Sous-sol de la semaine
Avant/Après : L'aménagement bluffant d'un rez-de-jardin à Nantes
Une nantaise de 70 m² gagne 100 m² habitables grâce au réagencement du rez-de-jardin pour 120 000 euros
Dans les agglomérations en plein boom immobilier, il est plus intéressant d’acheter une petite maison avec un bon potentiel d’évolution que d’investir d’emblée dans un bien dimensionné à la taille de la famille. C’est le calcul astucieux fait par ce jeune couple avec un bébé lorsqu’il achète en 2013 un pavillon de 70 m² de surface habitable, doté d’un grand jardin, à Saint-Herblain, commune limitrophe de Nantes. Quand, trois ans après, un autre bébé se profile, le couple estime qu’il est temps d’agrandir la propriété en réagençant le rez-de-jardin, afin de porter à 166 m² la surface de vie de leur maison. En quête du professionnel idéal pour orchestrer les travaux, ils lancent un appel d’offre sur une plateforme dont la spécialité est de faire concourir trois architectes locaux sur le problème d’aménagement d’un particulier et, trois semaines plus tard, ils rencontrent les lauréats, Lucie Boudin et Benjamin Delais de l’agence d’architecture d’intérieur* BLDB. Après 6 mois de travaux et pour un budget de 120 000 euros, la maison renaît complètement transformée et agrandie de presque 100 m² : une opération au rapport m²/prix imbattable !
Coup d’œil
Qui vit ici : un jeune couple et leur deux enfants, (une fillette de 4 ans et un nouveau-né)
Superficie : au départ 70 m² habitables et 166 m² après réagencement
Emplacement : Saint-Herblain, une commune limitrophe de Nantes
Livraison du projet : décembre 2018
Durée des travaux : 6 mois
Architectes d’intérieur* : Lucie Boudin et Benjamin Delais de l’agence BLDB
Budget : 120 000 euros, honoraires compris
Crédit photos : © Jonathan Letoublon / Archibien
* À savoir : Les travaux de réaménagement du rez-de-jardin ont fait passer la surface habitable de ce pavillon de 70 à 166 m². Comme il n’y avait pas création de surface, un architecte d’intérieur était compétent pour cette mission, y compris dans l’ouverture des porteurs et dans la réaffectation d’un garage en habitation. Si la maison avait excédé 150 m² habitables à la faveur d’une extension, seul un architecte aurait été habilité à assurer le chantier.
Coup d’œil
Qui vit ici : un jeune couple et leur deux enfants, (une fillette de 4 ans et un nouveau-né)
Superficie : au départ 70 m² habitables et 166 m² après réagencement
Emplacement : Saint-Herblain, une commune limitrophe de Nantes
Livraison du projet : décembre 2018
Durée des travaux : 6 mois
Architectes d’intérieur* : Lucie Boudin et Benjamin Delais de l’agence BLDB
Budget : 120 000 euros, honoraires compris
Crédit photos : © Jonathan Letoublon / Archibien
* À savoir : Les travaux de réaménagement du rez-de-jardin ont fait passer la surface habitable de ce pavillon de 70 à 166 m². Comme il n’y avait pas création de surface, un architecte d’intérieur était compétent pour cette mission, y compris dans l’ouverture des porteurs et dans la réaffectation d’un garage en habitation. Si la maison avait excédé 150 m² habitables à la faveur d’une extension, seul un architecte aurait été habilité à assurer le chantier.
Agrandi par cette extension, le rez-de-jardin s’élevait à 96 m², comprenant un garage double (36 m²), la buanderie, une chambre d’appoint et un « atelier » de 30 m² installé dans l’extension, que la famille utilisait comme un débarras.
A l’approche de la naissance du bébé, les jeunes propriétaires décident de s’agrandir en aménageant ce rez-de-jardin bien que sa hauteur sous plafond n’excède pas 2,35, un défaut fréquent dans les nantaises. Ils ne songent aucunement à s’étendre au niveau des combles car il leur tient à cœur de se reconnecter avec le jardin et profiter de leur grand terrain bien orienté. Plus spécifiquement, ils envisagent de « retourner » la nantaise c’est-a-dire de replacer les pièces de vie en rez-de-jardin et de conserver l’espace nuit des enfants à l’étage.
