Visite Privée : Écrin parisien en noir et blanc pour couple d'esthètes
Focus sur la rénovation d'un appartement en noir et blanc pour passionnés de BD, d'art et de design
Leur chien, épris d’exercice, a passablement orienté le couple de propriétaires dans le choix de cet appartement, situé à Paris, entre Trocadéro et l’Étoile. Le 140 m², en rez-de-chaussée d’un très bel immeuble haussmannien, est en effet longé par un grand jardin privatif : une vraie rareté dans le quartier ! En contrepartie, il était nécessaire de tout réagencer car la surface est mal distribuée avec beaucoup de perte de place. Un des maux récurrents dans de nombreux appartements parisiens… La rencontre avec l’architecte Miriam Gassmann va leur permettre de réaliser leur rêve : imaginer un écrin contemporain et design pour mettre en valeur leurs collections de livres d’art, de BD et de sculptures.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires, tous deux en profession libérale
Emplacement : Paris XVIᵉ
Dates de la réalisation et durée des travaux : livraison mai 2015 après un an de chantier
Superficie : 140 m²
Architecte d’intérieur : Miriam Gassmann
Budget : 1 700 euros/m²
Anecdote : L’un des propriétaires, passionné de déco, a vécu la rénovation de son appartement comme un véritable engagement personnel. Pendant toute la durée des travaux, il a convoqué chaque semaine Miriam Gassmann pour des séances de travail à quatre mains. À la fin de ce chantier, il a même décidé de changer de profession et de suivre une formation de décorateur.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires, tous deux en profession libérale
Emplacement : Paris XVIᵉ
Dates de la réalisation et durée des travaux : livraison mai 2015 après un an de chantier
Superficie : 140 m²
Architecte d’intérieur : Miriam Gassmann
Budget : 1 700 euros/m²
Anecdote : L’un des propriétaires, passionné de déco, a vécu la rénovation de son appartement comme un véritable engagement personnel. Pendant toute la durée des travaux, il a convoqué chaque semaine Miriam Gassmann pour des séances de travail à quatre mains. À la fin de ce chantier, il a même décidé de changer de profession et de suivre une formation de décorateur.
Lorsque l’on pénètre dans l’appartement, le regard est happé au bout de la pièce à vivre par un « monolithe » central. Peint dans un obsédant bleu-noir de chez Farrow & Ball, il est équipé d’une cheminée à gaz formant une « faille » horizontale. Cette cheminée, très agréable aux demi-saisons, prend alors le relais du chauffage au sol électrique, installé dans l’ensemble de l’appartement sous le plancher de chêne protégé par un vernis mat. Elle forme une semi-cloison avec la cuisine placée juste derrière et réutilise habilement la présence d’un ancien conduit de cheminée.
Pour mettre en lumière cette pièce architecturale maîtresse, une seconde porte-fenêtre a été percée à sa gauche.
Pour mettre en lumière cette pièce architecturale maîtresse, une seconde porte-fenêtre a été percée à sa gauche.
À l’autre bout de la pièce à vivre, dans l’entrée, une petite « zone technique » répond à ce monolithe comme un négatif blanc sur fond noir. Deux « failles verticales » ont été peintes sur ses pourtours du même noir mat, pour accentuer cet effet pellicule. Au centre, neuf encadrements, comme autant de bulles de BD, animent la page blanche.
Cette pièce technique s’ouvre de part et d’autre. Côté gauche, elle offre des rangements pour la vaisselle de réception. De l’autre, côté entrée, elle dessert un vestiaire, une buanderie et des toilettes.
Afin de loger la collection de livres d’art des propriétaires et garder de la place aux murs pour leurs illustrations de BD, l’architecte a imaginé une bibliothèque basse sur les 12 mètres de long de la pièce à vivre qui opère une sorte de trait d’union entre les monolithes blanc et noir. « Une manière d’exploiter au maximum cette perspective fuyante, de même que j’ai mis partout des portes et des structures toute hauteur pour en rehausser les volumes », souligne l’architecte.
Cette pièce technique s’ouvre de part et d’autre. Côté gauche, elle offre des rangements pour la vaisselle de réception. De l’autre, côté entrée, elle dessert un vestiaire, une buanderie et des toilettes.
