Avant/Après
Maisons de campagne
Architecture
Avant/Après : La renaissance d'une villa italienne en ruine
Un architecte a relevé un défi peu commun : rendre hommage à une demeure d'époque promise à la démolition
Dans la région des Marches, en Italie, une maison de campagne menaçait de s’effondrer à tout moment. Sa démolition a donc été décidée, à l’exception de deux pans de mur. C’est à l’architecte Giorgio Balestra que l’on a confié la tâche compliquée de « restaurer » le bâtiment en repartant de zéro. Ce dernier a récupéré les matériaux existants et redonné à la villa son apparence d’origine, à la fenêtre près. Il en a même conservé un mur partiellement effondré, en mémoire de l’édifice d’origine.
Ce soin extrême apporté au respect de l’histoire des lieux n’a pas empêché Giorgio Balestra de faire la part belle à la modernité, notamment avec un espace balnéothérapie et un bassin de plongée, qui s’inscrivent à merveille dans l’esthétique de cette demeure de campagne italienne.
Ce soin extrême apporté au respect de l’histoire des lieux n’a pas empêché Giorgio Balestra de faire la part belle à la modernité, notamment avec un espace balnéothérapie et un bassin de plongée, qui s’inscrivent à merveille dans l’esthétique de cette demeure de campagne italienne.
Photographies « Avant » : Giorgio Balestra. Le bâtiment que l’on distingue sur la gauche ne fait pas partie de la propriété.
AVANT
L’Italie séduit de nombreux étrangers, qui décident de restaurer ses demeures de campagne tombées en ruine. Un vrai défi. Un couple du nord de l’Europe a fait l’acquisition en 2007 de cette propriété située sur le littoral de la province d’Ancône, dans l’est de l’Italie. Le projet consistait à la rénover pour en faire leur maison de vacances. Le bâtiment était déjà délabré et s’est encore partiellement effondré lorsque les propriétaires attendaient les autorisations municipales pour le rénover.
Trois ans ont été nécessaires à l’obtention de tous les permis et le bâtiment s’est tellement détérioré pendant cette période qu’il aurait fallu le soutenir par des contreforts en bois pour le conserver.
AVANT
L’Italie séduit de nombreux étrangers, qui décident de restaurer ses demeures de campagne tombées en ruine. Un vrai défi. Un couple du nord de l’Europe a fait l’acquisition en 2007 de cette propriété située sur le littoral de la province d’Ancône, dans l’est de l’Italie. Le projet consistait à la rénover pour en faire leur maison de vacances. Le bâtiment était déjà délabré et s’est encore partiellement effondré lorsque les propriétaires attendaient les autorisations municipales pour le rénover.
Trois ans ont été nécessaires à l’obtention de tous les permis et le bâtiment s’est tellement détérioré pendant cette période qu’il aurait fallu le soutenir par des contreforts en bois pour le conserver.
Au cours de la rénovation, l’équipe a découvert une brique gravée d’une date : 1674. Cependant, le bâtiment acheté par les propriétaires ne remonte qu’au XIXᵉ siècle selon l’estimation officielle. Il servait alors de poste de surveillance des puits d’eau salée.
Le mur de gauche, partiellement effondré, laisse penser que la maison fut autrefois plus longue. Cette image montre la projection de l’architecte figurant le bâtiment d’origine. Malheureusement, le conseil municipal « a réfuté cette hypothèse. Il nous a donc été interdit d’agrandir la maison à l’occasion de sa rénovation », regrette Giorgio Balestra.
Le mur de gauche, partiellement effondré, laisse penser que la maison fut autrefois plus longue. Cette image montre la projection de l’architecte figurant le bâtiment d’origine. Malheureusement, le conseil municipal « a réfuté cette hypothèse. Il nous a donc été interdit d’agrandir la maison à l’occasion de sa rénovation », regrette Giorgio Balestra.
APRÈS
Ce pan de mur a été conservé tel quel afin qu’il soit le témoin de l’histoire de la villa. Dans des projets de rénovation comme celui-ci, le même dilemme se pose toujours : rénover ou reconstruire ? Dans le cas présent, l’ensemble était trop instable pour une simple rénovation.
Ce pan de mur a été conservé tel quel afin qu’il soit le témoin de l’histoire de la villa. Dans des projets de rénovation comme celui-ci, le même dilemme se pose toujours : rénover ou reconstruire ? Dans le cas présent, l’ensemble était trop instable pour une simple rénovation.
« S’il s’agit d’un monument classé ou d’un bâtiment présentant une valeur architecturale, tout doit être fait pour le préserver. Mais s’il s’agit d’une demeure rurale classique sans particularités architecturales notoires, on cherche à en mettre en valeur l’histoire. Les ajouts sont à distinguer de ce qui est d’origine », commente Giorgio Balestra.
« Ici, seules quelques parties étaient encore en état. Comme nous avons dû nous plier à la réglementation parasismique, il nous a fallu en détruire la plupart. Nous avons toutefois conservé quelques zones d’origine et les avons stabilisées. »
Une partie de l’ancienne arche a ainsi été préservée et intégrée à la nouvelle structure (photo). Elle a été renforcée et rattachée au mur porteur — en béton renforcé — à l’aide de câbles en fer et résine. Un petit pan du mur arrière a également été préservé.
