Développement durable
Matériaux durables
Les isolants biosourcés révolutionnent le confort d’été
Il existe des isolants sains, efficaces et durables. Il est temps de faire bouger les choses !
La fibre de bois est un isolant biosourcé très employé en France
Qu’est ce que les isolants biosourcés ?
Ce sont des isolants qu’une norme européenne (NF-EN 16575) définit comme issus de la biomasse, c’est-à-dire fabriqués à partir de matières végétales (fibres de bois, chanvre, lin, coton recyclé, ouate de cellulose, liège, paille de céréale et oléagineux…) ou animales (laine de mouton), soit des matières qui ne sont pas fossiles.
Qu’est ce que les isolants biosourcés ?
Ce sont des isolants qu’une norme européenne (NF-EN 16575) définit comme issus de la biomasse, c’est-à-dire fabriqués à partir de matières végétales (fibres de bois, chanvre, lin, coton recyclé, ouate de cellulose, liège, paille de céréale et oléagineux…) ou animales (laine de mouton), soit des matières qui ne sont pas fossiles.
© Karibati - Différents isolants biosourcés : isolants fibres de bois (brun), isolants fibres de chanvre (beige), lin et coton (blanc), isolants fibres de coton recyclé (bleu).
Manufacturés par une dizaine d’usines en France, les isolants biosourcés sont conditionnés en panneaux rigides, en rouleaux (dits encore panneaux semi-rigides) ou en vrac. Les plus répandus sont les fibres de bois et la ouate de cellulose, utilisées couramment depuis plus de dix ans en France. La laine de chanvre connaît pour sa part une croissance remarquée.
Manufacturés par une dizaine d’usines en France, les isolants biosourcés sont conditionnés en panneaux rigides, en rouleaux (dits encore panneaux semi-rigides) ou en vrac. Les plus répandus sont les fibres de bois et la ouate de cellulose, utilisées couramment depuis plus de dix ans en France. La laine de chanvre connaît pour sa part une croissance remarquée.
La ouate de cellulose en vrac, projetée dans les combles, est le premier isolant biosourcé en volume
Les isolants biosourcés séduisent de plus en plus
Les habitudes ont la vie dure et les laines minérales et autres isolants issus de l’industrie pétrolière sont plébiscités à l’écrasante majorité, bien que les performances des biosourcés soient équivalentes en termes d’isolation thermique et même acoustique. Mais si ces derniers ne représentent encore que 10 % des isolants utilisés en France, leur remarquable croissance en volume, de 87 % entre 2016 et 2020, (chiffres AICB) ne devrait pas s’arrêter là. On prévoit d’ailleurs un doublement des fabricants nationaux d’isolants biosourcés à l’horizon 2025, une croissance pour répondre la demande qui va nécessairement s’amplifier avec l’arrivée prochaine de la nouvelle réglementation environnementale (RE2020).
Les isolants biosourcés séduisent de plus en plus
Les habitudes ont la vie dure et les laines minérales et autres isolants issus de l’industrie pétrolière sont plébiscités à l’écrasante majorité, bien que les performances des biosourcés soient équivalentes en termes d’isolation thermique et même acoustique. Mais si ces derniers ne représentent encore que 10 % des isolants utilisés en France, leur remarquable croissance en volume, de 87 % entre 2016 et 2020, (chiffres AICB) ne devrait pas s’arrêter là. On prévoit d’ailleurs un doublement des fabricants nationaux d’isolants biosourcés à l’horizon 2025, une croissance pour répondre la demande qui va nécessairement s’amplifier avec l’arrivée prochaine de la nouvelle réglementation environnementale (RE2020).
Un nouveau cadre légal favorable
L’Europe ambitionne d’être « le premier continent neutre pour le climat ». Dans le cadre de son plan d’action « pacte vert », l’UE s’est donnée pour objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dès 2030, elle devrait réduire ses émissions de 55 % par rapport aux niveaux de 1990. Le secteur de la construction, qui génère 40 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, compte apporter sa pierre à l’édifice. En janvier 2022, est entrée en vigueur en France la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020), qui ne se contente plus de faire la part belle à la sobriété énergétique des bâtiments comme la précédente RT2012. Elle entend limiter drastiquement leurs émissions de carbone, de leur construction à toute la durée de leur vie, et prendre également en compte le confort d’été en réduisant les fortes chaleurs à l’intérieur des bâtiments.
6 questions à se poser avant de faire construire sa maison
L’Europe ambitionne d’être « le premier continent neutre pour le climat ». Dans le cadre de son plan d’action « pacte vert », l’UE s’est donnée pour objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dès 2030, elle devrait réduire ses émissions de 55 % par rapport aux niveaux de 1990. Le secteur de la construction, qui génère 40 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, compte apporter sa pierre à l’édifice. En janvier 2022, est entrée en vigueur en France la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020), qui ne se contente plus de faire la part belle à la sobriété énergétique des bâtiments comme la précédente RT2012. Elle entend limiter drastiquement leurs émissions de carbone, de leur construction à toute la durée de leur vie, et prendre également en compte le confort d’été en réduisant les fortes chaleurs à l’intérieur des bâtiments.