Afin de loger la collection de livres d’art des propriétaires et garder de la place aux murs pour leurs illustrations de BD, l’architecte a imaginé une bibliothèque basse sur les 12 mètres de long de la pièce à vivre qui opère une sorte de trait d’union entre les monolithes blanc et noir. « Une manière d’exploiter au maximum cette perspective fuyante, de même que j’ai mis partout des portes et des structures toute hauteur pour en rehausser les volumes », souligne l’architecte.
Les propriétaires, épris de design, ont meublé leur salon de nombreuses pièces emblématiques, tels la Lounge Chair de Eames et son repose-pieds ou le canapé noir LC2 de Le Corbusier. S’ils aiment beaucoup chiner à Bruxelles le week-end, c’est chez Ikea qu’ils ont trouvé leur tapis graphique noir et blanc.
Ci-dessus, le coin salle à manger est meublé d’autres pièces iconiques : la table Tulip Oval de Saarinen est encadrée de chaises et fauteuils Cherner en placage noyer. La suspension fait partie des objets chinés à Bruxelles.
Ci-dessus, le coin salle à manger est meublé d’autres pièces iconiques : la table Tulip Oval de Saarinen est encadrée de chaises et fauteuils Cherner en placage noyer. La suspension fait partie des objets chinés à Bruxelles.
On accède au sas technique face à l’entrée par une porte en noyer et on parvient aux toilettes après avoir longé des rideaux qui cachent de part et d’autre le vestiaire et la buanderie. « Nous voulions une entrée théâtrale pour les toilettes des invités », explique Miriam. « Il fallait qu’il se passe quelque chose. »
La pièce, relativement vaste pour des toilettes, est encore élargie par la présence d’un grand miroir. Une colonne de livres et une étonnante suspension apportent beaucoup de caractère à l’ensemble. Le sol est un grès cérame de chez Mutina. La vasque en Corian a été fabriquée sur mesure par l’Atelier Marinka qui s’est également chargé de toutes les menuiseries de l’appartement.
Suspension : IC Light S par Michael Anastassiades
Suspension : IC Light S par Michael Anastassiades
Ce plan est assez emblématique du travail à quatre mains de l’architecte et du propriétaire pour mettre en valeur la transversalité de l’appartement. « Nous étions d’accord pour instaurer une lecture dans les deux sens », tant dans le travers, par la circulation de lumière, que dans sa longueur, par la perspective filante soulignée par la bibliothèque.
En longeant la bibliothèque, au-dessus de laquelle s’exposent des originaux d’Enki Bilal ou Andy Warhol, on parvient à la cuisine, sorte de « white cube » semi-cloisonné par une verrière métallique aux montants noirs. Au fond de la pièce, la télévision est encastrée dans la face arrière du bloc cheminée de la pièce à vivre et agrémentée d’assiettes Fornasetti.
La verrière métallique a été traitée de façon originale. C’est un élément récurrent dans les aménagements signés par Miriam Gassmann qui affectionne le style années 30. À rebours du style atelier, vu et revu, elle l’a réinterprétée comme un élément graphique et asymétrique, un peu à la manière dont un dessinateur de BD concevrait ses pages. Le métal a également été distillé via les suspensions en cuivre de Tom Dixon dont la couleur rosée réchauffe la tonalité « polar white » des meubles.
Conçu sur mesure, le mobilier est en effet d’une pureté immaculée, laqué blanc mat et sans poignées. Les propriétaires ayant insisté pour pouvoir poser leurs casseroles chaudes sur n’importe quel plan de travail sans laisser de traces, une céramique mate acquise chez Easyplandetravail a été préférée au Corian.
Suspensions : Void Light Copper par Tom Dixon
Conçu sur mesure, le mobilier est en effet d’une pureté immaculée, laqué blanc mat et sans poignées. Les propriétaires ayant insisté pour pouvoir poser leurs casseroles chaudes sur n’importe quel plan de travail sans laisser de traces, une céramique mate acquise chez Easyplandetravail a été préférée au Corian.
Suspensions : Void Light Copper par Tom Dixon
Question agencement, le principe des monolithes de la pièce à vivre a été répliqué d’une autre manière dans la cuisine, au moyen de l’îlot et du coffrage correspondant au plafond qui a servi à intégrer un puissant groupe d’aspiration Gaggenau.
Le mur de placards présente l’originalité d’offrir à sa gauche un accès caché qui correspond à l’ancienne porte de service. Le placard ouvert met quant à lui en exergue les finitions intérieures impeccables, habillées d’un chaud placage de noyer.
