Tout savoir sur l’isolation par l’extérieur
Pourquoi faire isoler sa maison par l’extérieur ? Quels sont les avantages, les différentes mises en œuvre possibles, le budget à prévoir ?
L’idée d’isoler les logements par l’extérieur (ITE) ne date pas d’hier. Solution explorée suite aux chocs pétroliers des années 70, elle a ponctuellement répondu à la nécessité d’abaisser la facture énergétique des habitations avant d’être mise régulièrement aux oubliettes. Si l’ITE domine le secteur de la construction et de la rénovation en Allemagne, par exemple, l’isolation par l’intérieur (ITI) reste la norme en France. Depuis huit ans, le marché de l’isolation par l’extérieur s’est cependant beaucoup développé en rénovation, pour répondre à la réglementation thermique des bâtiments existants dont l’objectif est de réduire de 38 % la consommation du parc d’ici 2020 (loi n° 2009-967). Largement subventionnée par les aides de l’État, elle séduit en effet de plus en plus de particuliers en France. Faut-il vous aussi en profiter ? Quels sont les avantages de ce type d’isolation ? Quels sont les isolants les plus efficaces ? Les finitions possibles ? Quel est le budget et quelles aides peut obtenir un particulier ? Hervé Ravenet, chef de produit ITE chez Weber France, nous a aidés à faire le point.
Ajoutons à cela que l’ITE ne porte pas atteinte à la surface habitable de la maison, tandis qu’une isolation par l’intérieur nécessite 10 à 15 centimètres de doublage sur chaque mur.
Enfin, l’ITE permet de rénover intégralement l’aspect extérieur de la maison. Pour faire d’une pierre deux coups, elle est à faire réaliser quand la façade doit être ravalée.
Enfin, l’ITE permet de rénover intégralement l’aspect extérieur de la maison. Pour faire d’une pierre deux coups, elle est à faire réaliser quand la façade doit être ravalée.
Quels sont les restrictions et les pièges à éviter ?
L’ITE demeure délicate au niveau du traitement des entourages de fenêtres, que l’on appelle le tableau. En France, la fenêtre n’est pas posée à ras de l’extérieur du mur (pose dite au nu extérieur ou en applique) comme dans certains pays, mais à ras de la face interne (pose dite en tunnel). Cela crée des rebords qui, s’ils ne sont pas isolés, vont générer des ponts thermiques. Évidemment, si l’on emploie une grosse épaisseur d’isolant, la surface vitrée est amoindrie, ce qui donne un effet meurtrière à la fenêtre. Une entreprise qualifiée saura apporter des réponses adaptées, qui respectent une qualité d’isolation et sans perte de luminosité.
L’ITE demeure délicate au niveau du traitement des entourages de fenêtres, que l’on appelle le tableau. En France, la fenêtre n’est pas posée à ras de l’extérieur du mur (pose dite au nu extérieur ou en applique) comme dans certains pays, mais à ras de la face interne (pose dite en tunnel). Cela crée des rebords qui, s’ils ne sont pas isolés, vont générer des ponts thermiques. Évidemment, si l’on emploie une grosse épaisseur d’isolant, la surface vitrée est amoindrie, ce qui donne un effet meurtrière à la fenêtre. Une entreprise qualifiée saura apporter des réponses adaptées, qui respectent une qualité d’isolation et sans perte de luminosité.
Les terrasses, les escaliers et tous les éléments accrochés en façade (descentes pluviales, éclairage, parabole, balcons, etc.) constituent des éléments perturbateurs pour l’ITE et des risques de ponts thermiques. Souvent, les gouttières sont ôtées puis replacées, mais pour une terrasse suspendue, par exemple, il faudra tourner autour. Ces éléments particuliers, à traiter au cas par cas, font gonfler la facture et peuvent même devenir un frein sérieux à la mise en œuvre de ce type d’isolation.
Lisez attentivement les devis des entreprises qui doivent être bien détaillés. N’hésitez pas à demander quelle solution sera employée si rien n’est indiqué. Un exemple classique est celui de la jonction du mur extérieur avec le toit : si ce dernier n’a pas de débord, une fois l’ITE posée, il sera nécessaire de faire un prolongement de la toiture avec des chevrons et des tuiles supplémentaires. Cette solution esthétique requiert une bonne qualification de l’entreprise en matière de charpente. Certains installent à la place une tôle de rive, qui ne sera peut-être pas à votre goût.