6 questions à se poser avant de faire construire sa maison
L’atout choc des isolants biosourcés
C’est là que les isolants biosourcés, en particulier ceux d’origine végétale, ont leur carte à jouer car ceux-ci présentent la caractéristique intrinsèque de pouvoir stocker le carbone. En effet, dans son cycle de vie, la plante capte le CO2 (le carbone) et le transforme en matière, qui n’a donc plus d’effet sur le réchauffement climatique. Or, dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone qui vise à limiter la hausse de température mondiale de 1,5 °C, il est nécessaire de trouver des « puits carbone » pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre. Le bâtiment ayant une durée de vie longue, de plus de 50 ans, il représente une opportunité de stocker le carbone pour qu’il ne se diffuse plus dans l’atmosphère, encore faut-il le construire et l’isoler avec des matériaux biosourcés. La RE 2020 devrait donc inciter, voire obliger, les constructeurs à y recourir d’office.
C’est là que les isolants biosourcés, en particulier ceux d’origine végétale, ont leur carte à jouer car ceux-ci présentent la caractéristique intrinsèque de pouvoir stocker le carbone. En effet, dans son cycle de vie, la plante capte le CO2 (le carbone) et le transforme en matière, qui n’a donc plus d’effet sur le réchauffement climatique. Or, dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone qui vise à limiter la hausse de température mondiale de 1,5 °C, il est nécessaire de trouver des « puits carbone » pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre. Le bâtiment ayant une durée de vie longue, de plus de 50 ans, il représente une opportunité de stocker le carbone pour qu’il ne se diffuse plus dans l’atmosphère, encore faut-il le construire et l’isoler avec des matériaux biosourcés. La RE 2020 devrait donc inciter, voire obliger, les constructeurs à y recourir d’office.
Une solution naturelle au confort d’été
Les isolants biosourcés apportent également une réponse à l’orientation de la RE2020 concernant l’amélioration du confort d’été. « Jusque-là, le confort d’été n’était pas pris en compte dans les réglementations thermiques, alors que le climat change et que les températures augmentent. Il faut donc revenir à des maisons naturellement fraîches et ventilées en été », nous confiait l’architecte Joëlle Personnaz à propos de la RT 2012 et de la nouvelle RE 2020.
Plutôt que de régler le problème des canicules successives par les climatisations qui feront exploser la consommation d’électricité, les qualités techniques de ces isolants, à savoir leur capacité de déphasage et d’amorti thermiques, les désignent comme très pertinents pour gagner en confort d’été. Par rapport à une paroi isolée en laine minérale, rapidement traversée par la chaleur, la densité des isolants biosourcés – panneaux rigides de fibres de bois en tête, chanvre et ouate de cellulose ensuite – fait barrière plusieurs heures à la chaleur, de manière à décaler le pic de chaleur la nuit, soit à un moment où il est possible d’aérer. On parle de déphasage thermique nocturne. L’amorti thermique, soit la capacité de ces produits à stocker fortement la chaleur mais à la transférer faiblement, est par ailleurs environ 80 % plus efficace pour une laine de bois qu’une laine minérale !
Trouvez un architecte près de chez vous sur Houzz
Les isolants biosourcés apportent également une réponse à l’orientation de la RE2020 concernant l’amélioration du confort d’été. « Jusque-là, le confort d’été n’était pas pris en compte dans les réglementations thermiques, alors que le climat change et que les températures augmentent. Il faut donc revenir à des maisons naturellement fraîches et ventilées en été », nous confiait l’architecte Joëlle Personnaz à propos de la RT 2012 et de la nouvelle RE 2020.
Plutôt que de régler le problème des canicules successives par les climatisations qui feront exploser la consommation d’électricité, les qualités techniques de ces isolants, à savoir leur capacité de déphasage et d’amorti thermiques, les désignent comme très pertinents pour gagner en confort d’été. Par rapport à une paroi isolée en laine minérale, rapidement traversée par la chaleur, la densité des isolants biosourcés – panneaux rigides de fibres de bois en tête, chanvre et ouate de cellulose ensuite – fait barrière plusieurs heures à la chaleur, de manière à décaler le pic de chaleur la nuit, soit à un moment où il est possible d’aérer. On parle de déphasage thermique nocturne. L’amorti thermique, soit la capacité de ces produits à stocker fortement la chaleur mais à la transférer faiblement, est par ailleurs environ 80 % plus efficace pour une laine de bois qu’une laine minérale !
