Habitat de demain : Une archi d'intérieur se projette dans 10 ans
L'architecte d'intérieur Alexa Funès a imaginé l'habitat du futur. Bienvenue dans l'Appart'Lab !
Directrice de l’agence d’architecture et de décoration d’intérieur Atelier Germain, Alexa Funès a imaginé un nouveau concept d’appartement résolument tourné vers l’avenir. Les nouveaux modes de vie et la métamorphose de la structuration des foyers ont conduit à l’apparition de nouveaux besoins en matière d’habitat. L’Appart’Lab tente de répondre à ces problématiques, en incluant les nouvelles technologies et les besoins en termes de mobilité mais aussi le respect de l’environnement. « Notre mission a toujours été d’imaginer les intérieurs de demain et d’embellir les moments de vie. Ce projet est l’expression de notre vision d’une architecture engagée. Nous avons travaillé sur l’agencement intérieur d’un appartement type neuf de 65 m², correspondant à la superficie moyenne des appartements en zone urbaine », explique Alexa Funès.
Quel est le concept développé ?
En tant qu’architectes d’intérieur, nous nous sommes penchés sur le contenant, et non la coque, en répondant à trois problématiques majeures : la transition sociétale car l’appartement type n’a pas évolué depuis les années 1950 et ne répond plus à notre société en mutation, l’évolution des technologies et, bien sûr, la prise de conscience écologique.
Vous cherchez un architecte d’intérieur ?
En tant qu’architectes d’intérieur, nous nous sommes penchés sur le contenant, et non la coque, en répondant à trois problématiques majeures : la transition sociétale car l’appartement type n’a pas évolué depuis les années 1950 et ne répond plus à notre société en mutation, l’évolution des technologies et, bien sûr, la prise de conscience écologique.
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Quels sont les nouveaux besoins en termes d’aménagement de l’espace ?
Les besoins des habitants sont multiples. La maison est plus que jamais une valeur refuge. 85 % des Français considèrent leur habitation comme un cocon et un lieu de vie pour recevoir (Sondage Elabe, janvier 2018). Par ailleurs, tous nos clients sont à la recherche d’astuces pour optimiser les espaces de rangement. Les modes de vie sont en mutation. Il n’y a plus de « famille type », mais divers types de cohabitants : familles monoparentales, recomposées, colocation…
Les besoins des habitants sont multiples. La maison est plus que jamais une valeur refuge. 85 % des Français considèrent leur habitation comme un cocon et un lieu de vie pour recevoir (Sondage Elabe, janvier 2018). Par ailleurs, tous nos clients sont à la recherche d’astuces pour optimiser les espaces de rangement. Les modes de vie sont en mutation. Il n’y a plus de « famille type », mais divers types de cohabitants : familles monoparentales, recomposées, colocation…
Pour répondre à ces nouveaux besoins en termes d’aménagements, il faut pouvoir offrir des intérieurs modulables, pratiques et optimisés. L’environnement est également au cœur des préoccupations puisque 9 Français sur 10 sont sensibles aux questions environnementales (Ademe, mars 2019). C’est en tentant de répondre à l’ensemble de ces besoins que nous avons imaginé ce projet conçu de manière responsable, tant sur les usages que les matériaux utilisés.
Comment évoluent les espaces jour et nuit ?
Les espaces jour sont des zones de vie, de partage. L’usage doit y être facilité au maximum et l’espace libre au sol doit pouvoir s’adapter aux divers besoins et moments de la journée. Les rangements sont nombreux et adaptés zone par zone. Côté nuit, pas de jaloux, deux chambres en « miroir », font exactement la même surface, 13 m². Chacune dispose de sa salle d’eau privative, de ses rangements, de son coin couchage et d’un espace suffisant pour intégrer un bureau. Enfin, la délimitation entre le partagé et le privé est très ténue, puisque les espaces de circulation sont réduits au strict minimum, afin d’optimiser tous les mètres carrés.
Les espaces jour sont des zones de vie, de partage. L’usage doit y être facilité au maximum et l’espace libre au sol doit pouvoir s’adapter aux divers besoins et moments de la journée. Les rangements sont nombreux et adaptés zone par zone. Côté nuit, pas de jaloux, deux chambres en « miroir », font exactement la même surface, 13 m². Chacune dispose de sa salle d’eau privative, de ses rangements, de son coin couchage et d’un espace suffisant pour intégrer un bureau. Enfin, la délimitation entre le partagé et le privé est très ténue, puisque les espaces de circulation sont réduits au strict minimum, afin d’optimiser tous les mètres carrés.
Vous évoquez le bouleversement des schémas familiaux. Comment avez-vous traduit ces nouveaux modes de vie au sein d’Appart’Lab ?
