Développement durable
Votre entreprise est-elle éco-responsable ?
Les professionnels du monde entier partagent leurs efforts pour l'environnement et les défis auxquels ils font face
Alors qu’une prise de conscience environnementale s’opère au sein de l’industrie et auprès des clients, les entreprises cherchent à adopter des pratiques plus éco-responsables dans leurs projets. Nous avons questionné les professionnels du monde entier sur la manière dont ils gèrent durablement leur activité, sur ce qu’ils ont appris en chemin et les défis auxquels ils font face.
Le développement durable commence au bureau. « Je pense qu’il est très important qu’une entreprise fasse aussi le pas. Nous essayons toujours de montrer l’exemple pour inspirer nos clients et leur montrer la voie. Autrement, comment pouvons-nous attendre de nos clients de [vouloir] faire les bonnes choses ? », explique l’architecte australien Marc Bernstein, de Melbourne Design Studios. Ce dernier construit actuellement sa propre maison, une construction passive qui produira aussi plus d’énergie qu’elle n’en consomme chaque année. Lorsqu’elle sera terminée, il l’utilisera comme témoin et espace de travail pour éduquer le public sur l’architecture durable.
L’ingénieur en construction allemand Dag Schaffarczyk, de Spreeplan Projekt UG, a intégré des techniques durables au sein de son bureau (photo ci-dessus), installé dans un immeuble 1911 et rénové par son entreprise. « Pour cette rénovation, nous avons fondamentalement cherché à réutiliser ou conserver les éléments résistants comme les tuiles du toit et les charpentes en bois. Au lieu de matériaux de construction conventionnels, nous avons utilisé des matériaux naturels comme des panneaux de paille, du plâtre à base d’argile et de chaux, des isolants en chanvre, des panneaux de liège granulés, de la peinture à la chaux, du chêne cultivé dans la région et du bois Kebony. »
« Tous les espaces sont chauffés avec des panneaux de chauffages par radiation dans les murs et les sols », poursuit le pro. « Le chauffage [du bureau] s’appuie sur le retour du système de chauffage de tout le bâtiment. Le refroidissement fonctionne sur le même principe… Notre bureau est comme notre maison témoin. »
L’ingénieur en construction allemand Dag Schaffarczyk, de Spreeplan Projekt UG, a intégré des techniques durables au sein de son bureau (photo ci-dessus), installé dans un immeuble 1911 et rénové par son entreprise. « Pour cette rénovation, nous avons fondamentalement cherché à réutiliser ou conserver les éléments résistants comme les tuiles du toit et les charpentes en bois. Au lieu de matériaux de construction conventionnels, nous avons utilisé des matériaux naturels comme des panneaux de paille, du plâtre à base d’argile et de chaux, des isolants en chanvre, des panneaux de liège granulés, de la peinture à la chaux, du chêne cultivé dans la région et du bois Kebony. »
« Tous les espaces sont chauffés avec des panneaux de chauffages par radiation dans les murs et les sols », poursuit le pro. « Le chauffage [du bureau] s’appuie sur le retour du système de chauffage de tout le bâtiment. Le refroidissement fonctionne sur le même principe… Notre bureau est comme notre maison témoin. »
« [Nous utilisons] les énergies renouvelables pour l’électricité que nous consommons au studio, du papier recyclé et des produits éco-responsables. Nous avons aussi un programme de recyclage pour le papier, le toner et les consommables. Nous réduisons l’utilisation de tous matériaux non nécessaires », explique Eva Chacón. « Nous avons aussi créé notre propre politique de transport à faible impact environnemental : nos collaborateurs et nous-même [vivons] à une distance limitée du studio, ou nous acceptons de nous y rendre à vélos ou en transports en commun, et nous avons un système qui facilite le télétravail, antérieur à la pandémie. Nous appliquons une politique de salaires équitable, et nous reconnaissons le travail de nos collaborateurs. Cela fait aussi partie du développement durable. »
« Nous limitons l’utilisation d’échantillons », ajoute l’architecte d’intérieur française Mayssa El Fakir, de l’agence Ouvrage. « Plutôt que de demander la production d’échantillons pour chaque client, nous les conservons et nous essayons de créer une matériauthèque afin de les réutiliser le plus possible. Nous sélectionnons également des fournisseurs français pour réduire l’impact carbone lié au transport. De même, nous évitons d’acheter des équipements électroniques neufs, et préférons les louer ou les acheter en seconde main pour garantir une durée de vie plus longue. »
« Nous limitons l’utilisation d’échantillons », ajoute l’architecte d’intérieur française Mayssa El Fakir, de l’agence Ouvrage. « Plutôt que de demander la production d’échantillons pour chaque client, nous les conservons et nous essayons de créer une matériauthèque afin de les réutiliser le plus possible. Nous sélectionnons également des fournisseurs français pour réduire l’impact carbone lié au transport. De même, nous évitons d’acheter des équipements électroniques neufs, et préférons les louer ou les acheter en seconde main pour garantir une durée de vie plus longue. »
Que faites-vous pour intégrer le développement durable dans vos projets ?
