Avant/Après
Visites Privées
Avant/Après : Une folie « sans souci » vers le bassin d'Arcachon
L'architecte d'intérieur Elena Le Bihan nous présente sa résidence secondaire et ses bonnes idées de rénovation
Lors de l’été 2021, au cœur du Bassin d’Arcachon, l’architecte d’intérieur Elena Le Bihan et son conjoint envisagent d’allier l’utile à l’agréable en investissant dans une résidence secondaire. Originaire de la région bordelaise, Elena a toujours été attirée par ce coin où elle a passé de nombreuses vacances et rêve d’un pied-à-terre à la mer. Après bien des visites infructueuses, le destin mène les époux à une villa en vente depuis plusieurs mois. Un simple coup d’œil a suffi pour qu’ils en tombent amoureux et, la chance aidant, ils trouvent un accord avec les propriétaires. La villa, nécessitant quelques retouches pour retrouver son charme, offre à Elena, fraîchement diplômée en architecture d’intérieur à l’Ecole Boulle, l’opportunité rêvée de mettre en pratique sa passion pour la rénovation et la décoration.
Plans du 1er étage avant travaux
« Sur le Bassin, nous avons visité de nombreuses maisons avec des volumes disparates, juxtaposés au fil du temps. Celle-ci nous a plu tout de suite pour son unité », partage Elena en commençant la visite. La villa de style arcachonnais a en effet de quoi séduire avec sa façade à la régularité néoclassique, son appareil de tuffeau sur lequel tranche l’orange des modénatures en brique, son pignon pointu ourlé de lambrequins et son imposant escalier central qui mène le visiteur directement au premier étage. « Elle a été construite en 1924 par un notable parisien pour sa courtisane », glisse la jeune femme, amusée d’avoir craqué pour cette « folie » baptisée « sans souci », un nom prometteur de détente et de déconnexion parfaites.
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« Sur le Bassin, nous avons visité de nombreuses maisons avec des volumes disparates, juxtaposés au fil du temps. Celle-ci nous a plu tout de suite pour son unité », partage Elena en commençant la visite. La villa de style arcachonnais a en effet de quoi séduire avec sa façade à la régularité néoclassique, son appareil de tuffeau sur lequel tranche l’orange des modénatures en brique, son pignon pointu ourlé de lambrequins et son imposant escalier central qui mène le visiteur directement au premier étage. « Elle a été construite en 1924 par un notable parisien pour sa courtisane », glisse la jeune femme, amusée d’avoir craqué pour cette « folie » baptisée « sans souci », un nom prometteur de détente et de déconnexion parfaites.
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Plans du 1er étage après travaux
À l’intérieur, le plan de la maison est simple, réparti sur deux niveaux de 80 m². En haut, les pièces de vie, en bas, quatre chambres en rez-de-jardin.
La maison a déjà été rénovée et modernisée par plusieurs propriétaires antérieurs qui l’ont isolée et décloisonnée au niveau des pièces de vie pour la rendre plus moderne. Sans travaux structurels à réaliser, il restait à « remettre la maison à notre goût dans des teintes qui maximisent sa lumière puis meubler et décorer », explique l’architecte d’intérieur. Autant de tâches qui la ravissent d’avance.
À l’intérieur, le plan de la maison est simple, réparti sur deux niveaux de 80 m². En haut, les pièces de vie, en bas, quatre chambres en rez-de-jardin.
La maison a déjà été rénovée et modernisée par plusieurs propriétaires antérieurs qui l’ont isolée et décloisonnée au niveau des pièces de vie pour la rendre plus moderne. Sans travaux structurels à réaliser, il restait à « remettre la maison à notre goût dans des teintes qui maximisent sa lumière puis meubler et décorer », explique l’architecte d’intérieur. Autant de tâches qui la ravissent d’avance.
Cependant, les trentenaires ont acheté nettement plus cher qu’ils ne l’avaient imaginé au départ et il est nécessaire de limiter les frais pour transformer la maison. Ils décident par conséquent de faire « simple et efficace et mettre largement la main à la pâte ».
