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Avant/Après : Un deux-pièces parisien rénové en temps record
D'une durée de deux mois, cette rénovation complète d'un appart près du canal Saint-Martin a mixé histoire et modernité
Il fallait à tout prix que cette rénovation intégrale aille vite. Ce couple de trentenaires venait d’acquérir un deux-pièces de 50 m² entre le Canal Saint-Martin et l’hôpital Saint-Louis, leur premier achat immobilier, et leur impératif était de pouvoir investir les lieux deux mois après. Mis en relation par des amis avec l’architecte Nicolas Bossard, celui-ci a su relever le défi dans les temps : « Ils ont emménagé 15 jours avant la fin des travaux. Il ne restait plus que des finitions », nous a-t-il confié à l’occasion de la visite des lieux. Le plus beau est qu’il a néanmoins eu le temps d’étudier le projet pour l’optimiser et le rénover de fond en comble, en le modernisant sans gommer caractère historique, le tout pour 1000 euros/m². Un challenge tout à fait hors du commun que nous avons hâte de découvrir.
L’appartement n’avait pas été rénové depuis les années 60 et était en très mauvais état. « Le deux-pièces avait un langage rustique presque de chalet : des poutres vernies foncées, du mobilier en ferronnerie. Le tout avec un manque de rangements flagrant et dans un état dégoûtant. La moquette était vivante ! », plaisante l’architecte à l’occasion de la visite des lieux.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de trentenaires
Emplacement : rue du Faubourg du Temple, au second étage sur rue d’un immeuble de faubourg
Superficie : 50 m²
Date et durée des travaux : livraison mi-2018 après 2,5 mois de travaux
Architecte : Bossard Architecture
Budget : 50 000 euros tout compris
Crédit photos : Axel Dahl photographe
L’appartement n’avait pas été rénové depuis les années 60 et était en très mauvais état. « Le deux-pièces avait un langage rustique presque de chalet : des poutres vernies foncées, du mobilier en ferronnerie. Le tout avec un manque de rangements flagrant et dans un état dégoûtant. La moquette était vivante ! », plaisante l’architecte à l’occasion de la visite des lieux.
Coup d’œil
Qui vit ici : un couple de trentenaires
Emplacement : rue du Faubourg du Temple, au second étage sur rue d’un immeuble de faubourg
Superficie : 50 m²
Date et durée des travaux : livraison mi-2018 après 2,5 mois de travaux
Architecte : Bossard Architecture
Budget : 50 000 euros tout compris
Crédit photos : Axel Dahl photographe
Avant. Franchi la minuscule entrée qui dessert aussi les toilettes séparées, la visite commence par la pièce de vie. Placée quasiment au centre, une cloison épaisse en maçonnerie et poutres massives séparait la cuisine du salon. « Mon client voulait s’en débarrasser car il était à la recherche d’un intérieur contemporain et lumineux. J’ai réalisé une étude structure et compris que cette cloison n’était pas porteuse. Les poutres avaient dû être récupérées d’un cloisonnement historique et replacées là : l’ancêtre des claustras en somme. Je lui ai conseillé de tenter un sablage et, devant le bel éclaircissement, presque du bois flotté, nous avons décidé de remonter en cloison de sorte à séparer la cuisine et le séjour. Je n’étais pas partisan d’une énième verrière atelier. Je suis attentif à conserver le cachet historique lorsque c’est possible », affirme l’architecte.
Après. La semi-cloison en maçonnerie et poutres a donc été remontée, décalée d’environ 60 cm à l’arrière de la pièce pour libérer davantage de place pour le séjour sur rue. « Autour de cet élément fort, nous avons évité d’être trop bavards et avons gardé un ton neutre et contemporain : un léger gris au mur, des éléments de rangement aux façades lisses, un chêne contrecollé au sol, un mobilier léger au piétement métallique. J’ai trouvé intéressant de m’appuyer sur ce vestige structurant fort plutôt que d’imposer une intervention qui prenne le dessus sur les éléments préexistants », poursuit-il.
