Comment les professionnels appréhendent-ils l'année 2021 ?
Si l'incertitude reste de mise, les professionnels se montrent plutôt optimistes pour la nouvelle année
L’année 2021 a nourri beaucoup d’espoirs après la pandémie et les confinements de 2020, mais les difficultés sont loin d’être terminées. Le secteur de la maison a néanmoins prouvé sa résilience sur les douze derniers mois et les professionnels sont majoritairement parvenus à maintenir un bon niveau d’activité. Mais, qu’en est-il de l’année à venir ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes entretenus avec plusieurs professionnels afin de connaître leurs prévisions et les défis auxquels ils s’attendent. Découvrez sans plus tarder leurs réponses.
Quatre temps forts en 2020. Selon les témoignages que nous avons récoltés, l’année se résume en quatre temps forts : un début prometteur, un fort ralentissement ou arrêt total de l’activité lors du premier confinement, des signaux de reprise avant un été calme, et une reprise plus marquée sur les derniers mois. Les professionnels ont alors dû faire preuve de flexibilité pour s’adapter à une demande en dents de scie. « Dès le mois de mars, j’ai senti que nous allions vers un confinement. J’ai donc fait en sorte de rentrer le plus de projets possible et de faire passer un maximum de factures pour résister. Puis, dès que les gens ont compris que les restrictions allaient s’assouplir, au mois de mai, nous avons eu plein de nouvelles demandes. Ensuite, il y a eu un petit flottement en juin/juillet, mais rien de grave car les nouvelles demandes ont été plus nombreuses dès le mois de septembre », raconte Nicolas Payet. « Nous avons aussi observé pas mal de traffic sur Houzz, avec notamment plusieurs demandes concrètes après la publication d’un reportage sur l’un de nos projets », poursuit-il en expliquant avoir globalement enregistré plus de demandes en 2020, sans savoir si cela est dû au confinement ou à la progression naturelle de sa jeune agence.
Quant à Alexandra Teboul, d’InDé - créateurs d’identités, l’architecte d’intérieur a observé un bon début d’année grâce aux projets signés en 2019, suivi d’un « gros moment de flottement en milieu d’année, car tous les devis envoyés sont longtemps restés en attente malgré des relances “light”. Mais, une fois le confinement passé et les habitudes remises en place, nous avons eu de nouvelles demandes car les particuliers avaient pris conscience de l’importante de leur cocon ».
Quant à Alexandra Teboul, d’InDé - créateurs d’identités, l’architecte d’intérieur a observé un bon début d’année grâce aux projets signés en 2019, suivi d’un « gros moment de flottement en milieu d’année, car tous les devis envoyés sont longtemps restés en attente malgré des relances “light”. Mais, une fois le confinement passé et les habitudes remises en place, nous avons eu de nouvelles demandes car les particuliers avaient pris conscience de l’importante de leur cocon ».
Des signes positifs pour 2021
La demande semble être au rendez-vous en ce début d’année 2021, alors que l’attention portée aux intérieurs ne faiblit pas. « Si toutes les demandes que nous avons eues en début d’année se concrétisent, c’est plutôt bien parti pour 2021. C’est encourageant car les clients continuent à vendre et à acheter, à améliorer leur habitat, et ne semblent pas avoir mis leurs projets de côté à cause de la pandémie. Au contraire, ils veulent un intérieur adapté à leurs nouvelles habitudes. L’habitation reste un poste important et même primordial », partage Nicolas Payet.
Alexandra Teboul observe aussi une demande encourageante et remarque que les projets s’enclenchent à nouveau à Paris, après les retards dus à l’activité des banques et des notaires. « Je travaille essentiellement sur Paris et je ne suis pas inquiète. Il y aura peut-être une période de flottement liée aux conséquences économiques de la crise, mais il y aura toujours des gens pour acheter. Et, s’il y a une baisse des prix de l’immobilier, cela peut même être avantageux pour d’autres qui n’avaient pas forcément envisagé d’investir. » La professionnelle reçoit également beaucoup de demandes de la part de ses anciens clients parisiens pour des résidences secondaires, en lien direct avec la pandémie et les confinements.
