Architecture
Décors de cinéma : Dans les coulisses du film Le Nouveau Stagiaire
Nancy Meyers, la réalisatrice de Tout peut arriver et de Pas si simple nous révèle comment elle crée des décors à l'image de ses personnages
Les fans de la réalisatrice, auteure et productrice Nancy Meyers le sont encore plus des décors qu’elle crée dans ses films. Parmi eux, beaucoup hissent la cuisine « casual chic » de la maison de plage des Hamptons de Diane Keaton dans le film Tout peut arriver (2003) tout en haut de leur liste des pièces les plus réussies. D’autres s’ébahissent devant la cuisine californienne au look méditerranéen du film Pas si simple (2009), dans lequel Meryl Streep prépare un croque-monsieur pour son soupirant, incarné par Steve Martin. Et il y a ceux qui ne se lassent jamais de l’intérieur de conte de fées de The Holiday (2006), avec Cameron Diaz et Kate Winslet.
Houzz était invité à l’avant-première de la dernière comédie de Nancy Meyers, Le Nouveau Stagiaire, dans les salles françaises le 28 octobre 2015. L’histoire, qui met en scène Robert de Niro et Anne Hathaway dans les rues de Brooklyn, à New York, a de quoi ravir les férus de décoration. Nancy Meyers nous en dit plus sur la façon dont elle crée des décors à l’image de ses personnages.
Houzz était invité à l’avant-première de la dernière comédie de Nancy Meyers, Le Nouveau Stagiaire, dans les salles françaises le 28 octobre 2015. L’histoire, qui met en scène Robert de Niro et Anne Hathaway dans les rues de Brooklyn, à New York, a de quoi ravir les férus de décoration. Nancy Meyers nous en dit plus sur la façon dont elle crée des décors à l’image de ses personnages.
Les comédies de Nancy Meyers se penchent sur les relations humaines – romantiques, familiales ou amicales – dans notre société. Dans Le Nouveau Stagiaire, on s’intéresse à la relation entre Ben Whittaker, un veuf retraité de 70 ans joué par Robert De Niro, et Jules Ostin, incarnée par Anne Hathaway, fondatrice d’un site de vente de vêtements en ligne, About the Fit. Ben, lassé de sa vie oisive, devient stagiaire senior pour la firme de Jules, à Brooklyn. Cette situation de départ amorce l’humour et les répliques sur l’univers des start-up, les mères qui travaillent, les relations amoureuses de nos jours et sur tout ce que la génération Y peut apprendre aux baby-boomers (et vice versa) sur le monde du travail et la vie.
Photo : Francois Duhamel
Photo : Francois Duhamel
Ce n’est pas un hasard si ces films sont connus pour leur déco intérieure. Nancy Meyers, ci-dessus sur un plateau de tournage, s’intéresse depuis longtemps au design d’intérieur. Elle écrit ses scenarii en pensant à l’environnement de travail et de vie de ses personnages.
Elle fait même le dessin des plans des décors pour faire avancer l’histoire. Par exemple, si elle fait entrer Meryl Streep dans la cuisine dans Pas si simple, nous dit-elle, il faut qu’elle sache par où l’actrice arrive. Elle fournit aussi ces plans à ses designers de production, accompagnés de photos trouvées en ligne pour leur donner des indications visuelles de l’aspect général qu’elle recherche. Dessins comme mood-boards s’avèrent être des outils de communication efficaces. « Le résultat est toujours très proche de ce que j’avais imaginé », explique-t-elle.
« Il faut rendre hommage à l’énergie déployée par Nancy pour explorer des milliers de sites et de photos, ou lorsqu’elle nous décrit exactement ce qu’elle souhaite, si précisément que nous sommes capables de le visualiser et de dire : “C’est bon, j’ai compris.” », raconte la productrice Kristi Zea (Les Noces Rebelles, Les Affranchis) dans les documents de promotion du film. Elle a travaillé pour la première fois avec Nancy Meyers sur ce film. « Nancy a l’œil aguerri et elle est très précise : elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Elle a une grande connaissance des décors, de la couleur et du style et est très pointilleuse sur ce sujet. »
Photo : Francois Duhamel
Elle fait même le dessin des plans des décors pour faire avancer l’histoire. Par exemple, si elle fait entrer Meryl Streep dans la cuisine dans Pas si simple, nous dit-elle, il faut qu’elle sache par où l’actrice arrive. Elle fournit aussi ces plans à ses designers de production, accompagnés de photos trouvées en ligne pour leur donner des indications visuelles de l’aspect général qu’elle recherche. Dessins comme mood-boards s’avèrent être des outils de communication efficaces. « Le résultat est toujours très proche de ce que j’avais imaginé », explique-t-elle.
