Covid-19 : La maison, une nouvelle opportunité à saisir ?
Alors que nous nous recentrons sur l'essentiel, dont nos intérieurs, quel impact a la Covid-19 sur l'activité des pros ?
La Covid-19 et le confinement nous ont poussés à revoir nos priorités, à mieux identifier nos besoins, et donc, à repenser la manière dont nous vivions dans nos intérieurs. Se sentir bien chez-soi est devenu primordial et les propriétaires ont pris conscience de l’importance de se faire accompagner par un professionnel pour créer un logement adapté à la nouvelle normalité et aux modes de vie qui en découlent.
Par conséquent, les acteurs de la rénovation et de la décoration semblent enregistrer une accélération de la demande. Houzz a déjà rapporté une augmentation de 58 % de la demande de projets aux États-Unis en juin 2020 et les données montrent que le marché français suit la même tendance. Sur Houzz France, la demande de projets auprès des artisans et entreprises générales du bâtiment a connu une hausse de 102 % en juillet 2020 et de 147 % en juin 2020, par rapport aux mêmes périodes l’an dernier. Cette nette amélioration se poursuit sur le mois d’août 2020, en comparaison avec août 2019, avec une hausse de 244 % de la demande de projets auprès des artisans et entreprises générales du bâtiment, de 107 % auprès des architectes paysagistes, de 83 % auprès des stylistes d’intérieur, de 74 % auprès des menuisiers, de 40 % auprès des architectes d’intérieur et de 12 % auprès des architectes.
Forts de ces chiffres, nous nous sommes entretenus avec des professionnels pour en savoir plus sur l’état de leur activité en cette rentrée. Découvrez leurs réponses.
Par conséquent, les acteurs de la rénovation et de la décoration semblent enregistrer une accélération de la demande. Houzz a déjà rapporté une augmentation de 58 % de la demande de projets aux États-Unis en juin 2020 et les données montrent que le marché français suit la même tendance. Sur Houzz France, la demande de projets auprès des artisans et entreprises générales du bâtiment a connu une hausse de 102 % en juillet 2020 et de 147 % en juin 2020, par rapport aux mêmes périodes l’an dernier. Cette nette amélioration se poursuit sur le mois d’août 2020, en comparaison avec août 2019, avec une hausse de 244 % de la demande de projets auprès des artisans et entreprises générales du bâtiment, de 107 % auprès des architectes paysagistes, de 83 % auprès des stylistes d’intérieur, de 74 % auprès des menuisiers, de 40 % auprès des architectes d’intérieur et de 12 % auprès des architectes.
Forts de ces chiffres, nous nous sommes entretenus avec des professionnels pour en savoir plus sur l’état de leur activité en cette rentrée. Découvrez leurs réponses.
Une rentrée sur les chapeaux de roues
La rentrée s’annonce également chargée pour la majeure partie des pros avec qui nous avons échangé. « En cette rentrée 2020, nous sommes très motivés pour finir les projets en cours. Deux gros projets doivent se terminer ce mois-ci et cinq autres doivent démarrer, donc c’est une belle rentrée. Je pense que le marché de la rénovation ne va peut-être pas être impacté de manière négative par cette crise, au contraire. Je pense que cela a révélé qu’être bien chez soi est primordial », nous a par exemple confié Charlotte Fequet. Un avis que partage sa consœur Margaux Carnevali, de NEVA Architecture Intérieure, tout en le relativisant : « La crise a eu un impact positif dans le sens où tout le monde a voulu changer quelque chose chez soi, en grande majorité dans la salle de bains et la cuisine, mais pas dans l’appartement entier. On sent néanmoins que les gens rentrent, que cela bouge, mais avec une grosse hésitation et dans l’expectative de savoir à quelque sauce nous allons être mangés… Confinement ? Pas confinement ? ».
