14 matériaux écologiques pour la maison
Quoi de plus naturel que l'usage de ces matériaux biosourcés, sains, écoresponsables et biodégradables ?
Il y a des matériaux déjà connus, mais que l’on redécouvre ou « recycle » plus favorablement en isolants ou matériaux de création comme la laine, le lin, le chanvre, la paille, le bois, l’argile, la terre, la chaux, le liège… Il existe aussi d’autres éléments naturels dont on découvre qu’ils peuvent être recyclés, receler de la beauté lorsqu’on les transforme en déco : des produits issus du milieu marin tels que les algues ou les coquillages, avec de belles surprises. Enfin, certains matériaux composites, réalisés à partir de plusieurs matières végétales ou autres, dits biosourcés, comme le varian, le kairlin, le chukum, le mycelium, sont à suivre.
Isolant naturel léger, la laine peut se retrouver en rouleau. C’est un bon régulateur hygrométrique puisque qu’elle peut absorber jusqu’à un tiers de son poids en eau tout en retrouvant son gonflant une fois sèche. On l’apprécie surtout actuellement en feutrine de laine, une fois cardée. C’est un excellent isolant acoustique sous les parquets pour quelques millimètres d’épaisseur. C’est aussi l’isolant principal des yourtes, 100 % biodégradable. Attention aux mites, cependant : il faudra peut-être traiter ce matériau.
Le chanvre. La plante a une forte croissance et peu besoin d’eau, d’engrais ou de pesticides. En déco, on recycle sa corde en plusieurs utilisations. Pour son usage dans le bâtiment, on en obtient deux produits :
14 astuces pour utiliser la corde en chanvre en intérieur
- la fibre ou laine de chanvre, solution alternative à la laine de verre. En panneaux ou en rouleaux, elle possède de bonnes propriétés d’isolation thermique et acoustique.
14 astuces pour utiliser la corde en chanvre en intérieur
- La chènevotte, en tubulures creuses, sert d’isolant en vrac ou à la confection d’enduits : chaux-chanvre, isolant, ou argile et chanvre, décoratif, mais aussi de bétons de chanvre très performants pour l’hygrométrie. Les briques ou blocs sont composés d’une compression mélangée à la chaux pour la construction de murs et cloisons et en rénovation, pour l’isolation par l’extérieur. Dans ce projet, les propriétaires ont choisi le béton de chanvre pour leur rénovation, avec une finition à l’argile.
Le lin. Le lin, produit à 80 % en France, s’intègre de plus en plus dans des matériaux composites comme dans le Varian. Ce dernier résulte d’un tissage associant fils de lin et résine végétale PLA (l’amidon de maïs). Le Varian est sans émission de COV, il peut être thermoformé et résiste au feu (M1/M2). Certes, la culture et la production du lin est rarement bio (machines, envoi des ballots à l’autre bout du monde). Des labels cependant bannissent les substances nocives de ses finitions : exclusion des colorants azoïques, agents de blanchiment à base d’oxygène et non de chlorite.
Focus matière : Zéro déchet, les vertus du lin dans la maison
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Les principales fibres naturelles isolantes : bois, chanvre, lin (ou coton recyclé en bleu). Divers isolants biosourcés, manufacturés par une dizaine d’usines en France, sont disponibles sur le marché. Parmi les moins chers, la ouate de cellulose et parmi les plus demandés, le chanvre. Parfois, ils sont associés entre eux. Ils ont pour propriété d’être des puits de carbone, se révèlent respirants. Ainsi, ils gèrent mieux l’hygrométrie et réduisent les pics de chaleur l’été en intérieur. N’oublions pas le bois et sa fibre, matériau écolo le plus connu.
Les isolants biosourcés révolutionnent le confort d’été
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Le bois et la paille comme extension isolée. Dans l’ossature en bois de cette extension d’une maison angevine, l’isolation a été réalisée en paille, puis recouverte de contreventement. En dépit de ce parement nécessaire – elle demeure un matériau inflammable et n’aimant pas du tout l’humidité –, l’isolation en paille est sûrement la plus écologique : le niveau d’énergie grise nécessaire à sa production est très faible et la paille est entièrement biodégradable, peu coûteuse pour une durée de vie de plus de 100 ans. C’est un matériau bon pour l’isolation phonique, thermique et hydrorégulateur, non toxique en cas d’incendie.
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La marqueterie de paille. Cette technique du XVIIᵉ siècle est remise au goût du jour en déco, notamment grâce à Lison de Caunes qui gère cinq ateliers à Paris. Issue du seigle, du blé ou de l’avoine pour ses divers autres usages (chaises, torchis, emballages…), elle nécessite certes de la colle en marqueterie mais se passe naturellement de machines électriques (coupe et plioir manuel de mise) et surtout de vernissage en finition. En effet, elle possède un vernis de silice naturel qui la rend résistante et imperméable
La terre crue. Le plus vieux matériau du monde n’a pas dit son dernier mot. Disponible localement, gratuit à peu onéreux, de bonne inertie thermique et excellent régulateur d’humidité, c’est le matériau le plus écoresponsable. Seuls bémols : il est faible en isolation acoustique et n’apprécie pas la présence d’eau liquide, donc privilégiez un soubassement ou un drain. Aujourd’hui, les chantiers participatifs se multiplient. On y apprend la technique du torchis ou de la terre paille pour remplir. En enduit, on complète la terre d’eau, de sable si besoin, et de fibres végétales ou animales. En construction, cinq techniques permettent l’élévation de murs : l’adobe ou brique de terre crue, la bauge, le pisé, le bloc de terre compressée ou la brique extrudée.
