Visite Privée : Un laboratoire d'idées chez une architecte d'intérieur
Découvrez l'univers de l'architecte d'intérieur Karine Simonot, en visitant sa maison dans le XIe arrondissement de Paris
« Quand j’ai trouvé cet endroit, j’avais envie de m’approprier une maison dans laquelle aménager des espaces de vie pour ma famille et un étage dédié à l’exercice de mon activité professionnelle. Je voulais des entrées séparées et des niveaux différents, pour ne pas avoir l’impression d’être chez moi en travaillant », raconte l’architecte d’intérieur et créatrice de mobilier Karine Simonot. La maison, en très mauvais état, a donc nécessité une rénovation lourde, évidemment menée par son agence MOC. Les bureaux, au rez-de-chaussée, ont été repensés comme le reste du bâtiment, dans le style industriel, rétro et éclectique qu’affectionne la propriétaire. « Étant donné la surface que nous avions à aménager pour un budget restreint, il fallait miser sur une accumulation d’idées malignes mais peu coûteuses », précise-t-elle. Son intérieur, en définitive, a donc tout d’un laboratoire d’idées qui permet de voyager de découvertes en trouvailles.
Vue de l’entrée sous verrière, attenante à la maison. Cette pièce aurait été ajoutée à la maison au début XXᵉ. Pour Karine, ce patio est « une sorte de jardin d’hiver », non chauffé, qui sert de transition entre la cour de la copropriété et la maison.
Si elle a conservé le volume de la pièce d’origine, elle a en revanche rénové le sol. « Avant, il y avait des pavés mal recouverts de ciment et ce n’était vraiment pas beau à voir ! » Pour y remédier, elle a pris le parti d’un revêtement plus industriel, en béton ciré kaki.
Si elle a conservé le volume de la pièce d’origine, elle a en revanche rénové le sol. « Avant, il y avait des pavés mal recouverts de ciment et ce n’était vraiment pas beau à voir ! » Pour y remédier, elle a pris le parti d’un revêtement plus industriel, en béton ciré kaki.
Ce patio atypique lui sert autant d’entrée extérieure que d’espace où se retrouver, quand il ne fait pas encore assez beau pour être dehors. « C’est agréable d’y prendre un apéritif et pratique, parce qu’on peut surveiller les enfants lorsqu’ils jouent dans la cour de la copropriété. »
Pour en faire un jardin d’hiver, Karine a chiné une grande table bac en métal ainsi qu’un banc de fleuriste. La table en zinc est restée dans son jus, pour plus d’authenticité. Une série de fauteuils Tulip de Saarinen – des originaux datant des années 60 – a trouvé sa place dans la pièce.
Alignés ici sur deux étagères Ikea, les livres sont omniprésents dans l’ensemble de la maison. En dessous, l’architecte d’intérieur explique avoir réalisé une série de photos de portes d’entrée marseillaises. « Je m’adonne aussi à la photo et Marseille est une ville que j’aime beaucoup. Du coup, c’est un moyen de l’évoquer chez moi, à Paris. »
Pour en faire un jardin d’hiver, Karine a chiné une grande table bac en métal ainsi qu’un banc de fleuriste. La table en zinc est restée dans son jus, pour plus d’authenticité. Une série de fauteuils Tulip de Saarinen – des originaux datant des années 60 – a trouvé sa place dans la pièce.
Alignés ici sur deux étagères Ikea, les livres sont omniprésents dans l’ensemble de la maison. En dessous, l’architecte d’intérieur explique avoir réalisé une série de photos de portes d’entrée marseillaises. « Je m’adonne aussi à la photo et Marseille est une ville que j’aime beaucoup. Du coup, c’est un moyen de l’évoquer chez moi, à Paris. »
On pénètre maintenant dans une pièce très lumineuse, située derrière la verrière de l’entrée : l’entrée intérieure de la maison. « Elle nous sert de cellier. On y stocke notre vin et on y range nos manteaux. » Comme elle a été aménagée dans d’anciennes écuries, elle est plutôt basse de plafond (2,20 mètres sous les poutres). Pour qu’elle soit aussi lumineuse, il a donc fallu privilégier le blanc. La verrière du jardin d’hiver attenant contribue également à l’éclairage naturel du volume.
Au sol, les pavés d’origine ont été repeints en gris bleuté tandis que l’escalier, également d’origine, a été revêtu de noir. « J’ai opté pour du noir mat en partie haute et un noir satiné en partie basse. » Avec le temps et sous l’effet de la lumière, le noir mat a pâli.
Enfin, Karine s’est amusée à décorer le bas de son escalier avec des poids de kiné en cuir qui datent du début du XXᵉ siècle.
