Rencontre avec Akari-Lisa Ishii, conceptrice lumière
L'experte mondialement reconnue décrypte la lumière et nous éclaire sur la théorie du Human Centric Lighting
Diplômée de l’Illuminating Engineering Society Japan en tant que Lighting Consultant, Akari-Lisa Ishii s’est découvert une passion pour la lumière lors de ses études à Paris. Une fois l’ensemble de son parcours universitaire international terminé, la Japonaise installée à Paris depuis de nombreuses années a d’abord travaillé chez Howard Brandston & Partners (New York), Motoko Ishii Lighting Design (Tokyo) et Light Cibles (Paris), avant de fonder l’agence I.C.O.N. en 2004. Basée à Paris et à Tokyo, la société vise à créer et véhiculer de nouveaux concepts et tendances lumineuses, que ce soit pour l’architecture, l’aménagement intérieur, l’art ou l’événementiel. Aujourd’hui, elle est membre de l’International Lighting Designers Association (IALD) et de l’Association des Concepteurs lumière et Éclairagistes (ACE).
Les huit dernières années ont aussi été marquées par sa présence sur le salon Maison&Objet où elle crée pour chaque édition de septembre l’exposition Light Trend avec sa mère Motoko Ishii, célèbre conceptrice d’éclairage japonaise. La rédaction a profité de l’événement pour la rencontrer et décrypter avec elle les dernières tendances en termes de lumière et d’éclairage.
Photos : Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.
Les huit dernières années ont aussi été marquées par sa présence sur le salon Maison&Objet où elle crée pour chaque édition de septembre l’exposition Light Trend avec sa mère Motoko Ishii, célèbre conceptrice d’éclairage japonaise. La rédaction a profité de l’événement pour la rencontrer et décrypter avec elle les dernières tendances en termes de lumière et d’éclairage.
Photos : Akari-Lisa Ishii & I.C.O.N.
Centre Pompidou Metz mis en lumière par Akari-Lisa Ishii
Quel est le projet qui vous a le plus marquée en tant que conceptrice lumière ?
Tous les projets sur lesquels j’ai travaillé sont uniques. Chaque projet a sa difficulté. Mais, mon premier coup de cœur a été pour le Centre Pompidou de Metz (photo ci-dessus), mon premier grand projet. Je l’ai découvert en allant voir l’exposition du Concours International d’Architecture, réunissant tous les grands noms dans le domaine, et j’ai tout de suite été inspirée par ce projet lauréat. Je me suis dit : « Il va être beau transformé en vison de nuit. » J’ai donc imaginé un concept et réalisé la perspective nocturne, puis j’ai contacté l’agence du célèbre architecte Shigeru Ban, qui collaborait avec Jean de Gastines en tant qu’architecte du bâtiment. Coup de chance, il était justement à la recherche d’un concepteur lumière et m’a fait confiance. Depuis, nous travaillons souvent ensemble.
Quel est le projet qui vous a le plus marquée en tant que conceptrice lumière ?
Tous les projets sur lesquels j’ai travaillé sont uniques. Chaque projet a sa difficulté. Mais, mon premier coup de cœur a été pour le Centre Pompidou de Metz (photo ci-dessus), mon premier grand projet. Je l’ai découvert en allant voir l’exposition du Concours International d’Architecture, réunissant tous les grands noms dans le domaine, et j’ai tout de suite été inspirée par ce projet lauréat. Je me suis dit : « Il va être beau transformé en vison de nuit. » J’ai donc imaginé un concept et réalisé la perspective nocturne, puis j’ai contacté l’agence du célèbre architecte Shigeru Ban, qui collaborait avec Jean de Gastines en tant qu’architecte du bâtiment. Coup de chance, il était justement à la recherche d’un concepteur lumière et m’a fait confiance. Depuis, nous travaillons souvent ensemble.
Shinonome Beacon Tower, Tokyo
Vous travaillez beaucoup sur la notion de Human Centric Lighting. Pouvez-vous expliquer ce concept ?
