Avant/Après : Une studette de 9 m2 vétuste transformée en studio
L'abandon du chantier dans cette studette aurait pu mal tourner mais l'archi d'intérieur Sophie Graves a sauvé la mise
À Grenoble, cette jeune fille vient d’intégrer une école de commerce dans le quartier de Saint-Bruno, proche de la gare. Ses parents qui habitent dans la campagne environnante, souhaitent investir pour qu’elle puisse avoir un logement en ville, le temps de ses études. Ils prévoient de conserver le logement à long terme pour le louer par la suite. En piteux état, la studette nécessite une rénovation intégrale. Sophie Graves, l’architecte d’intérieur qui s’est chargée du chantier se remémore : « La famille a d’abord fait appel à un artisan pour un chiffrage. Un jour ce confrère m’appelle pour me dire qu’il avait un devis à faire dans un tout petit espace de 9 m², et que pour la première fois de sa vie il ne savait vraiment pas quoi proposer. Comme il connaît mon appétence pour l’aménagement de petites surfaces, il m’a demandé d’appeler la propriétaire. » Après 6 mois de péripéties, la jeune fille emménage enfin dans une studette transformée en un charmant petit cocon.
Coup d’œil
Qui vit ici : une jeune fille étudiante
Emplacement : au premier étage sur cour d’un immeuble ancien du quartier Saint-Bruno, à Grenoble
Superficie : 9 m²
Livraison des travaux : septembre 2019
Durée des travaux : 6 mois
Architecte d’intérieur : Sophie Graves et Emmanuelle Doncarli (HomebOxcreation)
Budget : 69 000 euros, achat de la surface comprise
Budget détaillé : 35 000 euros pour l’achat de la surface + 21 000 euros lors de la première phase de travaux + 3000 euros pour l’intervention de Sophie Graves + 8000 euros de menuiserie sur mesure + 2000 euros de mobilier
Coup d’œil
Qui vit ici : une jeune fille étudiante
Emplacement : au premier étage sur cour d’un immeuble ancien du quartier Saint-Bruno, à Grenoble
Superficie : 9 m²
Livraison des travaux : septembre 2019
Durée des travaux : 6 mois
Architecte d’intérieur : Sophie Graves et Emmanuelle Doncarli (HomebOxcreation)
Budget : 69 000 euros, achat de la surface comprise
Budget détaillé : 35 000 euros pour l’achat de la surface + 21 000 euros lors de la première phase de travaux + 3000 euros pour l’intervention de Sophie Graves + 8000 euros de menuiserie sur mesure + 2000 euros de mobilier
Avant. La studette se situe au premier étage sur cour d’un immeuble vieillissant du quartier de Saint-Bruno à Grenoble, un quartier branché et très animé. Les parents ont déboursé 35 000 euros pour acquérir la surface, une somme rondelette pour 9 m² en très mauvais état, dans un immeuble de trois étages divisé en dizaines de chambres comme celle-ci. Les parties communes sont à l’avenant et, juste en dessous, se trouve le local inusité d’une boulangerie. « À l’intérieur, l’eau ruisselait ! », se souvient la pro.
Après. Lors de sa première visite avec la mère de famille, l’architecte d’intérieur recueille ses souhaits : « La famille voulait seulement refaire les sanitaires, la kitchenette et mettre un coup de peinture. Ils voulaient y installer un lit style “bed-up” mais je trouvais que dans cette surface atypique cette installation aurait généré une sensation écrasante ainsi que des recoins et espaces perdus. »
Vous cherchez un architecte d’intérieur ?
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Avant. Disposant d’une seule fenêtre, la studette a la particularité de n’avoir pas le moindre angle droit et peu de lumière du jour… Depuis la porte d’entrée, l’espace se rétrécit en biseau jusqu’à la fenêtre. De l’autre côté, la salle d’eau est toute biscornue car la colonne d’évacuation des eaux usées de l’immeuble passe dans un coin de la pièce.
