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Avant/Après : Un an pour métamorphoser une grange abandonnée
Frédéric a consacré un an de sa vie à rénover et décorer par lui-même une vieille grange. Découvrez l'avant/après
Lassé par son travail dans la logistique et sept ans de vie à Paris, Frédéric Brillet, 34 ans, originaire de la campagne charentaise, estime qu’il est temps de se rapprocher de sa région natale. Passionné d’architecture d’intérieur et de décoration depuis l’enfance, il décide de se confronter à l’un de ses rêves de toujours : rénover de A à Z une vieille bâtisse du patrimoine français, dans le respect des lieux et de la nature. Il y a près de deux ans, il fait l’acquisition d’une vieille grange dans le sud de la Gironde et en conçoit puis coordonne seul le projet de rénovation. « J’ai pris un énorme plaisir à gérer la maîtrise d’œuvre de cette réhabilitation qui s’est terminée en février dernier. J’ai bien sûr eu l’occasion de mettre la main à la pâte, de la démolition à la décoration, ce qui rend l’expérience encore plus enrichissante. Houzz m’a beaucoup inspiré dans la conception de cette maison et je tenais aujourd’hui à partager avec vous ma réalisation », nous a-t-il confié tandis qu’il nous ouvre les portes de la bâtisse métamorphosée.
Coup d’œil
Qui vit ici : Frédéric Brillet, 34 ans
Emplacement : une grange agricole dans le sud Gironde
Livraison du projet : février 2019
Durée des travaux : 13 mois
Superficie : 120 m²
Architecte d’intérieur : Frédéric Brillet
Budget : 320 000 euros incluant l’achat de la grange et les travaux
Photos Après : © Stanislas Ledoux
Coup d’œil
Qui vit ici : Frédéric Brillet, 34 ans
Emplacement : une grange agricole dans le sud Gironde
Livraison du projet : février 2019
Durée des travaux : 13 mois
Superficie : 120 m²
Architecte d’intérieur : Frédéric Brillet
Budget : 320 000 euros incluant l’achat de la grange et les travaux
Photos Après : © Stanislas Ledoux
Avant. En mal de nature et de calme, Frédéric décide de tout quitter pour se consacrer à son rêve d’une maison bien à lui, loin de l’agitation de la capitale. Il tient absolument à trouver une vieille bâtisse de caractère pour s’adonner à la rénovation complète et se confronter à sa passion de toujours pour l’architecture d’intérieure. Quand en avril 2017, il découvre cette vieille grange, il a le coup de cœur et fait immédiatement une offre d’achat.
Après. Datant de 1900 environ, la bâtisse de 120 m² au sol, est construite en bois et pierres de pays. Culminant à six mètres, la partie sud-est est couverte de bardage sur une structure de poutres en chêne reposant sur un soubassement en pierre.
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L’été suivant, il obtient le permis de construire nécessaire pour le « changement de destination », soit la transformation de la bâtisse agricole en un lieu de résidence. Frédéric prend alors le temps de peaufiner son projet et de trouver des artisans. « J’en ai rencontré beaucoup et j’ai sélectionné ceux qui étaient enthousiasmés par les mêmes choses que moi : conserver le plus possible de l’aspect ancien et employer des matériaux respectueux de l’environnement, à l’instar des enduits à la chaux dont nous avons habillé la façade, les murs et les murets », nous explique-t-il.
Avant. C’est en hiver que commence enfin le gros œuvre avec la partie démolition dont il se charge entièrement. « La grange servait d’étable et de fenil au grand-père du cultivateur qui me l’a cédée mais n’était plus en service depuis longtemps. Le bardage extérieur était en très mauvais état, pourri par endroits. J’ai déshabillé totalement l’enveloppe », raconte-t-il.
Puis Frédéric passe à la phase de viabilisation où la bâtisse est reliée à l’eau et à l’électricité. En matière d’assainissement, pas de tout à l’égout. Frédéric opte pour une solution totalement naturelle, la phytoépuration. « J’ai fait creuser un bassin de 3 x 3 m rempli de granulats de plusieurs tailles, du gravier jusqu’au sable, sur lesquels est planté un lit de roseaux. Une pompe relève les eaux grises provenant de l’évacuation des douches, du lave-vaisselle et également les eaux noires des toilettes. Le tout est filtré par le bassin et l’eau ressort totalement propre. C’est un système très efficace et sans odeur », explique-t-il.
