Visite Privée : Un archi aménage un studio pour son fils étudiant
Un studio de 20 m² à Paris Bastille, idéalement optimisé par un papa architecte d'intérieur pour son fiston étudiant
À 18 ans, frais émoulu du lycée, le fils de Jean-Christophe Peyrieux, s’apprête à rentrer en école d’art. Quand d’autres parents se seraient contentés de poser à la va-vite quelques meubles à bas prix dans une thurne défraîchie, l’architecte d’intérieur a vu l’opportunité de mettre à profit ses talents et, bien sûr, de faire plaisir à son fils. « J’ai adoré faire ce chantier car j’ai pu maximiser les optimisations structurelles et meubler dans un style qui nous plaisait. C’est très différent du travail à quatre mains avec un client, mais ce n’est pas forcément plus simple, car on doute davantage lorsque l’on fait pour soi », nous a-t-il glissé. De la découverte du studio à son aménagement en passant par ses meilleures astuces, le pro nous a tout dévoilé.
Coup d’œil
Qui habite ici : Un jeune étudiant en école d’art de 18 ans
Emplacement : Au quatrième étage d’un immeuble 1930, dans une rue animée du quartier Bastille (75011)
Superficie : 20 m²
Budget : 40 000 euros, rénovation, déco et mobilier compris
Livraison : 2018
Architecte d’intérieur : Jean-Christophe Peyrieux
Autres intervenants : Steele, Topos Workshop
Coup d’œil
Qui habite ici : Un jeune étudiant en école d’art de 18 ans
Emplacement : Au quatrième étage d’un immeuble 1930, dans une rue animée du quartier Bastille (75011)
Superficie : 20 m²
Budget : 40 000 euros, rénovation, déco et mobilier compris
Livraison : 2018
Architecte d’intérieur : Jean-Christophe Peyrieux
Autres intervenants : Steele, Topos Workshop
Quand Jean-Christophe Peyrieux a eu vent par une cliente qu’elle désirait céder une chambre de service de 20 m² dans le quartier vivant de Bastille, l’architecte d’intérieur a tout de suite sauté sur cette opportunité. À 8000 euros du mètre carré, c’était une affaire, mais le local était en piètre état, à rénover complètement, soit un vrai terrain de jeu pour le professionnel !
« La problématique de base était de créer deux lits séparés dans ce studio car mon fils voulait recevoir régulièrement son grand frère », explique l’architecte d’intérieur. Ce dernier a donc planché sur le plan des lieux avec cette idée en tête et en partant des contraintes existantes : en particulier une salle de bains avec deux petites fenêtres, cloisonnée par un mur épais qui dissimulait un conduit de cheminée.
Le studio ne possède qu’une seule autre fenêtre, orientée sud-est, vers laquelle est logiquement placé le coin salon. À l’opposé, comme l’appartement dispose d’une belle hauteur de 2,85 m l’architecte d’intérieur a imaginé placer le lit de son fils en mezzanine.
« Impossible de faire une structure double car elle aurait trop empiété sur la pièce de vie mais en 90 cm de large, elle rendait possible le positionnement d’un canapé en alcôve qui offre un second couchage double : au quotidien, mon fils a donc son lit en haut qu’il n’est pas toujours obligé de replier et il peut recevoir son frère et sa copine en bas, sans que personne ne se gêne. »
Si Jean-Christophe Peyrieux a une appétence particulière pour l’optimisation structurelle des lieux ou le dessin des plans électriques, il n’en néglige pas la déco pour autant. Étagère et petit meuble ont été dessinés par ses soins et réalisés en métal par l’entreprise belge Steele.
Pour accéder au niveau supérieur, l’architecte d’intérieur a misé sur un vrai escalier car il trouve les échelles inconfortables au possible pour un adulte. La structure, en medium, lui a permis en outre de dissimuler un grand volume de stockage.
En effet, à droite de l’escalier de 60 cm, des placards de 30 cm de profondeur ont été aménagés : « En réalité, le rangement est bien plus profond en partie basse de l’escalier car il récupère toute la largeur de la mezzanine, soit 90 cm. J’ai ainsi pu installer un dressing, un tiroir à chaussures et un bac sur roulettes qui se tire et dans lequel on peut ranger la couette, les oreillers… », dévoile le pro.
Au-dessus du lit, 70 cm de haut ont été réservés pour pouvoir s’asseoir confortablement et lire par exemple.
Au pied de la mezzanine, la pièce de vie englobe une vraie cuisine, un petit bureau placé près de la fenêtre, et un coin salon que le fils du professionnel a aménagé avec son matériel de musique. Dans la boutique où son père vend du design vintage en plus de ses activités d’architecte d’intérieur, il a craqué pour une radiocassette seventies de marque Weltron.
Le bureau a également été dessiné sur mesure par l’architecte d’intérieur et réalisé par Steele.
Un plan bar marque la délimitation entre cuisine et pièce de vie : « J’ai choisi une table haute pour équilibrer les proportions avec la mezzanine », justifie le pro. La table, au plateau de bois clouté de laiton, ainsi que les chaises, recouvertes d’une assise en cuir façon peau d’éléphant, ont été dessinées par Jean-Christophe Peyrieux et réalisées par la société Topos Workshop.