En haut de l’escalier, l’entrée principale a été passée en blanc pour maximiser la lumière. La jeune femme, éprise de chine, s’est ensuite plu à ponctuer les lieux de décors qui lui parlent. « J’ai encadré des planches de botanique que j’ai achetées chez Deyrolle à Paris, une boutique incroyable qui ressemble à un cabinet de curiosités », indique-t-elle.
En haut de l’escalier, l’entrée principale a été passée en blanc pour maximiser la lumière. La jeune femme, éprise de chine, s’est ensuite plu à ponctuer les lieux de décors qui lui parlent. « J’ai encadré des planches de botanique que j’ai achetées chez Deyrolle à Paris, une boutique incroyable qui ressemble à un cabinet de curiosités », indique-t-elle.
Après. L’architecte d’intérieur Elena Le Bihan n’aurait pas fait ces choix de couleurs et de finitions mais, pour éviter de gâcher les ressources, elle a préféré conserver et relooker le mobilier en place. « Je souhaitais amoindrir l’impact visuel des plans de travail foncés. Dans ce cas, l’astuce consiste à peindre les murs dans une couleur aussi foncée, qui détourne l’œil », conseille-t-elle.
Plus facile à dire qu’à faire puisqu’elle souhaitait par ailleurs garder un maximum de clarté dans ce lieu sombre. De surcroît, les conjoints n’étaient pas du même avis sur la teinte à appliquer. « Nous adorons le bleu tous les deux, mais j’ai certaines nuances de bleu en horreur » glisse Elena qui ne souhaitait pas tomber dans un décor bord de mer classique.
Plus facile à dire qu’à faire puisqu’elle souhaitait par ailleurs garder un maximum de clarté dans ce lieu sombre. De surcroît, les conjoints n’étaient pas du même avis sur la teinte à appliquer. « Nous adorons le bleu tous les deux, mais j’ai certaines nuances de bleu en horreur » glisse Elena qui ne souhaitait pas tomber dans un décor bord de mer classique.
Finalement, ils ont été réunis par la nuance « bleu des Vosges » de chez Libéron, un bleu profond qui crée étonnamment un lien avec les teintes que l’on retrouve sur les cabanes ostréicoles locales. « La maison a été habitée par plusieurs ostréiculteurs et ça nous a inspirés », partage la jeune femme.
Pour éviter de surcharger la pièce avec cette teinte foncée, l’architecte d’intérieur a travaillé par touches, alignées sur le mobilier. « J’ai fait des études en 3D pour savoir où placer la couleur et garder la luminosité et cela s’est montré très efficace. Les modélisations ont été très proches de la réalité et nous n’avons pas eu à peindre et repeindre », explique-t-elle.
Sur le mur de la cuisine, Elena a ajouté une horloge. Non pour connaître l’heure dans cette villa « sans souci » mais pour vivre les vacances en connexion avec les marées. « On adore aller se balader aux heures où le Bassin, rempli, est le plus beau. Nous allons voir les oiseaux de la réserve ornithologique ou le port ostréicole de Larros tout proche », confie-t-elle.
Pour éviter de surcharger la pièce avec cette teinte foncée, l’architecte d’intérieur a travaillé par touches, alignées sur le mobilier. « J’ai fait des études en 3D pour savoir où placer la couleur et garder la luminosité et cela s’est montré très efficace. Les modélisations ont été très proches de la réalité et nous n’avons pas eu à peindre et repeindre », explique-t-elle.
Sur le mur de la cuisine, Elena a ajouté une horloge. Non pour connaître l’heure dans cette villa « sans souci » mais pour vivre les vacances en connexion avec les marées. « On adore aller se balader aux heures où le Bassin, rempli, est le plus beau. Nous allons voir les oiseaux de la réserve ornithologique ou le port ostréicole de Larros tout proche », confie-t-elle.