Un nombre important de professionnels avec lesquels nous nous sommes entretenus se tournent vers les structures existantes. « Nous appliquons notre propre méthodologie basée sur les plus hauts niveaux de certifications standards, comme Passivhaus et Breeam », poursuit Eva Chacón. « Que l’objectif soit d’avoir des projets certifiés ou non, le respect de ces exigences tout au long du processus de conception et de construction mène nécessairement à des projets les plus éco-responsables possible, prenant en compte l’emplacement et les besoins du client. »
« Nous utilisons la conception exergétique pour créer un environnement thermique qui évite autant que possible toute dépendance aux énergies fossiles », déclare Daisuke Sanada.
« La plupart de nos projets actuels sont en réalité sur la voie de la maison passive », explique Marc Bernstein. « Nous examinons également des questions comme la santé, le confort, la condensation, etc. C’est donc vraiment un outil global. Nous combinons ensuite cela avec notre méthodologie “DEEP”, que nous avons développée en interne au fil des ans… pour informer et affiner la conception avant même de commencer à sélectionner des matériaux durables. »
« Quand c’est possible, aller plus loin en ce qui concerne les systèmes (par exemple : récupération des eaux de pluie pour l’utilisation dans les WC, pompe à chaleur) », explique l’architecte française Tina Merkes. Elle note également qu’il est important de « travailler avec des entreprises qui sont sensibles au développement durable. »
Mayssa El Fakir et son studio adoptent une approche similaire. « Nous mettons un point d’honneur à utiliser des meubles vintage ou de seconde main, alors qu’ils sont beaucoup plus faciles à trouver qu’auparavant. »
Un nombre important de professionnels avec lesquels nous nous sommes entretenus se tournent vers les structures existantes. « Nous appliquons notre propre méthodologie basée sur les plus hauts niveaux de certifications standards, comme Passivhaus et Breeam », poursuit Eva Chacón. « Que l’objectif soit d’avoir des projets certifiés ou non, le respect de ces exigences tout au long du processus de conception et de construction mène nécessairement à des projets les plus éco-responsables possible, prenant en compte l’emplacement et les besoins du client. »
« Nous utilisons la conception exergétique pour créer un environnement thermique qui évite autant que possible toute dépendance aux énergies fossiles », déclare Daisuke Sanada.