Comment préserver votre activité lors d’une crise économique ?
La demande semble être au rendez-vous en ce début d’année 2021, alors que l’attention portée aux intérieurs ne faiblit pas. « Si toutes les demandes que nous avons eues en début d’année se concrétisent, c’est plutôt bien parti pour 2021. C’est encourageant car les clients continuent à vendre et à acheter, à améliorer leur habitat, et ne semblent pas avoir mis leurs projets de côté à cause de la pandémie. Au contraire, ils veulent un intérieur adapté à leurs nouvelles habitudes. L’habitation reste un poste important et même primordial », partage Nicolas Payet.
Alexandra Teboul observe aussi une demande encourageante et remarque que les projets s’enclenchent à nouveau à Paris, après les retards dus à l’activité des banques et des notaires. « Je travaille essentiellement sur Paris et je ne suis pas inquiète. Il y aura peut-être une période de flottement liée aux conséquences économiques de la crise, mais il y aura toujours des gens pour acheter. Et, s’il y a une baisse des prix de l’immobilier, cela peut même être avantageux pour d’autres qui n’avaient pas forcément envisagé d’investir. » La professionnelle reçoit également beaucoup de demandes de la part de ses anciens clients parisiens pour des résidences secondaires, en lien direct avec la pandémie et les confinements.
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Encore beaucoup d’incertitude
Si les professionnels sont optimistes, ils n’en restent pas moins prudents, en raison de l’incertitude liée à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques. « Je suis confiant pour la première partie de l’année, mais on ne sait pas ce qui va se passer dans les prochains mois car les conséquences économiques de la crise arrivent. Je reste optimiste et je pense que les propriétaires réserveront toujours un budget à la rénovation », ajoute Nicolas Payet. Cette prudence est partagée par Anne Azoulay qui nous a confié : « Pour l’année 2021, cela reste toujours difficile de se projeter. On craint toujours qu’une crise économique se succède à la crise sanitaire et qu’elle nous expose à une baisse d’activité. »
Tous les espoirs pour l’année 2021 ont toutefois été quelque peu remis en cause suite à l’apparition de plusieurs variants du Covid-19 et aux confinements intervenus dans plusieurs pays du monde pour les fêtes de fin d’année. « À la fin de l’année 2020, on se disait que 2021 allait être une bonne année et que tout le monde allait investir l’argent épargné dans le confort de la maison. Mais, les récents événements nous ont fait perdre un peu de notre optimisme », renchérit Alexandra Gorla. Tous s’accordent cependant à dire que, même moins nombreux ou pour des projets de moins grande envergure, les clients seront toujours là cette année, prouvant encore une fois la résilience du secteur.
Si les professionnels sont optimistes, ils n’en restent pas moins prudents, en raison de l’incertitude liée à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques. « Je suis confiant pour la première partie de l’année, mais on ne sait pas ce qui va se passer dans les prochains mois car les conséquences économiques de la crise arrivent. Je reste optimiste et je pense que les propriétaires réserveront toujours un budget à la rénovation », ajoute Nicolas Payet. Cette prudence est partagée par Anne Azoulay qui nous a confié : « Pour l’année 2021, cela reste toujours difficile de se projeter. On craint toujours qu’une crise économique se succède à la crise sanitaire et qu’elle nous expose à une baisse d’activité. »
Tous les espoirs pour l’année 2021 ont toutefois été quelque peu remis en cause suite à l’apparition de plusieurs variants du Covid-19 et aux confinements intervenus dans plusieurs pays du monde pour les fêtes de fin d’année. « À la fin de l’année 2020, on se disait que 2021 allait être une bonne année et que tout le monde allait investir l’argent épargné dans le confort de la maison. Mais, les récents événements nous ont fait perdre un peu de notre optimisme », renchérit Alexandra Gorla. Tous s’accordent cependant à dire que, même moins nombreux ou pour des projets de moins grande envergure, les clients seront toujours là cette année, prouvant encore une fois la résilience du secteur.