Après. Pour recevoir famille et amis dans la salle à manger, Elena a eu envie d’un décor chic et élégant. Une fois le mur anobli par la teinte Bleu des Vosges, elle a composé le décor en chinant à petit prix. Le plus drôle étant qu’elle a un jour ramené sans le savoir, d’une brocante en Charente, la propre table de son arrière-grand-mère ! Elle l’a accompagnée de sièges Cesca de Marcel Breuer, découverts dans un vide-maison. Les assiettes sont un coup de cœur du conjoint d’Elena, une véritable madeleine de Proust : « Il mangeait dans les mêmes, mais d’une autre teinte, lorsqu’il était enfant », souffle-t-elle. Le lustre à pampilles dans le style Murano, trouvé quant à lui dans une boutique d’antiquités locale, a donné des sueurs froides au couple au moment de sa pose en raison de son poids impressionnant.
« Ca prend quand même un temps fou de trouver tous ces objets quand on sait ce que l’on veut », conclut la jeune femme, une observation que partagent toutes les décoratrices qui chinent pour le compte de leurs clients.
Plus d’idées pour utiliser le bleu dans la salle à manger
« Ca prend quand même un temps fou de trouver tous ces objets quand on sait ce que l’on veut », conclut la jeune femme, une observation que partagent toutes les décoratrices qui chinent pour le compte de leurs clients.
Plus d’idées pour utiliser le bleu dans la salle à manger
Après. Dans le séjour, l’architecte d’intérieur a souhaité valoriser l’angle de la pièce avec ses deux hautes fenêtres et sa cheminée. Elle a donc installé le canapé en face, à l’opposé de l’aménagement existant. « Question couleur, nous avons tout évoqué avant de nous rendre à l’évidence que le blanc rendrait le plus hommage à la magnifique lumière qui entre ici », estime-t-elle.
Après avoir flashé sur le canapé de forme organique en laine bouclette, « une pièce tendance » concède-t-elle, elle s’est fait plaisir en chinant des pièces de design dans le style danois qu’elle aime particulièrement. Elle évoque en particulier « les copies de deux fauteuils Jeanneret des années 1950 dessinés pour la villa Chandigarh en Inde ».”
Canapé : AM.PM
Après avoir flashé sur le canapé de forme organique en laine bouclette, « une pièce tendance » concède-t-elle, elle s’est fait plaisir en chinant des pièces de design dans le style danois qu’elle aime particulièrement. Elle évoque en particulier « les copies de deux fauteuils Jeanneret des années 1950 dessinés pour la villa Chandigarh en Inde ».”
Canapé : AM.PM
Quelques pièces contemporaines dans le style minimaliste apportent ce qu’il faut de discret contraste, à l’instar des bouts de canapé ou de la table basse en métal, provenant de chez Ethnicraft.
Également amatrice d’art, Elena a eu un coup de cœur pour le tableau qui orne le dessus du canapé. « C’est une photo de Stéphane Scotto, un photographe connu sur le Bassin pour ses magnifiques clichés vus du ciel. J’adore les teintes de celui-ci, qui représente la plage du Pilat. On pourrait observer des heures tous ces personnages minuscules en train de lire, jouer ou faire l’étoile de mer », rêve-t-elle.
Également amatrice d’art, Elena a eu un coup de cœur pour le tableau qui orne le dessus du canapé. « C’est une photo de Stéphane Scotto, un photographe connu sur le Bassin pour ses magnifiques clichés vus du ciel. J’adore les teintes de celui-ci, qui représente la plage du Pilat. On pourrait observer des heures tous ces personnages minuscules en train de lire, jouer ou faire l’étoile de mer », rêve-t-elle.
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Après. Ne ratons pas cette petite pièce dans laquelle Elena a mis un petit grain de folie. « Si l’on n’ose pas dans un petit espace, on ne le fera jamais », plaisante celle qui a vécu de nombreuses années en Angleterre et en a gardé un vrai goût pour les décors éclectiques un poil baroques. « C’est un de mes rêves pro que de tomber un jour sur un client avec lequel je partage ce goût et que je pourrais accompagner », glisse-t-elle avec envie.
Toujours est-il que concocter une ambiance boudoir avec un papier à grosses fleurs et un cadre doré baroque l’a amusée, eu égard à l’ancienne courtisane vivant dans les lieux.
