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Suivez le Guide : L’étonnant loft d’un transporteur passionné d’art
Amoureux d'espaces atypiques, suivez-nous dans le loft d'un passionné d'art contemporain, inlassable collectionneur depuis plus de vingt ans
Philippe Biscroma, le propriétaire de ce loft atypique dans les hauteurs de Nice, a quitté l’école après son CAP. Petit-fils de berger et fils de transporteur, il a appris à travailler dur et s’est fait lui-même. Au fil de ses nombreux postes dans la société familiale, il fréquente de belles maisons sur la Côte et leurs propriétaires, parfois artistes, grâce auxquels s’éveille sa passion pour l’art contemporain. Il lui arrive même de troquer ses services contre une œuvre d’art, amorçant une collection qui ne fera que s’élargir. Dès l’âge de 24 ans, il se met à acheter des œuvres, fréquente assidûment galeries et antiquaires et se constitue une solide culture en art contemporain. Mais Philippe est un collectionneur particulier : il affectionne surtout les pièces des artistes dont il aime les valeurs humaines. En apprenant à connaître les œuvres, il s’amourache aussi des hommes. Son cercle d’amis s’élargit, il invite à sa table les artistes dont il achète les pièces, il devient mécène à ses heures. Philippe, qui a repris la société de transport familiale avec son frère Pascal, n’en continue pas moins de plus belle ses activités artistiques. « Hyperactif », comme il le dit lui-même, il partage son temps entre son travail « peu créatif » et cette passion pour l’art. Lui-même artiste dans l’âme, il se lance dans le design et la production de mobilier avec un sculpteur local.
Il y a deux ans, il se lance dans l’aménagement de cet ancien entrepôt aux quatre vents, sans eau ni électricité, et situé juste au-dessus des bureaux de sa société de transport. En seulement trois mois, le « magasin » où étaient stockées les pièces de rechange pour ses camions se mue en home sweet home « très mec », comme le dit Philippe. À la fois domicile, galerie, bureau et lieu où il reçoit ses potes artistes et ses meilleurs clients autour d’une bonne table, ce lieu atypique a été aménagé et pensé intégralement par lui-même. Coup de chapeau à un bosseur parti de rien, habité par sa passion pour l’art.
Coup d’œil
Qui habite ici : Philippe Biscroma, 48 ans, gérant d’une société de transport
Emplacement : sur les hauteurs de Nice
Architecte d’intérieur : lui-même
Superficie : 150 m²
Date : 2014
Budget : 110 000 euros pour la rénovation du local en loft
Anecdote : « Mes valeurs ? La passion, l’échange et ne jamais oublier d’où l’on vient. Dans la vie, je me suis pris des pastèques et aussi des bonheurs. Ce qui compte pour moi aujourd’hui est de me faire plaisir. Je ne pense pas à ce que deviendront mes œuvres, mon œuvre. Je profite du temps présent, je suis un épicurien. »
Photos : Franck Minieri © 2016 Houzz
Il y a deux ans, il se lance dans l’aménagement de cet ancien entrepôt aux quatre vents, sans eau ni électricité, et situé juste au-dessus des bureaux de sa société de transport. En seulement trois mois, le « magasin » où étaient stockées les pièces de rechange pour ses camions se mue en home sweet home « très mec », comme le dit Philippe. À la fois domicile, galerie, bureau et lieu où il reçoit ses potes artistes et ses meilleurs clients autour d’une bonne table, ce lieu atypique a été aménagé et pensé intégralement par lui-même. Coup de chapeau à un bosseur parti de rien, habité par sa passion pour l’art.
