Avant/Après : Un jeune couple ressuscite une fourasine délaissée
L'architecte Coralie Bizot et son compagnon sont tombés amoureux de Fouras où ils ont sublimé cette vieille maison
Coralie Bizot est architecte d’intérieur depuis une dizaine d’années dans la région de la Rochelle. Avec son compagnon originaire de l’île de Ré, elle aspire à s’installer et à acheter une maison dans un contexte moins touristique. À l’occasion de l’un de ses chantiers en 2018, Coralie a découvert Fouras, et a eu un gros coup de cœur pour cette charmante presqu’île, mordant l’Atlantique au niveau de l’embouchure de la Charente. À la suite du premier confinement, le couple déniche, dans le centre de la commune de 4 000 habitants, cette fourasine typique et son petit jardin. Visite des lieux, totalement rénovés en six mois, grâce aux bonnes idées de la jeune femme et au savoir-faire de son compagnon.
Plan du RDC avant travaux
Bien que dans un état vétuste, la maison de 80 m² était charmante avec sa façade ornée d’encadrements de fenêtres zébrés de tuffeau et de briques rouges. Depuis sa construction, dans les années 1940, elle avait appartenu à la même famille parisienne, qui y venait uniquement l’été et l’avait progressivement délaissée. Peu de travaux y avaient été réalisés et elle avait gardé son cachet d’antan, ce qui a beaucoup plu à l’architecte d’intérieur. « J’adore les lieux authentiques, imprégnés d’histoire ! » s’enthousiasme la jeune femme. La maison d’origine comprenait une salle à manger, une cuisine, un salon (en réalité une chambre), une buanderie et un grenier. En 1991, les propriétaires avaient fait construire une extension pour lui rajouter une salle de bains, des toilettes et une seconde chambre.
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Bien que dans un état vétuste, la maison de 80 m² était charmante avec sa façade ornée d’encadrements de fenêtres zébrés de tuffeau et de briques rouges. Depuis sa construction, dans les années 1940, elle avait appartenu à la même famille parisienne, qui y venait uniquement l’été et l’avait progressivement délaissée. Peu de travaux y avaient été réalisés et elle avait gardé son cachet d’antan, ce qui a beaucoup plu à l’architecte d’intérieur. « J’adore les lieux authentiques, imprégnés d’histoire ! » s’enthousiasme la jeune femme. La maison d’origine comprenait une salle à manger, une cuisine, un salon (en réalité une chambre), une buanderie et un grenier. En 1991, les propriétaires avaient fait construire une extension pour lui rajouter une salle de bains, des toilettes et une seconde chambre.
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Plan du RDC après travaux
Les nouveaux propriétaires n’ont pas révolutionné le plan mais ont fait un lourd travail de rénovation, intérieur et extérieur, pour moderniser la bâtisse et lui donner un confort actuel, en conservant tout le charme de l’ancien.
La première étape a consisté à remettre à jour l’aspect thermique de cette passoire énergétique. Le compagnon de Coralie, plombier-chauffagiste de profession, a mis en pratique ses connaissances, épaulé par un plaquiste de ses amis, spécialisé en isolation. « Nous avons dû refaire toute la partie extension dont le toit fuyait, isoler toits et murs, changer les fenêtres, remplacer la chaudière gaz par un puissant modèle à condensation, changer les radiateurs et poser une climatisation », précise Coralie.
Chaudière gaz à condensation connectée : Viessmann ; Isolation en fibre de bois Biofib de 14 cm ; radiateurs : Zehnder
Les nouveaux propriétaires n’ont pas révolutionné le plan mais ont fait un lourd travail de rénovation, intérieur et extérieur, pour moderniser la bâtisse et lui donner un confort actuel, en conservant tout le charme de l’ancien.