Parenthèse sur le sol de l’appartement : les tomettes historiques avaient été recouvertes successivement de lino, de sol souple puis de moquette… Nicolas Bossard aurait aimé retrouver le sol d’origine dans l’entrée et la cuisine et les intégrer en dégradé comme cela se fait actuellement. Mais l’état des tomettes ne le permettant pas et le sol de l’appartement étant dénivelé, il a finalement décidé de rattraper la planéité grâce à une chape de ciment recouverte d’un ragréage puis d’un feutre acoustique et enfin d’un parquet en chêne contrecollé en pose collée : « Dans un immeuble de faubourg qui est susceptible de bouger dans le temps, il est préférable de poser du contrecollé qui sera plus stable que du massif », conseille-t-il.
Peinture murs et plafonds : S91 Grège Ciment, Ressource ; Table et banquette : sur mesure ; Chaises : Habitat ; 2 suspensions La Redoute et La lampe Céleste bleue chez LightOnline & Designerbox
Parenthèse sur le sol de l’appartement : les tomettes historiques avaient été recouvertes successivement de lino, de sol souple puis de moquette… Nicolas Bossard aurait aimé retrouver le sol d’origine dans l’entrée et la cuisine et les intégrer en dégradé comme cela se fait actuellement. Mais l’état des tomettes ne le permettant pas et le sol de l’appartement étant dénivelé, il a finalement décidé de rattraper la planéité grâce à une chape de ciment recouverte d’un ragréage puis d’un feutre acoustique et enfin d’un parquet en chêne contrecollé en pose collée : « Dans un immeuble de faubourg qui est susceptible de bouger dans le temps, il est préférable de poser du contrecollé qui sera plus stable que du massif », conseille-t-il.
Peinture murs et plafonds : S91 Grège Ciment, Ressource ; Table et banquette : sur mesure ; Chaises : Habitat ; 2 suspensions La Redoute et La lampe Céleste bleue chez LightOnline & Designerbox
Après. La cuisine a été un point d’attention tout particulier pour le propriétaire qui cuisine beaucoup et reçoit souvent. Il souhaitait du rangement, de l’ergonomie, et de grands plans de travail. Et bien sûr un cadre contemporain et lumineux.
L’architecte, reconnaissant qu’il est facile de se tromper sur le plan d’une cuisine a planché sur le « dessin parfait » : il a dessiné une cuisine en U, soit l’un des plans les plus efficaces en termes d’usage et de rangement : « Côté mur se trouve un linéaire de 60 cm de profondeur pour l’électroménager avec des rangements toute hauteur », détaille-t-il.
Plus de photos de cuisine sur Houzz
L’architecte, reconnaissant qu’il est facile de se tromper sur le plan d’une cuisine a planché sur le « dessin parfait » : il a dessiné une cuisine en U, soit l’un des plans les plus efficaces en termes d’usage et de rangement : « Côté mur se trouve un linéaire de 60 cm de profondeur pour l’électroménager avec des rangements toute hauteur », détaille-t-il.
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« De l’autre côté, un plan de travail filant sur des tiroirs pour les casseroles et ustensiles de 40 cm de profondeur. Enfin, au fond, l’évier sous la fenêtre et un passage confortable de 93 cm au centre. Nous avons fait nos essais sur place avant de repositionner parfaitement la semi-cloison », poursuit-il.
Attentif néanmoins à la personnalisation et afin de donner à cette cuisine un caractère unique, il a fait réaliser les façades des meubles hauts sur mesure en médium peint et ajouté une touche de brillance raffinée grâce à des éléments laitonnés tendance (une applique et une étagère cimaise).
Applique In the sun, dessinée par Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost chez DCW éditions
Applique In the sun, dessinée par Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost chez DCW éditions
Avant. Voici une photo de la pièce de vie en cours de travaux. À ce stade, la semi-cloison avait été déposée et le sol ragréé. « Pour remplacer les deux fenêtres simple vitrage sur rue côté séjour, le propriétaire a choisi des menuiseries bois qui imitent les fenêtres historiques, afin de ne pas dénaturer la belle façade de l’immeuble de faubourg », poursuit Nicolas Bossard. Ce dernier a ensuite fait des études pour savoir s’il devrait isoler le mur de façade mais devant les bons résultats thermiques engendrés par les doubles vitrages, il a simplement décidé de remplacer les radiateurs « grille-pain » par des modèles performants. « Le propriétaire a opté pour des radiateurs plinthes électriques qui imitent les modèles en fonte anciens. Commandés par un thermostat, ils offrent une qualité de chaleur presque équivalente à un chauffage central grâce à la technologie de l’inertie fluide », détaille l’architecte.