Coup d’œil
Qui habite ici : Philippe Biscroma, 48 ans, gérant d’une société de transport
Emplacement : sur les hauteurs de Nice
Architecte d’intérieur : lui-même
Superficie : 150 m²
Date : 2014
Budget : 110 000 euros pour la rénovation du local en loft
Anecdote : « Mes valeurs ? La passion, l’échange et ne jamais oublier d’où l’on vient. Dans la vie, je me suis pris des pastèques et aussi des bonheurs. Ce qui compte pour moi aujourd’hui est de me faire plaisir. Je ne pense pas à ce que deviendront mes œuvres, mon œuvre. Je profite du temps présent, je suis un épicurien. »
Photos : Franck Minieri © 2016 Houzz
Une fois passé la porte, sur laquelle figure le nom qu’a donné Philippe à son loft – « Hors lieu » –, on accède à un univers industriel et coloré par cet escalier. Le béton des marches, habillé de tôles en acier noir plié, tranche avec la main courante en tube d’acier, passée à la peinture époxy jaune fluo.
En haut de l’escalier, le meuble coloré qui occupe le palier donne clairement le ton. « C’est une pièce sur mesure en medium verni, graffé par des artistes locaux. J’invite souvent des copains artistes à la maison. On boit ensemble les bouteilles qui sont dans le meuble. Je suis venu au vin bien plus tard qu’à l’art, mais j’affectionne un bon Côtes-du-Rhône de temps en temps », nous confie le propriétaire.
Le loft occupe une surface de 150 m² sur laquelle a été coulée une dalle de béton sans aucun joint de dilatation. « Je voulais un sol d’atelier qui se craquelle », explique Philippe. « Nous l’avons poncé à la disqueuse diamant pour en faire ressortir les graviers puis surfacé avec un bouche-pores. Il est impeccable et casse “proprement”. »
La toiture a été créée de toutes pièces au moyen de bacs isolants. Au-dessus de la finition en acier galvanisée brute, que nous distinguons, ont été placés des panneaux sandwich de 14 centimètres. Pour chauffer et rafraîchir les lieux, Philippe a opté pour une clim réversible industrielle, dont la gaine textile jaune court au plafond. « Le système est silencieux car le bloc-moteur est à l’extérieur », explique-t-il. « La gaine chaussette se gonfle quand la clim ou le chauffage sont en marche et diffuse le froid ou la chaleur de façon homogène. Ça vient des usines scandinaves et c’est très efficace. »
La toiture a été créée de toutes pièces au moyen de bacs isolants. Au-dessus de la finition en acier galvanisée brute, que nous distinguons, ont été placés des panneaux sandwich de 14 centimètres. Pour chauffer et rafraîchir les lieux, Philippe a opté pour une clim réversible industrielle, dont la gaine textile jaune court au plafond. « Le système est silencieux car le bloc-moteur est à l’extérieur », explique-t-il. « La gaine chaussette se gonfle quand la clim ou le chauffage sont en marche et diffuse le froid ou la chaleur de façon homogène. Ça vient des usines scandinaves et c’est très efficace. »
Quand Philippe a aménagé le loft en sortant ses pièces de collection des containers où il les conservait, il a su d’instinct où placer les choses. Sans aide, il a meublé, décoré et réparti l’espace gigantesque de la pièce de vie en cinq zones : cuisine, salon, salle à manger, bureau, petit salon.
On remarque que la plupart des objets meublants « utilitaires » ont été choisis dans des teintes sobres. Mais côté déco, un mélange de couleurs primaires toniques est à l’honneur. « L’important, c’est d’oser ! »
On remarque que la plupart des objets meublants « utilitaires » ont été choisis dans des teintes sobres. Mais côté déco, un mélange de couleurs primaires toniques est à l’honneur. « L’important, c’est d’oser ! »
Le centre de ce plateau est occupé par une immense statue de chien bleu casqué, en plein hold-up, une œuvre datant de 2009. Il s’agit d’un des Killer Dog de Michel Soubeyrand, un artiste méridional qui a fait ses armes dans le Bébête Show, célèbre émission satirique des années 80. Philippe l’a rencontré dans une expo et a été conquis par son chien Schtroumpf armé qui illustre avec ironie la condition humaine entre animal et mortel.