Le mur de placards présente l’originalité d’offrir à sa gauche un accès caché qui correspond à l’ancienne porte de service. Le placard ouvert met quant à lui en exergue les finitions intérieures impeccables, habillées d’un chaud placage de noyer.
Si Miriam a exploité toute la largeur de l’appartement, avoisinant les 6 mètres, dans la partie pièce à vivre, elle a conservé un couloir pour desservir la partie nuit, plus intime et plus cloisonnée. Cette dernière comprend une suite avec dressing et salle de bains ainsi qu’un bureau.
Le bureau Louis XV, un meuble de famille, a été mixé à dessein avec des éléments très contemporains à l’instar du placard noir ou d’une Tulip Chair. Au mur, une illustration de La Belle et le Clochard, enchâssée dans un cadre doré de style classique, ajoute une touche d’humour.
La chambre des propriétaires n’échappe pas au duo noir et blanc qui rythme l’ensemble de l’appartement, réchauffé néanmoins par un parquet en chêne massif. La tête de lit a été conçue dans le style des autres meubles par l’Atelier Marinka. Son dessus, assez profond, s’ouvre et permet de dissimuler ce qui traîne en général sur une table de nuit. Une photo de Slim Aarons surplombant le lit appelle à la détente chic.
Très agréable et lumineuse, la suite s’ouvre sur le jardin au moyen d’une porte-fenêtre. Elle comprend une bibliothèque toute hauteur, un écran plat suspendu et une chaise signée par Pierre Jeanneret, cousin de Le Corbusier.
Détail de la tête de lit. À l’instar de l’intérieur des placards de la cuisine, le placage noyer a été employé pour former ses tiroirs et ajouter une touche de chaleureuse distinction.
La salle de bains-dressing, tout en longueur, fait écho à la perspective filante de la pièce à vivre. Sobre et d’un style plutôt masculin, elle a été traitée dans un camaïeu de teintes du blanc au noir. Le dressing sans porte assure un meilleur accès aux vêtements et aux chaussures.
La douche, conçue comme une grotte, a été recouverte avec de la pierre d’ardoise véritable à la tonalité anthracite.
Carrelage : African blue, chez Artesia
Carrelage : African blue, chez Artesia
La baignoire, fabriquée sur mesure par l’Atelier Marinka, est protégée par une paroi encadrée de noir qui fait pendant à la verrière de la cuisine. Ses contours sont pavés de Kerlite gris souris, un grès cérame très fin dont les grands panneaux permettent de limiter les joints.
La vasque, elle aussi en Corian, est surplombée par un puits de lumière qui permet d’égayer cette salle de bains tout en nuances de gris.
Si l’ensemble pictural de cet appartement paraît quelque peu froid, le luxe se révèle à travers des matières nobles et des finitions soignées. Les photos ne révèlent malheureusement pas la cerise sur le gâteau, la domotisation de tout l’appartement. Via leur smartphone, les propriétaires peuvent déclencher un grand nombre de scénarios d’éclairage ou activer à distance le chauffage au sol !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cet appartement parisien ?
Découvrez d’autres Visites Privées
Visitez d’autres appartements
Découvrez d’autres foyers français
Si l’ensemble pictural de cet appartement paraît quelque peu froid, le luxe se révèle à travers des matières nobles et des finitions soignées. Les photos ne révèlent malheureusement pas la cerise sur le gâteau, la domotisation de tout l’appartement. Via leur smartphone, les propriétaires peuvent déclencher un grand nombre de scénarios d’éclairage ou activer à distance le chauffage au sol !
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cet appartement parisien ?
Découvrez d’autres Visites Privées
Visitez d’autres appartements
Découvrez d’autres foyers français
Désireux d’un rendu contemporain, le couple a opté pour l’effacement de ses caractéristiques haussmanniennes : moulures, cheminées… Miriam Gassmann qui aime néanmoins « travailler en cohérence avec l’ADN du bâtiment », s’est donc basée sur la volumétrie du lieu pour l’optimiser. Elle s’est attachée à faire circuler la lumière dans l’appartement, tout en profitant des volumes conférés par sa hauteur sous plafond (3,30 mètres) et son côté filant. À la clé, créer une sorte de « page blanche, un espace minimaliste pour mettre en valeur les collections privées de mes clients », explique-t-elle.