A l’approche de la naissance du bébé, les jeunes propriétaires décident de s’agrandir en aménageant ce rez-de-jardin bien que sa hauteur sous plafond n’excède pas 2,35, un défaut fréquent dans les nantaises. Ils ne songent aucunement à s’étendre au niveau des combles car il leur tient à cœur de se reconnecter avec le jardin et profiter de leur grand terrain bien orienté. Plus spécifiquement, ils envisagent de « retourner » la nantaise c’est-a-dire de replacer les pièces de vie en rez-de-jardin et de conserver l’espace nuit des enfants à l’étage.
Après. Lucie Boudin l’architecte d’intérieur avec laquelle nous avons fait la visite explique : « Leur cahier des charges est de disposer d’un grand espace ouvert cuisine/salle à manger/séjour tourné vers le jardin. Tous deux en profession libérale, ils désirent également un bureau ouvert sur la pièce de vie pour traiter leurs dossiers à domicile. Comme une chambre d’appoint se trouve déjà au rez-de-jardin, ils décident d’y rattacher une salle de bains et un dressing pour disposer de leur suite parentale. »
Ce réaménagement entraîne forcément une réflexion globale car la maison dispose déjà d’une cuisine et d’un séjour à l’étage : « La cuisine existante a été transformée en buanderie car nous avons mué la buanderie d’origine en bureau des propriétaires. Quant au séjour à l’étage flanqué de la terrasse, il a été transformé en salle de jeu pour les enfants complétant leurs deux chambres », poursuit la pro.
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Ce réaménagement entraîne forcément une réflexion globale car la maison dispose déjà d’une cuisine et d’un séjour à l’étage : « La cuisine existante a été transformée en buanderie car nous avons mué la buanderie d’origine en bureau des propriétaires. Quant au séjour à l’étage flanqué de la terrasse, il a été transformé en salle de jeu pour les enfants complétant leurs deux chambres », poursuit la pro.
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Le chantier a connu un écueil dès le départ au niveau de la terrasse : « Pour répondre à l’appel d’offre, nous avons planché à partir d’un budget indiqué de 100 000 euros. Quand nous sommes intervenus sur place, la terrasse présentait des problèmes d’humidité qui n’avaient pas été mentionnés par les propriétaires et nous avons dû en revoir l’étanchéité. Nous en avons profité pour isoler par l’extérieur avec un isolant polyuréthane et une membrane PVC avant de poser une finition bois. Nous avons également revu les descentes d’eau, les garde-corps et supprimé l’escalier. En tout 20 000 euros de surcoût… », explique Lucie.
Depuis ce chantier, la plateforme de mise en relation a d’ailleurs pris la décision de faire systématiquement visiter les lieux par les professionnels avant qu’ils n’émettent leurs propositions.
Depuis ce chantier, la plateforme de mise en relation a d’ailleurs pris la décision de faire systématiquement visiter les lieux par les professionnels avant qu’ils n’émettent leurs propositions.
Avant. Avant travaux, le rez-de-jardin de 96 m² ne valait pas mieux qu’un sous-sol. Sombre, brut de construction avec son plafond en hourdis, il était peu exploité par la famille. « L’atelier » des anciens propriétaires en particulier, c’est-à-dire la grande pièce de 30 m² ajoutée en extension, était devenue leur débarras. Ils y stockaient les vélos et autre mobilier inutilisé tandis qu’un fourneau à bois maçonné, installé par l’ancien propriétaire, formait à cet endroit un élément plutôt incongru.
Après. Ouvert par trois portes fenêtres coulissantes (KLine) aux menuiseries en alu gris avec volet roulant intégré, l’atelier s’est transformé en une pièce chaleureuse et baignée de lumière. La porte-fenêtre que nous distinguons au fond a requis la démolition de l’escalier de la terrasse.
Si la hauteur sous plafond avait été plus importante, les architectes d’intérieurs auraient sans doute envisagé d’autres options : « Nous aurions pu placer un chauffage au sol mais il aurait été nécessaire de décaisser de 30 cm. Nous avons préféré coller un plancher sur la chape existante, après ragréage, et prolonger le circuit d’eau chaude des radiateurs. La chaudière placée au-dessus, à la cuisine, était suffisamment dimensionnée. Nous aurions également aimé créer un faux-plafond assez haut pour intégrer une extraction de hotte mais nous nous sommes contentés du minimum, à savoir un plafond suspendu de 4 cm, juste de quoi passer les gaines électriques pour une hotte à filtre et des éclairages », détaille Lucie.
