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Avant/Après : Style 1950's pour meublé de charme à Vincennes
Cette rénovation lourde d'un ancien trois-pièces est une franche réussite grâce à des choix audacieux bien assumés
À Vincennes, en cœur de ville, cette famille avec deux enfants, qui habite depuis quelques années au 2ᵉ étage d’un immeuble 1900, a soudain l’opportunité d’acheter l’appartement contigu. Le 42 m², loué depuis plusieurs décennies à un monsieur seul, est dans un piètre état. Les nouveaux propriétaires souhaitent le faire rénover pour l’exploiter en location meublée, en vue de le rattacher plus tard à leur propre logement. Décidés à exploiter à fond son potentiel, ils se tournent vers Guylaine Desgorce, une architecte d’intérieur locale dont ils font la connaissance via le site Houzz.
Avant. À 50 mètres du RER, près du château et du bois de Vincennes, cet appartement était vraiment bien placé afin de rayonner sur Paris mais, pour l’heure, il y avait tout à faire pour le rendre attrayant. Ses 42 m² étaient compartimentés à l’extrême, découpés en trois pièces sur rue, longées par un couloir sur cour, lui-même scindé en trois portions en enfilade, entrée, cuisine, et salle d’eau.
Après. La nécessité d’une rénovation complète s’impose afin de mettre le bien en location. Si le maître d’ouvrage émet l’envie de maximiser le nombre de couchages et garder un découpage en trois pièces, l’architecte d’intérieur l’invite plutôt à « assumer le haut de gamme » et réfléchir sur un plan en deux pièces, du type suite de luxe. Et quitte à tout faire refaire, elle leur propose de jouer la carte du design et de la couleur pour offrir une expérience raffinée du luxe à la française et faire en sorte que l’appartement se distingue au premier coup d’œil.
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Avant. On entrait dans un sas minuscule qui desservait sur la droite un bureau. Le couloir se prolongeait en cuisine puis en salle de bains vers le fond de l’appartement.
Voici le bureau, première pièce sur rue à l’entrée de l’appartement.
Pendant les travaux. Le décloisonnement de la pièce de vie et le nouveau cloisonnement du sas d’entrée.
Le plan était totalement à revoir. Le porteur au centre de la surface et les toilettes dans l’ancienne pièce de vie ont assez vite orienté la réflexion vers une pièce principale avec son coin cuisine, suivie par la chambre avec salle de bains contiguë. « Je ne suis pas de celles qui ont des fulgurances lorsqu’elles arrivent dans un lieu. Je suis davantage du genre à battre le cuir afin d’étudier tous les possibles du plan grâce à mes outils en 3D, mais ici, c’était assez limpide », se remémore l’architecte d’intérieur.
Le plan était totalement à revoir. Le porteur au centre de la surface et les toilettes dans l’ancienne pièce de vie ont assez vite orienté la réflexion vers une pièce principale avec son coin cuisine, suivie par la chambre avec salle de bains contiguë. « Je ne suis pas de celles qui ont des fulgurances lorsqu’elles arrivent dans un lieu. Je suis davantage du genre à battre le cuir afin d’étudier tous les possibles du plan grâce à mes outils en 3D, mais ici, c’était assez limpide », se remémore l’architecte d’intérieur.
Après. En plus des deux pièces principales, Guylaine Desgorce a conseillé de garder un sas d’entrée. « Pour deux raisons, avance-t-elle : provoquer un effet “waouh” en ne dévoilant pas tout de suite la pièce principale et pouvoir bien séparer les toilettes. »
Une fois le plan fixé, le design du deux-pièces a bien davantage occupé la professionnelle. « C’était ma première carte blanche et, avec mes entreprises, nous étions décidés à montrer tout ce que nous savions faire ! » affirme-t-elle en effet.
Une fois le plan fixé, le design du deux-pièces a bien davantage occupé la professionnelle. « C’était ma première carte blanche et, avec mes entreprises, nous étions décidés à montrer tout ce que nous savions faire ! » affirme-t-elle en effet.
Les maîtres d’ouvrage, consultés sur leurs goûts, avaient un attrait naturel pour les années 1950 et affectionnaient les tableaux d’Edward Hopper. Des informations précieuses pour Guylaine Desgorce qui a transposé cet univers et sa palette sourde dans ce cadre pour en faire le décor d’un séjour inoubliable. « J’ai sélectionné plusieurs teintes Farrow&Ball et je me suis rendue en boutique pour être certaine que les pigments matchent bien ensemble car le travail sur échantillon peut être imprécis. Ma palette a été validée d’emblée par la marque », indique-t-elle, non sans un brin de fierté.
Comme c’est souvent le cas, les maîtres d’ouvrage ont eu des réticences lorsque l’architecte d’intérieur a signifié vouloir peindre intégralement le sas d’entrée en vert olive et le plafond de la pièce de vie en bleu paon, deux teintes osées et soutenues. « La plupart des gens sont terrifiés par la couleur alors que c’est LE truc pour créer une ambiance. Je suis convaincue qu’en osant des couleurs fortes on peut transformer n’importe quel bouge en lieu fou, encore faut-il faire confiance… Cette fois mes clients ont compris que c’était un risque à prendre et nous l’avons pris », leur rend-elle hommage.