La première étape a consisté à remettre à jour l’aspect thermique de cette passoire énergétique. Le compagnon de Coralie, plombier-chauffagiste de profession, a mis en pratique ses connaissances, épaulé par un plaquiste de ses amis, spécialisé en isolation. « Nous avons dû refaire toute la partie extension dont le toit fuyait, isoler toits et murs, changer les fenêtres, remplacer la chaudière gaz par un puissant modèle à condensation, changer les radiateurs et poser une climatisation », précise Coralie.
Chaudière gaz à condensation connectée : Viessmann ; Isolation en fibre de bois Biofib de 14 cm ; radiateurs : Zehnder
Après. Aujourd’hui, la façade a été repeinte et l’extérieur valorisé avec la pose de pavés de pierre calcaire au niveau de l’allée qui longe la maison. Les fenêtres ont été changées avec des modèles sur mesure en aluminium à rupture de ponts thermiques, peintes dans le RAL 7031, l’une des couleurs acceptées dans ce quartier par les architectes des bâtiments de France, car la maison est en secteur protégé.
Isolation : Par où commencer pour gagner en efficacité ?
Isolation : Par où commencer pour gagner en efficacité ?
Après. Dans l’entrée, Coralie a réussi à loger des toilettes invités à droite de l’escalier dans un espace perdu. « Les seules autres sont dans la salle de bains de la suite parentale, ce n’était pas pratique », justifie-t-elle. Après être passées sous l’encadrement en bois laissé volontairement apparent pour mettre en valeur la structure constructive de la bâtisse, nous pénétrons dans la salle à manger, semi-ouverte sur la cuisine.
Après. Comme l’entrée était trop exiguë pour y intégrer un rangement, Coralie a créé ce meuble banquette à l’entrée de la pièce de vie. « Je l’ai dessiné et fait réaliser en médium que j’ai peint dans la couleur “gris Taunus” du nuancier Chromatic (peintures Seigneurie-Gauthier) », indique-t-elle.
Au centre de la pièce, le regard est immédiatement captivé par la suspension. « Je souhaitais une suspension que l’on ne trouve pas dans le commerce, quelque chose d’un peu décalé qui reste dans l’univers d’une maison bord de mer moderne. J’ai fait appel à l’artiste sculpteur Nuro dont l’atelier est à Ronces-les-Bains et il m’a fait ce poisson punk original », raconte Coralie.
Après. Dans cette pièce, la jeune femme a eu envie dès sa première visite de laisser apparent le mur de briques plein d’âme, de même qu’elle a conservé le sol existant en carreaux de terre cuite. « J’aime leurs imperfections, témoins de l’histoire des lieux », philosophe-t-elle. Les autres murs périphériques ont été isolés avec 14 centimètres de laine de bois, aussi efficace pour le confort d’hiver que d’été. Cette isolation par l’intérieur a été mise en valeur par l’encadrement en chêne massif des fenêtres, préféré à un banal Placo.
La table à manger a pris place devant la jolie fenêtre cintrée, entourée de chaises chinées par la propriétaire. « J’ai mis tout mon cœur dans cette maison que j’ai souhaitée tournée vers l’essentiel avec une quête d’authenticité et un grand nombre d’achats en seconde main. C’est une philosophie qui irrigue mes projets », partage-t-elle.
Après. C’était un parti pris de ne pas décloisonner le rez-de-chaussée pour rassembler les pièces de vie. Bien que venant d’une maison où cuisine, séjour et salle à manger formaient une même pièce, Coralie en est revenue et préférait conserver des espaces distincts, afin de pouvoir s’isoler, au salon par exemple. La cuisine a toutefois été semi-ouverte sur la salle à manger grâce à la pose d’un IPN dans ce mur porteur. Cela a conféré une triple exposition à la pièce (sud-ouest-nord) et par conséquent une belle circulation de lumière.
Après. Un plan bar fait transition entre séjour et cuisine. Il a été rehaussé par une verrière dessinée par l’architecte d’intérieur et réalisée sur mesure par le métallier Nicolas Georget. « Je l’ai pensée dans l’esprit des anciennes verrières de cuisine avec des motifs rappelant les années 1940 et des verres tous différents. Elle a été réalisée en acier finition brute, juste ciré », détaille-t-elle.