Après. En présentant son projet, Sophie Graves a pu convaincre les propriétaires qu’une solution plus originale et optimisée de cet espace serait d’un plus grand intérêt.
« Parmi mes trois propositions en 3D, ma cliente a choisi celle qui comporte le plus de rangements, grâce à la solution d’un lit sur estrade », nous livre la pro.
Afin d’éviter toute mauvaise surprise, Sophie la convainc de faire de la démolition un préalable au chiffrage et aux plans définitifs. Par la suite la propriétaire, pressée, préfère faire appel à une connaissance pour gérer les travaux en pensant économiser temps et argent. « Elle m’a rappelée cinq mois après en pleine détresse. Elle avait déjà dépassé ses délais de trois mois et avait dépensé beaucoup plus que prévu. Elle souhaitait finalement nous confier tout le travail de finition et de menuiserie pour que le projet prenne corps », explique Sophie.
Vous cherchez un menuisier ?
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Avant. L’architecte d’intérieur avait raison de vouloir déposer les finitions existantes. Sous le lino, un parquet décomposé reposait sur des lambourdes pourries. Il avait fallu les changer et réaliser une chape légère sur les lambourdes pour ne pas faire peser trop de poids sur la structure de l’immeuble. Sous les anciens doublages des murs étaient apparues des strates et des strates de papiers peints anciens, gorgés d’humidité et de moisissures. Les murs avaient dû être traités et recouverts de Placo hydro (photo).
Il avait fallu créer un faux plafond pour faire circuler les réseaux jusqu’à la salle d’eau et y déplacer le compteur car l’arrivée et le compteur d’eau se trouvaient sous la fenêtre. Une VMC double flux avait même été posée eu égard aux problèmes d’humidité rencontrés dans la petite surface.
Il avait fallu créer un faux plafond pour faire circuler les réseaux jusqu’à la salle d’eau et y déplacer le compteur car l’arrivée et le compteur d’eau se trouvaient sous la fenêtre. Une VMC double flux avait même été posée eu égard aux problèmes d’humidité rencontrés dans la petite surface.
Après. Sophie Graves reprend le chantier avec son menuisier pour créer l’agencement malin qu’elle avait pensé à l’origine et qui fait aujourd’hui la plus-value de ce projet. « J’ai conçu le lit dans le biseau de la fenêtre pour redessiner l’espace de manière orthogonale, faire oublier cette désagréable géométrie du lieu. Mon idée était de concevoir une zone de “chill out” pour des jeunes qui aiment vivre allongés, qui ne travaillent plus forcément sur leur bureau », explique la pro.
Derrière le coffrage du compteur électrique, une niche existante transformée en bibliothèque a été équipée des branchements pour la box et un vidéoprojecteur. La jeune propriétaire invite ses copains pour des séances cinéma où les films sont visionnés à même le mur blanc en regard.
Derrière le coffrage du compteur électrique, une niche existante transformée en bibliothèque a été équipée des branchements pour la box et un vidéoprojecteur. La jeune propriétaire invite ses copains pour des séances cinéma où les films sont visionnés à même le mur blanc en regard.
L’estrade de 2 mètres de long sur laquelle repose le lit a été réalisée en panneaux d’aggloméré mélaminés. Elle s’élève à 45 cm de haut et s’adapte à la forme en biseau de cette partie de la chambre. Ainsi la partie près de la fenêtre fait 160 de large tandis que la plus proche de l’entrée atteint 200 cm. Le matelas fait quant à lui 120 cm de large. « Nous avons dû créer à l’intérieur une seconde structure orthogonale pour accueillir deux tiroirs de 140 cm de long et 30 cm de haut qui se tirent intégralement. L’un sert à ranger les habits pliés à la Marie Kondo, l’autre sert à stocker les sacs de l’étudiante », dévoile la pro.
Le sommier a été ajouré pour faire respirer le matelas. Le couchage est assez dur pour servir également de banquette XXL. Sur le côté droit, le rebord sert de table de nuit ou de dossier quand on y place des coussins. L’autre côté est occupé par trois niches qui accueillent les couvertures, les affaires de bureau et le bar de la demoiselle.