Cette imposante statue de 2,5 mètres de haut a également tapé dans l’œil du photographe Franck Minieri qui a réalisé le shooting de l’appartement pour Houzz.
« Il n’a pas hésité à la shooter sous toutes les coutures », s’amuse Philippe.
« Il n’a pas hésité à la shooter sous toutes les coutures », s’amuse Philippe.
Côté salon, un coin canapé ultra confortable rassemble plusieurs Togo en cuir pleine fleur havane. Ce sont des modèles neufs, Philippe n’ayant pas réussi à trouver des occasions d’époque en bon état. Le tapis sur laquelle est posée une table basse de Stéphanie Marin date des années 70, une période qu’il a beaucoup chinée dans ses jeunes années avant de préférer la fin des années 50 et les années 60.
La télévision est posée à même le sol car Philippe déteste les meuble TV. Question équipement hi-fi, « c’est une vraie boîte de nuit, ici », plaisante-t-il. Une barre de son est posée devant la télévision. Le salon est équipé d’un système 5.1 Sonos avec de discrètes enceintes blanches placées en hauteur.
À gauche de la télévision est posé au sol un carré en Plexiglas signé Arman contenant des encriers renversés. L’artiste niçois, connu pour ses accumulations, est décédé en 2005.
À gauche de la télévision est posé au sol un carré en Plexiglas signé Arman contenant des encriers renversés. L’artiste niçois, connu pour ses accumulations, est décédé en 2005.
Au premier plan, une sculpture en Plexiglas de Jean-Claude Farhi, un artiste de l’école niçoise, exhibe ses formes géométriques et ses couleurs primaires intenses. « Je l’ai connu jeune en travaillant pour lui », explique Philippe. « Il a côtoyé Arman, César… Il m’a mis le pied à l’étrier en matière d’art contemporain et de design. »
Au fond du salon, un tableau d’Antoine Graff, plasticien niçois ayant quitté son Alsace natale et grand adepte du papier froissé. « Avec Antoine, nous avons sympathisé et nous sommes mis à créer du mobilier ensemble », nous confie Philippe.
La salle à manger est dominée par une large fresque de 5 x 3,5 mètres. « Ce n’est pas un pan de mur de Berlin car ça m’aurait coûté au moins 300 000 euros. C’est une œuvre à quatre mains du duo d’artistes franco-allemand KMR (Cherif et Geza), qui habitent aussi dans le Sud, près de Béziers. Peinte sur un tableau d’affichage métallique, elle symbolise les apôtres portant la croix sur laquelle figure le message “Ne demandez plus rien”. J’ai acheté cette peinture à cause de ce message. C’est un clin d’œil à mes clients qui m’en demandent toujours plus », s’amuse Philippe.
Aux deux bouts de la table où peuvent prendre place dix convives, les chaises design des années 80 ont été chinées par Philippe, qui a craqué pour leurs formes géométriques et les trouve très confortables. Elles étaient en Skaï blanc très abîmé. Il les a fait recouvrir de velours côtelé beige. Elles côtoient huit chaises noires, des modèles signés Matteo Grassi.
La pièce maîtresse de la salle à manger est cette table bleu Klein, dessinée par notre passionné d’art lui-même et réalisée avec son ami plasticien Antoine Graff. Sur un châssis en métal de 3,5 mètres de long, du papier froissé est résiné par l’intérieur.
Sur son plateau en verre, qui pèse à lui seul 157 kg, une étude dans les tons orangés, signée Théo Tobiasse – un artiste de Saint-Paul-de-Vence –, contraste vigoureusement avec le bleu, complémentaire.
Sur son plateau en verre, qui pèse à lui seul 157 kg, une étude dans les tons orangés, signée Théo Tobiasse – un artiste de Saint-Paul-de-Vence –, contraste vigoureusement avec le bleu, complémentaire.