Au sol, les pavés d’origine ont été repeints en gris bleuté tandis que l’escalier, également d’origine, a été revêtu de noir. « J’ai opté pour du noir mat en partie haute et un noir satiné en partie basse. » Avec le temps et sous l’effet de la lumière, le noir mat a pâli.
Enfin, Karine s’est amusée à décorer le bas de son escalier avec des poids de kiné en cuir qui datent du début du XXᵉ siècle.
Voici le même escalier, vu d’en haut. Il laisse entrevoir à mi-hauteur, l’intérieur de la chambre parentale dont les tonalités délicates ressortent d’autant mieux qu’elles sont cernées de noir. On a de fait le sentiment d’être invité à entrer dans un écrin intimiste et précieux.
Le couple a choisi d’exposer une photographie en noir et blanc, chinée à Cape Town en Afrique du Sud. « Elle a certainement été prise en Angleterre mais le cadre en bois flotté vient d’Afrique du Sud », décrit la propriétaire.
Entre un Velux et une fenêtre donnant sur le jardin d’hiver, la chambre de Karine et son mari est très lumineuse. Elle est au premier, juste au-dessus de l’écurie. L’effet velours du sol a été obtenu en utilisant un béton ciré beige rosé tandis que les murs ont été peints avec la couleur Tanner’s Brown, de Farrow & Ball. « La chambre étant grande et bien éclairée, la partie basse des murs est sombre pour recréer un côté intimiste, façon cocon, à l’intérieur de la pièce. »
Les étagères, situées de part et d’autre du lit, ont été réalisées avec des planches de chantier et dessinent une tête de lit sur le mur. Une coiffe de cérémonie qui vient du Cameroun est exposée au milieu. « Je ne veux surtout pas donner dans le style colonial, mais j’ai beaucoup voyagé. J’ai donc de nombreux souvenirs qui viennent d’ailleurs. »
Côté mobilier, la grande commode gris mauve, avec double tiroir, date du XIXᵉ siècle et vient de Belgique. Un grand miroir de barbier en triptyque a été posé dessus afin d’en décupler l’effet.
Les étagères, situées de part et d’autre du lit, ont été réalisées avec des planches de chantier et dessinent une tête de lit sur le mur. Une coiffe de cérémonie qui vient du Cameroun est exposée au milieu. « Je ne veux surtout pas donner dans le style colonial, mais j’ai beaucoup voyagé. J’ai donc de nombreux souvenirs qui viennent d’ailleurs. »
Côté mobilier, la grande commode gris mauve, avec double tiroir, date du XIXᵉ siècle et vient de Belgique. Un grand miroir de barbier en triptyque a été posé dessus afin d’en décupler l’effet.
Un ensemble d’objets hétéroclites est exposé sur cette commode. Les flacons métalliques viennent de Buenos Aires et Karine a repeint la sculpture ancienne.
Les petits livres exposés au-dessus du lit sont plus anciens qu’il n’y paraît. « Ce sont des bibliothèques vertes d’origine, qui datent d’avant les années 50 », précise Karine.
Béton noir au sol, vieux portraits familiaux en noir et blanc, baignoire sur pieds, structures tubulaires apparentes (bien que repeintes en blanc)… Attenante à la chambre, cette salle de bains en noir et blanc arbore un look à la fois industriel et rétro. Volontairement épurée, cette pièce d’eau ne devait pas être surchargée pour pouvoir accueillir une douche et des toilettes en plus d’une baignoire et d’un plan vasque. Ce dernier est recouvert de carreaux de grès noirs en cinq par cinq, reliés par des joints noirs, pour un ensemble uniforme. Il ressort élégamment sur fond blanc.
Réduite à son minimum, la déco ne cache cependant pas la personnalité de la maîtresse des lieux, qui a notamment choisi un miroir venu d’Afrique du Sud, des étagères murales AM.PM et des suspensions indus’ en métal, trouvées au BHV.
Seule note de couleur vive dans ce décor bicolore, des boîtes Hermès, posées au sol, dénotent par leur orange vif !
Réduite à son minimum, la déco ne cache cependant pas la personnalité de la maîtresse des lieux, qui a notamment choisi un miroir venu d’Afrique du Sud, des étagères murales AM.PM et des suspensions indus’ en métal, trouvées au BHV.
Seule note de couleur vive dans ce décor bicolore, des boîtes Hermès, posées au sol, dénotent par leur orange vif !
La baignoire ancienne et à pattes de lion apporte un charme romantique à la pièce. « Elle est en fonte et je l’ai laissée dans son jus, car je la trouvais très belle en l’état. »
Après avoir monté une autre volée de marches de l’escalier noir, inondé de lumière par une grande verrière, on arrive dans un salon où le blanc domine, sur les murs, les sols et le plafond. Toujours soucieuse de doter chaque espace de caractère, Karine a opté pour des menuiseries noires, qui font le lien avec l’escalier.
