Focus matière : La verrerie fait son grand retour dans la déco
Arrêtons-nous quelques instants sur un art délicat et raffiné qui a traversé les âges sans prendre une ride
Autrefois apanage de la richesse et du raffinement, les objets en verre de toutes sortes se sont multipliés dans nos intérieurs sous forme de vases, de luminaires ou simplement de pièces décoratives et artistiques grâce à l’industrialisation de leur production. Parfois considéré comme vieillissant et réservé à une élite, le verre s’est en réalité modernisé pour s’adapter à un mode de vie plus contemporain.
La Renaissance et l’hégémonie de Murano
On suppose que la verrerie de Murano remonte au XIIIᵉ siècle. Initialement installés à Venise, les verriers furent contraints de se déplacer sur l’île de Murano sur ordre du Sénat en 1201, en raison des risques d’incendie qui planaient sur Venise à cause des fours. D’abord utilitaire, la production devient un art de raffinement jusqu’à diffuser la réputation de Murano dans toute l’Europe à son apogée, du XVIᵉ au XVIIIᵉ siècle. Parmi les noms les plus connus, citons les ateliers Ballarin et ceux de Barovier & Toso. Aujourd’hui, certains ateliers produisent des œuvres d’un style plus actuel, souvent en collaboration avec des artistes contemporains.
On suppose que la verrerie de Murano remonte au XIIIᵉ siècle. Initialement installés à Venise, les verriers furent contraints de se déplacer sur l’île de Murano sur ordre du Sénat en 1201, en raison des risques d’incendie qui planaient sur Venise à cause des fours. D’abord utilitaire, la production devient un art de raffinement jusqu’à diffuser la réputation de Murano dans toute l’Europe à son apogée, du XVIᵉ au XVIIIᵉ siècle. Parmi les noms les plus connus, citons les ateliers Ballarin et ceux de Barovier & Toso. Aujourd’hui, certains ateliers produisent des œuvres d’un style plus actuel, souvent en collaboration avec des artistes contemporains.
George Ravenscroft et l’invention du cristal
Contrairement au verre qui peut se trouver sous forme naturelle, le cristal a été inventé au XVIIIᵉ siècle par George Ravenscroft, qui a ajouté du plomb au verre pour en accélérer la fusion. Une recette à laquelle le cristal doit sa transparence. Apprécié pour son éclat, le cristal peut s’avérer toxique en libérant des particules de plomb dans les aliments ou les boissons. À manipuler avec précaution !
Contrairement au verre qui peut se trouver sous forme naturelle, le cristal a été inventé au XVIIIᵉ siècle par George Ravenscroft, qui a ajouté du plomb au verre pour en accélérer la fusion. Une recette à laquelle le cristal doit sa transparence. Apprécié pour son éclat, le cristal peut s’avérer toxique en libérant des particules de plomb dans les aliments ou les boissons. À manipuler avec précaution !
Le verre et Nancy
Impossible de parler de l’art verrier sans évoquer l’école de Nancy, connue comme le fer de lance de l’Art nouveau. Parmi ses nombreuses disciplines, celle-ci se distingue par sa verrerie et sa cristallerie, avec une production de vases et de coupes aux motifs végétaux. Émile Gallé, directeur de l’école, en est l’un des grands noms. Nancy est également connue pour avoir vu naître la Compagnie française du cristal Daum en 1878, toujours en activité aujourd’hui.
Impossible de parler de l’art verrier sans évoquer l’école de Nancy, connue comme le fer de lance de l’Art nouveau. Parmi ses nombreuses disciplines, celle-ci se distingue par sa verrerie et sa cristallerie, avec une production de vases et de coupes aux motifs végétaux. Émile Gallé, directeur de l’école, en est l’un des grands noms. Nancy est également connue pour avoir vu naître la Compagnie française du cristal Daum en 1878, toujours en activité aujourd’hui.
2015, l’année du verre dans les musées parisiens
En 2015, le milieu de l’art a vu un regain d’intérêt pour l’art verrier. Plusieurs expositions importantes ont ainsi contribué à rafraîchir le sujet. Citons notamment « Trésor de sable et de feu » qui s’est tenu aux musées des Arts décoratifs, « Chagall, Soulages, Benzaken, le vitrail contemporain » à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, ou encore « Daum, variations d’artistes » à l’espace Dalí. Ces deux dernières ont présenté une vision originale en montrant l’implication des artistes contemporains dans la conception de pièces de verrerie.
En 2015, le milieu de l’art a vu un regain d’intérêt pour l’art verrier. Plusieurs expositions importantes ont ainsi contribué à rafraîchir le sujet. Citons notamment « Trésor de sable et de feu » qui s’est tenu aux musées des Arts décoratifs, « Chagall, Soulages, Benzaken, le vitrail contemporain » à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, ou encore « Daum, variations d’artistes » à l’espace Dalí. Ces deux dernières ont présenté une vision originale en montrant l’implication des artistes contemporains dans la conception de pièces de verrerie.
Transparent ou translucide ?