« Il faut rendre hommage à l’énergie déployée par Nancy pour explorer des milliers de sites et de photos, ou lorsqu’elle nous décrit exactement ce qu’elle souhaite, si précisément que nous sommes capables de le visualiser et de dire : “C’est bon, j’ai compris.” », raconte la productrice Kristi Zea (Les Noces Rebelles, Les Affranchis) dans les documents de promotion du film. Elle a travaillé pour la première fois avec Nancy Meyers sur ce film. « Nancy a l’œil aguerri et elle est très précise : elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas. Elle a une grande connaissance des décors, de la couleur et du style et est très pointilleuse sur ce sujet. »
Photo : Francois Duhamel
Nancy Meyers a aussi réalisé Ce que veulent les femmes et À nous quatre et a coécrit et produit Le père de la mariée, entre autres films. Elle dit des décors de ses films qu’ils sont toujours calibrés pour les personnages. « Chaque intérieur est le reflet de la personne qui y vit… et dans mes films, ce sont les personnages », explique-t-elle. « C’est très gratifiant que les gens aiment les maisons que nous créons à l’écran, mais ce que moi, les designers de production ou les décorateurs chargés des décors cherchons vraiment à faire, c’est accompagner la création des personnages et faire en sorte que le film soit le plus authentique possible de leur point de vue. »
Nancy Meyers décrit son style de déco comme « évolutif ». Elle dit trouver son inspiration dans le travail du designer Belge Axel Vervoordt. « Son travail est très apaisant et vraiment superbe. »
Photo : Francois Duhamel
Nancy Meyers décrit son style de déco comme « évolutif ». Elle dit trouver son inspiration dans le travail du designer Belge Axel Vervoordt. « Son travail est très apaisant et vraiment superbe. »
Photo : Francois Duhamel
La réalisatrice nous livre ses pensées sur les maisons de ses deux films les plus connus.
« La maison de Tout peut arriver, que beaucoup de gens adorent, a été tout d’abord un mélange de nombreuses demeures de la région des Hamptons », raconte-t-elle. « Elle reflétait vraiment le personnage qu’interprétait Diane Keaton. Je l’ai imaginée comme une femme très occupée, qui a fait appel à un décorateur pour un résultat très “hamptonien” qui donne dans le classique blanc et bleu. Si elle n’est pas bonne cuisinière, elle veut en tout cas le devenir, donc elle s’est dotée d’une cuisine qui l’inspire. C’est comme ça que je l’ai pensée. Son bureau était dans sa chambre parce que sa vie amoureuse était derrière elle et aussi parce qu’il occupait la meilleure place dans la maison : il avait vue sur l’océan. »
La maison de Meryl Streep dans Pas si simple a aussi son histoire. « Dans mon esprit, Meryl avait une seule grande pièce. J’avais même en tête l’image d’une maison de laquelle celle-ci est inspirée. Elle vivait avec trois enfants dans une petite maison, malgré le grand terrain. Elle a abattu les cloisons entre le salon, la salle à manger et la cuisine pour se donner l’impression d’avoir plus d’espace. » La réalisatrice tenait aussi à ne pas être gênée par les cloisons pendant le tournage.
« L’intrigue veut qu’elle rencontre Steve Martin grâce à la réfection de sa cuisine. Et j’ai entendu beaucoup de gens réagir en disant : “Mais moi, j’aimais bien sa cuisine !” C’est vrai que nous l’avions faite vraiment charmante, mais si vous observez attentivement, vous vous rendrez compte qu’elle n’occupe qu’un mur. Elle ressemble presque à la cuisine d’un appartement de New York. Ce n’est qu’un mur, plutôt ancien, rempli de trucs alors que par la suite, elle installe un îlot central. Nous sommes allés chez Ikea et lui avons acheté de quoi se créer un espace de travail où placer tous ses accessoires à pâtisserie. Et je pense que si une femme imite Meryl, c’est probablement qu’elle s’est inspirée de Tout peut arriver », raconte-t-elle.