Puis Frédéric passe à la phase de viabilisation où la bâtisse est reliée à l’eau et à l’électricité. En matière d’assainissement, pas de tout à l’égout. Frédéric opte pour une solution totalement naturelle, la phytoépuration. « J’ai fait creuser un bassin de 3 x 3 m rempli de granulats de plusieurs tailles, du gravier jusqu’au sable, sur lesquels est planté un lit de roseaux. Une pompe relève les eaux grises provenant de l’évacuation des douches, du lave-vaisselle et également les eaux noires des toilettes. Le tout est filtré par le bassin et l’eau ressort totalement propre. C’est un système très efficace et sans odeur », explique-t-il.
Après. Puis, un charpentier et un couvreur locaux travaillent à reproduire en neuf ce qui existait à l’origine, avec des matériaux naturels : bois de la région, enduit à la chaux, isolant en laine de bois.
Un bardage en pin des landes et une nouvelle toiture sont posés en prenant garde de laisser la structure bois d’origine apparente, entièrement sablée. Nous distinguons ici la façade ouest de la maison par laquelle on entre. Frédéric a conservé la place de la porte d’entrée à l’identique.
Un bardage en pin des landes et une nouvelle toiture sont posés en prenant garde de laisser la structure bois d’origine apparente, entièrement sablée. Nous distinguons ici la façade ouest de la maison par laquelle on entre. Frédéric a conservé la place de la porte d’entrée à l’identique.
Pendant que les artisans travaillent, Frédéric n’est jamais bien loin : « J’ai pris une location à 15 minutes de là pendant un an pour être au plus près du chantier. C’est la meilleure façon pour contrôler le bon avancement des choses et le respect de mes choix », nous glisse-t-il.
Avant. Côté est, la bâtisse comportait une partie sous auvent. « Les gens d’ici l’appellent l’“estandate” en patois. Cette partie de la grange se trouve toujours située à l’est », explique Frédéric qui pense qu’elle est la plus abritée des intempéries.
Après. Il a bien sûr gardé cette particularité régionale, mais l’a un peu rétrécie afin d’attribuer davantage de superficie à l’intérieur de la bâtisse. « J’ai fait monter une ossature bois au fond de l’auvent, laquelle enchâsse une baie vitrée coulissante et une imposte fixe en bandeau pour éclairer l’intérieur », explique-t-il.
À l’origine la grange disposait de peu d’ouvertures : la porte d’entrée, une petite ouverture sous l’auvent et deux autres portes sur la façade nord. Frédéric a donc imaginé des percements de tous les côtés à l’instar de ces trois fenêtres en hauteur munie de persiennes coulissantes installées côté sud.
« Pour ces fenêtres, je me suis inspiré des séchoirs à tabac que l’on voit également dans la région. Ce sont des fenêtres double vitrage en alu à rupture de pont thermique », précise-t-il.
« Pour ces fenêtres, je me suis inspiré des séchoirs à tabac que l’on voit également dans la région. Ce sont des fenêtres double vitrage en alu à rupture de pont thermique », précise-t-il.
Avant. À l’intérieur, la grange était divisée en deux longitudinalement. L’un des côtés accueillait les stalles des vaches et les crèches dans lesquelles on servait leur repas. Un plancher sur solivage permettait de stocker au-dessus le fourrage pour les bêtes.
Après. Frédéric a commencé par tout déposer lui-même puis a souhaité profiter au maximum des 120 m² de superficie de plain-pied. Il a imaginé une grande pièce de vie profitant du volume sous charpente, flanquée de deux chambres, une salle de bains et un cellier. Il a néanmoins rebâti un solivage d’un côté de la bâtisse pour bénéficier d’un lieu de stockage à l’étage.