Avant. L’ancienne cuisine était située dans le prolongement du couloir d’entrée.
L’ancien salon, en parallèle de l’ancienne cuisine, était la seconde pièce sur rue.
Pendant les travaux. La pièce de vie en cours de travaux : ancienne cuisine et ancien séjour ont été réunis.
Le risque était toutefois maîtrisé car si au départ le 42 m² était sombre, le décloisonnement conseillé par Guylaine a inversé la donne. La pièce de vie a en effet récupéré quatre fenêtres et une orientation traversante nord-sud. Désormais très lumineuse, elle était propice à tenter un décor sombre.
Le risque était toutefois maîtrisé car si au départ le 42 m² était sombre, le décloisonnement conseillé par Guylaine a inversé la donne. La pièce de vie a en effet récupéré quatre fenêtres et une orientation traversante nord-sud. Désormais très lumineuse, elle était propice à tenter un décor sombre.
Après. La cuisine a été astucieusement placée dans un recoin de la pièce de vie, si bien que lorsque l’on rentre, c’est le salon qui apparaît le premier après le passage dans le sas. Il fait son petit effet avec son style années 1950 savamment orchestré grâce à un patient choix de mobilier. Dénichée par l’architecte d’intérieur sur Design Market, la banquette vintage est venue de Belgique tandis que les tabourets ont été chinés par les propriétaires dans les hangars à Lille.
Table Basse : Red Edition ; tableaux YellowKorner ; appliques : Tsé & Tsé ; suspension en fil : La Seinographe (Paris 19ᵉ)
Table Basse : Red Edition ; tableaux YellowKorner ; appliques : Tsé & Tsé ; suspension en fil : La Seinographe (Paris 19ᵉ)
Capitalisant sur la présence d’une belle cheminée et sur le plancher en chêne d’origine, la professionnelle s’est attachée à retrouver le charme des beaux appartements parisiens. Un soubassement mouluré a été recréé tandis qu’au plafond une rosace avec décor floral met en valeur la suspension en fil. « J’ai vraiment craqué pour ce motif Art Déco et il évite le total look années 1950 », justifie-t-elle.
Rosaces de plafond : Secstaff
Rosaces de plafond : Secstaff
Avant. L’ancien salon et, au fond, l’ancien bureau. Ce cloisonnement a disparu.
Après. La cuisine se profile à droite de l’entrée, à l’arrière d’une verrière arrondie en verre armé. Également meublée dans le style années 1950, elle se veut une expérience sensorielle à part entière, tant le jeu des couleurs, des formes et des matières a été travaillé finement. Pas moins de huit couleurs s’y rencontrent sans dénoter : noir, anthracite, gris clair, bleu foncé, ciel et turquoise, jaune et carton.
Palette de teintes : Inchyra Blue, Light Blue, Olive et Yellowcake (Farrow&Ball) + façades de cuisine stratifié noires Ikea et couleur carton : Naked chez Superfront + plan de travail en enduit décoratif noir de Mercadier ; table : Les Gambettes ; chaises : Sentou
Palette de teintes : Inchyra Blue, Light Blue, Olive et Yellowcake (Farrow&Ball) + façades de cuisine stratifié noires Ikea et couleur carton : Naked chez Superfront + plan de travail en enduit décoratif noir de Mercadier ; table : Les Gambettes ; chaises : Sentou
Au niveau des formes, l’arrondi est un fil rouge que l’on retrouve sur les niches, le sol, les chaises, la hotte, le frigo ou les appliques. « Je sais qu’aujourd’hui on voit de l’arrondi partout mais quand j’ai pensé ce décor en 2017 avec mon entreprise, personne n’en faisait et nous voulions vraiment étonner », recontextualise l’architecte d’intérieur.
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On pourrait également passer de longues minutes à étudier les matières et motifs : le mobilier noir en stratifié et les façades en médium des colonnes gravées de polygones, la crédence en béton ciré, le carrelage finement zébré du sol. Et même cette niche parée de verre armé, qui fait écho à la verrière de l’entrée ou ce panier dans le style cage dont le métal noir s’accorde avec la colonne qui traverse le plan de travail.
« Cette colonne gênante était tout simplement celle des toilettes du dessus. C’était un vrai obstacle que l’on a retourné en force. J’ai en effet décidé de l’intégrer dans le linéaire afin que l’on croie qu’il s’agit du conduit d’un fourneau », précise la professionnelle.
« Cette colonne gênante était tout simplement celle des toilettes du dessus. C’était un vrai obstacle que l’on a retourné en force. J’ai en effet décidé de l’intégrer dans le linéaire afin que l’on croie qu’il s’agit du conduit d’un fourneau », précise la professionnelle.
Avant. La chambre d’origine, 3ᵉ pièce en enfilade sur rue.