Artérieur, cuisiniste indépendant local, est intervenu sur la composition de la cuisine. Deux plans de travail en parallèle offrent une bonne surface pour cuisiner et pour le stockage. Le mobilier a été choisi dans une teinte « gris soie » afin de contraster subtilement avec l’enveloppe ancienne.
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Le marbrier Geoffroy a façonné le plan de travail en granit à la finition mate dont rêvait Coralie. « Il est simple d’entretien et très costaud, mais il faut l’hydrofuger de temps en temps », indique-t-elle. Quant au piano de cuisson Smeg, en 90 centimètres de large, il a été acheté d’occasion, couplé à un fond de hotte riveté par le métallier et à un groupe d’aspiration encastrable caché dans des meubles hauts.
Après. Projetant de transformer cette agréable pièce orientée est en séjour, l’architecte d’intérieur souhaitait conserver le plancher d’origine en pitchpin. C’était sans compter sur les découvertes de chantier. « Sous l’ancienne armoire, le plancher était tout enfoncé. En soulevant les lames, nous avons découvert qu’elles étaient posées à même le sol en terre battue ! » Son compagnon a donc saisi l’opportunité de devoir refaire la dalle pour décaisser largement et installer un chauffage au sol à eau, raccordé au réseau de chauffage central. Ce qui a permis de délester la pièce de son radiateur.
Coralie a opté pour un nouveau plancher en chêne vieilli, avec un motif point de Hongrie pour la touche chic et « faire comme s’il avait toujours été là ». La pièce a été meublée avec soin et beaucoup de bons plans : « Le canapé était le mien, de même que la suspension Screen de Market Set. Le reste est chiné », explique-t-elle. Le rocking-chair a notamment été acheté sur leboncoin, sablé et recouvert de tissu bouclettes par une tapissière.
Avant de visiter la suite parentale, arrêtons-nous sur les portes. « Elles proviennent toutes de la maison. Dans le séjour, nous l’avons recoupée pour être aux bonnes dimensions à la suite de la réfection de la dalle et nous avons laissé à chaque fois apparente la structure constructive ancienne sur le pourtour », explique la pro, qui a repeint celle-ci en kaki.
Après. Les pièces de l’extension ont été rassemblées afin de constituer la suite parentale que l’on atteint via la buanderie, pièce tampon créant un sas tout au fond de ce couloir. Des anciens sanitaires, il ne reste rien. L’architecte d’intérieur a remodelé la salle d’eau et les WC pour créer un long dressing filant encastré dans la circulation, désormais parée d’un nouveau parquet en chêne.
Après. Aujourd’hui, la buanderie comporte la nouvelle chaudière, l’espace linge (lave-linge et sèche-linge) et cette cave à vin de style industriel, positionnée à la place de l’ancien buffet. « Je l’ai dessinée sur mesure pour optimiser ce coin derrière la porte car aucune cave du commerce n’aurait pu convenir. C’est une réalisation conjointe de mon compagnon, qui a conçu le système de rafraichissement, et de mon métallier qui s’est donné du mal pour que les portes soient étanches et que les étagères supportent le poids des bouteilles sans aucun renfort central », explique Coralie, précisant qu’elle contient 150 bouteilles.
Après. Pour la personnaliser, Coralie a eu une bonne idée. « Je suis allée plusieurs fois en Polynésie et je souhaitais retrouver cette nature luxuriante qui m’avait tant plu. J’ai laissé carte blanche à la graphiste rochelaise Émilie Billac de Bomocoeur Studio qui a travaillé sur la base de mes photos et j’adore le résultat ! », lui rend-elle hommage.