Si la hauteur sous plafond avait été plus importante, les architectes d’intérieurs auraient sans doute envisagé d’autres options : « Nous aurions pu placer un chauffage au sol mais il aurait été nécessaire de décaisser de 30 cm. Nous avons préféré coller un plancher sur la chape existante, après ragréage, et prolonger le circuit d’eau chaude des radiateurs. La chaudière placée au-dessus, à la cuisine, était suffisamment dimensionnée. Nous aurions également aimé créer un faux-plafond assez haut pour intégrer une extraction de hotte mais nous nous sommes contentés du minimum, à savoir un plafond suspendu de 4 cm, juste de quoi passer les gaines électriques pour une hotte à filtre et des éclairages », détaille Lucie.
Avant. L’extension était une pièce tout en longueur, que l’on distingue ici à partir de l’autre bout. Les architectes d’intérieur ont fait débarrasser le fourneau dont le conduit s’évacuait en terrasse.
Après. C’est la cuisine qui a pris place dans l’extension et son îlot forme une transition habile avec la salle à manger. « Ces fonctions se prêtaient bien à un aménagement en longueur et gagnaient à être du côté des baies vitrées. Nous avons beaucoup réfléchi au plan général de ce rez-de-jardin car entre les pièces cuisine, salon et bureau, il fallait arbitrer pour placer l’une d’elles du côté le plus lumineux. L’extension orientée ouest était le seul emplacement pour faire entrer la lumière. Impossible de créer des ouvertures de l’autre côté car la maison était mitoyenne », explique Lucie Boudin.
Plus de photos de salles à manger sur Houzz
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Les propriétaires tenaient beaucoup à une finition de sol en chêne clair pour son côté chaleureux mais, au niveau de l’îlot et de l’entrée du rez-de-jardin, ils ont préféré un tapis de carrelage imitation carreaux de ciment pour l’esthétique, l’hygiène et la meilleure tenue dans le temps liée au passage.
Actuellement, on sort de l’extension directement sur des dalles béton mais les propriétaires ont dans l’idée de prolonger leur plancher intérieur avec une terrasse bois dès qu’ils en auront le budget.
Actuellement, on sort de l’extension directement sur des dalles béton mais les propriétaires ont dans l’idée de prolonger leur plancher intérieur avec une terrasse bois dès qu’ils en auront le budget.
Si les propriétaires n’étaient pas forcément favorables à placer une plaque de cuisson sur l’îlot, c’est la solution qui a été plébiscitée ici : « Le linéaire était trop exigu pour juxtaposer les fonctions lavage et cuisson. Placer l’évier sur l’îlot aurait posé le problème des évacuations. Electrifier l’îlot pour la plaque induction était simple. Cela permettait de cuisiner face à la baie vitrée et également tourné vers la table de salle à manger, qui accueille souvent des convives. C’est une configuration très conviviale ! », justifie Lucie.
Avant. Sur ce visuel nous sommes dans l’ancien garage et regardons vers l’ancienne buanderie (la construction en parpaings). A droite, l’escalier monte à l’étage et, à gauche, se situe « l’atelier » dont nous venons de parler. Quand l’extension a été créée, la façade de la maison a été percée en deux endroits sur la gauche, avec une grande arche et une ouverture de la taille d’une porte.
Après. Les architectes d’intérieur ont conservé ces deux ouvertures et, à la suite, ils en ont créé deux autres dans cet épais porteur en faisant placer des IPN. « Les seules entrées de lumière viennent de la cuisine/salle à manger. Nous avons créé ces deux ouvertures pour récupérer la clarté naturelle dans le salon et le bureau que nous avons installés en second jour. Nous avons placé des étagères à certains endroits pour créer des filtres graphiques sans couper la lumière et en augmentant les possibilité de rangements », décrypte Lucie.
