Travailler avec un pro
Paysagisme : Cap sur des jardins ornementaux et comestibles !
Un jardin à croquer, bon et beau toute l'année, c'est tendance et vertueux ! Voici les conseils de paysagistes impliqués
Avec l’arrivée du Coronavirus, un coup de semonce s’est fait ressentir très net dans nos existences. Nombreux d’entre nous ont entrevu les limites de la vie et le besoin de recommencer à se nourrir par eux-mêmes. Cette aspiration a fusionné avec la vague verte que nous connaissons depuis plusieurs années, laquelle a incité de plus en plus de gens à se reconnecter à la nature, via le jardinage ou la passion des plantes en pots. Des paysagistes précurseurs ont ressenti eux aussi depuis plusieurs années cette nécessité d’un jardin à la fois beau et bon, et mis en pratique leurs aspirations. Aujourd’hui, ils partagent leurs techniques avec les lecteurs de Houzz et livrent leurs astuces pour nous aider à cultiver notre jardin, tel Candide.
Si comme Anaïs, vous avez envie d’imaginer votre jardin, son meilleur conseil est de « prendre son temps ». Pas question d’investir subitement dans un champ de 1000 m² pour nourrir toute sa famille avec un potager géant. « Aller trop vite, trop fort va vous épuiser, en temps et en argent, pour des résultats incertains », met-elle en garde.
Il est important de commencer par « s’ancrer dans le lieu où l’on se trouve et d’observer comment son terrain se comporte, détecter son orientation au fil des saisons, ses ressources, ses zones humides, celles qui restent à l’ombre, celles où la végétation pousse le plus… ». Et là seulement il sera temps de planter.
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Il est important de commencer par « s’ancrer dans le lieu où l’on se trouve et d’observer comment son terrain se comporte, détecter son orientation au fil des saisons, ses ressources, ses zones humides, celles qui restent à l’ombre, celles où la végétation pousse le plus… ». Et là seulement il sera temps de planter.
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Pour ne pas se lasser, livrez-vous d’abord à de petits essais. « Le temps de la nature est à rebours de celui de la société qui exige des résultats immédiats. Il faut commencer à petite échelle car travailler avec du vivant exige du temps », rappelle-t-elle.
Pour une orientation au sud, Anaïs conseille de planter des aromatiques méditerranéennes (thym, romarin, lavande…). Pour une orientation au Nord, l’ail des ours ou la consoude, des plantes dont vous récolterez les feuilles pour réaliser des pestos ou des baumes. Et elle conseille aussi : « Les radis, c’est facile, ça lève en trois semaines même en jardinière ! »
Pour les heureux possesseurs d’un bout de terrain plus vaste, la paysagiste explique : « On associe souvent la permaculture aux buttes, lasagnes ou spirales aromatiques, mais elles ne sont pas nécessaires si vous avez de la bonne terre. L’important est de planter des végétaux qui, en plus d’être beaux, sont utiles. » Et notre paysagiste de citer l’arbre de Judée, dont les fleurs mellifères se mangent, ainsi que les gousses une fois passées à la vapeur. L’arbre fixe également l’azote de l’air, qu’il redistribuera aux végétaux alentour. « Je conçois des jardins où la majorité des plantes, en plus d’être belles, servent à un autre usage », affirme-t-elle.
Pour Anaïs, le retour à la terre s’accompagne de bienfaits indéniables. « On apprend que le vivant fonctionne en interaction et cela nous rend plus forts dans les périodes de confinement où l’on cherche à nous isoler. Et puis apprendre à connaître les plantes ou les oiseaux, forge des gens dotés de réflexion. Observer et se connecter à la nature, c’est aller à rebours de la consommation d’écrans qui abêtissent des journées durant, et nous servent une réalité toute faite. »
L’avenir du jardin après le confinement
Pour une orientation au sud, Anaïs conseille de planter des aromatiques méditerranéennes (thym, romarin, lavande…). Pour une orientation au Nord, l’ail des ours ou la consoude, des plantes dont vous récolterez les feuilles pour réaliser des pestos ou des baumes. Et elle conseille aussi : « Les radis, c’est facile, ça lève en trois semaines même en jardinière ! »
Pour les heureux possesseurs d’un bout de terrain plus vaste, la paysagiste explique : « On associe souvent la permaculture aux buttes, lasagnes ou spirales aromatiques, mais elles ne sont pas nécessaires si vous avez de la bonne terre. L’important est de planter des végétaux qui, en plus d’être beaux, sont utiles. » Et notre paysagiste de citer l’arbre de Judée, dont les fleurs mellifères se mangent, ainsi que les gousses une fois passées à la vapeur. L’arbre fixe également l’azote de l’air, qu’il redistribuera aux végétaux alentour. « Je conçois des jardins où la majorité des plantes, en plus d’être belles, servent à un autre usage », affirme-t-elle.
