée des travaux : six mois
Date de livraison : 2022
Budget : 140 000 €
Architecte : Maxime Hurdequint (Mura Architectes Lyon)
Entreprise de rénovation : lots séparés
Photos : Mathieu Noël