Toujours est-il que concocter une ambiance boudoir avec un papier à grosses fleurs et un cadre doré baroque l’a amusée, eu égard à l’ancienne courtisane vivant dans les lieux.
Après. La cage d’escalier a été peinte en bleu pâle, une tonalité claire qui s’accorde bien avec le reste de l’ensemble de la maison et le dernier tableau peint par Elena.
Plans du rez-de-jardin avant travaux
Le rez-de-chaussée, aménagé avec quatre chambres et deux salles de bains, s’ouvre à l’arrière de la maison sur le jardin. Une piscine de 3 × 6 mètres entourée d’une terrasse en Accoya y figurait préalablement à l’achat. « Une piscine qui invite à la détente, sécurisante grâce à sa terrasse coulissante qui permet de la recouvrir » précise Elena.
Le rez-de-chaussée, aménagé avec quatre chambres et deux salles de bains, s’ouvre à l’arrière de la maison sur le jardin. Une piscine de 3 × 6 mètres entourée d’une terrasse en Accoya y figurait préalablement à l’achat. « Une piscine qui invite à la détente, sécurisante grâce à sa terrasse coulissante qui permet de la recouvrir » précise Elena.
Après. Ils ont baptisé celle-ci « Pilat », tout simplement « parce qu’elle fait face à la piscine comme la grande dune emblématique du Bassin fait face à la mer ». Comme les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés, cette chambre a pour le moment fait l’objet de recherches déco limitées. « Nous avons conservé pour le moment le grand placard vitré des anciens propriétaires, pratique pour stocker nos vêtements », regrette Elena. La professionnelle attend d’avoir refait quelque peu sa trésorerie pour repenser leur chambre plus à ses goûts. Le couple a néanmoins mis l’accent sur les essentiels : « une literie de qualité et une jolie tête de lit cannée ! ».
Après. Cette chambre qui donne également sur la piscine, a été plus ironiquement que pompeusement nommée la « Co(o)rniche » comme le bien connu restaurant designé par Starck sur le Bassin. Elena aime la pierre de taille de l’appareil de construction laissée apparente en tête de lit. Pour la particulariser, elle accroché au mur le tableau d’un ami architecte devenu peintre.
Après. Cette autre chambre sur rue a été baptisée Larros, du nom du port ostréicole le plus proche, que le couple affectionne pour son animation estivale. Elle se distingue par sa tapisserie en tête de lit. « Elle nous a été offerte par la grand-mère de mon compagnon. Il s’agit d’une reproduction de « La Danse de la Tenture de la Noble pastorale », une tapisserie du XVe siècle qui se trouve au Louvre réalisée par la manufacture de Rambouillet », précise la jeune femme.
Après. Enfin, cette dernière chambre côté rue a été nommée la Salie, du nom de la plage préférée des propriétaires. « Une plage située sur l’océan, qui est notre spot de surf préféré », explique Elena. Le papier peint panoramique en noir et blanc qui avait été choisi pour sa joyeuse exubérance tropicale jette une ombre au tableau. « Il me rappelle désormais la couleur des arbres calcinés au bord de cette plage depuis le grand incendie… », s’attriste-t-elle.
En sortant depuis le niveau des chambres sur le jardin, la piscine et sa terrasse coulissante lui redonnent le sourire. « Un lieu parfait pour rassembler famille et amis et fêter l’été prochain les 100 ans de la Villa Sans Souci », glisse Elena le Bihan. Celle-ci précise même avoir nommé son agence d’architecture d’intérieur en hommage à cette villa qui a si bien comblé leur couple et est devenue leur porte-bonheur.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
ET VOUS ?
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Qui vit ici : C’est la résidence secondaire de l’architecte d’intérieur Elena le Bihan et de son compagnon
Superficie : 160 m²
Emplacement : Au bord du bassin d’Arcachon
Achat de la maison : décembre 2021
Durée des travaux : de janvier à mars 2022
Architecte d’intérieur : Elena Le Bihan (Studio Sans Souci)
Budget : 1 100€ / m² pour la rénovation et l’aménagement d’intérieur
Photos : Arthur Cruz