Maisons de campagne
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Suivez le Guide : Le charme d'antan d'une superbe maison de maître
Ce couple audacieux ne s'est pas découragé devant l'ampleur de la rénovation de cette demeure d'un autre temps, qu'ils ont rénovée avec goût
La surprise est immense quand, en approchant de cette demeure dans un village de l’arrière-pays gardois, nous passons le portail de cette maison bourgeoise classique de la fin du XIXᵉ siècle. Dissimulée derrière d’immenses arbres aux essences rares pour la région, à l’instar des cèdres, cyprès, ou plaqueminiers qui foisonnent de kakis rouges en plein cœur de l’hiver, elle est l’ultime témoin de l’époque de la filature dont elle était la propriété. Les mûriers blancs sont plus nombreux, destinés à nourrir les vers à soie. Il est en effet connu que les filateurs des Cévennes voyageaient beaucoup en Asie et rapportaient de nombreuses essences exotiques de leurs périples.
« Lorsque nous avons visité la maison en plein hiver, au mois de décembre, il y faisait un froid pénétrant terrible, pire dedans que dehors et l’odeur était épouvantable. C’était une maison de vacances que les propriétaires n’ouvraient que l’été. Je me souviens que lorsque les enfants y sont entrés pour la première fois, ils étaient affolés et ne souhaitaient qu’une chose, en ressortir aussitôt ! », raconte Sophie. Manu reprend : « Ce qui nous a plu, c’est justement qu’elle n’ait subi aucune transformation et qu’elle n’ait jamais été restaurée. Il y avait tout à faire, mais tout était déjà là ! »
Coup d’œil
Qui habite ici : Sophie, agent administratif, et Emmanuel, instituteur/viticulteur, ainsi que leurs enfants, Pierre, 13 ans, et Jeanne, 17 ans
Emplacement : Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac, département du Gard
Superficie : 360 m² sur 2 000 m²
Photos : Jours & Nuits © 2016 Houzz
« Lorsque nous avons visité la maison en plein hiver, au mois de décembre, il y faisait un froid pénétrant terrible, pire dedans que dehors et l’odeur était épouvantable. C’était une maison de vacances que les propriétaires n’ouvraient que l’été. Je me souviens que lorsque les enfants y sont entrés pour la première fois, ils étaient affolés et ne souhaitaient qu’une chose, en ressortir aussitôt ! », raconte Sophie. Manu reprend : « Ce qui nous a plu, c’est justement qu’elle n’ait subi aucune transformation et qu’elle n’ait jamais été restaurée. Il y avait tout à faire, mais tout était déjà là ! »
Coup d’œil
Qui habite ici : Sophie, agent administratif, et Emmanuel, instituteur/viticulteur, ainsi que leurs enfants, Pierre, 13 ans, et Jeanne, 17 ans
Emplacement : Durfort-et-Saint-Martin-de-Sossenac, département du Gard
Superficie : 360 m² sur 2 000 m²
Photos : Jours & Nuits © 2016 Houzz
Le couple est ici adossé sur le bassin de rétention d’eau de la propriété rénové en piscine. Manu est très fier de la fontaine qui répand un agréable bruit d’eau dans le jardin : « Le bassin est en pierre, que j’ai enduite de béton lissé sur l’intérieur. Je me suis inspiré des bassins d’antan pour réaliser des margelles en pierres de Dordogne. »
Grâce à des rideaux épais et lourds, le double seuil de la maison protège du froid et des courants d’air. Tous les enduits ont été refaits à la chaux de façon à empêcher l’humidité de remonter dans les murs. Le couple a choisi de peindre un soubassement gris afin de casser la hauteur du long couloir d’entrée. Les carreaux de ciment, très traditionnels avec des cubes en trois dimensions, sont en parfait état, à l’instar des frises, moulures et rosaces un peu partout dans les pièces de la maison. Ne disposant pas de chauffage, le couple a choisi d’installer un système de chauffage central relayé par de vieux radiateurs en fonte remis en état.