Le Human Centric Lighting est une théorie de la lumière qui remet l’homme au centre, et s’intègre dans un lieu de vie, comme la maison, le bureau, l’hôtel ou le restaurant. Il s’agit de reproduire la lumière naturelle, de la simuler pour améliorer le bien-être des utilisateurs en suivant leur rythme biologique. Car la lumière ne fait pas qu’éclairer un espace, elle enveloppe la personne qui s’y trouve et suscite des émotions. Elle influe sur le rythme circadien et régule notre horloge interne. Nous avons par exemple besoin de la nuit pour produire de la mélatonine, l’hormone du sommeil, et nous reposer. La lumière est ainsi en partie responsable des dérèglements dus à un décalage horaire ou une dépression hivernale.
Vous travaillez beaucoup sur la notion de Human Centric Lighting. Pouvez-vous expliquer ce concept ?
Le Human Centric Lighting est une théorie de la lumière qui remet l’homme au centre, et s’intègre dans un lieu de vie, comme la maison, le bureau, l’hôtel ou le restaurant. Il s’agit de reproduire la lumière naturelle, de la simuler pour améliorer le bien-être des utilisateurs en suivant leur rythme biologique. Car la lumière ne fait pas qu’éclairer un espace, elle enveloppe la personne qui s’y trouve et suscite des émotions. Elle influe sur le rythme circadien et régule notre horloge interne. Nous avons par exemple besoin de la nuit pour produire de la mélatonine, l’hormone du sommeil, et nous reposer. La lumière est ainsi en partie responsable des dérèglements dus à un décalage horaire ou une dépression hivernale.
Maison à Okuike, à Ashiya au Japon
Quels facteurs sont à prendre en compte pour appliquer la théorie du Human Centric Lighting ?
Quatre facteurs sont à prendre en compte : le spectre de la lumière, la température, l’intensité et la direction.
Le spectre de la lumière concerne la source employée. C’est un facteur très important qui nous influe. La lumière naturelle, par exemple le soleil, contient dans son spectre toutes les couleurs et elles changent tout au long de la journée. À l’inverse, la lumière LED contient souvent beaucoup de bleu, qui stimule le cerveau et l’empêche de produire de la mélatonine pour dormir. D’où le fait que nous ayons du mal à dormir après avoir regardé trop longtemps un écran lumineux.
La température de couleur est le second facteur à prendre en compte dans le Human Centric Lighting. Il concerne la tonalité de la lumière blanche, qui peut être plutôt bleutée, donc froide, ou orangée, chaude. La technologie permet aujourd’hui de remplacer les différentes tonalités de blanc pour créer l’ambiance que l’on veut. Cela permet, par exemple, au cerveau de comprendre quand c’est l’heure de dormir.
Quels facteurs sont à prendre en compte pour appliquer la théorie du Human Centric Lighting ?
Quatre facteurs sont à prendre en compte : le spectre de la lumière, la température, l’intensité et la direction.
Le spectre de la lumière concerne la source employée. C’est un facteur très important qui nous influe. La lumière naturelle, par exemple le soleil, contient dans son spectre toutes les couleurs et elles changent tout au long de la journée. À l’inverse, la lumière LED contient souvent beaucoup de bleu, qui stimule le cerveau et l’empêche de produire de la mélatonine pour dormir. D’où le fait que nous ayons du mal à dormir après avoir regardé trop longtemps un écran lumineux.
La température de couleur est le second facteur à prendre en compte dans le Human Centric Lighting. Il concerne la tonalité de la lumière blanche, qui peut être plutôt bleutée, donc froide, ou orangée, chaude. La technologie permet aujourd’hui de remplacer les différentes tonalités de blanc pour créer l’ambiance que l’on veut. Cela permet, par exemple, au cerveau de comprendre quand c’est l’heure de dormir.
Boutique Parfums Christian Dior des Champs-Élysées
Le troisième facteur concerne l’intensité lumineuse, soit le fait d’avoir une lumière forte ou tamisée. Cette dernière permet de se sentir plus relaxé et en sécurité.
Ensuite vient la direction de la lumière, autrement appelée Double Dynamic Light. Ici, c’est l’ombre créée par la lumière qui aide à la perception des volumes et des profondeurs dans un espace. Être dans un espace sans ombre, par exemple, est déstabilisant.