Pour Anaïs, le retour à la terre s’accompagne de bienfaits indéniables. « On apprend que le vivant fonctionne en interaction et cela nous rend plus forts dans les périodes de confinement où l’on cherche à nous isoler. Et puis apprendre à connaître les plantes ou les oiseaux, forge des gens dotés de réflexion. Observer et se connecter à la nature, c’est aller à rebours de la consommation d’écrans qui abêtissent des journées durant, et nous servent une réalité toute faite. »
L’avenir du jardin après le confinement
Potager, verger et persistants : la méthode de Jean-Jacques Derboux près de Montpellier
Jean-Jacques Derboux, paysagiste depuis 1982 et arboriculteur, installé au nord de Montpellier dans le village d’Assas, incite quant à lui depuis 10 ans à développer un « jardin paysager et comestible » soit un « écosystème alliant aliments et agrément dans le jardin ».
Au potager partagé qu’il cultive avec une quinzaine de familles de la région, il a associé un verger dans lequel il récolte de mai à décembre les cerises, abricots, amandes, mûres, figues, grenades, kakis, feijoas, jujubes « li », noisettes et kiwis… Cela lui permet d’avoir des fruits toute l’année, moyennant une stratégie de conservation : « Je fais sécher les fruits à l’intérieur de caissons solaires dans lesquels ils se déshydratent », affirme-t-il en effet. ce qui lui permet de se régaler en plein hiver de figues séchées par exemple.
Jean-Jacques Derboux, paysagiste depuis 1982 et arboriculteur, installé au nord de Montpellier dans le village d’Assas, incite quant à lui depuis 10 ans à développer un « jardin paysager et comestible » soit un « écosystème alliant aliments et agrément dans le jardin ».
Au potager partagé qu’il cultive avec une quinzaine de familles de la région, il a associé un verger dans lequel il récolte de mai à décembre les cerises, abricots, amandes, mûres, figues, grenades, kakis, feijoas, jujubes « li », noisettes et kiwis… Cela lui permet d’avoir des fruits toute l’année, moyennant une stratégie de conservation : « Je fais sécher les fruits à l’intérieur de caissons solaires dans lesquels ils se déshydratent », affirme-t-il en effet. ce qui lui permet de se régaler en plein hiver de figues séchées par exemple.
Les jujubes « li », une variété chinoise, se récoltent en septembre et se croquent comme des pommes.
Mais avec l’arrivée de l’hiver, Jean-Jacques Derboux observe que ses cultures annuelles (tomates, aubergines, concombres…) et les arbres fruitiers caducs n’assurent pas l’abri nécessaire au maintien de la faune et, le jardin n’est pas esthétique. Aussi a-t-il cherché une solution pour y remédier et améliorer son jardin au fil du temps. « Depuis trois ans, nous associons les végétaux nourriciers à des arbres et arbustes persistants. Le jardin reste beau toute l’année. De plus, il maintient abri et nourriture pour la faune qui favorise la croissance des fruitiers », explique-t-il.
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Mais avec l’arrivée de l’hiver, Jean-Jacques Derboux observe que ses cultures annuelles (tomates, aubergines, concombres…) et les arbres fruitiers caducs n’assurent pas l’abri nécessaire au maintien de la faune et, le jardin n’est pas esthétique. Aussi a-t-il cherché une solution pour y remédier et améliorer son jardin au fil du temps. « Depuis trois ans, nous associons les végétaux nourriciers à des arbres et arbustes persistants. Le jardin reste beau toute l’année. De plus, il maintient abri et nourriture pour la faune qui favorise la croissance des fruitiers », explique-t-il.
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Feijoas et grenades. Les feijoas sont des fruits provenant du sud du Brésil. C’est un arbre qui résiste au froid et dont la récolte est tardive (octobre-décembre). Quand les fruits tombent au sol ils sont verts et ont un goût de banane et kiwi.
Pour embellir son jardin et maintenir la faune y compris en hiver, il a donc sélectionné des persistants méditerranéens, tels l’arbousier, le laurier noble, l’oranger du Mexique ou la lanterne, des végétaux très mellifères qu’il dissémine en îlots dans le potager et le verger. « On les plante fin septembre début octobre, lorsque les pluies deviennent conséquentes. Ainsi, ils auront le temps de s’enraciner avant l’été et nécessiteront moins d’arrosage la première année », partage-t-il.
Pour le paysagiste, le bénéfice est net : « La faune est plus présente, comme les abeilles, mais également d’autres insectes qui mangent les pucerons ou les cochenilles. Entretenir la faune sur le jardin permet de le réguler », affirme-t-il. « En un mot, le jardin paysager et comestible, c’est la rencontre du verger traditionnel et du jardin écologique », résume-t-il.