Alexandra Gorla poursuit en expliquant qu’aux retards à rattraper s’ajoutent les nouveaux projets pour 2021 qu’il faut trouver et préparer. « La masse de travail de l’été ne nous a pas fait réaliser plus de projets économiquement parlant… Nous sommes débordés comme si nous avions doublé le nombre de projets, mais financièrement il ne s’est rien passé depuis des mois puisqu’il s’agit des mêmes projets. Ce qui nous console c’est que, même si nous avons concrètement réalisé moins de projets que prévu en 2020 et donc subi un manque à gagner, nous avons pu continuer notre activité et les projets à venir s’annoncent. Pendant le confinement, les Français ont épargné en masse et ils veulent désormais se sentir bien chez eux. Aussi, après avoir pris des vacances bien méritées pour se changer les idées, ils veulent ‘investir’ dans leur résidence principale. Je ne suis donc pas inquiète pour notre secteur. »
La rentrée s’annonce également chargée pour la majeure partie des pros avec qui nous avons échangé. « En cette rentrée 2020, nous sommes très motivés pour finir les projets en cours. Deux gros projets doivent se terminer ce mois-ci et cinq autres doivent démarrer, donc c’est une belle rentrée. Je pense que le marché de la rénovation ne va peut-être pas être impacté de manière négative par cette crise, au contraire. Je pense que cela a révélé qu’être bien chez soi est primordial », nous a par exemple confié Charlotte Fequet. Un avis que partage sa consœur Margaux Carnevali, de NEVA Architecture Intérieure, tout en le relativisant : « La crise a eu un impact positif dans le sens où tout le monde a voulu changer quelque chose chez soi, en grande majorité dans la salle de bains et la cuisine, mais pas dans l’appartement entier. On sent néanmoins que les gens rentrent, que cela bouge, mais avec une grosse hésitation et dans l’expectative de savoir à quelque sauce nous allons être mangés… Confinement ? Pas confinement ? ».
Alexandra Gorla poursuit en expliquant qu’aux retards à rattraper s’ajoutent les nouveaux projets pour 2021 qu’il faut trouver et préparer. « La masse de travail de l’été ne nous a pas fait réaliser plus de projets économiquement parlant… Nous sommes débordés comme si nous avions doublé le nombre de projets, mais financièrement il ne s’est rien passé depuis des mois puisqu’il s’agit des mêmes projets. Ce qui nous console c’est que, même si nous avons concrètement réalisé moins de projets que prévu en 2020 et donc subi un manque à gagner, nous avons pu continuer notre activité et les projets à venir s’annoncent. Pendant le confinement, les Français ont épargné en masse et ils veulent désormais se sentir bien chez eux. Aussi, après avoir pris des vacances bien méritées pour se changer les idées, ils veulent ‘investir’ dans leur résidence principale. Je ne suis donc pas inquiète pour notre secteur. »
Une forte demande pour l’e-décoration
L’une des autres conséquences du confinement et de la crise liée au coronavirus sur l’activité des professionnels de la maison, est l’augmentation de la demande pour les services d’e-décoration. L’architecte d’intérieur Alexandra Teboul, d’InDé - créateurs d’identités, nous avait confié avoir développé son offre de services à distance pendant le confinement, elle revient avec nous sur son évolution : « Je poursuis le coaching à distance et j’ai beaucoup de demandes. Les particuliers se sont habitués aux relations en ligne et demandent d’eux-mêmes ce type de services. Le seul problème est qu’ils pensent que, parce que c’est en ligne, on peut se rendre disponible tout de suite. Cela fonctionne tout de même bien à partir du moment où il s’agit de listes de shopping et d’agencement seulement ».