« La plupart de nos projets actuels sont en réalité sur la voie de la maison passive », explique Marc Bernstein. « Nous examinons également des questions comme la santé, le confort, la condensation, etc. C’est donc vraiment un outil global. Nous combinons ensuite cela avec notre méthodologie “DEEP”, que nous avons développée en interne au fil des ans… pour informer et affiner la conception avant même de commencer à sélectionner des matériaux durables. »
« Quand c’est possible, aller plus loin en ce qui concerne les systèmes (par exemple : récupération des eaux de pluie pour l’utilisation dans les WC, pompe à chaleur) », explique l’architecte française Tina Merkes. Elle note également qu’il est important de « travailler avec des entreprises qui sont sensibles au développement durable. »
Mayssa El Fakir et son studio adoptent une approche similaire. « Nous mettons un point d’honneur à utiliser des meubles vintage ou de seconde main, alors qu’ils sont beaucoup plus faciles à trouver qu’auparavant. »
Le recyclage est également une priorité pour Yoko Kloeden. Dans l’un de ses projets, elle est actuellement en train d’essayer de trouver des acquéreurs pour une grande quantité d’anciens meubles dont le propriétaire ne veut plus. « Au studio, nous avons également une politique visant à éviter les matériaux non recyclables dans nos recommandations dès que cela est possible. J’ai toujours fait cela de manière implicite car c’est ma philosophie de conception et elle est profondément enracinée en moi, mais, à mesure que l’équipe grandit, l’étape suivante à franchir est de documenter cette politique et de développer un système de vérification interne lorsque nous sélectionnons les finitions de nos projets. »
Pour Barbara Milner, de la société canadienne South Hill Interiors, il s’agit de bien connaître les choses. « Je me tiens au courant des nouveaux produits et propose toujours plusieurs options au client. » C’est même devenu un axe de différenciation dans l’expérience client et l’expertise qu’elle propose. « Tout le monde n’est pas enclin à passer le temps qu’il faut pour comprendre la science », ajoute-t-elle.
Pour Barbara Milner, de la société canadienne South Hill Interiors, il s’agit de bien connaître les choses. « Je me tiens au courant des nouveaux produits et propose toujours plusieurs options au client. » C’est même devenu un axe de différenciation dans l’expérience client et l’expertise qu’elle propose. « Tout le monde n’est pas enclin à passer le temps qu’il faut pour comprendre la science », ajoute-t-elle.
Comment vous approvisionnez-vous durablement ?
Plusieurs professionnels à qui nous avons parlé ont partagé leur amour pour le bois. « Nous construisons avec un pourcentage relativement haut de matériaux naturels — nous sommes notamment des geeks en bois », raconte Eva Chacón.
« Le bois que nous utilisons […] est composé d’essences domestiques provenant des montagnes voisines », explique Daisuke Sanada. « Le bois et la pierre proviennent d’une collaboration continue avec les scieries et les maçons locaux. »
Mariko Eto conseille également d’utiliser « beaucoup de finitions naturelles et matériaux isolants. »
« Il ne s’agit pas seulement de choisir tel ou tel matériau ou produit, mais de la manière dont ils s’intègrent dans l’ensemble de la construction et de comment leur “histoire” contribue à l’analyse du cycle de vie du bâtiment que l’on construit », explique Eva Chacón. Elle travaille à réduire les impacts à toutes les étapes :
Plusieurs professionnels à qui nous avons parlé ont partagé leur amour pour le bois. « Nous construisons avec un pourcentage relativement haut de matériaux naturels — nous sommes notamment des geeks en bois », raconte Eva Chacón.
« Le bois que nous utilisons […] est composé d’essences domestiques provenant des montagnes voisines », explique Daisuke Sanada. « Le bois et la pierre proviennent d’une collaboration continue avec les scieries et les maçons locaux. »
Mariko Eto conseille également d’utiliser « beaucoup de finitions naturelles et matériaux isolants. »
« Il ne s’agit pas seulement de choisir tel ou tel matériau ou produit, mais de la manière dont ils s’intègrent dans l’ensemble de la construction et de comment leur “histoire” contribue à l’analyse du cycle de vie du bâtiment que l’on construit », explique Eva Chacón. Elle travaille à réduire les impacts à toutes les étapes :
- « L’emplacement : réduire l’impact du transport, promouvoir la culture et l’économie locale, retrouver les savoir-faire artisanaux en voie de disparition
- La fabrication : il est toujours mieux d’utiliser un matériau, comme beaucoup de produits en bois, qui ont un impact positif sur l’environnement