Quant à l’électricité et à la plomberie, il s’en est chargé presque entièrement, épaulé par des amis, des manuels qu’il achète et à haute dose de tutos sur Internet.
Quant à l’électricité et à la plomberie, il s’en est chargé presque entièrement, épaulé par des amis, des manuels qu’il achète et à haute dose de tutos sur Internet.
Avant. À l’origine, le sol de la grange était en terre et les murs aux quatre vents. Frédéric s’est chargé d’isoler lui-même la bâtisse avec 35 cm de laine de bois au plafond, 25 cm dans les murs et 10 cm au sol. « L’aspect écologique était une priorité pour moi. Pour aller plus loin, j’ai travaillé avec un chauffagiste de la région qui m’a installé un système de plancher chauffant à eau alimenté par une chaudière à pellets, qui assure aussi la production d’eau chaude. Les granulés de bois, produits dans les Landes, sont plus économiques que le gaz, le fioul ou l’électrique pour se chauffer. Cette chaudière qui stocke jusqu’à 500 kg de pellets était un gros investissement mais sera très rentable sur vingt ans », estime-t-il.
Après. Si à la base le jeune homme souhaitait poser du plancher massif, il a finalement opté pour un sol en béton ciré car le massif est incompatible avec le plancher chauffant. Il ne regrette pas le choix de « ce matériau d’environ 1 cm d’épaisseur teinté dans la masse qui se patine avec le temps et se nettoie très facilement car il est sans joint ». Malgré ses craintes, Frédéric trouve même que la couleur claire qu’il a choisie est peu salissante.
Sa cuisine a été composée de mobilier Ikea et recouverte de plans de travail en hêtre réalisés sur mesure. La table a été fabriquée par un ferronnier et les lampes par Frédéric à partir d’une vieille caisse en bois et d’une bassine en zinc.
Sa cuisine a été composée de mobilier Ikea et recouverte de plans de travail en hêtre réalisés sur mesure. La table a été fabriquée par un ferronnier et les lampes par Frédéric à partir d’une vieille caisse en bois et d’une bassine en zinc.
Avant. L’intérieur de la grange côté ouest avant travaux.
Après. En matière de décoration intérieure, le jeune homme aime autant le style moderne qu’ancien. Dans l’enveloppe modernisée, il a cherché à mettre de l’âme avec des objets qui lui parlent, à l’instar de la table en bois qui était celle de ses parents. Fils de viticulteur, les dames-jeannes ou les caisses en bois sont autant de madeleines de Proust qu’il affectionne. « J’aime la simplicité des formes et les matériaux bruts avec une pointe de style industriel qui allait bien avec cette grange agricole. C’est un décor qui me ressemble », nous explique-t-il. C’est d’ailleurs lui-même qui a percé les Dames Jeanne pour en faire des luminaires, l’une des tâches qui l’ont enthousiasmé même s’il n’a pas rechigné à cloisonner lui-même, à enduire les murs et poncer les bandes à joint.
Pour s’inspirer en déco, Frédéric aime utiliser Houzz. « J’ai connu Houzz lorsque j’étais encore à Paris, voir les images de certaines réalisations m’a beaucoup motivé et m’a conforté dans mon projet. Par la suite, pendant les travaux, j’ai trouvé beaucoup d’inspiration parmi les réalisations présentées par Houzz, c’est pour moi une mine d’or dans le domaine de l’architecture d’intérieur et la décoration », nous a-t-il affirmé.
Le long de la grande pièce de vie largement percée au sud et à l’est, Frédéric a cloisonné le cellier suivi des toilettes, de la chambre d’amis, de la salle de bains puis de sa chambre. S’il a laissé la pleine hauteur à sa propre chambre pour qu’elle profite du magnifique plafond cathédrale de la charpente, il a créé un solivage au-dessus des autres pièces afin de créer un espace de stockage sous rampants que l’on atteint par l’échelle en fer et la coursive. Mais où est donc la porte ? « La bibliothèque coulisse pour me permettre d’aller dans ma pièce secrète », s’amuse celui qui a gardé son âme d’enfant.
