Heimtextil 2023 : Tout est bon pour la circularité
Les déchets textiles sont rapiécés, retravaillés et transformés pour créer de nouveaux textiles d'intérieur
Ils embellissent nos intérieurs, sont utiles, stimulent nos sens. Nous parlons bien évidemment des textiles, qu’il s’agisse des rideaux, tapis, couvertures, linges de toilette et de lit. Toutes les nouveautés du secteur ont été présentées à l’occasion du plus grand salon en la matière, Heimtextil, qui s’est tenu à Francfort-sur-le-Main du 10 au 13 janvier 2023.
La durabilité était certainement la tendance majeure. Un mot à la mode depuis de nombreuses années, qui se reflète désormais dans un nombre croissant de produits durables. En effet, l’industrie textile reste l’une des principales responsable des émissions de gaz à effet de serre. D’ici 2023, celles-ci atteindront les 2,7 millions de tonnes par an si rien ne change. À cela s’ajoutent des tonnes de déchets textiles qui, jusqu’à présent, n’étaient pas recyclés. La consommation élevée de ressources comme l’eau et les terres agricoles sont un autre problème.
La durabilité était certainement la tendance majeure. Un mot à la mode depuis de nombreuses années, qui se reflète désormais dans un nombre croissant de produits durables. En effet, l’industrie textile reste l’une des principales responsable des émissions de gaz à effet de serre. D’ici 2023, celles-ci atteindront les 2,7 millions de tonnes par an si rien ne change. À cela s’ajoutent des tonnes de déchets textiles qui, jusqu’à présent, n’étaient pas recyclés. La consommation élevée de ressources comme l’eau et les terres agricoles sont un autre problème.
La designer belge Magoux Magdalena Baeyens découpe des déchets textiles en bandes et les assemble comme un patchwork pour créer de nouveaux matériaux.
De nouveaux tissus à partir des anciens
De nouveaux tissus à partir des anciens
- Les déchets, les rebuts et les textiles de seconde main sont désassemblés, déchiquetés, retraités et transformés.
- Les matériaux restent dans des circuits fermés et sont recyclés en permanence grâce à des procédés techniques. De nouveaux produits en résultent.
- Les textiles usagés, les déchets et les chutes sont renouvelés par surimpression, surteinture, patchwork et réparation.
Le fabricant néerlandais Vespo produit des textiles à partir de 100 % de coton recyclé (déchets issus de la production textile). « Il y a quelques années encore, nous ajoutions du polyester recyclé à notre coton. Mais les microplastiques sont un problème », raconte Roy den Hartog de Vespo. « Nous avons maintenant résolu ce problème. » Tout est également tendance en termes de couleurs. Nous y reviendrons dans un instant.
La question des microplastiques : l’entreprise Primaloft a présenté lors du salon la première fibre synthétique 100 % recyclable et biodégradable. Les fibres sont dégradées beaucoup plus rapidement par les micro-organismes présents dans le sol ou l’eau que les fibres synthétiques traditionnelles. Au final, seule l’eau, le méthane, le CO2 et de la biomasse restent.
La question des microplastiques : l’entreprise Primaloft a présenté lors du salon la première fibre synthétique 100 % recyclable et biodégradable. Les fibres sont dégradées beaucoup plus rapidement par les micro-organismes présents dans le sol ou l’eau que les fibres synthétiques traditionnelles. Au final, seule l’eau, le méthane, le CO2 et de la biomasse restent.
Le tissu d’ameublement « Noah » ne contient pas de nouvelle fibre, il est tissé à partir de 100 % de polyester recyclé. Selon le fabricant espagnol Crevin, il ne produit aucun déchet. Le matériau répondant à la norme Oeko-Tex est exempt de PFC (perfluorocarbures) nocives pour la santé et l’environnement, et est produit localement. Le tissu, disponible dans de nombreuses couleurs méditerranéennes, est doux au toucher comme de la laine tissée serrée.
Photo : Crevin
Photo : Crevin
La marque néerlandaise Tarkett a développé, en collaboration avec le duo de designers Rens, un procédé permettant de redonner vie à des moquettes obsolètes. Pour ce faire, celles-ci sont recolorées avec un colorant rouge. La coloration irrégulière, due aux fibres vieillies, confère au produit rafraîchi son aspect coloré et original.
Photo : Tarkett
Photo : Tarkett
Linge de lit, draps, coussins et autres en tissus naturels sur le stand de Mi Casa Es Tu Casa
La nature, plus ou moins pure
La nature, plus ou moins pure
- Le salon Heimtextil a fait office de festival pour les matériaux naturels comme le lin, la laine, le coton.
- Ces matériaux sont soit conservés dans leur état d’origine, affichant un aspect brut avec leurs textures et motifs d’origine, soit affinés par des procédés mécaniques, mélangés à d’autres fibres ou imprimés numériquement.
- Les matières naturelles renouvelées, comme les déchets issus de l’agriculture, servent de matériaux de base à la fabrication de textiles innovants et biodégradables, à l’aide de procédés technologiques. Le designer Thomas Vailly a démontré en direct du salon qu’il est possible de fabriquer du cuir végétal à partir de déchets agricoles. Pour ce faire, il travaille main dans la main avec le producteur allemand Fibers365.