On utilise donc tout ce vocabulaire, ces codes de la lumière pour créer différentes ambiances au cours d’une journée et accompagner le rythme circadien. Dans la boutique Parfums Christian Dior des Champs Élysées (photo ci-dessus), par exemple, nous avons dessiné la lumière pour qu’elle change en fonction des moments de la journée, mais aussi des saisons. Le blanc est ainsi dosé pour rafraîchir l’atmosphère en été et la réchauffer en hiver. Les changements se font très lentement et sont à peine perceptibles.
Le troisième facteur concerne l’intensité lumineuse, soit le fait d’avoir une lumière forte ou tamisée. Cette dernière permet de se sentir plus relaxé et en sécurité.
Ensuite vient la direction de la lumière, autrement appelée Double Dynamic Light. Ici, c’est l’ombre créée par la lumière qui aide à la perception des volumes et des profondeurs dans un espace. Être dans un espace sans ombre, par exemple, est déstabilisant.
On utilise donc tout ce vocabulaire, ces codes de la lumière pour créer différentes ambiances au cours d’une journée et accompagner le rythme circadien. Dans la boutique Parfums Christian Dior des Champs Élysées (photo ci-dessus), par exemple, nous avons dessiné la lumière pour qu’elle change en fonction des moments de la journée, mais aussi des saisons. Le blanc est ainsi dosé pour rafraîchir l’atmosphère en été et la réchauffer en hiver. Les changements se font très lentement et sont à peine perceptibles.
Théâtre Ginza Kabukiza de Tokyo
Autre exemple de lumière qui change en fonction des saisons, la façade du théâtre Kabuki de Tokyo (photo ci-dessus) est équipée de LED qui changent de couleur en fonction des périodes de l’année. Le scénario est préprogrammé à l’avance et tout évolue automatiquement et lentement pour que ce soit à peine perceptible.
Autre exemple de lumière qui change en fonction des saisons, la façade du théâtre Kabuki de Tokyo (photo ci-dessus) est équipée de LED qui changent de couleur en fonction des périodes de l’année. Le scénario est préprogrammé à l’avance et tout évolue automatiquement et lentement pour que ce soit à peine perceptible.
Daiwa Roynet Hotel Kyoto Terrasse Hachijohigashiguchi, où les chambres sont équipées de la lampe Li-Dia Paris
Pouvez-vous citer des exemples concrets de l’application de cette théorie dans les intérieurs ?
Nous avons conçu la série de lampes de bureau Li-Dia pour les suites de l’hôtel Daiwa Roynet à Kyoto, fabriquées sur mesure par Flos et présentées en avant-première sur le Light Trend de Maison&Objet 2019. Leur technologie interne, tunable white, permet de varier les tonalités de blanc et l’intensité de la lumière en fonction des moments de la journée, régulant ainsi le rythme biologique de ses utilisateurs. Notre filiale a également travaillé sur la mise en lumière de bureaux et les résultats des enquêtes effectuées par la suite montrent, entre autres, que les employés se sentent mieux, plus efficaces et partent plus tôt le soir car ils terminent plus tôt leur travail.
Pouvez-vous citer des exemples concrets de l’application de cette théorie dans les intérieurs ?
Nous avons conçu la série de lampes de bureau Li-Dia pour les suites de l’hôtel Daiwa Roynet à Kyoto, fabriquées sur mesure par Flos et présentées en avant-première sur le Light Trend de Maison&Objet 2019. Leur technologie interne, tunable white, permet de varier les tonalités de blanc et l’intensité de la lumière en fonction des moments de la journée, régulant ainsi le rythme biologique de ses utilisateurs. Notre filiale a également travaillé sur la mise en lumière de bureaux et les résultats des enquêtes effectuées par la suite montrent, entre autres, que les employés se sentent mieux, plus efficaces et partent plus tôt le soir car ils terminent plus tôt leur travail.
Stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021 - Cabine “Drape” d’Okamura détournée en salon de méditation en appliquant la luminothérapie associée à la couleur thérapie
Pouvez-vous expliquer la différence entre la théorie Human Centric Lighting et celle de la luminothérapie ?
La luminothérapie est une théorie qui permet de réguler la dépression saisonnière liée au manque de luminosité dans certains pays nordiques. Elle pourrait être associée avec la chrono-thérapie (ou couleur thérapie) et fait appel à la couleur de la lumière : le bleu pour apaiser et le rouge pour dynamiser, par exemple. Le Human Centric Lighting a en revanche vocation à recréer la lumière du jour pour plus de bien-être dans les intérieurs.