À gauche de la porte, une affiche de propagande venue de Moscou colore le mur dans une teinte décalée. Une suspension Nud, enveloppée d’une guirlande Habitat, renforce le sentiment que le rouge est le fil conducteur de cette pièce.
À gauche de la porte, une affiche de propagande venue de Moscou colore le mur dans une teinte décalée. Une suspension Nud, enveloppée d’une guirlande Habitat, renforce le sentiment que le rouge est le fil conducteur de cette pièce.
Comme dans toutes les autres pièces de la maison, la récup’ est ici de mise. Karine a préféré des radiateurs anciens, « trouvés un à un », à des radiateurs à colonne.
Les fenêtres du salon donnent sur un jardin suspendu au-dessus de la salle de bains. Une idée qui permet de prolonger à tous les étages, la sensation produite par le jardin d’hiver de l’entrée.
Les fenêtres du salon donnent sur un jardin suspendu au-dessus de la salle de bains. Une idée qui permet de prolonger à tous les étages, la sensation produite par le jardin d’hiver de l’entrée.
Le coin salon de la pièce à vivre s’articule autour d’une table basse d’inspiration industrielle. Elle se compose de deux palettes de chantier, mises l’une sur l’autre et maintenues dans leur cadre en fer d’origine. Autour de cette table de récupération ? Une première édition de la célèbre chaise à bascule de Charles Eames, ainsi que deux canapés disposés en miroir. Pour la propriétaire, le canapé noir est à considérer comme un canapé d’hiver, animé par une multiplicité de coussins colorés en velours. Le blanc, version été, est rehaussé par des coussins en lin trouvés chez Caravane.
Ce salon pour toutes les saisons (mais sans télévision) trouve sa place sous une pièce cube en mezzanine, qui accueille un petit salon télé. On y accède par un vieil escalier en colimaçon, modernisé par un fin garde-corps.
Enfin, comme Karine voulait garder une séparation entre son salon principal et sa cuisine, en conservant une vue traversante, les deux espaces communiquent par le biais d’une ouverture carrée dans le mur.
Le clou du salon ? Une cible 100 % MOC, que Karine a dessiné à la main sur quatre panneaux de medium animés par la disposition de petites étagères. « Je ne sais pas si j’ai puisé mon inspiration dans l’un de mes mood-boards ou dans une pub… Je cherchais un motif concentrique, de la couleur. »
Ce salon pour toutes les saisons (mais sans télévision) trouve sa place sous une pièce cube en mezzanine, qui accueille un petit salon télé. On y accède par un vieil escalier en colimaçon, modernisé par un fin garde-corps.
Enfin, comme Karine voulait garder une séparation entre son salon principal et sa cuisine, en conservant une vue traversante, les deux espaces communiquent par le biais d’une ouverture carrée dans le mur.
Le clou du salon ? Une cible 100 % MOC, que Karine a dessiné à la main sur quatre panneaux de medium animés par la disposition de petites étagères. « Je ne sais pas si j’ai puisé mon inspiration dans l’un de mes mood-boards ou dans une pub… Je cherchais un motif concentrique, de la couleur. »
Dans la pièce de vie, le salon communique avec la salle à manger et la cuisine. Très originale avec ses trois petites tables, elle impose simplement son style bistrot. « Dans ma précédente maison, j’avais une très grande table. Mais à l’usage, je trouvais cela assez ridicule de se réunir au quotidien à trois sur une aussi grande table ! On peut donc manger sur une seule de nos petites tables lorsque nous sommes en famille et il me suffit de réunir les tables quand j’ai envie de recevoir du monde. » Ces dernières ont été créées par Karine. Elles sont constituées de pieds de bistrot anciens laqués en rouge, sur lesquels reposent des plateaux carrés en medium, enduits façon béton ciré.
Autre particularité de la salle à manger : un radiateur ancien vert, que Karine n’a pas souhaité repeindre. « Il est tout écaillé, ce qui permet de voir par endroits le noir de la fonte en dessous. »
Comme dans le salon, le sol est composé d’un plancher en pin peint, d’un grège très clair (référence Old White de Farrow & Ball).
Comme dans le salon, le sol est composé d’un plancher en pin peint, d’un grège très clair (référence Old White de Farrow & Ball).
Uniques en leur genre, les petites tables de Karine sont entourées de Plastic Chair Eames recomposées, en utilisant des coques en fibre de verre d’origine et de nouveaux pieds Eiffel, commandés aux États-Unis. Parce que « les pieds d’origine n’ont pas toujours bien résisté à l’épreuve du temps ».