- La construction : nous voulons des produits qui ont une empreinte minimale, qui ne coûtent presque pas d’énergie ou d’eau pour être utilisés sur le site, et que ne contribuent pas à la pollution de l’air
- L’utilisation : peu d’entretien, des matériaux non toxiques qui contribuent à créer un environnement sain…
- L’élimination : utiliser des matériaux qui sont conçus pour retourner dans les cycles naturels, qui se transforment en autre matériau ou énergie. »
Marc Bernstein adopte la même approche holistique, faisant des recherches approfondies sur les chaînes de production, analysant l’énergie incorporée et examinant les facteurs du cradle-to-cradle. « Qu’arrive-t-il au produit après sa vie dans ce bâtiment et, est-il recyclable ou réutilisable pour créer quelque chose de nouveau ? En Australie, nos bâtiments ont généralement une durée de vie beaucoup plus [courte] qu’en Europe, le recyclage à la fin de cette vie est donc une considération très importante. »
« Enfin, un produit durable doit toujours être bon pour l’environnement et la santé », ajoute-t-il. « Ainsi, par exemple, au moment de concevoir des menuiseries et de sélectionner le mobilier pour les logements de nos clients, nous souhaitons toujours nous assurer que nous recommandons des matériaux avec de faibles émissions de CO2… Lorsque cela est possible, nous aimons inclure des plantations dans nos conceptions car certaines plantes peuvent assainir l’air, et supprimer les petites quantités de CO2 restantes – une très bonne manière, vraiment bon marché, de rendre un logement encore plus durable. »
Daisuke Sanada et Barbara Milner remarquent qu’il est important de se tenir au courant des nouveaux développements. « Mes clients sont toujours intéressés par les dernières innovations et je constate, aujourd’hui plus que jamais, que les produits durables sont de plus en plus recherchés et considérés malgré leur niveau de prix élevé qui est souvent une réalité lorsqu’il s’agit de produits de cette nature », explique Barbara Milner.
Cela ne signifie toutefois pas que les matériaux durables, dans leur ensemble, sont difficiles à trouver. « Il existe des entreprises qui ne produisent que des produits naturels et d’autres qui ont une ligne biologique sur le côté », estime l’architecte italienne Maria Elisa Villa. « Pour les installateurs c’est un peu plus difficile : soit vous les connaissez, soit l’entreprise a une équipe [à vous recommander] ou vous pouvez trouver quelqu’un à même de suivre votre façon de faire. »
« Enfin, un produit durable doit toujours être bon pour l’environnement et la santé », ajoute-t-il. « Ainsi, par exemple, au moment de concevoir des menuiseries et de sélectionner le mobilier pour les logements de nos clients, nous souhaitons toujours nous assurer que nous recommandons des matériaux avec de faibles émissions de CO2… Lorsque cela est possible, nous aimons inclure des plantations dans nos conceptions car certaines plantes peuvent assainir l’air, et supprimer les petites quantités de CO2 restantes – une très bonne manière, vraiment bon marché, de rendre un logement encore plus durable. »
Daisuke Sanada et Barbara Milner remarquent qu’il est important de se tenir au courant des nouveaux développements. « Mes clients sont toujours intéressés par les dernières innovations et je constate, aujourd’hui plus que jamais, que les produits durables sont de plus en plus recherchés et considérés malgré leur niveau de prix élevé qui est souvent une réalité lorsqu’il s’agit de produits de cette nature », explique Barbara Milner.
Cela ne signifie toutefois pas que les matériaux durables, dans leur ensemble, sont difficiles à trouver. « Il existe des entreprises qui ne produisent que des produits naturels et d’autres qui ont une ligne biologique sur le côté », estime l’architecte italienne Maria Elisa Villa. « Pour les installateurs c’est un peu plus difficile : soit vous les connaissez, soit l’entreprise a une équipe [à vous recommander] ou vous pouvez trouver quelqu’un à même de suivre votre façon de faire. »
Recommandez-vous des solutions durables dans les projets de vos clients ? Pourquoi et comment ?
« Nous pensons qu’il est de notre responsabilité en tant qu’experts techniques créatifs de contribuer à la prise de conscience de la société de la gravité des problèmes environnementaux, et d’aider nos clients à évaluer les solutions possibles et prendre les meilleures décisions », estime Eva Chacón.
« Nous réalisons aussi un gros travail d’éducation, en expliquant qu’utiliser des matériaux de qualité qui durent dans le temps et peuvent être transmis est intéressant non seulement pour la vente, mais aussi si vous souhaitez transmettre votre bien à vos enfants », explique Mayssa El Fakir.