Le liège. Rappelons que c’est l’écorce d’un arbre, le chêne liège, produit essentiellement au Portugal – imputrescible, naturellement résistant aux chocs et élastique. Ses cellules sont en outre gonflées d’air, d’où ses propriétés isolantes, à l’instar de la paille ou de la ouate de cellulose. Imperméable, il est aussi chimiquement inerte, et donc, ne brûle pas. En fait, il a tant de qualités naturelles qu’on en oubliait presque de l’utiliser en déco. C’est aujourd’hui chose faite avec le sol de cette chambre d’enfant, mais aussi d’autres mobiliers réalisés en liège.
9 manières d’utiliser le liège dans les intérieurs
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LES INNOVANTS
Le mycelium. Si les fongiques ont déjà gagné l’alimentation (brassage de la bière, antibiotiques…), ils n’étaient pas les plus bienvenus en déco et construction. Développé dans un moule puis séché, le mycelium finit par avoir les mêmes caractéristiques que le polystyrène expansé : absorption acoustique élevée, faible conductivité thermique, résistance au feu. Mieux encore, il se transforme en objet de déco et d’aménagement pour des sols résistants, associé à l’extérieur à une biorésine. Le pionnier Maurizio Montalti, fondateur de Mogu en Italie, ajoute : « Le matériau naturel est entièrement circulaire : il est fait de déchets et peut être composté en fin de vie. »
En quoi consiste le métier de biodesigner ?
Le mycelium. Si les fongiques ont déjà gagné l’alimentation (brassage de la bière, antibiotiques…), ils n’étaient pas les plus bienvenus en déco et construction. Développé dans un moule puis séché, le mycelium finit par avoir les mêmes caractéristiques que le polystyrène expansé : absorption acoustique élevée, faible conductivité thermique, résistance au feu. Mieux encore, il se transforme en objet de déco et d’aménagement pour des sols résistants, associé à l’extérieur à une biorésine. Le pionnier Maurizio Montalti, fondateur de Mogu en Italie, ajoute : « Le matériau naturel est entièrement circulaire : il est fait de déchets et peut être composté en fin de vie. »
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Le terrazzo marin. Issu de l’ostréiculture, le terrazzo marin inclut des coquilles d’huîtres, de moules ou de Saint-Jacques cassées dans ses ciments. Il faut dire que chaque année, 250 000 tonnes de déchets de coquillages sont dirigées vers les zones d’enfouissement technique. Ostrea Design a décidé d’en reconvertir à raison de 65 % dans ses terrazzos. La ressource est locale en Bretagne, comme chez Malakio, société rennaise.
Côté déco, Ostrea Design propose des plans de travail, plateaux de table, revêtements en terrazzo sertis de ces précieux coquillages bretons. D’autres créateurs et designers s’inspirent aussi de la mer comme les Bath Mat d’Esraa Fathy, à base de filaments de microalgues et de bois de palmier égyptien. Les verres marins translucides de Lucile Viaud sont quant à eux faits de poudre d’ormeau ou d’huître. Chez la créatrice Valérie Windeck, chaque vase – composé de 75 % de matière usagée et d’un liant –, permet la valorisation de 3 kilogrammes de matière secondaire minérale récupérée via l’ostréiculture.
Des biocomposites à la place du plastique de type PVC. Prenons exemple sur le Kairlin, un matériau biocomposite innovant et élégant comme alternative au plastique. Il est conçu à partir de fibres de lin et de composants 100 % végétaux. Il est recyclable et compostable, une alternative à tout type de revêtement PVC.
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Les enduits biorésines tels que le chukum. Ancestral mais redécouvert, le chukum est un enduit, naturellement fongicide et imperméable, composé de résine de l’arbre mexicain de ce nom, allié à un carbonate de calcium issu de la même région. L’enduit peut être utilisé pour les sols, murs, plafonds, les piscines et permet de réduire l’utilisation de produits d’entretien nocifs et coûteux. Sans additif ou produit de synthèse, il peut ne pas être parfaitement homogène. Mais c’est ce qui fait son charme, tout comme son côté naturellement faïencé dû à la cristallisation. On lui reprochera peut-être l’éloignement de son site d’origine, mais sinon, c’est 100% naturel.
Les peintures biosourcées. Au rayon peinture, les peintures à l’argile, à la chaux, ont quelques nouvelles concurrentes. La marque Algo développe des peintures à base d’algues. Quant à la marque Baho, également biosourcée, elle est composée d’eau, d’une résine à base de végétaux valorisés (déchets verts), et de colorants minéraux. La texture et la tenue sont tout à fait équivalentes aux autres peintures plus ou moins chimiques.
Peintures saines : Tout savoir pour bien les choisir ?
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La laine. Parmi les matériaux naturels les plus connus, mais qui reviennent sur le devant de la scène en déco comme en revêtement et isolant, il y a la laine. Issue de la tonte, c’est une ressource inépuisable, renouvelable et locale. Ghislaine Garcin enchante par exemple nos intérieurs avec ses tapis, coussins et poufs en laine feutrée.
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