Dans l’esprit des architectes d’intérieur, le salon ne devait pas être placé à l’endroit le plus lumineux car les propriétaires avaient indiqué vouloir en profiter comme d’une salle de cinéma, équipée d’un vidéoprojecteur. Ce dernier a été arrimé au plafond, « en prévoyant un épais support bois dans le doublage pour le fixer car c’est un objet assez lourd », souligne la pro.
Le câble HDMI court dans le plafond et rejoint l’arrière du téléviseur placé sur un banc filant, qui sert de coffre de rangement. Une prise permet de placer l’ordinateur qui commande alors le vidéoprojecteur.
Vous aurez sans doute remarqué les deux niches vides en fond de pièce : « Elles attendent l’installation du poêle à bois et de son rangement à bûches. Nous avons créé le conduit mais le poêle coûtait 3000 euros et les propriétaires ont décidé de décaler leur achat », explique Lucie.
Le câble HDMI court dans le plafond et rejoint l’arrière du téléviseur placé sur un banc filant, qui sert de coffre de rangement. Une prise permet de placer l’ordinateur qui commande alors le vidéoprojecteur.
Vous aurez sans doute remarqué les deux niches vides en fond de pièce : « Elles attendent l’installation du poêle à bois et de son rangement à bûches. Nous avons créé le conduit mais le poêle coûtait 3000 euros et les propriétaires ont décidé de décaler leur achat », explique Lucie.
Avant. Tandis que le garage a été transformé en un salon de 24 m², la partie buanderie a été détruite pour devenir un bureau.
Après. Le salon figure en second jour, derrière la cuisine, tandis que le bureau des propriétaires a été placé en second jour par rapport à la salle à manger. Une petite fenêtre a pu être percée pour renforcer sa luminosité directe.
Sur la droite du bureau (anciennement la buanderie) se trouvait la chambre d’appoint. Cette dernière est devenue suite parentale avec l’ajout d’un dressing et d’une salle d’eau.
Sur la droite du bureau (anciennement la buanderie) se trouvait la chambre d’appoint. Cette dernière est devenue suite parentale avec l’ajout d’un dressing et d’une salle d’eau.
Le bureau a été intimisé par deux claustras bibliothèques, l’une noire et l’autre blanche. Lucie explique : « À la base, nous avions proposé de souligner de noir les fenêtres et les passages de porte pour rehausser les contrastes mais, en cours de projet, les propriétaires ont préféré jouer sur des menuiseries bicolores », explique-t-elle.
Le claustra bibliothèque blanc semi-cloisonne le bureau et le salon. Son fond est plein pour créer une isolation par rapport au salon.
Le claustra bibliothèque noir semi-cloisonne le bureau et la salle à manger. Pour récupérer un maximum de lumière depuis les grandes baies vitrées, il n’a aucun fond de ce côté.
Ces menuiseries sur mesure, tout comme l’îlot, les étagères, le bureau, ou le banc TV… ont évité de faire faire des dépenses de mobilier supplémentaires aux propriétaires, qui n’ont eu qu’à déménager leurs meubles depuis le premier étage.
Ces menuiseries sur mesure, tout comme l’îlot, les étagères, le bureau, ou le banc TV… ont évité de faire faire des dépenses de mobilier supplémentaires aux propriétaires, qui n’ont eu qu’à déménager leurs meubles depuis le premier étage.
Pour 120 000 euros, Ce réaménagement a transfiguré Le pavillon et la qualité de vie de la famille, laquelle a réalisé au passage un judicieux investissement. Contrepartie, les 6 mois de travaux n’ont pas été de tout repos : « Pour une question de budget la famille est restée sur place et la maman a même accouché en cours de chantier. C’était très fatiguant pour eux et je conseille vraiment de budgéter une location quand on s’adonne à ce type de réaménagement lourd », estime Lucie Boudin.
ET VOUS ?
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Si les nantaises ne manquent pas de charme, elles sont aujourd’hui peu prisées des acquéreurs car elles imposent un mode de vie suranné. Elles déconnectent en effet les pièces de vie du jardin et imposent de monter les enfants, les courses… Les précédents propriétaires avaient déjà conscience de ce handicap et avaient flanqué le pavillon d’une extension de 30 m² afin de disposer d’une grande terrasse sur son toit plat pour déjeuner dehors et profiter de la vue de leur terrain. Un escalier permettait de descendre de la terrasse, créant une liaison entre les pièces de vie et le jardin.