Dans la chambre, l’harmonie colorée se poursuit, bien que tempérée par le plafond bleu pâle. Des soubassements moulurés apportent une note cossue en tête de lit tandis qu’un papier peint fleuri dans les tons de bleu fait ressurgir les années 1950. « J’ai tenu à singulariser les détails de l’architecture en apportant du motif, notamment en mettant en valeur la niche et le bloc salle d’eau qui mordait sur le volume de la chambre », justifie Guylaine.
Singulariser, et sûrement aussi s’amuser, sont sans doute les mots qui comptent le plus pour Guylaine dans son travail, elle qui a choisi les appliques car elles lui « rappelaient des mantes religieuses et les deux commodes parce qu’elles évoquaient des postes de télévision années 1950 ».
Linge de lit : Merci ; appliques : Tsé & Tsé ; interrupteurs/prises : Dooxie chez Legrand.
Singulariser, et sûrement aussi s’amuser, sont sans doute les mots qui comptent le plus pour Guylaine dans son travail, elle qui a choisi les appliques car elles lui « rappelaient des mantes religieuses et les deux commodes parce qu’elles évoquaient des postes de télévision années 1950 ».
Linge de lit : Merci ; appliques : Tsé & Tsé ; interrupteurs/prises : Dooxie chez Legrand.
On accède à la chambre par le salon ou via la salle d’eau que l’on rejoint par cette porte peinte en Stiffkey blue de Farrow&Ball. Un choix totalement délibéré. « Je suis une adepte du plan tournant. J’aime créer des flux de circulation là où il n’y avait que des culs-de-sac, en particulier dans les petits espaces. Ces différentes possibilités spatiales donnent l’impression d’avoir le choix du parcours. Ouvrir des perspectives est quelque chose qui m’importe », confie l’architecte d’intérieur.
Plus de photos de chambres bleues sur Houzz
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Avant. La chambre et, sur la gauche, la porte d’un ancien placard.
Pendant les travaux. L’ancienne salle de bains et le placard en cours de travaux.
Après. Afin d’offrir du rangement aux visiteurs, la professionnelle a transformé l’ancien placard en dressing tout hauteur. Les portes en bois couleur acajou nous replongent dans les années 1950 de même que l’arrondi des gorges au plafond ou de la niche. Les deux commodes, des modèles neufs sélectionnés chez Miliboo, s’y assortissent parfaitement.
Avant. La salle de bains d’origine.
Après. Avec ses deux portes et sa taille limitée, la salle d’eau devait être optimisée. Souvenir de son ancien sol en carrelage, elle a été traitée de manière bicolore. Le travail sur les motifs n’a pas été simplifié pour autant. Le fil rouge de l’arrondi se retrouve tant sur la paroi de douche qu’au sol, confronté à un jeu de chevrons. « Nous avons fait un clin d’œil au parquet point de Hongrie des beaux appartements, mais sur les murs. Côté douche, il s’agit d’un carrelage et, côté porte, nous avons osé un parquet de sol en chêne massif brut de sciage », détaille la professionnelle.
Parquet massif : La Parqueterie nouvelle ; carrelage de sol : émaux de Briare ; paroi de douche : béton ciré ; rideau de douche en polyester et coton motif nid d’abeille : Amazon
Parquet massif : La Parqueterie nouvelle ; carrelage de sol : émaux de Briare ; paroi de douche : béton ciré ; rideau de douche en polyester et coton motif nid d’abeille : Amazon
Le meuble vasque est une ancienne commode sur laquelle l’architecte d’intérieur a fait poser un marbre, ce qui lui donne des airs de table de toilette. Le porte-savon de collectivité et la robinetterie industrielle complètent bien le look rétro recherché. Point de sèche-serviettes dans cette petite salle de bains. Pour apporter du confort sans perdre de place, la pro a son astuce : « je mets du plancher chauffant électrique que je fais remonter sur le mur ».
Commode de toilette : AM.PM ; Robinet : Neve Rubinetterie ; porte savon à écrou + savon jaune : Provendi
Commode de toilette : AM.PM ; Robinet : Neve Rubinetterie ; porte savon à écrou + savon jaune : Provendi
Après plusieurs années de location de courte durée, cet appartement n’a pas perdu une once de son attrait. « Il est même devenu AirBnB+, un label de qualité rare à obtenir. Il n’y en a qu’une centaine sur tout Paris », glisse Guylaine, heureuse d’avoir pleinement réussi sa mission. Celle-ci philosophe à raison au moment de conclure : « Le beau n’est pas superficiel. Vibrer pour quelque chose de beau, c’est la vie. Si cela participe à l’expérience du séjour des voyageurs et à les rendre heureux, c’est parce que cet aspect sensoriel est tellement important ! Cela motive tous les jours mon travail ».
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Qui vit ici : c’est la location meublée d’un couple de Vincennois
Emplacement : dans le centre de Vincennes
Livraison du projet : 2018
Superficie : 42 m²
Architecte d’intérieur : Guylaine Desgorce de l’agence D’Intérieur
Budget : 100 000 euros (travaux : 90 000 + mobilier : 10 000)
Photos : Guylaine Desgorce