« Sa cuisine accueillait trois personnes. Je crois qu’elle voulait plus d’espace. Elle attendait la venue prochaine de petits-enfants et je pense qu’elle voulait pouvoir en profiter car elle est bonne cuisinière. »
« La maison de Tout peut arriver, que beaucoup de gens adorent, a été tout d’abord un mélange de nombreuses demeures de la région des Hamptons », raconte-t-elle. « Elle reflétait vraiment le personnage qu’interprétait Diane Keaton. Je l’ai imaginée comme une femme très occupée, qui a fait appel à un décorateur pour un résultat très “hamptonien” qui donne dans le classique blanc et bleu. Si elle n’est pas bonne cuisinière, elle veut en tout cas le devenir, donc elle s’est dotée d’une cuisine qui l’inspire. C’est comme ça que je l’ai pensée. Son bureau était dans sa chambre parce que sa vie amoureuse était derrière elle et aussi parce qu’il occupait la meilleure place dans la maison : il avait vue sur l’océan. »
La maison de Meryl Streep dans Pas si simple a aussi son histoire. « Dans mon esprit, Meryl avait une seule grande pièce. J’avais même en tête l’image d’une maison de laquelle celle-ci est inspirée. Elle vivait avec trois enfants dans une petite maison, malgré le grand terrain. Elle a abattu les cloisons entre le salon, la salle à manger et la cuisine pour se donner l’impression d’avoir plus d’espace. » La réalisatrice tenait aussi à ne pas être gênée par les cloisons pendant le tournage.
« L’intrigue veut qu’elle rencontre Steve Martin grâce à la réfection de sa cuisine. Et j’ai entendu beaucoup de gens réagir en disant : “Mais moi, j’aimais bien sa cuisine !” C’est vrai que nous l’avions faite vraiment charmante, mais si vous observez attentivement, vous vous rendrez compte qu’elle n’occupe qu’un mur. Elle ressemble presque à la cuisine d’un appartement de New York. Ce n’est qu’un mur, plutôt ancien, rempli de trucs alors que par la suite, elle installe un îlot central. Nous sommes allés chez Ikea et lui avons acheté de quoi se créer un espace de travail où placer tous ses accessoires à pâtisserie. Et je pense que si une femme imite Meryl, c’est probablement qu’elle s’est inspirée de Tout peut arriver », raconte-t-elle.
« Sa cuisine accueillait trois personnes. Je crois qu’elle voulait plus d’espace. Elle attendait la venue prochaine de petits-enfants et je pense qu’elle voulait pouvoir en profiter car elle est bonne cuisinière. »
Dans Le Nouveau Stagiaire, la maison de Jules a été voulue tendance, d’où l’éclairage moderne, les motifs de chevrons et la table en bois de récupération assortie à du mobilier vintage. « J’ai essayé de créer quelque chose de réaliste pour quelqu’un de cet âge », explique Nancy Meyers. « Je pense que les couples mariés vont faire des courses et achètent tout d’un coup. Ils vont dans des marchés aux puces ou à Restoration Hardware. Je crois qu’ils se persuadent qu’il leur faut faire tout en même temps. »
Photo : Francois Duhamel
Photo : Francois Duhamel
Lorsqu’elle visitait des habitations pour trouver son décor, Nancy Meyers a été surprise de constater que toutes les maisons en briques avaient la même distribution. « C’était intéressant de voir ce que les gens avaient changé pour les personnaliser. »
La maison de Ben, qui n’est pas montrée en photo ici mais qui peut être aperçue dans la bande-annonce plus bas, a un look plus classique. « Cela fait probablement quarante ans qu’il vit dans sa maison. Elle a grandi avec le temps », explique Nancy Meyers. « Sa femme et lui ont aménagé leur intérieur ensemble au fil des années. Je voulais que ça se voie. »
Le dressing se remarque particulièrement. « C’est un homme qui aime les costumes. Ils occupent pas mal d’espace », ajoute Nancy Meyers. Cela dit, le meuble était petit et difficile à filmer pendant le tournage. « Le caméraman était plaqué contre la rangée de costumes. Il avait littéralement des manches par-dessus la tête. »
Les œuvres d’art aux murs de la maison de Ben sont signées du père de Robert De Niro, peintre figuratif, et dont l’acteur porte le nom. De Niro raconte dans une des vidéos promotionnelles que l’idée de Nancy Meyers d’inclure des œuvres de son père dans le film l’a beaucoup touché. « J’ai trouvé que c’était un joli geste et ça a rendu la maison plus accueillante à mes yeux. »
La cuisine de Ben paraît naturelle et réellement utilisée. « Un couple de l’âge du personnage a habité ici : c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai vraiment aimé cette cuisine », raconte Nancy Meyers. « Et nous avons gardé de nombreux objets à eux dans la cuisine car il est impossible de dupliquer la réalité à ce point : toutes ses huiles, vinaigres, carafes et autres… Cela faisait authentique. Ils vivaient vraiment là et ils y sont restés pendant trente ans. » Cette maison en briques se trouve dans le quartier de Cobble Hill à Brooklyn.