Au rez-de-chaussée, le salon d’été reste frais malgré le grand nombre de fenêtres aux dimensions généreuses. Les meubles ont été chinés pour la plupart et les autres proviennent d’héritages familiaux, notamment les grands miroirs en mercure posés sur les cheminées. « Nous possédions déjà beaucoup de meubles issus de notre ancienne maison. Ici, nous avons simplement acheté le vaisselier transformé en bibliothèque pour le grand mur du fond. Les rocking-chairs étaient en très mauvais état, mais Manu s’est lancé et il a refait tout le cannage lui-même. Le fauteuil crapaud fait partie du mobilier laissé par l’ancien propriétaire, qui a eu du mal à vider la maison ! », explique Sophie.
Les sols recouverts de carreaux de ciment, dont les motifs varient d’une pièce à l’autre, sont de pures merveilles : « Nous tenions vraiment à conserver tous les matériaux d’origine. Manu a restauré autant que possible tous les sols, les menuiseries et autres détails authentiques. Nous avons appris à supporter les défauts des vieilles maisons pour y vivre, mais nous le savions avant de nous y installer. Il y a des cales sous tous les meubles, c’est une question d’habitude ! », confie Sophie.
Juste en face, la salle à manger s’impose comme une pièce à vivre hors du temps. Une ancienne table de boucherie, où l’on tuait le cochon, dispose d’un plateau en pin posé sur un cadre en châtaignier pour accueillir les grands repas de famille. Adoucie par des volets intérieurs décapés, la lumière naturelle entre par les hautes fenêtres équipées de doubles vitrages cintrés sur une structure en bois.
Manu et Sophie ont le sens du détail, et c’est pour cette raison qu’ils ont commandé à un ferronnier le soin de réaliser des espagnolettes à l’ancienne. Les cadres des fenêtres sont dotés de vrais petits carreaux de verre dans toutes les pièces.
Manu et Sophie ont le sens du détail, et c’est pour cette raison qu’ils ont commandé à un ferronnier le soin de réaliser des espagnolettes à l’ancienne. Les cadres des fenêtres sont dotés de vrais petits carreaux de verre dans toutes les pièces.
Attenante à la salle à manger, la cuisine dispose d’une immense cheminée qui fournit un extraordinaire âtre pour les grillades, les plats mijotés en hiver ou la confection de confitures en été. Dans l’angle, un bac en béton ciré a été posé et réalisé sur mesure, sous une crédence en faïence pigmentée et émaillée par un potier.
« Le piano Godin, c’est le caprice de Manu ! Comme il adore cuisiner, c’était son rêve. Le plan de travail n’est autre que le marbre rouge de notre ancienne maison que nous avons installé ici », explique Sophie.
La pièce maîtresse de la maison qui a immédiatement séduit le couple, c’est cet escalier monumental en pierre de taille de Pompignan, dont chaque marche a été taillée dans un bloc de pierre.
Une belle branche, trouvée au gré des promenades dans la garrigue, rythme la montée peinte en grège, la couleur de la soie à l’état brut, un beige clair légèrement grisé.
Une belle branche, trouvée au gré des promenades dans la garrigue, rythme la montée peinte en grège, la couleur de la soie à l’état brut, un beige clair légèrement grisé.
Une rose des vents habille le seuil de l’étage et invite à pénétrer dans un couloir de type colonial inondé de lumière naturelle. Les multiples fenêtres de chaque pièce sont en effet disposées juste en face des portes sur toute la longueur du couloir.
Un authentique vase Boisset d’Anduze en argile impose sa présence chaleureuse sur des tomettes hexagonales.
Un authentique vase Boisset d’Anduze en argile impose sa présence chaleureuse sur des tomettes hexagonales.