Pouvez-vous expliquer la différence entre la théorie Human Centric Lighting et celle de la luminothérapie ?
La luminothérapie est une théorie qui permet de réguler la dépression saisonnière liée au manque de luminosité dans certains pays nordiques. Elle pourrait être associée avec la chrono-thérapie (ou couleur thérapie) et fait appel à la couleur de la lumière : le bleu pour apaiser et le rouge pour dynamiser, par exemple. Le Human Centric Lighting a en revanche vocation à recréer la lumière du jour pour plus de bien-être dans les intérieurs.
Stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021
Vous animez depuis huit ans le stand Light Trend sur le salon Maison&Objet et vous avez choisi cette année la thématique Beyond. Pouvez-vous nous l’expliquer ?
Le thème beyond, qui signifie « au-delà », a été choisi pour réagir à ce que nous avons vécu au cours de l’année écoulée, frappée par une pandémie historique. Notre installation propose donc d’aller au-delà pour améliorer le bien-être dans un lieu de vie avec la conception lumière. Elle se partage sous la forme d’un intérieur et d’un extérieur autour de cinq mots-clés : High-giène, High-brid, High-light, High-tech et High-touch.
Vous animez depuis huit ans le stand Light Trend sur le salon Maison&Objet et vous avez choisi cette année la thématique Beyond. Pouvez-vous nous l’expliquer ?
Le thème beyond, qui signifie « au-delà », a été choisi pour réagir à ce que nous avons vécu au cours de l’année écoulée, frappée par une pandémie historique. Notre installation propose donc d’aller au-delà pour améliorer le bien-être dans un lieu de vie avec la conception lumière. Elle se partage sous la forme d’un intérieur et d’un extérieur autour de cinq mots-clés : High-giène, High-brid, High-light, High-tech et High-touch.
Stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021
High-giene (hygiène) vient en réaction au contexte sanitaire avec des solutions lumineuses qui désinfectent nos objets. High-brid (hybride) répond à une tendance forte dans la maison qui veut des objets multifonctionnels pour gagner de la place. Nous avons ainsi présenté un lampadaire doté d’un espace où désinfecter les objets, comme les smarthphones ou les clés, et un banc d’entrée où mettre ses chaussures en entrant dans la maison, aussi pour les stériliser. On combine ainsi lumière et mobilier.
High-giene (hygiène) vient en réaction au contexte sanitaire avec des solutions lumineuses qui désinfectent nos objets. High-brid (hybride) répond à une tendance forte dans la maison qui veut des objets multifonctionnels pour gagner de la place. Nous avons ainsi présenté un lampadaire doté d’un espace où désinfecter les objets, comme les smarthphones ou les clés, et un banc d’entrée où mettre ses chaussures en entrant dans la maison, aussi pour les stériliser. On combine ainsi lumière et mobilier.
Akari-Lisa Ishii sur le stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021
High-light parle par lui-même, alors que nous parlons de conception lumineuse, et High-tech met en avant notre rôle de designer qui est de rendre les dernières technologies accessibles en leur trouvant des applications dans les intérieurs, par exemple. Enfin, avec High-touch nous avons souhaité montrer que nous rendons des choses très techniques faciles d’utilisation et à incorporer dans le quotidien.
High-light parle par lui-même, alors que nous parlons de conception lumineuse, et High-tech met en avant notre rôle de designer qui est de rendre les dernières technologies accessibles en leur trouvant des applications dans les intérieurs, par exemple. Enfin, avec High-touch nous avons souhaité montrer que nous rendons des choses très techniques faciles d’utilisation et à incorporer dans le quotidien.
Stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021
Quelles sont les autres messages que vous avez souhaité faire passer via votre installation ?