Photo : Francois Duhamel
La maison de Ben, qui n’est pas montrée en photo ici mais qui peut être aperçue dans la bande-annonce plus bas, a un look plus classique. « Cela fait probablement quarante ans qu’il vit dans sa maison. Elle a grandi avec le temps », explique Nancy Meyers. « Sa femme et lui ont aménagé leur intérieur ensemble au fil des années. Je voulais que ça se voie. »
Le dressing se remarque particulièrement. « C’est un homme qui aime les costumes. Ils occupent pas mal d’espace », ajoute Nancy Meyers. Cela dit, le meuble était petit et difficile à filmer pendant le tournage. « Le caméraman était plaqué contre la rangée de costumes. Il avait littéralement des manches par-dessus la tête. »
Les œuvres d’art aux murs de la maison de Ben sont signées du père de Robert De Niro, peintre figuratif, et dont l’acteur porte le nom. De Niro raconte dans une des vidéos promotionnelles que l’idée de Nancy Meyers d’inclure des œuvres de son père dans le film l’a beaucoup touché. « J’ai trouvé que c’était un joli geste et ça a rendu la maison plus accueillante à mes yeux. »
La cuisine de Ben paraît naturelle et réellement utilisée. « Un couple de l’âge du personnage a habité ici : c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai vraiment aimé cette cuisine », raconte Nancy Meyers. « Et nous avons gardé de nombreux objets à eux dans la cuisine car il est impossible de dupliquer la réalité à ce point : toutes ses huiles, vinaigres, carafes et autres… Cela faisait authentique. Ils vivaient vraiment là et ils y sont restés pendant trente ans. » Cette maison en briques se trouve dans le quartier de Cobble Hill à Brooklyn.
Photo : Francois Duhamel
En contraste, les étagères apparentes, le carrelage métro, le luminaire et la palette de gris et de blanc ancrent fermement la cuisine contemporaine de Jules et Matt dans le présent. La fille du couple, Paige, a une table miniature dans le coin de la pièce.
Nancy Meyers explique qu’ils ont déplacé cette cuisine de 90 degrés pour avoir la place de filmer : « Ben est toujours assis au comptoir et, derrière lui, je peux voir toute la maison. » À ce détail près, l’équipe de design a travaillé à partir de la maison d’origine, qui a de jolies moulures et cheminées.
Photo : Joshua McHugh
Nancy Meyers explique qu’ils ont déplacé cette cuisine de 90 degrés pour avoir la place de filmer : « Ben est toujours assis au comptoir et, derrière lui, je peux voir toute la maison. » À ce détail près, l’équipe de design a travaillé à partir de la maison d’origine, qui a de jolies moulures et cheminées.
Photo : Joshua McHugh
Une grande partie du film se déroule dans les locaux d’About the Fit, montrés ici. Ils se trouvent dans la section Red Hook de Brooklyn, mais ont été filmés dans le Bronx, au studio photo Light Box, au deuxième étage du bâtiment BankNote.
Pour définir le look de ces bureaux, Kristi Zea et Nancy Meyers ont visité des start-up pour en observer la déco et glaner des idées. Comme dans la réalité, le siège de cette société de fiction est conçu en open space. On y trouve des rangées de bureaux blancs et de chaises grises ergonomiques, du mobilier contemporain, de la lumière industrielle et beaucoup de verre, d’acier et de ciment poli. « C’est éclectique : un mélange de traditionnel et de moderne, avec des objets aussi bien achetés que fabriqués spécialement pour le tournage », explique la productrice.
Photo : Francois Duhamel
Pour définir le look de ces bureaux, Kristi Zea et Nancy Meyers ont visité des start-up pour en observer la déco et glaner des idées. Comme dans la réalité, le siège de cette société de fiction est conçu en open space. On y trouve des rangées de bureaux blancs et de chaises grises ergonomiques, du mobilier contemporain, de la lumière industrielle et beaucoup de verre, d’acier et de ciment poli. « C’est éclectique : un mélange de traditionnel et de moderne, avec des objets aussi bien achetés que fabriqués spécialement pour le tournage », explique la productrice.
Photo : Francois Duhamel
Photo : avec l’aimable autorisation de Warner Bros. Pictures
Regardez la bande-annonce pour découvrir davantage de décors du film
Regardez la bande-annonce pour découvrir davantage de décors du film
Photo : Joshua McHugh