Cette table est mise en lumière par quatorze suspensions réalisées par une autre des amis de Philippe, Aurore Viglietti. « Dans sa galerie-boutique Babalux, à Nice, elle récupère les tissus anciens et réalise des compositions lumineuses personnelles ou à la demande pour des prix très raisonnables. »
Le bureau du patron s’architecture autour d’un véritable Boomerang d’Osvaldo Borsani, une pièce de 1960. Il est surplombé par une curieuse lampe en forme d’arche avec piétement de marbre, datant de 1971 : il s’agit de la lampe Ponte (le « pont », en italien) designée par Gruppo Arditi et Gianni Gamberini pour Sormani.
Sur la droite au premier plan, une sculpture en métal noire, rouge et verte symbolise des pots de peinture se vidant au sol : « Il s’agit d’une “coulée” de Claude Gilli. Un artiste de l’école de Nice. »
Sur la droite au premier plan, une sculpture en métal noire, rouge et verte symbolise des pots de peinture se vidant au sol : « Il s’agit d’une “coulée” de Claude Gilli. Un artiste de l’école de Nice. »
Les clients s’asseyent sur deux chaises de style zigzag, identiques à celles du coin salle à manger. Ils font face à cinq encadrements de Jacques Villeglé, « un artiste breton, précurseur du pop art qui, dès la fin des années 40, récupérait des affiches lacérées pour en faire des œuvres ». Sous ces cadres, une console supporte des casques et un pot d’échappement de F1. « J’aime davantage les objets de la F1 que les courses en elles-mêmes », avoue Philippe.
À droite du bureau, on distingue une très grande toile. « Il s’agit d’une performance de deux artistes qui a eu lieu un soir à Saint-Paul-de-Vence suivie d’une vente aux enchères lors de laquelle j’ai acheté cette pièce unique », explique Philippe. « Elle est intéressante car elle mêle le style de deux artistes très différents : à gauche, l’univers de Pitou Roux ; à droite, celui de Laurent Bosio. »
Sur sa gauche, un portemanteau anis de chez Kartell répond au rouge vif de l’encadrement des fenêtres. À sa droite, une moto Suzuki Van Van 90 de 1973, premier modèle de la première année, encore en état de marche. Elle est chevauchée par deux figurines chinées à Lyon par Philippe, tout droit sorties de 1 rue Sesame, l’émission des années 70. Devant la moto, une réédition de la Lounge Chair de Le Corbusier.
Sur sa gauche, un portemanteau anis de chez Kartell répond au rouge vif de l’encadrement des fenêtres. À sa droite, une moto Suzuki Van Van 90 de 1973, premier modèle de la première année, encore en état de marche. Elle est chevauchée par deux figurines chinées à Lyon par Philippe, tout droit sorties de 1 rue Sesame, l’émission des années 70. Devant la moto, une réédition de la Lounge Chair de Le Corbusier.
Dans le petit salon où il prend l’apéro avec ses amis, Philippe a mixé des fauteuils vintage aux formes étonnantes autour d’une table basse fabriquée avec le plasticien Antoine Graff. Les pages d’un livre sur les pin-up des éditions Taschen ont été découpées, froissées, résinées, puis enduites de vernis époxy et recouvertes d’un plateau de verre. « Je peux produire ces tables à la commande avec n’importe quel type de papier froissé. On l’a même fait avec de la toile de Jouy », explique Philippe.
Dans le coin droit, une sculpture étend ses branches de métal peintes en époxy bleu devant la fenêtre : « C’est un “bonsaï” de Laurent Bosio. Il les adore, il en fait des sculptures qui portent toutes le nom d’un vrai bonsaï. » Dans le coin gauche, une sculpture bleue en forme de totem signée Jean-Claude Farhi fait pendant.
Dans le coin droit, une sculpture étend ses branches de métal peintes en époxy bleu devant la fenêtre : « C’est un “bonsaï” de Laurent Bosio. Il les adore, il en fait des sculptures qui portent toutes le nom d’un vrai bonsaï. » Dans le coin gauche, une sculpture bleue en forme de totem signée Jean-Claude Farhi fait pendant.