Nous avons créé des zones privées et des espaces partagés bien distincts. Les chambres sont agrandies par rapport aux surfaces des appartements neufs actuels et offrent une grande liberté d’agencement. En effet, elles peuvent être agencées différemment, sans aucune modification structurelle, pour s’adapter à un couple, des enfants, un adolescent, des célibataires… La cuisine, espace partagé par excellence, est extrêmement conviviale et son agencement peut s’adapter en fonction des besoins au quotidien. Astuce : le robinet est positionné au centre de l’îlot pour être utilisé par tous, côté cuisine, ou côté repas. Nous avons également décidé que l’espace buanderie et le timbre d’office devaient faire leur grand retour. Ceux-ci ont peu à peu disparu de nos habitations, obligeant à faire sa lessive dans la cuisine ou la salle de bains, d’étendre son linge dans le salon, ce qui n’est pas du tout adapté à l’intimité que l’on attend chez soi. Mais surtout, nous avons créé une « alcôve intime », un espace isolé phoniquement et visuellement des autres, aménageable à volonté selon les besoins (lecture, coin musique, zone de jeux pour les enfants…) pour que chacun ait son intimité.
Nous avons créé des zones privées et des espaces partagés bien distincts. Les chambres sont agrandies par rapport aux surfaces des appartements neufs actuels et offrent une grande liberté d’agencement. En effet, elles peuvent être agencées différemment, sans aucune modification structurelle, pour s’adapter à un couple, des enfants, un adolescent, des célibataires… La cuisine, espace partagé par excellence, est extrêmement conviviale et son agencement peut s’adapter en fonction des besoins au quotidien. Astuce : le robinet est positionné au centre de l’îlot pour être utilisé par tous, côté cuisine, ou côté repas. Nous avons également décidé que l’espace buanderie et le timbre d’office devaient faire leur grand retour. Ceux-ci ont peu à peu disparu de nos habitations, obligeant à faire sa lessive dans la cuisine ou la salle de bains, d’étendre son linge dans le salon, ce qui n’est pas du tout adapté à l’intimité que l’on attend chez soi. Mais surtout, nous avons créé une « alcôve intime », un espace isolé phoniquement et visuellement des autres, aménageable à volonté selon les besoins (lecture, coin musique, zone de jeux pour les enfants…) pour que chacun ait son intimité.
Comment avez-vous repensé la pièce à vivre de demain ?
Celle-ci est à la fois conviviale, modulable et ouverte sur l’extérieur. Nous avons imaginé un grand espace ouvert comprenant l’entrée, la cuisine, la salle à manger et le séjour. Ces espaces sont bien évidemment séquencés et bien définis dans l’appartement. L’entrée comporte tous les rangements nécessaires avec un banc faisant office de rangement pour les chaussures et un placard « mobilité » conçu pour ranger les manteaux mais aussi les trottinettes et autres véhicules avec une prise pour les recharger. La cuisine est ouverte, mais peut totalement disparaître grâce à un système de placard coulissant. Elle comporte un linéaire fonctionnel et connecté mais aussi un îlot central disposant d’un banc et une table qui peuvent s’allonger jusqu’à deux, quatre ou six convives. Le séjour, quant à lui, a un plan très libre. Il est orienté vers l’extérieur. Une verrière plantée crée un écrin de verdure et une intimité pour s’isoler du monde extérieur.
Celle-ci est à la fois conviviale, modulable et ouverte sur l’extérieur. Nous avons imaginé un grand espace ouvert comprenant l’entrée, la cuisine, la salle à manger et le séjour. Ces espaces sont bien évidemment séquencés et bien définis dans l’appartement. L’entrée comporte tous les rangements nécessaires avec un banc faisant office de rangement pour les chaussures et un placard « mobilité » conçu pour ranger les manteaux mais aussi les trottinettes et autres véhicules avec une prise pour les recharger. La cuisine est ouverte, mais peut totalement disparaître grâce à un système de placard coulissant. Elle comporte un linéaire fonctionnel et connecté mais aussi un îlot central disposant d’un banc et une table qui peuvent s’allonger jusqu’à deux, quatre ou six convives. Le séjour, quant à lui, a un plan très libre. Il est orienté vers l’extérieur. Une verrière plantée crée un écrin de verdure et une intimité pour s’isoler du monde extérieur.
Comment avez-vous intégré l’écologie à la maison ?
Elle est partout, tant dans les usages que les matériaux utilisés. L’environnement est au cœur des préoccupations et doit impérativement être intégré dans nos projets d’architecture intérieure en VEFA, en construction ou en rénovation. Le choix des matériaux et la dépollution de l’habitat sont donc au centre de notre projet. Tout d’abord, par le recyclage intérieur : la cuisine comporte bien évidemment des poubelles de tri, mais également un bac à compost, qui est ensuite retraité dans les grands bacs intégrés sur le balcon.