Pour embellir son jardin et maintenir la faune y compris en hiver, il a donc sélectionné des persistants méditerranéens, tels l’arbousier, le laurier noble, l’oranger du Mexique ou la lanterne, des végétaux très mellifères qu’il dissémine en îlots dans le potager et le verger. « On les plante fin septembre début octobre, lorsque les pluies deviennent conséquentes. Ainsi, ils auront le temps de s’enraciner avant l’été et nécessiteront moins d’arrosage la première année », partage-t-il.
Pour le paysagiste, le bénéfice est net : « La faune est plus présente, comme les abeilles, mais également d’autres insectes qui mangent les pucerons ou les cochenilles. Entretenir la faune sur le jardin permet de le réguler », affirme-t-il. « En un mot, le jardin paysager et comestible, c’est la rencontre du verger traditionnel et du jardin écologique », résume-t-il.
Une terrasse qui favorise la biodiversité en mixant vivaces et fruitiers : la méthode d’Alexandre Duval à Nantes
Installé à Paris, puis à Nantes depuis plusieurs années, le paysagiste Alexandre Duval (Société Duval et Bossennec) a observé pour sa part la tendance croissante des urbains à se réapproprier les moindres espaces verts. Pour un couple de retraités, il est d’ailleurs en train d’aménager une terrasse de 160 m². Au programme : la création d’un potager sur la moitié de la superficie et d’une terrasse d’agrément.
« Sur une terrasse, ne vous attendez pas à faire des récoltes pour nourrir toute une famille mais cultiver sur terrasse est tout à fait viable, si l’on est à l’abri du vent et que l’on installe un léger goutte à goutte », partage-t-il.
La culture intensive sur terrasse est néanmoins possible, comme en témoignent les projets des Parisculteurs sur les toits vacants d’immeubles de parisiens par exemple. « Il s’agit de culture anaérobie, sur substrat pauvre avec goutte à goutte intensif et adjonction d’engrais à grande échelle. Mais ce n’est pas du tout ma conception durable du jardin », affirme Alexandre pour sa part.
Installé à Paris, puis à Nantes depuis plusieurs années, le paysagiste Alexandre Duval (Société Duval et Bossennec) a observé pour sa part la tendance croissante des urbains à se réapproprier les moindres espaces verts. Pour un couple de retraités, il est d’ailleurs en train d’aménager une terrasse de 160 m². Au programme : la création d’un potager sur la moitié de la superficie et d’une terrasse d’agrément.
« Sur une terrasse, ne vous attendez pas à faire des récoltes pour nourrir toute une famille mais cultiver sur terrasse est tout à fait viable, si l’on est à l’abri du vent et que l’on installe un léger goutte à goutte », partage-t-il.
La culture intensive sur terrasse est néanmoins possible, comme en témoignent les projets des Parisculteurs sur les toits vacants d’immeubles de parisiens par exemple. « Il s’agit de culture anaérobie, sur substrat pauvre avec goutte à goutte intensif et adjonction d’engrais à grande échelle. Mais ce n’est pas du tout ma conception durable du jardin », affirme Alexandre pour sa part.
Le paysagiste préfère en effet une méthode douce, qui consiste à mixer des vivaces (ornementales et plantes compagnes), des légumes annuels (tomates et cucurbitacées) et des arbres et arbustes fruitiers. « Ce sont des méthodes de permaculture qui permettent de créer un écosystème fertile », affirme-t-il. Ainsi les vivaces, comme l’œillet, en plus d’agrémenter l’espace nourricier, apporteront à celui-ci de l’azote et des nutriments, tout en le protégeant des nuisibles (limaces…) par exemple.
En ce qui concerne les fruitiers, Alexandre choisit des arbres dits « de demi-tige ». « Ils ont une surface foliaire suffisante pour produire une grosse récolte mais une taille plus limitée, adaptée à une terrasse et qui limite son poids et sa prise au vent », explique le professionnel. Pour allier le côté nourricier du fruitier à son aspect paysager, Alexandre privilégie des installations en espalier, dit aussi en palmette. Il palisse de même ses tomates cerises contre le mur, afin de les protéger du vent et de profiter de la réflexion de la lumière et de la chaleur, plus forts sur une terrasse.
Xeriscaping : Tout ce que vous devez savoir
En ce qui concerne les fruitiers, Alexandre choisit des arbres dits « de demi-tige ». « Ils ont une surface foliaire suffisante pour produire une grosse récolte mais une taille plus limitée, adaptée à une terrasse et qui limite son poids et sa prise au vent », explique le professionnel. Pour allier le côté nourricier du fruitier à son aspect paysager, Alexandre privilégie des installations en espalier, dit aussi en palmette. Il palisse de même ses tomates cerises contre le mur, afin de les protéger du vent et de profiter de la réflexion de la lumière et de la chaleur, plus forts sur une terrasse.