Sur la droite de la pièce, découvrirez-vous de quoi s’est servie l’architecte d’intérieur pour créer son bel organiseur à bijoux ? « D’un ancien support à bières que j’ai trouvé dans la rue ! »
Sur la droite de la pièce, découvrirez-vous de quoi s’est servie l’architecte d’intérieur pour créer son bel organiseur à bijoux ? « D’un ancien support à bières que j’ai trouvé dans la rue ! »
Les lampes de chevet, en porcelaine ajourée ont aussi leur petite histoire. « J’en avais acheté une chez Conforama il y a plusieurs années et j’en ai cherché une seconde. En vain, car elle n’était plus produite, mais j’ai eu la chance d’en trouver une sur leboncoin ! J’aime l’effet corail qu’elle apporte avec la lumière allumée, parfait pour une ambiance polynésienne ! »
Plus de photos de chambres parentales sur Houzz
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Après. On se rappelle que la salle de bains d’origine a été totalement remodelée, rattachée aux toilettes et amputée d’une bande pour créer un dressing. « Mon compagnon souhaitait une douche de deux mètres de large avec deux pommeaux. Cela a demandé pas mal de réflexion en amont pour assurer un débit d’eau suffisant et encastrer la robinetterie », explique l’architecte d’intérieur.
En ce qui concerne le meuble vasque, elle a opté pour un modèle en chêne sur lequel a été adapté un grand bac émaillé de 120 centimètres. Trouver un miroir de barbier à la bonne dimension lui a donné du fil à retordre mais elle a fini par dénicher ce modèle chez La Redoute.
Applique Kartell ; robinetterie : Ondyna « Beak », chez Christina.
Applique Kartell ; robinetterie : Ondyna « Beak », chez Christina.
Après. Exit le carreau blanc 20×20 centimètres tristounet. Coralie a préféré paver la douche en pleine hauteur avec un carrelage grand format imitation marbre bien plus chic.
Après. Les nouveaux propriétaires ont prestement réaménagé l’étage en chambre de bébé quand l’heureux événement s’est profilé en cours de chantier. Le sol en pitchpin a été poncé et vitrifié. Une main courante a été ajoutée dans l’escalier. « Nous avons même réussi à placer une vasque et une douche à l’étage », explique Coralie. Le couple envisage de faire réaliser une extension dans le futur proche pour agrandir la chambre de leur fils et disposer de l’étage comme chambre d’appoint.
Après. Notons pour finir que le jardin de 150 m² a également fait l’objet d’un gros rafraîchissement : « nous avons réalisé une terrasse en bois et beaucoup taillé car le jardin était une forêt de bambous à notre arrivée. Nous avons seulement gardé l’olivier et le figuier », précise Coralie.
Au final, ce chantier aura fortement sollicité les propriétaires pendant six mois et requis pas mal d’huile de coude pour réaliser, seuls ou aidés d’amis artisans, nombre de ces travaux. Une démarche volontaire qui a bien allégé la note finale : « Nous en avons eu pour 90 000 euros à l’intérieur contre 130 000 si nous avions tout fait faire et 8 000 euros pour l’extérieur, contre 15 000. Nos prix pros sur les fournitures ont également contribué à faire baisser leur facture de 10 à 50 % », indique pour finir Coralie.
ET VOUS ?
Que pense-vous de cette rénovation ?
ET VOUS ?
Que pense-vous de cette rénovation ?
Qui habite ici ? L’architecte d’intérieur Coralie Bizot, son compagnon et leur bébé
Emplacement : Fouras en Charente-Maritime
Livraison : avril 2021
Durée des travaux : 6 mois
Superficie : maison 80 m² ; jardin 150 m²
Architecte d’intérieur : Coralie Bizot de MAYA Créatrice d’Intérieur (ex-Décoralie Concept)
Entreprises : métallier : Nicolas Georget de Georget Concept ; Cuisiniste : Artérieur ; Marbrier : marbrerie Geoffroy Décoration (Lezay)
Budget : 90 000 euros pour l’intérieur et 8 000 euros pour les extérieurs
Photos : Elsa Girault Photography