L’îlot central est un établi de garagiste, simplement récupéré puis repeint. Il est dynamisé par un alignement de trois suspensions chinées en métal noir, reliées au plafond par un fil rouge. Le sol de la cuisine est fait de tommettes d’origine, peintes en Mouse’s Back de Farrow & Ball.
L’îlot central est un établi de garagiste, simplement récupéré puis repeint. Il est dynamisé par un alignement de trois suspensions chinées en métal noir, reliées au plafond par un fil rouge. Le sol de la cuisine est fait de tommettes d’origine, peintes en Mouse’s Back de Farrow & Ball.
Entièrement réalisée sur mesure, en medium noir teinté dans la masse, la cuisine joue la carte du rétro. Le plan de travail est rehaussé, au mur, par la présence d’une mosaïque – constituée de petits carreaux en verre, également noirs – et d’un miroir vintage piqué, que Karine a repeint en rouge pour faire écho à la couleur de ses pieds bistrot, dans la salle à manger.
Au quotidien, la troisième table bistrot de la salle à manger sert de console. Elle est accolée au mur et disposée sous une coiffe du Cameroun et à côté d’un fromager ancien, chiné par Karine. Ce petit espace, peuplé de meubles et éléments aux origines diverses, est un condensé du style métissé de la maîtresse des lieux.
Le fromager fait office de vaisselier rustique.
Un vrai vaisselier trône en revanche là où on ne l’attend pas ! À savoir, dans la salle de bains de la petite fille du couple. Ici, il est utilisé pour stocker les serviettes et affaires de toilette.
Les deux lavabos, les miroirs, l’armoire à pharmacie et le porte-serviettes sont autant d’éléments chinés çà ou là par Karine. La robinetterie, toute simple, est signée Hudson Reed.
Au mur, la référence Elephant Breath de Farrow & Ball domine. « Une couleur indescriptible car incroyablement versatile, qui peut être rose, beige ou grise en fonction de la luminosité ! »
Au mur, la référence Elephant Breath de Farrow & Ball domine. « Une couleur indescriptible car incroyablement versatile, qui peut être rose, beige ou grise en fonction de la luminosité ! »
Le noir et le rose (références Off Black et Setting Plaster de chez Farrow & Ball) alternent subtilement sur les murs dans la chambre de la petite Chine.
Pour sa fille, Karine voulait « un lit protecteur, un peu cocon, qui lui permette de moins se sentir perdue dans l’immensité de sa chambre ». Elle souhaitait encore ne surtout pas tomber dans un style « nunuche ». « J’avais envie d’une chambre qui puisse être d’actualité jusqu’à l’adolescence de Chine. »
Pour sa fille, Karine voulait « un lit protecteur, un peu cocon, qui lui permette de moins se sentir perdue dans l’immensité de sa chambre ». Elle souhaitait encore ne surtout pas tomber dans un style « nunuche ». « J’avais envie d’une chambre qui puisse être d’actualité jusqu’à l’adolescence de Chine. »
Son lit est une réalisation sur mesure signée MiniMOC. C’est un lit junior très enveloppant et à motifs, en 140 par 70. Une lampe Arik Levy trouvée chez Forestier permet d’en éclairer l’intérieur et une caisse de vin, au sol, sert de marchepied atypique pour s’y hisser plus facilement.
Un espace créatif a été conçu dans cette grande chambre d’enfant, avec un fauteuil, une chaise vintage et un petit meuble MOC (comme le portemanteau fixé sur le mur de droite). Une grande enfilade scandinave repeinte en noir sert de meuble de rangement, et çà et là dans la chambre, de très fines étagères permettent d’exposer les livres d’enfant de face. « Cela permet à ma fille de penser plus souvent à demander les livres qu’elle a envie de feuilleter, puisqu’elle les voit ! »
ET VOUS ?
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Qui habite ici : Karine Simonot, son mari et leur petite fille Chine
Emplacement : dans le XIᵉ arrondissement, quartier Oberkampf, Paris
Architectes d’intérieur : Karine Simonot et Stéphanie Maigret, de l’agence MOC
Superficie : 320 m²
Budget de la rénovation : « Comme j’ai tout fait moi-même, le coût des travaux n’est pas représentatif de ce qu’il aurait dû être. Pour une rénovation de cet ordre, où la simplicité est privilégiée, il faut cependant compter environ 200 000 euros. »
Anecdote : Cette maison sur trois niveaux date du milieu du XIXᵉ siècle. Elle est située à l’arrière d’un immeuble d’habitation et correspondait, à l’origine, à une écurie avec greniers.