Le fauteuil blanc en Skaï a été designé par Lijsi Berkman pour Carella en 1966, tandis que le vert est un modèle original de 1963 signé Pierre Guariche pour Steiner. Au fond, on aperçoit le fauteuil Pylon de Tom Dixon en fil d’acier ajouré. « Une pièce magique et pas si inconfortable, grâce à laquelle il a été élu designer de l’année en 2014 »,souligne notre passionné d’histoire de l’art.
Le fauteuil blanc, « très confortable avec ses boudins en mousse », côtoie une chaise bleue en bois, « le premier modèle de chaise qui a été posé sur la Promenade des Anglais ».
Le fauteuil blanc, « très confortable avec ses boudins en mousse », côtoie une chaise bleue en bois, « le premier modèle de chaise qui a été posé sur la Promenade des Anglais ».
Quand Philippe n’est pas au travail ou en train de chiner, il est dans sa cuisine à préparer de bons petits plats pour ses amis : « Des pâtes, des risottos, des pans bagnats et de l’huile d’olive, parce que l’on n’est pas loin de l’Italie. » Il a donc pensé cet endroit avec grande attention et a dessiné lui-même la cuisine industrielle de ses rêves. L’îlot, souhaité comme un plan de travail et qui embarque un four de 90 centimètres au dos, a une histoire particulière : « Pour choisir le plan de travail, j’ai voulu faire les choses bien et suis allé visiter une marbrerie à Turin. Derrière les entrepôts, j’ai vu un morceau abandonné de cette matière particulière où des galets sont inclus. J’ai voulu avoir la même chose et il a fallu commander ce granit au Brésil, où il est extrait ! »
Le linéaire, dessiné par Philippe, a été réalisé par son meilleur ami d’enfance, David Monzali, devenu menuisier. Comme il n’aime pas les placards fermés, il a imaginé ces rayonnages ouverts pour stocker toute sa réserve d’épicerie. La particularité de ces étagères est que leurs traverses verticales se déplacent à l’envi pour permettre un rangement impeccable. « Je suis très maniaque. Je fais beaucoup de ménage moi-même et je ne vous dis même pas comment je coache ma femme de ménage ! », plaisante Philippe.
La vaisselle est intégralement stockée sur ces racks ouverts de type industriel. « On voit tout du premier coup d’œil comme dans une cuisine de pro, c’est pratique ! »
Au-dessus du plan évier en Inox, les œuvres d’art sont également à l’honneur. De gauche à droite : un moteur V 10 de F1 (Asiatech 2001) a été placé à la verticale parce que sa silhouette ressemble à un robot. Un collage qui produit des effets d’optique lorsque l’on se déplace représente la Tête Carrée du sculpteur niçois Sacha Sosno. « C’est de l’art cinétique », précise Philippe.
Au-dessus du plan évier en Inox, les œuvres d’art sont également à l’honneur. De gauche à droite : un moteur V 10 de F1 (Asiatech 2001) a été placé à la verticale parce que sa silhouette ressemble à un robot. Un collage qui produit des effets d’optique lorsque l’on se déplace représente la Tête Carrée du sculpteur niçois Sacha Sosno. « C’est de l’art cinétique », précise Philippe.
Un « skull » de Stéphane Cipre, un ami de Philippe, lui rappelle qu’il aime bien plaisanter avec cet artiste sur ses origines. « Il est d’origine niçoise sur plusieurs générations, mais malencontreusement né à Paris », rigole Philippe. Il a acheté cette œuvre ainsi que le tableau du duo KRM, suspendu non loin, qui clame « Je suis un con », car il s’est fait peur plusieurs fois à moto.