Des étagères ont été ajoutées au dessus pour optimiser l’espace au maximum. Derrière l’estrade, devant le radiateur qui a été remplacé par un radiant plus efficace et plus économe, un cache-radiateur en tasseaux de bois ajourés permet de ne pas se trouver à son contact lorsque l’on se repose sur la zone lounge.
Au sol, c’est un revêtement innovant qui a été retenu : « Un matériau composé à 70 % de bois certifié PEFC. sans plastifiants, sans PVC, ni substances toxiques. On l’a choisi pour son design texturé qui imite vraiment le bois, ses qualités anti-humidité et acoustiques », explique Sophie Graves.
Revêtement de sol : Egger pro design
Des étagères ont été ajoutées au dessus pour optimiser l’espace au maximum. Derrière l’estrade, devant le radiateur qui a été remplacé par un radiant plus efficace et plus économe, un cache-radiateur en tasseaux de bois ajourés permet de ne pas se trouver à son contact lorsque l’on se repose sur la zone lounge.
Au sol, c’est un revêtement innovant qui a été retenu : « Un matériau composé à 70 % de bois certifié PEFC. sans plastifiants, sans PVC, ni substances toxiques. On l’a choisi pour son design texturé qui imite vraiment le bois, ses qualités anti-humidité et acoustiques », explique Sophie Graves.
Revêtement de sol : Egger pro design
Avant. À l’entrée de la studette, une armoire munie d’une tringle et d’un rideau servait de dressing. La porte de la salle de bain s’y appuyait à l’ouverture. En face se trouvait la kitchenette.
Après. La porte de la salle d’eau a été remplacée par une porte à galandage qui coulisse derrière l’armoire tandis que cette dernière a été ajustée afin de récupérer du volume pour une autre mission périlleuse confiée par la propriétaire à Sophie : « Elle souhaitait pouvoir louer la petite surface dans le futur et elle m’a donc demandé à ce qu’elle soit conforme à la loi Boutin (l’article R 111-2 du Code de la Construction et de l’Habitation) qui stipule qu’on peut louer un logement si sa pièce principale fait au moins 9 m² ou à défaut présente un volume de 20 m³. »
Nous distinguons sur ce visuel en cours de chantier les finitions réalisées par le menuisier sur les panneaux d’aggloméré. Ces panneaux moins coûteux que du médium doivent être plaqués sur les chants qui ne peuvent rester bruts. La propriétaire a choisi un plaquage chêne qui apporte un contraste chaleureux avec le blanc adopté comme teinte de base pour illuminer l’appartement.
Le menuisier de Sophie, pourtant aguerri, a eu des difficultés extrêmes à travailler dans la petite surface. « Il a créé l’estrade en plusieurs morceaux pour pouvoir la passer dans la cage d’escalier et dans les 9 m². Tout a dû être ajusté sur place en raison des volumes qui n’étaient pas droits. Travailler à deux était impossible et il laissait même ses affaires dans la cour à la fin, sans savoir s’il les retrouverait… », raconte la pro, qui nous fait entrevoir les difficultés à aménager les espaces exigus et qui impliquent d’ingénieuses (et plus coûteuses) solutions sur mesure…
Le menuisier de Sophie, pourtant aguerri, a eu des difficultés extrêmes à travailler dans la petite surface. « Il a créé l’estrade en plusieurs morceaux pour pouvoir la passer dans la cage d’escalier et dans les 9 m². Tout a dû être ajusté sur place en raison des volumes qui n’étaient pas droits. Travailler à deux était impossible et il laissait même ses affaires dans la cour à la fin, sans savoir s’il les retrouverait… », raconte la pro, qui nous fait entrevoir les difficultés à aménager les espaces exigus et qui impliquent d’ingénieuses (et plus coûteuses) solutions sur mesure…
Avant. La cuisine d’origine était vieillotte avec ses plaques chauffantes, son vieux réfrigérateur et peu de rangement.
