Avant/Après : Métamorphose tout en courbes pour bel haussmannien
La transformation audacieuse d'un appartement familial du 7ᵉ arrondissement, entre contemporain et vintage
Dans le quartier du Triangle d’Or, à proximité de la station de métro Duroc, ces trentenaires, accompagnés de leur enfant en bas âge, viennent d’acquérir leur tout premier appartement familial. Situé au quatrième étage, en angle sur deux rues, cet haussmannien de 125 m², composé de 6 pièces, a grand besoin d’une rénovation globale. Attirés par le style des projets de Batiik Studio, ils contactent le duo d’architectes d’intérieur avec ce cahier des charges en tête : « L’objectif était un appartement familial, lumineux, avec trois chambres, dont une suite parentale et un bureau/chambre d’amis. Ils souhaitaient des espaces de vie conviviaux et communicants, avec une grande table pour recevoir des amis et la famille », partage Rebecca Benichou. Quant au style, les propriétaires leur laissent carte blanche et elles vont tout simplement leur concocter un petit bijou.
Avant. De leur première visite, les architectes d’intérieur du Studio Batiik gardent le souvenir d’un appartement éclectique. « Deux appartements avaient été rassemblés dans le temps, et des travaux réalisés à différents moments, d’où un manque d’harmonie frappant », se remémore Rebecca Benichou.
Dotées de moulures, plancher en chêne et cheminées de marbre, les pièces sur rue avaient gardé le charme de l’ancien mais sur cour (côté cuisine), les pièces avaient été abîmées et aucun charme ne susbsistait.
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Dotées de moulures, plancher en chêne et cheminées de marbre, les pièces sur rue avaient gardé le charme de l’ancien mais sur cour (côté cuisine), les pièces avaient été abîmées et aucun charme ne susbsistait.
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Après. C’est sur la base de ces observations que les jeunes femmes ont d’abord bâti l’organisation spatiale qui répondait à la demande de leurs clients. « Nous avons veillé à créer deux parties distinctes. Une partie jour qui comprend le double séjour, la cuisine dînatoire et le bureau/chambre d’ami. Et une partie nuit composée d’une suite parentale, d’une seconde suite enfant et de la buanderie », détaille Rebecca.
Au niveau stylistique, les pièces sur rues, au décor haussmannien, ont été attribuées aux espaces de vie et à la chambre parentale. Le reste des espaces situés à l’arrière de l’appartement, en rupture visuellement, ont été mis en valeur grâce à une thématique moderne, tout en courbes.
Au niveau stylistique, les pièces sur rues, au décor haussmannien, ont été attribuées aux espaces de vie et à la chambre parentale. Le reste des espaces situés à l’arrière de l’appartement, en rupture visuellement, ont été mis en valeur grâce à une thématique moderne, tout en courbes.
Après. La pièce maîtresse de cette transformation est sans conteste le mur courbe, d’un rouge profond, qui s’étend de l’entrée jusqu’à la cuisine et dialogue bien avec l’œuvre de Marie-Claude Bugeaud (galerie Amelie ; Maison d’art) en regard. Cette cloison cintrée, en médium peint, abrite des sanitaires et un bureau, un grand placard de rangement pour la cuisine, et une alcôve pour le coin repas.
« Notre objectif était de créer un équilibre en réunissant plusieurs styles et époques pour créer un intérieur chaleureux et accueillant. Le mur courbe rouge est devenu l’âme de cet intérieur. Il apporte une touche de modernité et de dynamisme au cadre traditionnel », décrypte l’architecte d’intérieur Florence Jallet, seconde collaboratrice du Studio Batiik.
« Notre objectif était de créer un équilibre en réunissant plusieurs styles et époques pour créer un intérieur chaleureux et accueillant. Le mur courbe rouge est devenu l’âme de cet intérieur. Il apporte une touche de modernité et de dynamisme au cadre traditionnel », décrypte l’architecte d’intérieur Florence Jallet, seconde collaboratrice du Studio Batiik.
Étonnant en effet le visiteur dès l’entrée, ce mur sinueux brise le rythme classique des pièces anguleuses et distille une douce fluidité dans les circulations. Pour profiter au maximum de cet élément sculptural, le studio Batiik s’est attaché à créer des perspectives depuis les espaces de vie (cuisine et séjour).