D’autres professionnels constatent la même tendance et cherchent à adapter leur offre aux nouveaux besoins des consommateurs. C’est le cas de l’architecte d’intérieur Élodie Ricord : « Nous sommes en train de mettre en place de nouvelles méthodes de travail pour cibler un maximum de besoins, en fonction des ressources financières des particuliers. Nos pistes de réflexion portent ainsi sur l’accompagnement et le conseil à distance. Il y a beaucoup de demandes actuellement pour ce type de services. »
7 conseils pour cadrer et réussir vos projets d’e-décoration
L’une des autres conséquences du confinement et de la crise liée au coronavirus sur l’activité des professionnels de la maison, est l’augmentation de la demande pour les services d’e-décoration. L’architecte d’intérieur Alexandra Teboul, d’InDé - créateurs d’identités, nous avait confié avoir développé son offre de services à distance pendant le confinement, elle revient avec nous sur son évolution : « Je poursuis le coaching à distance et j’ai beaucoup de demandes. Les particuliers se sont habitués aux relations en ligne et demandent d’eux-mêmes ce type de services. Le seul problème est qu’ils pensent que, parce que c’est en ligne, on peut se rendre disponible tout de suite. Cela fonctionne tout de même bien à partir du moment où il s’agit de listes de shopping et d’agencement seulement ».
D’autres professionnels constatent la même tendance et cherchent à adapter leur offre aux nouveaux besoins des consommateurs. C’est le cas de l’architecte d’intérieur Élodie Ricord : « Nous sommes en train de mettre en place de nouvelles méthodes de travail pour cibler un maximum de besoins, en fonction des ressources financières des particuliers. Nos pistes de réflexion portent ainsi sur l’accompagnement et le conseil à distance. Il y a beaucoup de demandes actuellement pour ce type de services. »
7 conseils pour cadrer et réussir vos projets d’e-décoration
Le bureau à domicile devient un besoin prioritaire
Sans surprise, la crise que nous traversons crée de nouveaux besoins en chamboulant nos modes de vie. Ainsi, avec le maintien du télétravail dans de nombreuses entreprises, le bureau à domicile devient une nécessité pour beaucoup. C’est notamment ce que constate Élodie Ricord : « Les particuliers pensent mieux leurs intérieurs, redéfinissent leurs priorités et leurs besoins. On se rend, par exemple, compte qu’une troisième chambre pour les amis n’est pas vraiment utile et qu’il vaut mieux utiliser ce volume inexploité pour en faire un bureau, devenu primordial dans nos quotidiens ».
Alexandra Teboul enregistre aussi beaucoup de demandes dans ce sens. « Le bureau à domicile est vraiment un nouveau besoin créé par le confinement. Il y a une forte demande actuellement pour son aménagement, souvent exprimée dès le cahier des charges. Elle s’accompagne régulièrement de problématiques d’isolation acoustique, pour être plus efficace et au calme lorsqu’on travaille à distance », nous a-t-elle confié.
Sans surprise, la crise que nous traversons crée de nouveaux besoins en chamboulant nos modes de vie. Ainsi, avec le maintien du télétravail dans de nombreuses entreprises, le bureau à domicile devient une nécessité pour beaucoup. C’est notamment ce que constate Élodie Ricord : « Les particuliers pensent mieux leurs intérieurs, redéfinissent leurs priorités et leurs besoins. On se rend, par exemple, compte qu’une troisième chambre pour les amis n’est pas vraiment utile et qu’il vaut mieux utiliser ce volume inexploité pour en faire un bureau, devenu primordial dans nos quotidiens ».
Alexandra Teboul enregistre aussi beaucoup de demandes dans ce sens. « Le bureau à domicile est vraiment un nouveau besoin créé par le confinement. Il y a une forte demande actuellement pour son aménagement, souvent exprimée dès le cahier des charges. Elle s’accompagne régulièrement de problématiques d’isolation acoustique, pour être plus efficace et au calme lorsqu’on travaille à distance », nous a-t-elle confié.
Les propriétaires se mettent au vert
L’autre constat fait par les professionnels qui ont répondu à nos questions est l’exode urbain des propriétaires, qui cherchent à se mettre au vert, soit avec une résidence secondaire, soit en changeant de résidence principale. « Il y a une nouvelle demande qui fleurit, celle de maisons secondaires en province. Pour nous, ce sont de nouveaux lieux très différents des appartements parisiens et donc très inspirants et stimulants ! », partage l’architecte d’intérieur parisienne, Charlotte Fequet. Alexandra Teboul observe le même mouvement : « Beaucoup de mes clients ont acheté des résidences secondaires ou ont quitté Paris pour la région parisienne, la Normandie ou même la Bretagne. J’ai l’impression que les gens se mettent au vert ».