Le verre n’est pas forcément transparent ; il est parfois composé de microparticules qui viennent opacifier la matière. C’est ce qu’on appelle le verre dépoli. Au XIXᵉ siècle, le verre était dépoli par des frottements répétés avec du gravier ou du sable. Il remplace ainsi le verre cannelé, appelé ainsi en référence à ses cannelures qui atténuaient sa transparence. Cette apparence laiteuse peut être très agréable pour des photophores car il tamise la lumière. Il existe également des pièces mixant à la fois la transparence et l’opacité et dont les jeux de lumière sont très esthétiques.
Le verre n’est pas forcément transparent ; il est parfois composé de microparticules qui viennent opacifier la matière. C’est ce qu’on appelle le verre dépoli. Au XIXᵉ siècle, le verre était dépoli par des frottements répétés avec du gravier ou du sable. Il remplace ainsi le verre cannelé, appelé ainsi en référence à ses cannelures qui atténuaient sa transparence. Cette apparence laiteuse peut être très agréable pour des photophores car il tamise la lumière. Il existe également des pièces mixant à la fois la transparence et l’opacité et dont les jeux de lumière sont très esthétiques.
Quelles couleurs ?
À l’état naturel, le verre est de teinte bleutée. C’est sous Philippe II de Macédoine, au IVᵉ siècle av. JC, que le verre est rendu transparent grâce à l’ajout de manganèse.
La couleur est issue des oxydes ou sels métalliques qui sont ajoutés à la pâte de verre. Pour vous donner quelques exemples, le bleu provient souvent du cobalt, le vert de l’oxyde de cuivre, et le jaune de l’oxyde d’argent. Aujourd’hui, il est possible d’en trouver de toutes les couleurs, y compris en polychromie.
À l’état naturel, le verre est de teinte bleutée. C’est sous Philippe II de Macédoine, au IVᵉ siècle av. JC, que le verre est rendu transparent grâce à l’ajout de manganèse.
La couleur est issue des oxydes ou sels métalliques qui sont ajoutés à la pâte de verre. Pour vous donner quelques exemples, le bleu provient souvent du cobalt, le vert de l’oxyde de cuivre, et le jaune de l’oxyde d’argent. Aujourd’hui, il est possible d’en trouver de toutes les couleurs, y compris en polychromie.
Quel entretien ?
L’inconvénient du verre est qu’il nécessite un entretien soigneux car la poussière et les taches se voient immédiatement. Que ce soit pour le verre, le cristal ou les matériaux de synthèse, évitez à tout prix le lave-vaisselle et les produits abrasifs, sous peine de ternir son éclat. Préférez une brosse souple pour ne pas en rayer la surface. Contre le calcaire, utilisez le vinaigre blanc. Nos grand-mère utilisaient même la pomme de terre pour lui redonner de l’éclat !
L’inconvénient du verre est qu’il nécessite un entretien soigneux car la poussière et les taches se voient immédiatement. Que ce soit pour le verre, le cristal ou les matériaux de synthèse, évitez à tout prix le lave-vaisselle et les produits abrasifs, sous peine de ternir son éclat. Préférez une brosse souple pour ne pas en rayer la surface. Contre le calcaire, utilisez le vinaigre blanc. Nos grand-mère utilisaient même la pomme de terre pour lui redonner de l’éclat !
Quelle alternative ?
On pourrait dire que « tout ce qui est transparent n’est pas du verre ». En effet, le verre peut être très bien reproduit en matériau de synthèse. Le plus connu est le polyméthacrylate de méthyle (PMMA), plus connu sous son nom déposé « Plexiglas ». Très résistant aux UV, sans coloration sur le long terme, il offre toute la transparence du verre, voire plus de brillance que celui-ci. Plus léger, sa surface rigide imite parfaitement le verre et il est utilisé pour produire des objets d’art ou de décoration. Attention toutefois, bien que résistant aux chocs, il n’est pas indestructible.
ET VOUS ?
Que pensez-vous du verre ?
Lire aussi :
Portrait d’artisan : Secrets et merveilles de la verrerie d’art
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On pourrait dire que « tout ce qui est transparent n’est pas du verre ». En effet, le verre peut être très bien reproduit en matériau de synthèse. Le plus connu est le polyméthacrylate de méthyle (PMMA), plus connu sous son nom déposé « Plexiglas ». Très résistant aux UV, sans coloration sur le long terme, il offre toute la transparence du verre, voire plus de brillance que celui-ci. Plus léger, sa surface rigide imite parfaitement le verre et il est utilisé pour produire des objets d’art ou de décoration. Attention toutefois, bien que résistant aux chocs, il n’est pas indestructible.
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Les premiers pas de la fabrication du verre translucide, étroitement liée à celle de la céramique, remontent à plusieurs millénaires avant notre ère, dans la partie orientale du bassin méditerranéen. L’archéologie a mis au jour des traces de verre domestique dans le contexte funéraire dans l’Égypte ancienne. Entre le IIIᵉ et le Ier siècles av. JC, la technique du verre soufflé se répand à travers l’Empire romain et la Gaule. Au cours du Moyen Âge, deux techniques de soufflage, en couronne et en manchon, ont été mises au point entre le Vᵉ et le Xᵉ siècle. Elles furent utilisées massivement pour la confection des vitraux, avant que la verrerie ne connaisse un déclin jusqu’à la Renaissance.