« De temps en temps, nous rencontrons des clients qui souhaitent que leur maison soit exactement comme elle était le premier jour après la rénovation. Pour ce type de client, cela signifie utiliser des matériaux synthétiques », poursuit Yoko Kloeden. « Nous sommes tentés de leur donner ce qu’ils veulent car nous manquons toujours de temps, mais c’est un domaine qui nous tient à cœur alors cela vaut la peine d’éduquer les clients. »
« Nous essayons toujours de repousser les limites, non contre nos clients, mais comme un travail d’équipe réalisé avec eux », explique Marc Bernstein. « À la fin, nous voulons que le résultat soir supérieur à leurs attentes, adapté à leur style de vie et plus écologique et respectueux de l’environnement que ce qu’ils avaient demandé. »
« Nous pensons qu’il est de notre responsabilité en tant qu’experts techniques créatifs de contribuer à la prise de conscience de la société de la gravité des problèmes environnementaux, et d’aider nos clients à évaluer les solutions possibles et prendre les meilleures décisions », estime Eva Chacón.
« Nous réalisons aussi un gros travail d’éducation, en expliquant qu’utiliser des matériaux de qualité qui durent dans le temps et peuvent être transmis est intéressant non seulement pour la vente, mais aussi si vous souhaitez transmettre votre bien à vos enfants », explique Mayssa El Fakir.
« De temps en temps, nous rencontrons des clients qui souhaitent que leur maison soit exactement comme elle était le premier jour après la rénovation. Pour ce type de client, cela signifie utiliser des matériaux synthétiques », poursuit Yoko Kloeden. « Nous sommes tentés de leur donner ce qu’ils veulent car nous manquons toujours de temps, mais c’est un domaine qui nous tient à cœur alors cela vaut la peine d’éduquer les clients. »
« Nous essayons toujours de repousser les limites, non contre nos clients, mais comme un travail d’équipe réalisé avec eux », explique Marc Bernstein. « À la fin, nous voulons que le résultat soir supérieur à leurs attentes, adapté à leur style de vie et plus écologique et respectueux de l’environnement que ce qu’ils avaient demandé. »
D’un autre côté Maria Elisa Villa remarque qu’il est parfois nécessaire de faire des compromis avec les clients, qui ne sont peut-être pas encore soucieux de l’environnement. Sa philosophie est qu’un petit peu vaut mieux que rien du tout.
Dag Schaffarczyk constate qu’il n’a généralement pas besoin de plaider en faveur de l’environnement. « Nos clients savent dans quoi ils s’embarquent lorsqu’ils viennent nous voir. En général, ils ne sont surpris que par ce que nous sommes en mesure de réaliser avec nos constructions durables et saines. Nous les entendons souvent dire “si seulement j’avais su plus tôt”. »
Barbara Milner observe également un plus grand intérêt de la part des clients pour les constructions durables. « Il y a plus de discussions sur les produits durables dans les premières étapes de construction des projets. Il y a une volonté grandissante de construire responsable et de parvenir à un produit final “sain” », explique la professionnelle. « En ce qui concerne les rénovations, la volonté de remplacer les produits désuets par des options intelligentes et durables mène souvent les conversations à propos du développement durable, ainsi que les facteurs liés au bien-être comme l’émission de COV. Par conséquent, les conversations sur la manière dont un produit est fabriqué sont devenues moins rares et cela attire souvent l’attention sur la durabilité d’un produit. Une fois que les gens ont compris comment un produit était fait, le prix n’est plus le seul facteur déterminant. »
Dag Schaffarczyk constate qu’il n’a généralement pas besoin de plaider en faveur de l’environnement. « Nos clients savent dans quoi ils s’embarquent lorsqu’ils viennent nous voir. En général, ils ne sont surpris que par ce que nous sommes en mesure de réaliser avec nos constructions durables et saines. Nous les entendons souvent dire “si seulement j’avais su plus tôt”. »
Barbara Milner observe également un plus grand intérêt de la part des clients pour les constructions durables. « Il y a plus de discussions sur les produits durables dans les premières étapes de construction des projets. Il y a une volonté grandissante de construire responsable et de parvenir à un produit final “sain” », explique la professionnelle. « En ce qui concerne les rénovations, la volonté de remplacer les produits désuets par des options intelligentes et durables mène souvent les conversations à propos du développement durable, ainsi que les facteurs liés au bien-être comme l’émission de COV. Par conséquent, les conversations sur la manière dont un produit est fabriqué sont devenues moins rares et cela attire souvent l’attention sur la durabilité d’un produit. Une fois que les gens ont compris comment un produit était fait, le prix n’est plus le seul facteur déterminant. »
Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez pour rendre votre entreprise éco-responsable ?