Si vous misez sur les tissus en lin, vous ne pouvez pas passer à côté du lin belge, comme celui de Libeco par exemple. Une des nouveautés : un mélange de lin et de laine traité selon le procédé de Stone Wash (que nous connaissons déjà pour les jeans). Le tissu bouclé devient plus doux au toucher et plus robuste. Soit il n’est pas blanchi, soit les couleurs semblent naturellement passées et exsangues. Photo : Libeco
Trouvez un décorateur près de chez vous sur Houzz
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Le cuir est en soi une matière durable, robuste et naturelle d’origine animale. Le problème ? Le tannage au chrome. Certes, celui-ci est désormais séparé et reste dans un circuit fermé, mais il peut provoquer des allergies, selon Marc Reinhardt de Leder Reinhardt. L’entreprise de Pfullingen, dans le Bade-Wurtemberg, a développé le procédé « O’leaf tan », selon lequel le tannage est effectué avec des feuilles d’olivier (déchets de la récolte). Le cuir O’leaf tan est 100 % durable, promet le fabricant.
Tapis tissés/noués main en pure laine vierge foulée de Paulig en Franconie.
La structure grossière et naturelle de la matière caractérise son aspect et donc l’expérience tactile lorsque l’on marche dessus. Outre les couleurs naturelles, 500 autres couleurs sont disponibles.
La structure grossière et naturelle de la matière caractérise son aspect et donc l’expérience tactile lorsque l’on marche dessus. Outre les couleurs naturelles, 500 autres couleurs sont disponibles.
L’entreprise suisse Archroma démontre que les matériaux teints avec des colorants naturels sont non seulement écologiques, mais peuvent aussi être très colorés. Le coton, le lin et la viscose sont teints avec des déchets végétaux tels que des feuilles, des écorces et des racines. Difficile de faire plus durable.
Des couleurs et des motifs qui restent longtemps à la mode
Un design qui ne suit pas les modes est intrinsèquement durable. Les palettes de couleurs et les motifs intemporels et essentiels favorisent la durabilité et l’allongement de la durée de vie. C’est également l’approche adoptée par Silkeborg Studio au Danemark avec ses couvertures, coussins et plaids en laine (photo).
Un design qui ne suit pas les modes est intrinsèquement durable. Les palettes de couleurs et les motifs intemporels et essentiels favorisent la durabilité et l’allongement de la durée de vie. C’est également l’approche adoptée par Silkeborg Studio au Danemark avec ses couvertures, coussins et plaids en laine (photo).
Dans la palette de tendances du salon Heimtextil, on trouve donc des couleurs minimalistes et claires : un blanc éclatant, des tons gris et gris-vert chauds, des bleus classiques, des « presque noirs » complexes. Selon Anja Bisgard Gaede du bureau de tendances Spott au Danemark, ces couleurs pures et classiques s’inspirent des éléments naturels que sont la roche et l’eau. Les imprimés/motifs tels que les vagues et les textures brutes inachevées s’inspirent également de ces éléments. Photo : Franklin Till
Le stand de Symphony Mills. Photo : Messe Frankfurt Exhibition GmbH/Thomas Fedra
Nous avons aussi vu des tons neutres modernes, doux et apaisants, allant des beiges et bruns chauds aux vert-brun et brun-vert, pour contrer le paysage urbain froid, gris et technicisé. « Pensés pour refléter une relation nouvelle et florissante avec la nature symbiotique et collaborative », comme écrit dans le rapport sur les tendances Heimtextil.
Nous avons aussi vu des tons neutres modernes, doux et apaisants, allant des beiges et bruns chauds aux vert-brun et brun-vert, pour contrer le paysage urbain froid, gris et technicisé. « Pensés pour refléter une relation nouvelle et florissante avec la nature symbiotique et collaborative », comme écrit dans le rapport sur les tendances Heimtextil.
Textiles d’intérieur de Lasa Home. Photo : Messe Frankfurt Exhibition GmbH/Jean-Luc Valentin
En accord avec l’accent mis sur les textiles naturels, nous avons également vu une palette variée de couleurs chaudes et terreuses ainsi que des tons organiques doux et atténués, issus du monde végétal, comme le vert olive et citron vert, le rose tendre, l’indigo puissant.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ces tendances en termes de textiles d’intérieur ?
En accord avec l’accent mis sur les textiles naturels, nous avons également vu une palette variée de couleurs chaudes et terreuses ainsi que des tons organiques doux et atténués, issus du monde végétal, comme le vert olive et citron vert, le rose tendre, l’indigo puissant.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de ces tendances en termes de textiles d’intérieur ?
Caroline Till appelle depuis de nombreuses années à un changement de mentalité. « Nous devons envisager ce qu’il adviendra des textiles à la fin de leur vie dès le début de leur fabrication », déclare-t-elle. La directrice et cofondatrice du bureau de tendances londonien Franklin Till Studio, qui conseille également le salon Heimtextil, voit dans l’économie circulaire l’une des principales mesures à prendre en vu de changer l’industrie. Dans un tel système cradle-to-cradle, les matériaux sont toujours réutilisés et intégrés dans un cycle d’utilisation. La consommation des ressources et les émissions de gaz à effet de serre seraient ainsi drastiquement réduites.
Problème : le besoin de rentabilité fait souvent obstacle à une approche durable. « Mais, nous n’avons pas d’alternative. Tout le monde doit comprendre que nous ne pouvons pas continuer ainsi. Je comprends que des investissements sont nécessaires pour cela. Les marques et les entreprises ont le choix : perdre leur image ou enfin changer quelque chose », poursuit Caroline Till. Toujours est-il que le salon a montré de nombreuses approches exemplaires. Voici quelques points forts :