Au fond du couloir, une chaise longue en osier achetée à la brocante d’Anduze laisse rêveur : « Je l’ai achetée lorsque j’étais enceinte pour me reposer, mais à bien y réfléchir, j’ai dû m’y poser deux heures en tout depuis que je l’ai », s’amuse Sophie en passant devant la porte-fenêtre entrouverte qui provoque un courant d’air doux dans cette ambiance digne d’un jardin d’hiver, sous les généreuses frondaisons des tilleuls du jardin.
La chambre parentale reste simple et tranquille, à l’instar du couple à qui il suffit de contempler la vue sur le parc pour se sentir heureux. « Plus tard, je poserai certainement des parquets massifs, comme dans les anciennes demeures », confie Manu.
Dans la salle de bains au style rétro, décorée comme à la Belle Époque, des boîtes de voyage de la tante de Sophie qui collectionnait les savons, côtoient les belles boîtes et autres emballages de sa grand-mère. Autrefois, cette pièce était une cuisine partagée par les trois générations qui habitaient l’étage.
« J’ai trouvé cette baignoire en fonte sur pieds en serres d’aigle pour Sophie. Elle était peinte en jaune poussin avant que je la repeigne avec une peinture métal grise », explique Manu. Une délicate suspension « monte et baisse » installée sur poulie éclaire d’une lumière opaline la pièce aux proportions rassurantes.
« J’ai trouvé cette baignoire en fonte sur pieds en serres d’aigle pour Sophie. Elle était peinte en jaune poussin avant que je la repeigne avec une peinture métal grise », explique Manu. Une délicate suspension « monte et baisse » installée sur poulie éclaire d’une lumière opaline la pièce aux proportions rassurantes.
À l’écart, à côté du palier, une pièce est entièrement dédiée aux activités de travail. Ce petit salon transformé en bureau-atelier est équipé, sur toute la longueur du mur, d’une bibliothèque fabriquée par Manu pour que Sophie puisse entreposer son matériel créatif. Passionnée de dessin aux pastels, elle n’est jamais à court d’inspiration quand il s’agit de créer des objets de décoration ou des réalisations originales.
L’escalier devient plus étroit et mène au dernier étage, plus rustique. Les terres cuites au sol sont maintenant carrées. Ancien grenier, l’espace était occupé jadis par les cocons des vers à soie.
« J’ai voulu recréer un couloir pour desservir les chambres. Nous avons peint le plafond de lambris en blanc et laissé apparente la poutre de la ferme sous les toits. Les enfants s’y sont installés et nous avons restauré les lieux en accord avec leurs habitudes de vie. Nous avons par ailleurs un projet de chambres d’hôtes qui permettrait de rénover tout le grenier encore partiellement inhabitable », précise Manu.
« J’ai voulu recréer un couloir pour desservir les chambres. Nous avons peint le plafond de lambris en blanc et laissé apparente la poutre de la ferme sous les toits. Les enfants s’y sont installés et nous avons restauré les lieux en accord avec leurs habitudes de vie. Nous avons par ailleurs un projet de chambres d’hôtes qui permettrait de rénover tout le grenier encore partiellement inhabitable », précise Manu.
Dans le jardin, un verre du vin de la dernière cuvée produite par Manu nous attend au bord du bassin à l’ombre de splendides arbres. Encore de nombreuses anecdotes à raconter sur cette maison qui n’a pas fini de réserver de délicieux moments de bonheur à cette famille dont le plaisir de vivre chaque instant est rare.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette maison de maître ?
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photo organisés par Houzz dans les intérieurs de Houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fier de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
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« Nous sommes issus de familles de paysans, et pour moi, vivre à l’étage d’une maison n’est pas très naturel. Ici, je rentre et je sors toute la journée, et le soir, nous profitons des espaces privés dans les étages. Au début, tout le monde a eu peur que nous n’arrivions pas au bout de ce projet ambitieux », explique Manu.