Une tendance bénéfique pour le secteur de la rénovation que résume bien Alexandra Gorla : « En effet, nous sommes ravis car, suite au confinement, il y a eu beaucoup de transactions immobilières et donc beaucoup de demandes de rénovation (nombreuses en ce moment d’ailleurs), ce qui annonce de nombreux projets pour 2021 ».
L’autre constat fait par les professionnels qui ont répondu à nos questions est l’exode urbain des propriétaires, qui cherchent à se mettre au vert, soit avec une résidence secondaire, soit en changeant de résidence principale. « Il y a une nouvelle demande qui fleurit, celle de maisons secondaires en province. Pour nous, ce sont de nouveaux lieux très différents des appartements parisiens et donc très inspirants et stimulants ! », partage l’architecte d’intérieur parisienne, Charlotte Fequet. Alexandra Teboul observe le même mouvement : « Beaucoup de mes clients ont acheté des résidences secondaires ou ont quitté Paris pour la région parisienne, la Normandie ou même la Bretagne. J’ai l’impression que les gens se mettent au vert ».
Une tendance bénéfique pour le secteur de la rénovation que résume bien Alexandra Gorla : « En effet, nous sommes ravis car, suite au confinement, il y a eu beaucoup de transactions immobilières et donc beaucoup de demandes de rénovation (nombreuses en ce moment d’ailleurs), ce qui annonce de nombreux projets pour 2021 ».
L’incertitude comme accélérateur de la demande
Quoi qu’il en soit, l’incertitude pèse toujours sur le secteur, à savoir si les frontières resteront ouvertes pour les approvisionnements des prochains mois, ou encore si certains revivront un confinement, même localisé. Un climat dans lequel Alexandra Teboul avance avec philosophie : « Le confinement a créé un nouveau besoin, celui de se sentir bien chez soi. Les particuliers se sont recentrés sur leur maison et sont étonnement pressés de la personnaliser, peut-être car ils craignent un nouveau confinement ou face à l’incertitude qui pèse en raison de la pandémie qui se poursuit. Moi aussi, je me presse car j’ai peur des délais d’approvisionnement si la situation se dégradait à nouveau. Je ne m’engage plus sur des délais courts, je démarre rapidement les projets sans garantir leur livraison. De manière générale, je ne suis pas inquiète pour la demande, mais pour les délais ».
ET VOUS ?
Comment se porte votre activité en cette rentrée ?
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Connaissez-vous les rendez-vous vidéo avec Houzz Pro ?
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Que ce soit pour gérer des nouvelles commandes, terminer les chantiers entamés avant le confinement ou rattraper les retards, les professionnels ont, de manière générale, beaucoup travaillé cet été. L’architecte d’intérieur Charlotte Fequet nous a par exemple confié : « Je n’ai pas trouvé qu’il y ait eu un vrai ralentissement sur les demandes de nouveaux projets. De même, tous les projets entrepris avant le confinement ont subi certes un retard, mais n’ont pas dû être modifiés suite à une baisse de budget ou autre. »
De son côté, si l’architecte d’intérieur Alexandra Gorla, de LD&CO, a eu un été chargé, ce n’est pas exactement pour les mêmes raisons : « L’été a été dense pour les professionnels du bâtiment. Nous avons dû, et sommes toujours en train de, terminer les chantiers qui étaient en cours pendant le confinement, auxquels se sont ajoutés ceux qui avaient été signés juste avant et qui n’avaient pas pu démarrer. » Elle ajoute que « malgré la bonne volonté de chacun d’entre nous, le retard ou l’absence d’approvisionnement de fournitures nous a obligés à changer nos plans dans certains cas ».