Radiateurs Vuelta chez Acova
Radiateurs Vuelta chez Acova
Après. Comme la cheminée d’origine n’était pas belle et que le conduit était bouché, le propriétaire a préféré la faire enlever pour gagner de la place pour son aménagement. En effet, son impératif était de distribuer cet espace en coin salle à manger pouvant accueillir jusqu’à 8 convives et en salon confortable. Récupérer le pan de mur de la cheminée a permis d’adosser le canapé, tandis que les boisseaux ont été optimisés par un maximum de rangements, dessinés sur mesure par l’architecte. Ils servent aujourd’hui à stocker la vaisselle et les dossiers du propriétaire qui travaille en partie à la maison.
Il a également fallu remplacer l’intégralité du réseau électrique. Des faux plafonds ont été créés au niveau des pièces humides à cet effet, ce qui a également permis d’installer une VMC et de faire passer un réseau RJ45. « Le propriétaire souhaitait disposer d’un réseau internet filaire pour travailler à domicile sans wi-fi », explique le pro.
Il a également fallu remplacer l’intégralité du réseau électrique. Des faux plafonds ont été créés au niveau des pièces humides à cet effet, ce qui a également permis d’installer une VMC et de faire passer un réseau RJ45. « Le propriétaire souhaitait disposer d’un réseau internet filaire pour travailler à domicile sans wi-fi », explique le pro.
Un confortable coin banquette, comme dans un bistrot, s’adosse pour sa part à la semi-cloison : « Nous avons fait réaliser la banquette coffre sur mesure et recouvrir avec un tissu pied de coq jaune pour lui donner du peps. La table, quant à elle, est une réadaptation d’une ancienne table en chêne qui se trouvait dans l’appartement. J’essaie toujours de recycler, réagencer et profiter des matériaux de qualité lorsque c’est possible », explique l’architecte.
12 bonnes raisons d’ajouter une banquette à son coin repas
12 bonnes raisons d’ajouter une banquette à son coin repas
Avant. Voici à quoi ressemblait la chambre avant les travaux. Le lit était appuyé sur un ancien conduit de cheminée. À droite, des étagères servaient de dressing, à gauche se trouvait un petit placard fermé.
Les rangements ouverts donnaient perpétuellement à la chambre un aspect dérangé et les portes en pin foncé n’étaient plus tendance depuis longtemps.
Les rangements ouverts donnaient perpétuellement à la chambre un aspect dérangé et les portes en pin foncé n’étaient plus tendance depuis longtemps.
Après. Pour regagner de l’ergonomie, du rangement et du caractère, l’architecte a opté pour une tête de lit menuisée sur mesure en médium, peinte d’un vert profond. « La hauteur a été déterminée par l’intersection de la tablette avec le pan coupé du boisseau de cheminée », nous fait remarquer le pro toujours en quête de la ligne parfaite.
Appliques AM.PM ; Peinture de la tête de lit : Colibri FOR22, Ressource
Appliques AM.PM ; Peinture de la tête de lit : Colibri FOR22, Ressource
Cette tablette pratique pour poser des tableaux et servir de chevet se prolonge en un placard d’une profondeur de 60 cm accueillant le linge de lit. Au-dessus, la niche en pan coupé a été exploitée en bibliothèque.
Après. L’architecte a repensé cette salle d’eau/buanderie en modifiant quelque peu la disposition : une grande douche de 160 x 100 cm a été installée dans le fond, à la place du meuble vasque. L’un des côtés de la pièce accueille désormais un meuble double vasque. De l’autre, une laveuse-sécheuse, recouverte d’un plan de travail en chêne, a pris place au même endroit que les anciennes machines, tandis qu’au-dessus du plan dédié au pliage du linge, un placard permet de ranger les produits de lavage.