Une partie de l’ancienne arche a ainsi été préservée et intégrée à la nouvelle structure (photo). Elle a été renforcée et rattachée au mur porteur — en béton renforcé — à l’aide de câbles en fer et résine. Un petit pan du mur arrière a également été préservé.
Si une restauration complète n’a pas été possible, l’ensemble des matériaux de l’ancienne structure en grès a été récupéré et réutilisé pour la nouvelle construction. L’architecte et son équipe ont réalisé les travaux selon des méthodes de construction traditionnelles, en tenant compte des normes parasismiques.
La maçonnerie porteuse (25 cm d’épaisseur) est en brique qui résiste à la traction et à la compression. Elle a ensuite été recouverte d’une « peau » composée de roche calcaire et de grès de la région, récupérés lors de la démolition. L’épaisseur des murs a ainsi gagné de 25 à 30 cm.
« La maçonnerie en pierre a une fonction esthétique, mais elle aide également à stabiliser le bâtiment en complément des murs porteurs », détaille Giorgio Balestra.
La maçonnerie porteuse (25 cm d’épaisseur) est en brique qui résiste à la traction et à la compression. Elle a ensuite été recouverte d’une « peau » composée de roche calcaire et de grès de la région, récupérés lors de la démolition. L’épaisseur des murs a ainsi gagné de 25 à 30 cm.
« La maçonnerie en pierre a une fonction esthétique, mais elle aide également à stabiliser le bâtiment en complément des murs porteurs », détaille Giorgio Balestra.
AVANT
Sur cette photo, on peut voir la construction de la « peau » de la maison en grès.
Sur cette photo, on peut voir la construction de la « peau » de la maison en grès.
AVANT
Le toit a été fabriqué selon des techniques traditionnelles, mais renforcé avec des câbles en acier.
Le toit a été fabriqué selon des techniques traditionnelles, mais renforcé avec des câbles en acier.
APRÈS
Le bâtiment est exactement ce qu’il était, emplacement des fenêtres compris. Leur châssis est masqué dans les murs.
La maison compte deux étages. Son extérieur suit avantageusement la pente du terrain pour un effet multiniveaux. L’arrière du deuxième étage s’ouvre ainsi sur le jardin.
Les murs épais et la circulation de l’air dans la maison permettent de maintenir une température agréable et relativement stable au fil des saisons.
Le bâtiment est exactement ce qu’il était, emplacement des fenêtres compris. Leur châssis est masqué dans les murs.
La maison compte deux étages. Son extérieur suit avantageusement la pente du terrain pour un effet multiniveaux. L’arrière du deuxième étage s’ouvre ainsi sur le jardin.
Les murs épais et la circulation de l’air dans la maison permettent de maintenir une température agréable et relativement stable au fil des saisons.
AVANT
Lorsque l’on compare cette photo et la précédente, on voit bien que les fenêtres retrouvé leur emplacement d’origine.
Lorsque l’on compare cette photo et la précédente, on voit bien que les fenêtres retrouvé leur emplacement d’origine.
APRÈS
La piscine ne laisse pas de doute : il s’agit bien d’un ajout récent. Les propriétaires ont souhaité qu’elle ait différentes profondeurs. « Les clients avaient envie d’un espace balnéo avec hydromassage, un bassin de plongée et un espace détente », commente l’architecte.
La piscine ne laisse pas de doute : il s’agit bien d’un ajout récent. Les propriétaires ont souhaité qu’elle ait différentes profondeurs. « Les clients avaient envie d’un espace balnéo avec hydromassage, un bassin de plongée et un espace détente », commente l’architecte.
AVANT
Voici la piscine en cours de travaux : on y distingue les différents niveaux.
Voici la piscine en cours de travaux : on y distingue les différents niveaux.
APRÈS
Les jets hydromassants sont situés le long des marches immergées, qui peuvent donc servir d’assises dans cette zone balnéo. De là, la piscine se creuse jusqu’au bassin de plongée. Le coin détente, de l’autre côté, accueille un banc à 50 cm de profondeur. Le carrelage est en grès de porcelaine.
Juste à côté, la pergola délimite un espace repas extérieur. La porte mène au salon du rez-de-chaussée. Les escaliers (à droite de la porte, derrière la table et contournant la maison) mènent au niveau supérieur du jardin. Là, une porte permet d’accéder à l’étage du bâtiment.
Les jets hydromassants sont situés le long des marches immergées, qui peuvent donc servir d’assises dans cette zone balnéo. De là, la piscine se creuse jusqu’au bassin de plongée. Le coin détente, de l’autre côté, accueille un banc à 50 cm de profondeur. Le carrelage est en grès de porcelaine.
Juste à côté, la pergola délimite un espace repas extérieur. La porte mène au salon du rez-de-chaussée. Les escaliers (à droite de la porte, derrière la table et contournant la maison) mènent au niveau supérieur du jardin. Là, une porte permet d’accéder à l’étage du bâtiment.
La piscine est bordée d’une terrasse en teck, idéale pour profiter du soleil. En dessous se trouve le local technique abritant la pompe de la piscine.
Le parterre de lavande apporte une touche joyeuse devant l’entrée de la maison.
Le parterre de lavande apporte une touche joyeuse devant l’entrée de la maison.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
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Coup d’œil
Qui habite ici : un couple du nord de l’Europe et ses deux enfants
Emplacement : Serra San Quirico, Ancône, Italie
Durée du projet : de 2009 à 2011
Architecte : Giorgio Balestra
Superficie : 160 m² sur un terrain de 2000 m²