Quels sont les différents isolants possibles ?
Le marché de l’ITE en rénovation est conditionné par les aides fiscales. Pour les obtenir, il faut employer un isolant doté d’une résistance thermique de R=3,7, quelle que soit l’isolation intérieure déjà en place. C’est-à-dire que l’on ne se base pas sur les performances du mur. Néanmoins, une R de 3,7 permet de faire des économies d’énergie conséquentes.
Le marché de l’ITE en rénovation est conditionné par les aides fiscales. Pour les obtenir, il faut employer un isolant doté d’une résistance thermique de R=3,7, quelle que soit l’isolation intérieure déjà en place. C’est-à-dire que l’on ne se base pas sur les performances du mur. Néanmoins, une R de 3,7 permet de faire des économies d’énergie conséquentes.
- Le polystyrène expansé (PSE) est l’isolant le plus employé du marché. Le polystyrène blanc nécessite une épaisseur de 14 centimètres pour un R=3,7. Le polystyrène gris (photo), plus performant mais plus cher, requiert 12 centimètres d’épaisseur. Aujourd’hui, on considère que le polystyrène blanc offre le meilleur rapport performance/prix. Il est à l’ITE ce que la laine de verre est à l’ITI.
- La laine de roche demande une épaisseur équivalente au PSE blanc (14 centimètres) afin d’atteindre la même résistance thermique. C’est le produit le plus employé dans la rénovation des immeubles car il est non inflammable, à la différence du polystyrène qui fond en cas d’incendie. Il est peu employé chez les particuliers car les panneaux sont chers et contraignants à mettre en œuvre (irritation mécanique et poids de 90 à 120 kg du mètre cube).
- La mousse résolique (photo) est la solution d’avenir. La référence ultra 22 est à ce jour le produit qui offre la plus grande finesse (9 centimètres) pour une résistance thermique de 4,5, soit supérieure à la norme requise de R=3,7. Présentée en panneaux semi-rigides légers (40 kg du mètre cube), il s’agit d’une mousse dérivée de la bakélite, injectée entre deux toiles de verre. Gros avantages : elle permet d’isoler plus facilement les tableaux de fenêtres et elle est comparable à la laine de roche pour sa résistance au feu.
- La solution de l’isolant sous vide, la moins épaisse, offre également de bonnes performances, mais demande plus d’attention au niveau de sa pose et de sa maintenance dans le temps. En effet, il devient impossible de percer la façade de la maison puisque cela endommagerait l’isolation sous vide et créerait un pont thermique.
- Pour ceux qui chercheraient des solutions d’isolation plus écolo, sachez enfin que les isolants biosourcés émergent, comme la fibre de bois. Ces produits restent néanmoins onéreux.
Quels sont les types de finitions possibles ?
Il est nécessaire de protéger l’isolant par une finition de surface, qui se substituera à la façade d’origine de la maison. Vous aurez le choix entre un bardage ou un enduit. Le bardage (bois, PVC, métal) rajoute quelques centimètres d’épaisseur à l’isolant. L’épaisseur est moindre avec un enduit (moins de 1 centimètre).
Il est important de comprendre que ces deux types de finitions correspondent à deux filières professionnelles différentes. Certains entrepreneurs, anciennement métalliers, ont évolué vers la filière « bardage, vêture, vêtage », la filière dite « sèche » (comme le Groupement du Mur Manteau), qui utilise des rails, des plaques, de la visserie. Les peintres et façadiers constituent quant à eux la filière « humide » des enduits. Vous opterez donc pour votre entreprise spécialisée en ITE en fonction de l’une ou l’autre des finitions que vous souhaitez.
Il est nécessaire de protéger l’isolant par une finition de surface, qui se substituera à la façade d’origine de la maison. Vous aurez le choix entre un bardage ou un enduit. Le bardage (bois, PVC, métal) rajoute quelques centimètres d’épaisseur à l’isolant. L’épaisseur est moindre avec un enduit (moins de 1 centimètre).
Il est important de comprendre que ces deux types de finitions correspondent à deux filières professionnelles différentes. Certains entrepreneurs, anciennement métalliers, ont évolué vers la filière « bardage, vêture, vêtage », la filière dite « sèche » (comme le Groupement du Mur Manteau), qui utilise des rails, des plaques, de la visserie. Les peintres et façadiers constituent quant à eux la filière « humide » des enduits. Vous opterez donc pour votre entreprise spécialisée en ITE en fonction de l’une ou l’autre des finitions que vous souhaitez.