L’architecte d’intérieur a un goût tout particulier pour les luminaires, ce qui explique le choix du lustre central et de l’applique dorée, des modèles plutôt luxueux et originaux pour un appart d’étudiant : « dans un studio, seules quelques pièces de mobilier donnent le ton, aussi faut-il les choisir avec soin. Un lustre central apporte toujours du panache », souligne le pro.
Lustre 70’s par Gaetano Sciolari (boutique Peyrieux), appliques articulées : Atelier Moderniste
Lustre 70’s par Gaetano Sciolari (boutique Peyrieux), appliques articulées : Atelier Moderniste
Pour rester dans un budget raisonnable, Jean-Christophe a fait des économies sur la cuisine. Exit le modèle haut de gamme et le plan de travail en granit dont il aurait rêvé : « Nous avons choisi un modèle Ikea laqué gris mat et un plan en bois peint. Pour faire paraître la cuisine comme sur-mesure, je l’ai enserrée de cloisons et opté pour une crédence miroir. Un soffite (1) au plafond délimite les espaces et a permis de faire passer les canalisations et de placer des spots », décrypte le pro.
Voici une autre astuce de l’architecte d’intérieur, en matière d’optimisation d’espace : un ballon d’eau chaude extraplat de chez Ariston a été dissimulé derrière un élément haut de la cuisine. Ce type de ballon, rectangulaire et non arrondi, fait gagner beaucoup de place.
(1) élément architectural surplombant, coffrage créant une retombée
Voici une autre astuce de l’architecte d’intérieur, en matière d’optimisation d’espace : un ballon d’eau chaude extraplat de chez Ariston a été dissimulé derrière un élément haut de la cuisine. Ce type de ballon, rectangulaire et non arrondi, fait gagner beaucoup de place.
(1) élément architectural surplombant, coffrage créant une retombée
Comme le fils de Jean-Christophe avait de mauvais souvenirs de son précédent appartement en rez-de-chaussée, il souhaitait que son petit nid soit très clair. Avec son père, ils ont choisi un sol en béton teinté Ivoire : « Le résultat est vraiment bien, l’ensemble est très lumineux et la sensation d’espace est préservée malgré l’exiguïté de l’appartement », commente le pro. Autre avantage de ce béton autolissant protégé avec une cire mate : son aspect urbain sans pour autant être dénué d’un léger caractère artisanal en surface.
Sol : béton teinté Weber ; Cuisine : Veddinge Grey, Ikea
Sol : béton teinté Weber ; Cuisine : Veddinge Grey, Ikea
La salle de bains équipée de deux fenêtres pouvait être difficilement déplacée en raison d’un mur porteur. Comme elle engendrait une petite zone d’ombre dans l’entrée, l’architecte d’intérieur a trouvé une autre astuce : « J’ai animé le mur d’une meurtrière de 2,40 m x 25 cm et, pour ne pas perdre la vue depuis l’entrée et la cuisine tout en pouvant bénéficier d’intimité à la demande, j’ai employé un vitrage à occultation commandée. »
Jean-Christophe avoue avoir cassé sa tirelire pour l’occasion (1200 euros environ pour ce vitrage actif) mais l’effet waouh de la fenêtre qui s’opacifie à la demande en pressant un bouton est indéniable.
Jean-Christophe avoue avoir cassé sa tirelire pour l’occasion (1200 euros environ pour ce vitrage actif) mais l’effet waouh de la fenêtre qui s’opacifie à la demande en pressant un bouton est indéniable.
Afin que l’œil se pose uniquement sur ce détail intéressant, l’architecte d’intérieur a choisi de faire disparaître la porte de la salle d’eau avec un modèle sans cadre dit sous tenture. « Gommer ce type de détail permet de fluidifier l’espace », conseille le professionnel.
Voici la meurtrière vue côté douche.
La petite salle d’eau a été équipée sobrement d’une douche, d’une colonne de rangement, d’un plan vasque et de toilettes. Des détails minimalistes révèlent la qualité du travail à l’instar des robinetteries encastrées et d’une douche de plafond : difficile en effet d’avoir recours à une colonne de douche classique en raison des fenêtres. Autre détail soigné : un bandeau LED intégré sur l’un des côtés du plafond de la douche permet de bénéficier d’un éclairage doux au besoin.
Dernier conseil à retenir lorsque l’on veut aménager un studio : « Comme ce n’est pas possible de repousser les murs dans un petit espace, il faut faire en sorte que le regard puisse bénéficier de perspectives les plus larges possibles afin de ne pas se sentir confinés. Ici, dès l’entrée, on peut voir à travers la salle de bains jusqu’aux toits de la ville et la crédence miroir joue aussi à élargir l’espace », conclut Jean-Christophe Peyrieux.
Quant à son fils, il a découvert avec joie la vie d’étudiant et le plaisir d’inviter chez lui ses copains pour l’apéro, une fois que le travail scolaire est fini, bien sûr.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cet appartement ?
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Quant à son fils, il a découvert avec joie la vie d’étudiant et le plaisir d’inviter chez lui ses copains pour l’apéro, une fois que le travail scolaire est fini, bien sûr.
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