Plus de petits projets
Certains des professionnels avec lesquels nous nous sommes entretenus ne s’attendent pas forcément à avoir moins de projets, mais des projets moins importants. « J’ai beaucoup de demandes d’e-coaching déco, qui n’ont rien à voir avec des rénovations totales mais qui permettent de créer et maintenir du lien. Beaucoup de clients me demandent par exemple d’aménager des espaces bureau », partage Alexandra Teboul. La professionnelle s’attend davantage à un ralentissement de l’activité pour tout ce qui concerne les gros postes, comme le sur-mesure, et enregistre plus de demandes pour de la déco pure. « Ce sont des demandes qui restent chronophages mais qui ne sont pas forcément intéressantes en termes de revenus. »
Alexandra Gorla observe la même tendance avec beaucoup de demandes pour des aménagements de bureaux et d’espace de travail, pas forcément très rémunérateurs. « Les gens sont bloqués chez eux et ne peuvent pas partir en vacances pendant que nous réalisons des travaux. Ils font donc leurs rénovations au compte-gouttes avec des plus petits projets. Nous enregistrons par conséquent moins de demandes de rénovations complètes et plus de petits projets. »
Certains des professionnels avec lesquels nous nous sommes entretenus ne s’attendent pas forcément à avoir moins de projets, mais des projets moins importants. « J’ai beaucoup de demandes d’e-coaching déco, qui n’ont rien à voir avec des rénovations totales mais qui permettent de créer et maintenir du lien. Beaucoup de clients me demandent par exemple d’aménager des espaces bureau », partage Alexandra Teboul. La professionnelle s’attend davantage à un ralentissement de l’activité pour tout ce qui concerne les gros postes, comme le sur-mesure, et enregistre plus de demandes pour de la déco pure. « Ce sont des demandes qui restent chronophages mais qui ne sont pas forcément intéressantes en termes de revenus. »
Alexandra Gorla observe la même tendance avec beaucoup de demandes pour des aménagements de bureaux et d’espace de travail, pas forcément très rémunérateurs. « Les gens sont bloqués chez eux et ne peuvent pas partir en vacances pendant que nous réalisons des travaux. Ils font donc leurs rénovations au compte-gouttes avec des plus petits projets. Nous enregistrons par conséquent moins de demandes de rénovations complètes et plus de petits projets. »
Des clients plus attentifs
De manière générale, les clients prennent plus le temps d’analyser tous les aspects de leurs projets, comme nous l’ont dit les professionnels, et cela devrait être toujours le cas cette année. « Je trouve que les clients font plus attention à leur budget qu’avant. Désormais, ils viennent nous voir avec un budget précis et réfléchi en tête, alors que ce n’était pas forcément le cas avant. C’est plutôt une bonne chose pour nous, car nous préférons avoir un budget bien défini dès le départ. Cela nous permet de gagner du temps et de ne pas tout avoir à refaire si les premières propositions sont jugées trop coûteuses par les clients. »
« J’ai remarqué que, de manière générale, les clients passent plus de temps en amont à réfléchir à leurs projets et qu’ils ont même parfois des idées assez pertinentes lorsqu’ils viennent me voir. Sans doute parce qu’ils passent plus de temps chez eux, en raison d’un temps partiel ou du télétravail », poursuit Anne Azoulay. Au final, si les clients sont plus attentifs à leurs besoins, c’est plutôt une bonne chose pour les professionnels qui obtiennent ainsi des cahiers des charges plus aboutis pour leurs projets.
De manière générale, les clients prennent plus le temps d’analyser tous les aspects de leurs projets, comme nous l’ont dit les professionnels, et cela devrait être toujours le cas cette année. « Je trouve que les clients font plus attention à leur budget qu’avant. Désormais, ils viennent nous voir avec un budget précis et réfléchi en tête, alors que ce n’était pas forcément le cas avant. C’est plutôt une bonne chose pour nous, car nous préférons avoir un budget bien défini dès le départ. Cela nous permet de gagner du temps et de ne pas tout avoir à refaire si les premières propositions sont jugées trop coûteuses par les clients. »
« J’ai remarqué que, de manière générale, les clients passent plus de temps en amont à réfléchir à leurs projets et qu’ils ont même parfois des idées assez pertinentes lorsqu’ils viennent me voir. Sans doute parce qu’ils passent plus de temps chez eux, en raison d’un temps partiel ou du télétravail », poursuit Anne Azoulay. Au final, si les clients sont plus attentifs à leurs besoins, c’est plutôt une bonne chose pour les professionnels qui obtiennent ainsi des cahiers des charges plus aboutis pour leurs projets.