Avant de visiter l’espace nuit, nos yeux se posent sur le mobilier du jeune homme: un meuble de métier métallique, un vieux projecteur de cinéma qu’on lui a offert et une cage à oiseaux qu’il a transformée en lampe. Accroché au poteau en bois qui garde les stigmates de l’ancien solivage, il nous fait remarquer le gros trousseau de clés anciennes : « Le passe-partout de mon grand-père, auquel je suis très attaché ! »
La chambre du propriétaire est à son image, simple et lumineuse. L’aplat de jaune vif qui crée la tête de lit est une idée déco qu’il a piochée sur Houzz.
L’échelle a été chinée de même que la vannerie qu’il a transformée en suspension.
10 coups de pinceaux pour relooker la chambre
L’échelle a été chinée de même que la vannerie qu’il a transformée en suspension.
10 coups de pinceaux pour relooker la chambre
Le tapis en peau de vache — un comble dans une étable — est une nouvelle évocation de l’humour potache du jeune homme.
Et de même que Frédéric a recyclé le trousseau de draps en lin de sa grand-mère en housses de couette, il a utilisé le tissu d’un vieux matelas pour cacher son dressing. Quant aux anciennes jarres en grès qui servaient de saloir dans sa famille, elles ont pris leur retraite et assurent aujourd’hui la décoration.
La salle de bains est desservie uniquement depuis les deux chambres : « J’ai appris que l’on appelle ça une salle de bains Jack and Jill en Angleterre », nous glisse Frédéric. Elle comprend un meuble vasque, des toilettes et une grande douche à l’italienne dont la paroi a été fabriquée sur mesure par son ferronnier.
Au mur, un béton ciré plus foncé a été appliqué dans la douche et en crédence de vasque: « Plus foncé pour ajouter du contraste ! » Une nouvelle fois, le jeune homme vante la solidité et la facilité d’entretien du matériau.
Au mur, un béton ciré plus foncé a été appliqué dans la douche et en crédence de vasque: « Plus foncé pour ajouter du contraste ! » Une nouvelle fois, le jeune homme vante la solidité et la facilité d’entretien du matériau.
Frédéric a fabriqué lui-même le meuble vasque à partir d’une enfilade chinée sur Le bon coin. Le miroir appartenait à sa maman tandis qu’il a conçu les suspensions à partir de deux bocaux anciens qui appartenaient à sa grand-mère.
Finissons la visite par la pergola aménagée dans la partie sous auvent. Si Frédéric avait au départ l’intention de réaliser une terrasse avec platelage bois, il apprécie finalement le béton brut qui prolonge le sol de l’intérieur.
Le mobilier de la terrasse est en continuité avec celui de l’intérieur, chiné ou bricolé à partir de pièces appréciées par le jeune homme.
Il a par exemple fabriqué la table à partir d’une palette à laquelle il a adapté un plateau en verre et des roulettes. Quant à la suspension, c’est un séchoir à bouteilles qu’il a recyclé, un objet qui lui rappelle ses racines, son père et son frère viticulteurs.
Frédéric a aménagé en février 2019, treize mois après le début du gros œuvre, et les « waouh » ont fusé de toutes parts quand il a fait visiter à ses parents et amis. Des retours positifs qui l’ont beaucoup encouragés pour son avenir.
À l’heure des adieux, ce jeune homme simple et sacrément bosseur nous touche encore : « Je remercie Houzz et toute votre équipe pour votre travail et pour la visibilité que vous donnez à tous ces magnifiques travaux d’architecture à travers le monde », nous affirme-t-il.
Mais ce que nous avons envie de retenir comme mot de la fin, c’est la confiance que Frédéric a gagnée grâce à son propre chantier. Suite à cette rénovation, il a monté son entreprise d’architecture d’intérieure et de décoration et sillonne dorénavant Charentes et Gironde au service de ses premiers clients.
ET VOUS ?
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Mais ce que nous avons envie de retenir comme mot de la fin, c’est la confiance que Frédéric a gagnée grâce à son propre chantier. Suite à cette rénovation, il a monté son entreprise d’architecture d’intérieure et de décoration et sillonne dorénavant Charentes et Gironde au service de ses premiers clients.
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