Tout à droite, un grand encadrement réunit ce qui, de loin, ressemble à des pipes : « Ce sont en réalité de vieux appareils Fly-Tox, que l’on utilisait pour sulfater les mouches aux cours des années 1960. » On n’aurait jamais deviné…
Tout à droite, un grand encadrement réunit ce qui, de loin, ressemble à des pipes : « Ce sont en réalité de vieux appareils Fly-Tox, que l’on utilisait pour sulfater les mouches aux cours des années 1960. » On n’aurait jamais deviné…
De l’autre côté du couloir, en face du grand combiné américain, se dévoilent deux portes Inox que les clients prennent souvent pour un monte-charge.
« C’est l’aménagement qui m’a coûté le plus cher ! Il s’agit d’un bloc de cuisson, avec plaques induction et aspiration intégrée. Je ne voulais pas que l’on voie la hotte et les plaques lorsque je suis côté bureau. » Autre trait de sa « maniaquerie », les plaques de signalisation réfléchissantes de camion collées sur la plinthe : « Je salissais toujours le mur blanc avec mes chaussures. Avec ce stratagème, ça fait propre et elles symbolisent un peu l’endroit dangereux de la cuisine. »
Fin de la visite dans la chambre du propriétaire, qui réserve elle aussi son lot de surprises et de pieds de nez, à commencer par l’écriteau « zone de retournement ». « Ce n’est pas très fin, mais le transport, c’est mon métier ! », s’amuse Philippe. Deux néons rouges entrecroisés, achetés 17 euros pièce chez Fly, se réfléchissent dans la façade vitrée du dressing et distillent une ambiance de dancing. Un meuble doré en polypropylène signé Gaetano Pesce, un portemanteau citron de chez Kartell, deux tapis rouges en mouton Habitat et deux bancs en bois et papier froissé résinés en bleu outremer prolongent le travail déco autour des couleurs primaires affectionnées par le collectionneur.
Au-dessus du lit-coffre, des tirages du photographe Anthony Mirial sont mis en valeur dans des cadres dorés du XIXᵉ siècle : « L’univers de ce jeune prodige est très particulier au premier abord, avec ses corps contraints, ses références au bondage… Il s’intéresse aux corps nus, mais c’est artistique, pas vulgaire. Les encadrements classiques adoucissent ces évocations. »
En face, au-dessus du banc, le tableau de gauche est signé de l’artiste punk Kriki, tandis que celui de droite vient d’un artiste polonais, Michel Vojic, qui vivait à Cannes.
En face, au-dessus du banc, le tableau de gauche est signé de l’artiste punk Kriki, tandis que celui de droite vient d’un artiste polonais, Michel Vojic, qui vivait à Cannes.
Cerise rouge sur la déco, la salle de bains de Philippe, d’un style pompier très assumé. « Ma salle de bains, elle fracasse ! », plaisante-t-il. « Je ne suis pas quelqu’un qui voit tout en bleu marine ou en beige fade et j’exècre le style provençal. J’y suis allé franco avec un style industriel basique, carrelé du sol au plafond. J’ai demandé à ce que tous les angles soient arrondis pour imiter l’effet intérieur d’une piscine. La façade du miroir se relève et révèle des rangements très pratiques. »
À tous ceux qui ont envie d’oser et qui ne le font pas, Philippe aimerait adresser un dernier message : « Toute la journée avec mon équipe, on fait tourner nos camions bennes dans tout le 06, on charge les gravats, on les déplace. On a beau déplacer des montagnes, j’ai un besoin viscéral de me retrouver le soir dans un univers créatif. De par mon éducation, je n’ai pas été pollué par une quelconque forme d’art. J’apprécie à l’instinct et parce que cela fait 24 ans que je collectionne. Mon avis est devenu important pour les artistes que je fréquente et j’ai besoin d’eux et de leurs œuvres par passion. L’art, c’est ma logique, mon écriture, et il était naturel que cela transparaisse là où j’habite. »
Merci Philippe de nous avoir fait partager votre rêve !
ET VOUS ?
Que pensez-vous du loft de ce collectionneur passionné ?
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photo organisés par Houzz dans les intérieurs de Houzzeurs décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fier de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
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