« De manière générale, l’industrie de la construction et la majeure partie de ses travailleurs ne sont pas particulièrement connus pour l’intérêt qu’ils portent aux “trucs verts”, donc il peut parfois être difficile de faire participer tout le monde, même sur des choses simples comme séparer les déchets de construction dans différents bacs pour permettre le recyclage sur place, » explique Marc Bernstein. « Mais il faut y aller par étapes, et je trouve que l’industrie commence enfin à adopter ces changements – encore une fois, je pense qu’il suffit que quelques-uns d’entre nous montrent la voie. »
« Les défis sont culturels et malheureusement économiques », pense l’architecte italien Fulvio Claudio Melle, de Melle-Metzen Architects. « Ce n’est pas toujours le cas, mais les produits durables sont légèrement plus chers. »
Tina Merkes est du même avis. « Mais il est possible de faire des belles économies en cours de route en utilisant des sites comme cycleup.fr. Toutes les étapes nécessitent plus de temps de recherche de la part de l’architecte que pour un projet moyen avec des produits standards… mais c’est un temps positif et productif. »
« De manière générale, l’industrie de la construction et la majeure partie de ses travailleurs ne sont pas particulièrement connus pour l’intérêt qu’ils portent aux “trucs verts”, donc il peut parfois être difficile de faire participer tout le monde, même sur des choses simples comme séparer les déchets de construction dans différents bacs pour permettre le recyclage sur place, » explique Marc Bernstein. « Mais il faut y aller par étapes, et je trouve que l’industrie commence enfin à adopter ces changements – encore une fois, je pense qu’il suffit que quelques-uns d’entre nous montrent la voie. »
« Les défis sont culturels et malheureusement économiques », pense l’architecte italien Fulvio Claudio Melle, de Melle-Metzen Architects. « Ce n’est pas toujours le cas, mais les produits durables sont légèrement plus chers. »
Tina Merkes est du même avis. « Mais il est possible de faire des belles économies en cours de route en utilisant des sites comme cycleup.fr. Toutes les étapes nécessitent plus de temps de recherche de la part de l’architecte que pour un projet moyen avec des produits standards… mais c’est un temps positif et productif. »
« L’offre en termes d’équipements techniques, notamment pour la cuisine, est encore très limitée et il est difficile de trouver des solutions éco-responsables », explique Mayssa El Fakir. « Si nous ne travaillons pas du sur-mesure avec des artisans ou sur des projets luxueux, c’est très difficile. Les options pour les matériaux et finitions prêts à l’emploi sont aussi limitées. »
« Pour nos méthodes de construction, il n’y a pas de normes comme dans la construction conventionnelle. Cela demande beaucoup d’efforts pour trouver des matériaux et des artisans spécialisés… qui doivent parfois voyager de loin. L’effort réalisé pour la planification est beaucoup plus important. Cela augmente les coûts des projets, » partage Dag Schaffarczyk. « Mais cela s’équilibre au cours des années, car les coûts du chauffage et de l’électricité, que ce soit pour la climatisation ou le CVC, seront considérablement réduits. Dans le bâtiment de nos bureaux, nous avons réduit les [coûts de fonctionnement] de 71,8%. Et cela sans compter l’amélioration du climat intérieur, exempt de produits chimiques nocifs. »
« Pour nos méthodes de construction, il n’y a pas de normes comme dans la construction conventionnelle. Cela demande beaucoup d’efforts pour trouver des matériaux et des artisans spécialisés… qui doivent parfois voyager de loin. L’effort réalisé pour la planification est beaucoup plus important. Cela augmente les coûts des projets, » partage Dag Schaffarczyk. « Mais cela s’équilibre au cours des années, car les coûts du chauffage et de l’électricité, que ce soit pour la climatisation ou le CVC, seront considérablement réduits. Dans le bâtiment de nos bureaux, nous avons réduit les [coûts de fonctionnement] de 71,8%. Et cela sans compter l’amélioration du climat intérieur, exempt de produits chimiques nocifs. »
Votre engagement en faveur du développement durable a-t-il évolué en raison de la pandémie de COVID-19 ? Si oui, de quelle manière ?