Quelles sont les tendances en matière de finitions ?
En France, les façades sont traditionnellement recouvertes d’un enduit à la chaux. La finition réalisée par-dessus une ITE est constituée par une couche de base de 5 millimètres avec une trame de verre, qui améliore la résistance aux chocs, puis une finition de 2 millimètres. Selon le régionalisme, on peut pratiquer une grosse granulométrie, comme en Alsace, ou un grain fin, très tendu, comme en Île-de-France.
Si l’on choisit un système d’ITE avec enduit, Hervé Ravenet insiste sur l’importance de sa couverture par un avis technique (DTA : Document Technique d’Application) délivré par le CSTB.
En France, les façades sont traditionnellement recouvertes d’un enduit à la chaux. La finition réalisée par-dessus une ITE est constituée par une couche de base de 5 millimètres avec une trame de verre, qui améliore la résistance aux chocs, puis une finition de 2 millimètres. Selon le régionalisme, on peut pratiquer une grosse granulométrie, comme en Alsace, ou un grain fin, très tendu, comme en Île-de-France.
Si l’on choisit un système d’ITE avec enduit, Hervé Ravenet insiste sur l’importance de sa couverture par un avis technique (DTA : Document Technique d’Application) délivré par le CSTB.
Le bardage constitue l’autre solution de finition. Le bardage bois, le plus répandu, est très prisé dans l’ouest de la France notamment. Généralement, on emploie des clins, soit des planches permettant une pose emboîtée (photo) ou légèrement superposée. La pose, ventilée, requiert une lame d’air entre le bardage et l’isolant. Le bois peut être remplacé par des clins en composite ou PVC.
Les vêtures en panneaux décoratifs de bois composite, type James Hardie, sont préférées dans les réalisations les plus contemporaines. Les bardages métalliques en zinc ou en Bacacier se développent également.
Comment retrouver la personnalité d’une façade ou apporter de la personnalisation avec l’ITE ?
L’ITE progresse beaucoup en termes de personnalisation (coloris, matériaux…), mais ne peut pas toujours reproduire un chaînage de façade ou des modénatures originales, c’est-à-dire les éléments d’ornement que l’on trouve sur certaines façades (corniches, moulures etc.). L’ITE reste la plupart du temps une rénovation cubique de la façade, en particulier si l’on recourt au bardage.
L’ITE progresse beaucoup en termes de personnalisation (coloris, matériaux…), mais ne peut pas toujours reproduire un chaînage de façade ou des modénatures originales, c’est-à-dire les éléments d’ornement que l’on trouve sur certaines façades (corniches, moulures etc.). L’ITE reste la plupart du temps une rénovation cubique de la façade, en particulier si l’on recourt au bardage.
Les possibilités de personnalisation sont plus importantes avec les enduits, qui restent la meilleure solution pour décorer une façade ou reproduire les éléments des maisons classées. Des éléments préfabriqués sur mesure en polystyrène sont collés sur le système d’ITE puis enduits pour imiter par exemple un chaînage de façade. Des parements en terre cuite peuvent être également rapportés pour ajouter des détails de modénature, à l’instar des traditionnels soubassements en pierre. Dernière innovation, les enduits matricés : des enduits minéraux sont imprimés en relief et créent des décors de pierres empilées, de bambous, etc.
Budget et durée de vie ?
La pose d’une ITE demande une quinzaine de jours de chantier pour une vingtaine d’années d’efficacité, si la façade est correctement entretenue. Sur un enduit, pulvérisez de temps en temps un antimousse ou un hydrofuge et redonnez un coup de pinceau. Le bardage bois doit être traité tous les dix ans à vingt ans environ en fonction de son type.
Aujourd’hui le mix isolant-finition qui fonctionne le mieux en ITE en France est un assemblage de polystyrène blanc de 14 centimètres recouvert d’une couche de base de poudre de chaux et revêtu d’un enduit plastique prêt à l’emploi. Comptez de 80 à 90 euros le mètre carré pour une ITE « sans problème », c’est-à-dire sans traitement de points singuliers comme des gouttières, bavettes de toit, terrasses suspendues, stores bannes, appuis de fenêtres débordants, etc. Un bon professionnel saura anticiper ces éléments, vous proposer des solutions efficaces et esthétiques et les chiffrer. En moyenne, une ITE revient entre 10 et 15 000 euros. Faites-la réaliser à l’occasion d’une réfection de façade car un ravalement simple avec un enduit vous coûtera au minimum 25 euros/m².