Délestant de leurs portes les issues vers les pièces de vie, elles ont imaginé ces arches envoûtantes. « Nous avons utilisé ces arches en staff légèrement arrondies pour signifier les passages et créer un rythme. Un rose poudré laqué les met en valeur », indique Rebecca Bénichou, dont l’inspiration n’est pas sans faire un clin d’œil à l’architecture de Jacques Couëlle.
Après. La vague bordeaux nous emporte vers la cuisine où elle se creuse, offrant une intimité à l’espace banquette. Ce délicieux coin repas, désiré par la famille pour y déjeuner au quotidien, décline le rond et le demi-rond, de la table à la banquette en passant par la suspension, dans des tonalités toniques, mais assez sourdes pour rester apaisantes.
« Les formes organiques adoucissent les intérieurs. Associés à un style contemporain, en rupture des styles classiques tel que l’haussmannien, ces formes rassurent, apportent de la générosité à l’espace et le rendent cosy », estime Florence.
Plus d’idées pour aménager une cuisine sur Houzz
« Les formes organiques adoucissent les intérieurs. Associés à un style contemporain, en rupture des styles classiques tel que l’haussmannien, ces formes rassurent, apportent de la générosité à l’espace et le rendent cosy », estime Florence.
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La cuisine, entièrement conçue sur mesure, prolonge le travail artistique du mur. Conçu tel un buffet bas aux angles cintrés, le linéaire de cuisine parade avec ses façades recouvertes d’une résine mate rosée et son plan de travail en onyx véritable. Prolongé par un dosseret, ce plan aux nuances contrastées est assurément le clou du spectacle. Variété de calcédoine, pierre semi-précieuse, l’onyx évoque le luxe. Comme la pierre est plus poreuse que le marbre, elle a été traitée avec un vernis hydrofuge. « Nous avons été sélectionner cette tranche chez le marbrier », indiquent les professionnelles.
Dans cette partie contemporaine de l’appartement, une résine mate a été coulée pour unifier les sols abîmés. « Nous avons dessiné une trame d’ondulation avec plusieurs teintes de rose et la résine était l’un des seuls matériaux qui nous le permettait. C’est aussi un matériau solide et facilement lessivable pour un appartement familial », partage Rebecca. Le délicat motif zébré du sol, qui fait écho aux motifs de l’onyx, est malheureusement peu perceptible sur les visuels.
Dans cette partie contemporaine de l’appartement, une résine mate a été coulée pour unifier les sols abîmés. « Nous avons dessiné une trame d’ondulation avec plusieurs teintes de rose et la résine était l’un des seuls matériaux qui nous le permettait. C’est aussi un matériau solide et facilement lessivable pour un appartement familial », partage Rebecca. Le délicat motif zébré du sol, qui fait écho aux motifs de l’onyx, est malheureusement peu perceptible sur les visuels.
Le motif de veinure naturelle, un fil rouge dans la cuisine, inonde également le plateau de la table placé sous la suspension Bao de l’artiste Julie Lansom. Il a été réalisé sur mesure en pin teinté en bleu. La chaise en acier ajourée « Tube », vintage, a été designée par Mathieu Matégot en 1951.
Après. Le double séjour avait gardé son identité haussmannienne. À cette noble enveloppe ont été mariées des pièces de mobilier contemporaines fortes et des éléments de design vintage en bois. Cette alliance audacieuse de styles a complètement revitalisé cet intérieur haussmannien, en créant une pièce de vie moderne qui a su toutefois préserver son charme historique.
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Après. L’équipe de Studio Batiik chargée de la mission mobilier a sélectionné des pièces design à l’instar de cet ensemble de fauteuils et son ottomane recouvert de tissu bouclette orange brûlé signée par Emmanuel Outy (galerie Signé). Tout en formes organiques et agréablement joufflu, il fait directement écho à la boîte rouge cintrée de l’entrée.
Ces pièces modernes ont été associées avec des éléments vintage, tels que cette bibliothèque en chêne massif du designer français Pierre Cruège, emblématique du style des années 1950. Fabriquée en chêne massif, cette coquette pièce de mobilier sculpture se distingue par ses deux panneaux latéraux qui s’évasent en un piètement en forme de compas.