Xeriscaping : Tout ce que vous devez savoir
Pour profiter d’un échelonnement des récoltes et d’un jardin beau toute l’année, le paysagiste sélectionne des pommiers et poiriers pour leur récolte en été, des arbousiers qui produisent en automne ou des palmiers dattiers qui donnent en hiver ou encore des néfliers ou des oliviers. Il les mixe avec des graminées que l’on rabat une fois par an et des vivaces, en particulier des aromatiques – armoise, romarin, lavande, ciboulette, menthe, rue, tanaisie ou achillée – qui serviront toute l’année en décoctions ou tisanes. Ses préférées : « La citronnelle est une graminée qui pousse très bien au soleil sur une terrasse et qui vous permettra de chasser les moustiques. Quant à l’armoise, un bouquet suspendu au plafond chassera les mouches. »
Et en automne, Alexandre Duval n’oublie pas de recouvrir le pied des cultures avec du carton ou des copeaux de bois pour les faire se reposer. « Cela va nourrir légèrement la terre, éviter les adventices et donc le désherbage, et cela va conserver l’humidité au pied des plantes », explique-t-il.
Et en automne, Alexandre Duval n’oublie pas de recouvrir le pied des cultures avec du carton ou des copeaux de bois pour les faire se reposer. « Cela va nourrir légèrement la terre, éviter les adventices et donc le désherbage, et cela va conserver l’humidité au pied des plantes », explique-t-il.
D’après lui, les bénéfices à cultiver son petit jardin ou, en l’occurrence, sa petite terrasse, sont nombreux. De l’ordre temporel d’abord car voir les plantes pousser permet de se reconnecter à la nature et à une horloge biologique différente du rythme effrénée de la vie en ville. « On crée des souvenirs par rapport à une saisonnalité, la récolte de tel fruit par exemple », indique Alexandre.
Un bénéfice d’ordre social également. « Je suis en train de créer un jardin pour la Croix-Rouge à Nantes et cette activité profite aux personnes âgées. Le jardin leur a même permis de rencontrer les mères adolescentes du même centre pendant le confinement et de retisser des moments de convivialité », note-t-il en effet.
Le jardin aura également un bénéfice éducatif : « Souvent, c’est un projet qui émane de jeunes parents. Ils me demandent des jardins ornementaux et comestibles pour apprendre à leurs enfants de manière ludique à savoir récolter patiemment les fruits de leur travail », partage-t-il.
Plus de photos de jardins potagers sur Houzz
Un bénéfice d’ordre social également. « Je suis en train de créer un jardin pour la Croix-Rouge à Nantes et cette activité profite aux personnes âgées. Le jardin leur a même permis de rencontrer les mères adolescentes du même centre pendant le confinement et de retisser des moments de convivialité », note-t-il en effet.
Le jardin aura également un bénéfice éducatif : « Souvent, c’est un projet qui émane de jeunes parents. Ils me demandent des jardins ornementaux et comestibles pour apprendre à leurs enfants de manière ludique à savoir récolter patiemment les fruits de leur travail », partage-t-il.
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Enfin, pour lui, les fruitiers favorisent un surcroît de biodiversité. « Ils font des fleurs et des fruits, c’est-à-dire qu’ils sont à la fois mellifères pour les insectes et attirent aussi les oiseaux sur les parcelles. Cet écosystème composé de vivaces, annuelles et fruitiers nous permet un meilleur retour du vivant au jardin », assure le paysagiste.
ET VOUS ?
Comment cultivez-vous votre coin de verdure ? Dites-nous tout dans les commentaires.
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Sans une prise de distance avec un univers professionnel non épanouissant en 2015, Anaïs Jeunehomme (Atelier l’Embellie), diplômée ingénieur paysagiste, ne se serait peut-être jamais formée à la permaculture, la voie qu’elle privilégie aujourd’hui pour cultiver son jardin. « C’est une méthode de conception écologique, mais également une philosophie de vie. Cela m’a réconcilié avec mon métier. J’ai cessé de ressentir une déconnexion entre les paysages que je concevais et l’environnement. L’enjeu d’interagir avec la planète est enthousiasmant », nous a-t-elle affirmé.
Anaïs a été amenée à imaginer son jardin comestible idéal pour le mook Garden_Lab. « Il prendrait la forme d’une bande de terre en longueur devant ma maison. Je l’ai souhaité comme espace esthétique avec des végétaux comestibles et médicinaux », explique-t-elle plan à l’appui. Le secret de la réussite d’un tel jardin ? « Ne pas planter les plantes séparément mais construire un écosystème dans lequel chacune tire profit de l’autre. »