Au départ, comme on le voit sur cette 3D, l’architecte d’intérieur avait pensé créer un retour dans la cuisine mais en raison des gaines de la VMC double flux, il a fallu épaissir la cloison de la salle d’eau et y renoncer… « Une rénovation dans un espace aussi exigu oblige à faire des choix. La VMC double flux était plus essentielle que la petite fenêtre que l’on avait également prévue sur la cloison pour éclairer la salle d’eau car elle empêche que le logement ne perdre trop de chaleur en hiver et se réchauffer trop vite l’été tout en délestant le logement de l’humidité », estime-t-elle.
Après. Deux modules de 60 cm accueillent aujourd’hui un évier inox et une plaque à induction domino. Le plan de travail en mélaminé a été réduit à 55 cm de profondeur, contre 63 en principe, grâce à la vasque ronde de 45 cm de diamètre. Du mobilier en hauteur a permis de créer des rangements, d’intégrer une hotte casquette et une niche pour le four. Sur la droite, la table escamotable permet de manger à quatre : « Deux sur la banquette, un convive au bout et un autre côté cuisine », explique Sophie.
Pour apporter une note de fantaisie, l’architecte d’intérieur avait plébiscité une crédence en carrelage à motifs géométriques, mais c’est finalement un Inox brossé qui a été retenu.
Évier et modules : Ikea, façades Veddinge
Pour apporter une note de fantaisie, l’architecte d’intérieur avait plébiscité une crédence en carrelage à motifs géométriques, mais c’est finalement un Inox brossé qui a été retenu.
Évier et modules : Ikea, façades Veddinge
Avant. Dans la salle d’eau d’origine, la douche de 70 x 70 se trouvait sur la gauche, derrière la colonne dressing. Le lavabo était placé au centre et un WC posable sur la droite.
Ayant décloisonné et ôté les doublages, la pro a constaté qu’un ancien fenestron créait une niche. Sur la droite nous distinguons la colonne d’évacuation des eaux usées de l’immeuble. Le caisson du moteur de la VMC double flux a trouvé sa place dans un faux plafond au niveau de la sortie des gaines. La nouvelle salle d’eau a donc été cloisonnée au plus juste.
Après. Face à l’entrée de la petite pièce, le miroir plaqué de manière évasée joue à agrandir les perspectives tel un point de fuite. L’architecte d’intérieur a mis à profit l’ancienne fenêtre pour encadrer la vasque de manière artistique. Un emplacement malin car il dégage la circulation ! Sur la gauche les toilettes suspendues ont été surmontées par un chauffe-eau extraplat. Entre les deux a été déplacé le compteur d’eau.
De l’autre côté de la vasque, restait un espace biscornu. En appuyant la colonne de douche sur la colonne de d’évacuation, la pro a évité de plaquer les murs à ce niveau et de perdre 19 cm de profondeur. « Nous avons travaillé l’aisance avec une douche de 120 x 90 cm et plaçant de biais la cloison avec la cuisine. Nous avons aussi accentué le contraste par un sol noir qui remonte en une bande derrière la colonne car le blanc seul ne permet pas de définir l’espace. Plus la pièce est petite et plus les contrastes sont nécessaires. Enfin, cette bande noire a été conçue amovible pour visiter la colonne d’évacuation au besoin », note Sophie.
Bien que cette rénovation n’ait pas été un long fleuve tranquille, la principale intéressée, la jeune étudiante, a pu s’y installer juste à temps pour commencer son année. Quelques semaines après son aménagement, Sophie Graves a reçu un message de sa part qui lui a fait grand plaisir : « J’ai énormément de rangements et l’appartement est tellement pratique que je ne ressens vraiment pas un manque de place. Il n’est pas du tout oppressant ! »
Un message qui inspire cette pensée à l’architecte d’intérieur Sophie Graves : « On voit parfois notre métier de décorateur ou architecte d’intérieur comme quelque chose de superficiel mais l’intérieur est le reflet de la personne et de son bien-être. C’est ce que nous cultivons. »
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