Elle est partout, tant dans les usages que les matériaux utilisés. L’environnement est au cœur des préoccupations et doit impérativement être intégré dans nos projets d’architecture intérieure en VEFA, en construction ou en rénovation. Le choix des matériaux et la dépollution de l’habitat sont donc au centre de notre projet. Tout d’abord, par le recyclage intérieur : la cuisine comporte bien évidemment des poubelles de tri, mais également un bac à compost, qui est ensuite retraité dans les grands bacs intégrés sur le balcon.
L’eau est également recyclée : l’eau de pluie est récupérée à l’extérieur, conservée et redirigée pour un arrosage aiguillé. À l’intérieur, l’eau du lave-mains des WC et de la machine à laver est réutilisée en circuit court pour les toilettes. L’air est également amélioré grâce à une bonne gestion des flux : l’air intérieur est renouvelé grâce à deux flux circulants et dépollué grâce à l’usage de plantes à divers endroits (en hydroponie dans la cuisine et la buanderie), en mur végétal dans les toilettes ou encore le patio végétalisé.
Quels matériaux écorespectueux constitueront l’habitat de demain ?
Nous avons utilisé exclusivement des matériaux biosourcés, recyclables ou recyclés. De plus, nous avons privilégié une économie circulaire, plus vertueuse : 85 % de produits sont fabriqués en France, les 15 % restants viennent d’Europe pour limiter notre empreinte carbone. Nous avons imaginé une habitation plus saine et plus vertueuse en privilégiant la fibre de bois biosourcée et le plastique recyclé et recyclable Durat pour réaliser la cuisine et les salles d’eau. Fabriqué en Europe, celui-ci est conçu à partir de matières plastiques thermoformables postindustrielles.
Nous avons utilisé exclusivement des matériaux biosourcés, recyclables ou recyclés. De plus, nous avons privilégié une économie circulaire, plus vertueuse : 85 % de produits sont fabriqués en France, les 15 % restants viennent d’Europe pour limiter notre empreinte carbone. Nous avons imaginé une habitation plus saine et plus vertueuse en privilégiant la fibre de bois biosourcée et le plastique recyclé et recyclable Durat pour réaliser la cuisine et les salles d’eau. Fabriqué en Europe, celui-ci est conçu à partir de matières plastiques thermoformables postindustrielles.
Nous avons également intégré des textiles tels que le lin, le chanvre, la peinture biosourcée, (Atelier Germain a créé sa propre gamme de peinture sans COV et fabriquée en France), le liège (son prélèvement, écologique, ne nuit pas à l’arbre), mais aussi le verre recyclé et recyclable à l’infini. L’Appart’Lab permet de réduire de manière significative les déchets, mais aussi les transports et l’empreinte carbone, en améliorant la qualité de l’air. En bref, une habitation plus saine et plus vertueuse.
Le télétravail est plus que jamais d’actualité aujourd’hui. Quelles solutions proposez-vous pour intégrer une zone de travail optimale ?
L’espace étant pensé pour être modulé à volonté, le télétravail peut bien évidemment être mis en œuvre dans les espaces nuit. L’espace de travail peut aussi être tourné vers l’extérieur grâce à nos « fenêtres habitées ». Mais le télétravail peut également, si on le souhaite, prendre place dans le séjour, qui est aménageable facilement avec un bureau escamotable par exemple, ou encore dans l’alcôve pour plus d’intimité.
L’espace étant pensé pour être modulé à volonté, le télétravail peut bien évidemment être mis en œuvre dans les espaces nuit. L’espace de travail peut aussi être tourné vers l’extérieur grâce à nos « fenêtres habitées ». Mais le télétravail peut également, si on le souhaite, prendre place dans le séjour, qui est aménageable facilement avec un bureau escamotable par exemple, ou encore dans l’alcôve pour plus d’intimité.
Quels seront les nouveaux défis de l’architecture d’intérieur ?
Il s’agit de déconstruire les habitudes pour construire autrement. Mais les architectes d’intérieur ne pourront pas relever ce défi seuls. Nous devons proposer de nouveaux usages et de nouveaux matériaux, les entrepreneurs devront se former à la mise en œuvre de ces matières écologiques, et les promoteurs devront intégrer les architectes d’intérieur dans la réalisation de leurs habitats.
Chez Atelier Germain, nous sommes évidemment prêts à relever le défi pour construire l’habitat de demain aujourd’hui !
ET VOUS ?
Comment voyez-vous la décennie à venir ?
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Comment vont évoluer les intérieurs ces 10 prochaines années ?
Après la pandémie, le besoin de réinventer la maison ?
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L’agence a soufflé ses douze bougies. Nous avons décidé d’effectuer un bilan, avec plus de mille projets réalisés, en nous interrogeant sur l’appartement type dans dix ans.
Pour répondre à cette question, nous avons imaginé un espace adapté aux nouveaux modes de vie et aux attentes universelles : besoin de rangement, recherche de luminosité, optimisation de l’espace… Cette réflexion a été menée pendant plus d’un an.