Beaucoup des professionnels avec lesquels nous avons parlé appliquent le développement durable dans leur travail depuis de nombreuses années déjà. Si la pandémie n’a pas modifié leurs propres priorités, certains ont trouvé leur approche particulièrement pertinente au vu du contexte. « Notre mantra “l’architecture qui nous connecte au ciel et à la terre” s’est avéré plus logique que jamais », estime Eva Chacón.
« Avec la COVID-19, nous sommes probablement plus “verts” qu’auparavant – [moins] de kilomètres sur la route, pas de chauffage, de climatisation, etc., un espace bureau supplémentaire car nous travaillons tous depuis chez nous », estime Marc Bernstein. « À part cela, je trouve que, même si le développement durable a perdu une partie de son intérêt médiatique pendant la pandémie, les gens y pensent encore. »
« Sur le plan intellectuel, [cela nous a donné] le temps nécessaire pour nous poser les bonnes questions à propos de la planète, de notre futur, en remettant en question notre mode de vie », conclut Tina Merkes.
ET VOUS ?
Que faites-vous pour rendre votre activité plus éco-responsable, et à quels défis faites-vous face ?
Tous nos article en rapport avec le développement durable
Consultez notre rubrique pour les pros
Beaucoup des professionnels avec lesquels nous avons parlé appliquent le développement durable dans leur travail depuis de nombreuses années déjà. Si la pandémie n’a pas modifié leurs propres priorités, certains ont trouvé leur approche particulièrement pertinente au vu du contexte. « Notre mantra “l’architecture qui nous connecte au ciel et à la terre” s’est avéré plus logique que jamais », estime Eva Chacón.
« Avec la COVID-19, nous sommes probablement plus “verts” qu’auparavant – [moins] de kilomètres sur la route, pas de chauffage, de climatisation, etc., un espace bureau supplémentaire car nous travaillons tous depuis chez nous », estime Marc Bernstein. « À part cela, je trouve que, même si le développement durable a perdu une partie de son intérêt médiatique pendant la pandémie, les gens y pensent encore. »
« Sur le plan intellectuel, [cela nous a donné] le temps nécessaire pour nous poser les bonnes questions à propos de la planète, de notre futur, en remettant en question notre mode de vie », conclut Tina Merkes.
ET VOUS ?
Que faites-vous pour rendre votre activité plus éco-responsable, et à quels défis faites-vous face ?
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Plusieurs des professionnels que nous avons interviewés ont mis en avant des approches particulières. « Utiliser les énergies naturelles et être le moins dépendant possible aux énergies fossiles », partage Daisuke Sanada, de la société japonaise Suwa Architects + Engineers. « Les matériaux que nous utilisons doivent être, autant que possible, [compostables] et d’origine naturelle. »
« Mettre en place des solutions qui mènent directement à la réduction des émissions de CO2, la revitalisation des forêts, et la réduction des déchets pétroliers », estime l’architecte japonais Mariko Eto, de Sola Architecture Design Studio.
L’architecte britannique Yoko Kloeden analyse le problème sous un autre angle. « Pour être une entreprise éco-responsable, l’activité doit être rentable… Les constructeurs qui cherchent à faire des économies se tournent toujours vers des solutions non durables car ils n’arrivent pas à être rentables sans rogner les budgets. »
« Il y a plusieurs moyens de rendre une entreprise durable », explique Eva Chacón, de la société espagnole Bonsai Arquitectos. « La chose importante est que nous soyons tous conscients que nous devons faire les choses différemment, et que chaque personne apporte sa contribution. »