Plus de photos de salle de bains sur Houzz
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Question design, le propriétaire a succombé à la vogue des carreaux de faïence très graphiques : « Un bon plan budget car ils ne coûtent que 24 euros HT du mètre carré ! », glisse l’architecte. Un joint bleu foncé, assorti à l’un des pans de murs, les détourne habilement de leur usage traditionnel en paillasse ou étal de boucher. Deux niches bien carrelées dans la douche permettent de poser les produits, sans perte de place.
On note encore le grand miroir découpé sur mesure au-dessus du plan vasque qui élargit virtuellement l’espace et l’astuce d’éclairage de l’architecte : « Les suspensions en laiton, comme dans une pièce de vie, réchauffent la pièce et sont à une hauteur parfaite pour être bien éclairé pour se raser, se maquiller… »
Carrelage : faïence 10 x 10 mate, collection Pro Architectura, Villeroy & Boch ; Suspensions : Zangra ; Meuble vasque : Godmorgon chez Ikea, finition chêne blanchi
On note encore le grand miroir découpé sur mesure au-dessus du plan vasque qui élargit virtuellement l’espace et l’astuce d’éclairage de l’architecte : « Les suspensions en laiton, comme dans une pièce de vie, réchauffent la pièce et sont à une hauteur parfaite pour être bien éclairé pour se raser, se maquiller… »
Carrelage : faïence 10 x 10 mate, collection Pro Architectura, Villeroy & Boch ; Suspensions : Zangra ; Meuble vasque : Godmorgon chez Ikea, finition chêne blanchi
Après. L’architecte l’a transformé en dressing pour les vêtements et les chaussures, équipé d’une tringle et d’étagères. La partie haute, inaccessible a servi à placer le ballon d’eau chaude : « Un extra-plat de 80 L était très suffisant pour un couple mais mon client a préféré partir sur un 100 L pour recevoir confortablement à l’occasion. »
Le propriétaire s’est beaucoup impliqué sur ce chantier et a même pris beaucoup de plaisir à choisir les fournitures, les luminaires en particulier. « C’était une vraie découverte créative pour lui et une manière de s’approprier le lieu », explique Nicolas Bossard. Quant à l’architecte, il a particulièrement apprécié ce chantier pensé à quatre mains avec le client et insiste encore sur le fait que les délais ont été tenus grâce à sa réactivité. Il conclut par ce dernier conseil de pro : « Quand le budget n’est pas extensible, une conception rigoureuse avec des détails ergonomiques soignés fait toute la différence du projet. On sait d’avance que l’on ne pourra pas se rattraper aux branches avec des matériaux qui en jettent. Il est nécessaire d’étudier particulièrement la fonctionnalité de la cuisine, de réussir l’éclairage et de soigner le confort de la salle de bains. »
Ballon extra-plat Atlantic 100 L
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Le propriétaire s’est beaucoup impliqué sur ce chantier et a même pris beaucoup de plaisir à choisir les fournitures, les luminaires en particulier. « C’était une vraie découverte créative pour lui et une manière de s’approprier le lieu », explique Nicolas Bossard. Quant à l’architecte, il a particulièrement apprécié ce chantier pensé à quatre mains avec le client et insiste encore sur le fait que les délais ont été tenus grâce à sa réactivité. Il conclut par ce dernier conseil de pro : « Quand le budget n’est pas extensible, une conception rigoureuse avec des détails ergonomiques soignés fait toute la différence du projet. On sait d’avance que l’on ne pourra pas se rattraper aux branches avec des matériaux qui en jettent. Il est nécessaire d’étudier particulièrement la fonctionnalité de la cuisine, de réussir l’éclairage et de soigner le confort de la salle de bains. »
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Le second facteur de rapidité a tenu au choix de l’architecte lui-même : « J’adore relever les challenges et j’ai été formé en agence pour m’inscrire dans les délais des clients quels qu’ils soient. Être un bon concepteur se fait sur la maîtrise des objectifs de temps », nous a-t-il affirmé.
Enfin, le troisième atout gagnant était le client lui-même : « Celui-ci s’est investi à toutes les étapes du projet, pour valider rapidement les choix que je lui proposais. La clef d’un chantier rapide est de faire travailler les entreprises en flux tendu mais encore faut-il avoir reçu en amont toutes les fournitures. La disponibilité des matériaux a d’ailleurs orienté nos achats », explique l’architecte.
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