Trouvez un architecte près de chez vous sur Houzz
Avantage et inconvénients des isolants biosourcés
Les isolants biosourcés sont naturels donc sains. Ils ne larguent pas dans l’air les polluants toxiques que l’on retrouve ensuite à l’intérieur des logements, dont l’air intérieur est parfois 8 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. Ils sont également durables car ils ne font pas appel aux énergies fossiles mais à des matières renouvelables à l’infini. « Issus de l’agriculture, les matériaux biosourcés peuvent être rapidement reconstitués par une gestion durable. À l’instar des isolants biosourcés comme la paille, les fibres de bois ou la laine de chanvre », détaillait Alain Bornarel, ingénieur, membre de l’ICEB (Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti) et fondateur du bureau d’études TRIBU, spécialisé dans l’approche développement durable des projets urbains et des bâtiments, à l’occasion d’un article sur le « Manifeste pour une frugalité heureuse et créative des bâtiments ». Enfin, ils sont recyclables, ce qui n’est pas possible pour les laines minérales par exemple, et qui constitue donc un avantage d’importance.
En revanche, ils restent pour le moment plus chers – on estime de 10 à 20 % – que les isolants classiques. Mais il est important de comparer ce qui est comparable. À savoir qu’un bâtiment isolé avec des isolants biosourcés sera agréable à vivre douze mois de l’année, tandis qu’une isolation classique sera confortable l’hiver, catastrophique l’été.
Les isolants biosourcés sont naturels donc sains. Ils ne larguent pas dans l’air les polluants toxiques que l’on retrouve ensuite à l’intérieur des logements, dont l’air intérieur est parfois 8 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. Ils sont également durables car ils ne font pas appel aux énergies fossiles mais à des matières renouvelables à l’infini. « Issus de l’agriculture, les matériaux biosourcés peuvent être rapidement reconstitués par une gestion durable. À l’instar des isolants biosourcés comme la paille, les fibres de bois ou la laine de chanvre », détaillait Alain Bornarel, ingénieur, membre de l’ICEB (Institut pour la Conception Écoresponsable du Bâti) et fondateur du bureau d’études TRIBU, spécialisé dans l’approche développement durable des projets urbains et des bâtiments, à l’occasion d’un article sur le « Manifeste pour une frugalité heureuse et créative des bâtiments ». Enfin, ils sont recyclables, ce qui n’est pas possible pour les laines minérales par exemple, et qui constitue donc un avantage d’importance.
En revanche, ils restent pour le moment plus chers – on estime de 10 à 20 % – que les isolants classiques. Mais il est important de comparer ce qui est comparable. À savoir qu’un bâtiment isolé avec des isolants biosourcés sera agréable à vivre douze mois de l’année, tandis qu’une isolation classique sera confortable l’hiver, catastrophique l’été.
© Karibati - Le logo apposé sur les produits biosourcés qui ont été labellisés
Les améliorations du secteur
La norme européenne qui définit les isolants biosourcés, ne fixe pas de seuil de matière végétale ou animale dans ces matériaux. Certains sont composés à 100 % de fibres végétales mais, le plus souvent, ils peuvent contenir des liants tels des fibres de polyester ou du sel de bore. C’est pour cette raison que le bureau d’étude Karibati a mis en place un label en 2017 afin de valider un seuil acceptable de matériau biologique, avec un minimum de 70 %, contenu par chaque matériau biosourcé. Une quarantaine d’isolants et produits de construction biosourcés ont été labellisés depuis. Les industriels sont invités à réclamer la labellisation afin de promouvoir ces produits en toute transparence.
Les améliorations du secteur
La norme européenne qui définit les isolants biosourcés, ne fixe pas de seuil de matière végétale ou animale dans ces matériaux. Certains sont composés à 100 % de fibres végétales mais, le plus souvent, ils peuvent contenir des liants tels des fibres de polyester ou du sel de bore. C’est pour cette raison que le bureau d’étude Karibati a mis en place un label en 2017 afin de valider un seuil acceptable de matériau biologique, avec un minimum de 70 %, contenu par chaque matériau biosourcé. Une quarantaine d’isolants et produits de construction biosourcés ont été labellisés depuis. Les industriels sont invités à réclamer la labellisation afin de promouvoir ces produits en toute transparence.
En définitive, l’enjeu reposant sur l’utilisation des isolants biosourcés est important car « un quart des bâtiments de la France de 2050 ne sont pas encore construits. Il s’agit donc de préparer les bâtiments qui seront les lieux de vie des Français pour les décennies à venir », affirme le Ministère de la transition écologique qui a rendu public son plan d’action climat le 26 avril 2021. Il est de la responsabilité de chaque maître d’ouvrage, que ce soit en construction neuve ou pour la rénovation d’ailleurs, de faire le choix du biosourcé.
ET VOUS ?
Avez-vous eu recours à des isolants biosourcés ? Partagez votre expérience en commentaires.
ET VOUS ?
Avez-vous eu recours à des isolants biosourcés ? Partagez votre expérience en commentaires.
*(chiffres AICB)