Gérer les difficultés des fournisseurs
Aussi, parmi les difficultés anticipées par les professionnels pour cette nouvelle année, la question des fournisseurs est toujours d’actualité. « Les stocks ne sont toujours pas au niveau d’avant crise et il faut souvent trouver des solutions de remplacement, donc faire revalider les choses aux clients et faire des allers-retours avec les fournisseurs. Cela demande beaucoup de temps et représente des heures de travail en plus que nous ne facturons pas aux clients », explique Alexandra Teboul.
Face à ce problème, la bonne résolution d’Anne Azoulay pour l’année 2021 est donc de « garder son sang-froid face aux aléas des fournisseurs et aussi de continuer à prendre plaisir à créer de beaux projets pour des clients de plus en plus investis et exigeants ».
Covid-19 : Comment gérer les retards vis-à-vis de vos clients ?
Aussi, parmi les difficultés anticipées par les professionnels pour cette nouvelle année, la question des fournisseurs est toujours d’actualité. « Les stocks ne sont toujours pas au niveau d’avant crise et il faut souvent trouver des solutions de remplacement, donc faire revalider les choses aux clients et faire des allers-retours avec les fournisseurs. Cela demande beaucoup de temps et représente des heures de travail en plus que nous ne facturons pas aux clients », explique Alexandra Teboul.
Face à ce problème, la bonne résolution d’Anne Azoulay pour l’année 2021 est donc de « garder son sang-froid face aux aléas des fournisseurs et aussi de continuer à prendre plaisir à créer de beaux projets pour des clients de plus en plus investis et exigeants ».
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Trouver son inspiration à distance
Nicolas Payet pointe aussi l’absence de salons professionnels comme un obstacle à l’inspiration et l’information. « Mine de rien, on est assez confinés et moins libres de nos voyages. L’absence de salons professionnels ne s’en fait que plus ressentir et j’espère qu’ils rouvriront vite pour rencontrer à nouveau les fournisseurs, les marques et les créateurs, voir et toucher les matériaux. Même si on trouve toujours des solutions, c’est un peu plus difficile en ce moment de trouver son inspiration », estime Nicolas Payet.
ET VOUS ?
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Un bilan 2020 encourageant. De manière générale, les professionnels de la maison attestent d’une activité résiliente sur 2020. « Nous ne nous en sortons pas mal en termes d’activité, malgré une baisse de chiffre d’affaires de près de 95 % sur le mois d’avril. Sur l’ensemble de l’année, nous avons réalisé un chiffre d’affaires similaire à celui de 2019, mais en travaillant plus, alors que nous avions prévu une progression. Nous avons donc fait moins que prévu, mais ce n’est rien de catastrophique », témoigne Nicolas Payet, architecte d’intérieur de l’agence Marn Déco. Un bilan plutôt encourageant que partage l’architecte d’intérieur Anne Azoulay de Decor Interieur : « En ce qui me concerne, le bilan de l’année est assez positif car je n’ai pas arrêté de travailler, même pendant les périodes de confinement. J’ai eu des projets importants de rénovation comme des projets d’aménagement plus ciblés, notamment avec des demandes de bureaux. »
Si le bilan est un peu plus mitigé pour d’autres professionnels, il atteste toutefois d’une bonne résistance du secteur à la crise. « Sur 2020, je n’ai fait que 70 % du chiffre d’affaires que j’avais prévu, malgré une masse de travail importante. Il a été difficile de rattraper les retards liés à l’arrêt de l’activité et aux approvisionnements, j’ai donc été contrainte de ne pas prendre de nouveaux projets sur une période de l’année pour y arriver. Mais, j’estime quand même m’en être bien sortie », partage Alexandra Gorla, de l’agence LD&CO.