Après. Face à la cheminée d’origine en marbre blanc, le coin séjour donne envie de s’y lover. Le canapé en cuir de facture italienne (modèle Marenco chez Arflex produit en 1970), joue une fois de plus sur les formes gonflées. La table basse en chêne et granit naturel Louise Blue d’Emmanuel Outy, posée sur un tapis inspiration années 1970, mêle formes organiques contemporaines et accents vintage.
Derrière le canapé, un paravent en bois ajouré (pièce unique provenant de la galerie Amelie, Maison d’Art) trace une séparation graphique et légère avec la zone salle à manger.
Après. La pièce principale de l’appartement a été décloisonnée pour gagner en lisibilité et en aisance, offrant une magnifique pièce de réception. Toutes les moulures ont été reprises en staff et la pièce semble avoir toujours existé, si ce n’est le dessin des lames de parquet qui témoigne de l’histoire des lieux.
Les propriétaires souhaitaient une table de réception particulière. Réalisée sur mesure dans un style contemporain, cette pièce forte a été entourée d’un set de chaises en bois vintage du designer danois Niels Otto Møller, faisant écho aux codes déjà aperçus dans le salon.
Les propriétaires souhaitaient une table de réception particulière. Réalisée sur mesure dans un style contemporain, cette pièce forte a été entourée d’un set de chaises en bois vintage du designer danois Niels Otto Møller, faisant écho aux codes déjà aperçus dans le salon.
Derrière la table de réception se profile un hypnotique fond de scène. « C’est une bibliothèque toute simple en médium peint, mais sa couleur rose vif crée un effet “waouh et appelle les regards », concède Rebecca.
Le soubassement fermé de la bibliothèque offre un grand volume de stockage tandis que les quatre niveaux d’étagères pleine largeur s’affirment comme un lieu d’exposition pour les beaux livres et objets de la famille.
Le soubassement fermé de la bibliothèque offre un grand volume de stockage tandis que les quatre niveaux d’étagères pleine largeur s’affirment comme un lieu d’exposition pour les beaux livres et objets de la famille.
Après. La suite parentale, conçue elle aussi comme une déclinaison du fil rouge de l’arrondi, initie un magnifique contraste à trois tons. Les formes cintrées de l’arche ou de la tête de lit dynamisent l’espace tout en l’adoucissant. Ce délicat passage de porte mène à la salle de bains privative du couple.
Ici, la tête de lit tapissier, recouverte d’un velours pêche, a été posée contre la paroi volontairement cintrée pour rappeler le mur rouge de l’entrée.
La façade du dressing, en raphia peint en vert sauge, apporte une délicate texture qui donne du chic à cet ensemble menuisé sur mesure.
Après. À mi-chemin entre les Cyclades, rappelés par ses murs blancs arrondis, et le luxe des palazzi italiens, convoqué par le meuble vasque cintré en noyer et la cuve en onyx, la salle de bains parentale est un voyage à elle seule.
Les contours de la baignoire installée en fond de pièce et la finition des murs ont été réalisés en résine, spatulée par la société Propose Paris. « Cela s’applique comme un béton ciré mais c’est une matière plus résistante dans le temps », indique Florence Jallet.
Les contours de la baignoire installée en fond de pièce et la finition des murs ont été réalisés en résine, spatulée par la société Propose Paris. « Cela s’applique comme un béton ciré mais c’est une matière plus résistante dans le temps », indique Florence Jallet.
Avec cette réalisation datant de 2021, Batiik studio se positionne comme l’une des agences les plus inventives de ces dernières années. Les choix contemporains audacieux, entre pièces fortes et couleurs pep, bousculent avec délice cet haussmannien traditionnel parisien et le muent en un intérieur hautement désirable.
ET VOUS ?
Qu’avez-vous pensé de cette métamorphose ?
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Qui habite ici : Un couple de trentenaires avec un enfant en bas âge
Emplacement : Paris 7ᵉ
Date de livraison : juin 2021
Superficie : 125 m²
Architecte d’intérieur : Rebecca Benichou et Florence Jallet de Batiik Studio
Budget travaux : 2 500 €/m²
Photos : Romain Ricard
Stylisme : Johanna Colombatti
Tableau de Max Cobalto (galerie Amélie Maison d’art) et guéridon en bois d’Emmanuel Outy (Galerie Signé).