La pose d’une ITE demande une quinzaine de jours de chantier pour une vingtaine d’années d’efficacité, si la façade est correctement entretenue. Sur un enduit, pulvérisez de temps en temps un antimousse ou un hydrofuge et redonnez un coup de pinceau. Le bardage bois doit être traité tous les dix ans à vingt ans environ en fonction de son type.
Aujourd’hui le mix isolant-finition qui fonctionne le mieux en ITE en France est un assemblage de polystyrène blanc de 14 centimètres recouvert d’une couche de base de poudre de chaux et revêtu d’un enduit plastique prêt à l’emploi. Comptez de 80 à 90 euros le mètre carré pour une ITE « sans problème », c’est-à-dire sans traitement de points singuliers comme des gouttières, bavettes de toit, terrasses suspendues, stores bannes, appuis de fenêtres débordants, etc. Un bon professionnel saura anticiper ces éléments, vous proposer des solutions efficaces et esthétiques et les chiffrer. En moyenne, une ITE revient entre 10 et 15 000 euros. Faites-la réaliser à l’occasion d’une réfection de façade car un ravalement simple avec un enduit vous coûtera au minimum 25 euros/m².
Quelles aides pour une isolation thermique par l’extérieur ?
Les foyers français sont fortement incités à faire réaliser ce type de travaux d’isolation au moyen d’aides fiscales, la plupart allouées par l’État. Pour y avoir droit, vous devez impérativement justifier d’avoir fait réaliser les travaux par une société RGE, c’est-à-dire « Reconnu Garant de l’Environnement ». La facture de l’entreprise ayant réalisé vos travaux, à envoyer aux impôts, fait foi et se doit de mentionner la résistance de l’isolant et son numéro Acermi (soit la preuve de sa certification européenne et française). Les aides offertes sont l’éco-prêt à taux zéro, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et
le programme Habiter Mieux de l’Anah. Vous pouvez également prétendre à des aides régionales et aux certificats d’économie d’énergie (CEE). Renseignez-vous sur le site Rénovation Info Service.
ET VOUS ?
Avez-vous prévu d’isoler votre maison par l’extérieur ? Partagez vos conseils dans la partie commentaires ci-dessous !
Lire aussi :
Rénovation : Halte au bruit ! Isolez phoniquement votre logement
Rénovation : Isolez vos combles !
Zoom sur les aides 2016 pour les travaux de rénovation énergétique
Retrouvez d’autres conseils pour rénover l’extérieur de votre maison
Les foyers français sont fortement incités à faire réaliser ce type de travaux d’isolation au moyen d’aides fiscales, la plupart allouées par l’État. Pour y avoir droit, vous devez impérativement justifier d’avoir fait réaliser les travaux par une société RGE, c’est-à-dire « Reconnu Garant de l’Environnement ». La facture de l’entreprise ayant réalisé vos travaux, à envoyer aux impôts, fait foi et se doit de mentionner la résistance de l’isolant et son numéro Acermi (soit la preuve de sa certification européenne et française). Les aides offertes sont l’éco-prêt à taux zéro, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et
le programme Habiter Mieux de l’Anah. Vous pouvez également prétendre à des aides régionales et aux certificats d’économie d’énergie (CEE). Renseignez-vous sur le site Rénovation Info Service.
ET VOUS ?
Avez-vous prévu d’isoler votre maison par l’extérieur ? Partagez vos conseils dans la partie commentaires ci-dessous !
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Tout d’abord, l’ITE constitue un mur manteau d’un seul tenant placé tout autour de la maison. Cette solution d’isolation évite donc les ponts thermiques, c’est-à-dire des ruptures d’isolation par lesquelles le froid (ou la chaleur) s’engouffre. Elle évite notamment que l’air froid ne soit transmis aux planchers de la maison et aux murs de refend, deux points impossibles à traiter avec l’ITI. Elle combat la sensation de parois froides à l’intérieur de la maison et apporte un réel confort thermique, aussi bien par temps froid que chaud.
De plus, l’ITE permet d’isoler un logement sans que ses occupants n’en bougent. C’est donc un chantier beaucoup moins lourd à subir pour les habitants.