Sur le stand, nous avons exposé beaucoup d’astuces pour mieux vivre cette période particulière chez soi, en sécurité grâce à la lumière. Nous avons ainsi imaginé une chambre en intégrant la lumière dans une paroi pour créer un aspect cocon. Nous avons aussi aménagé une cabine de trois différentes manières. La première (photo ci-dessus) permet de méditer grâce aux bienfaits de la lumière. La seconde (photo ci-contre) permet de télétravailler en toute tranquillité. Car nous avons compris que travailler chez-soi n’était pas toujours si simple. La troisième (photo ci-dessous) offre un endroit où s’évader, alors que nous avons été privés de voyages, grâce à l’ajout de sons et d’images de paysages d’ailleurs.
Quelles sont les autres messages que vous avez souhaité faire passer via votre installation ?
Sur le stand, nous avons exposé beaucoup d’astuces pour mieux vivre cette période particulière chez soi, en sécurité grâce à la lumière. Nous avons ainsi imaginé une chambre en intégrant la lumière dans une paroi pour créer un aspect cocon. Nous avons aussi aménagé une cabine de trois différentes manières. La première (photo ci-dessus) permet de méditer grâce aux bienfaits de la lumière. La seconde (photo ci-contre) permet de télétravailler en toute tranquillité. Car nous avons compris que travailler chez-soi n’était pas toujours si simple. La troisième (photo ci-dessous) offre un endroit où s’évader, alors que nous avons été privés de voyages, grâce à l’ajout de sons et d’images de paysages d’ailleurs.
Stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021
Quels sont selon vous les prochaines innovations en matière d’éclairage et de lumière ?
La lumière peut faire beaucoup de choses, même lorsqu’elle est invisible. Nous travaillons depuis longtemps avec la lumière visible, mais nous prenons aujourd’hui de plus en plus en compte la lumière invisible, comme les UV. Tout le monde connaît les lampes bronzantes, UV-A, mais il existe des UV plus forts déjà utilisés dans les laboratoires, pour la stérilisation et la désinfection. Aujourd’hui, nous démocratisons cette technologie afin de la rendre plus accessible au grand public en créant des lampes pour nettoyer des objets, dépolluer l’eau et, pourquoi pas, l’air d’une pièce. Nous connaissons déjà un spectre particulier, efficace contre le Coronavirus. La question est désormais de savoir si nous allons nous concentrer sur ce point spécifique ou l’élargir à d’autres virus.
Au-delà de la maison, tous ces développements seraient particulièrement utiles dans les bureaux, les écoles, le milieu médical, les musées, les hôtels, le métro ou encore les clubs de sport…
Quels sont selon vous les prochaines innovations en matière d’éclairage et de lumière ?
La lumière peut faire beaucoup de choses, même lorsqu’elle est invisible. Nous travaillons depuis longtemps avec la lumière visible, mais nous prenons aujourd’hui de plus en plus en compte la lumière invisible, comme les UV. Tout le monde connaît les lampes bronzantes, UV-A, mais il existe des UV plus forts déjà utilisés dans les laboratoires, pour la stérilisation et la désinfection. Aujourd’hui, nous démocratisons cette technologie afin de la rendre plus accessible au grand public en créant des lampes pour nettoyer des objets, dépolluer l’eau et, pourquoi pas, l’air d’une pièce. Nous connaissons déjà un spectre particulier, efficace contre le Coronavirus. La question est désormais de savoir si nous allons nous concentrer sur ce point spécifique ou l’élargir à d’autres virus.
Au-delà de la maison, tous ces développements seraient particulièrement utiles dans les bureaux, les écoles, le milieu médical, les musées, les hôtels, le métro ou encore les clubs de sport…
Illumination de la Tour Eiffel pour le 160e anniversaire des relations entre la France et le Japon
Quels autres projets ont marqué votre carrière ?
En 2018, nous avons eu la chance et l’honneur d’éclairer la Tour Eiffel pendant deux nuits pour le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon. C’est un bon exemple de notre travail qui ne se concentre pas que sur l’esthétisme, mais aussi sur la technique. Car ce n’est pas tout d’imaginer une belle lumière, il faut aussi savoir la mettre en place. Sur ce projet, la couleur de la tour Eiffel a représenté un réel défi pour la mettre en valeur à la nuit tombée, ainsi que sa structure ajourée pour une projection mapping.
Quels autres projets ont marqué votre carrière ?
En 2018, nous avons eu la chance et l’honneur d’éclairer la Tour Eiffel pendant deux nuits pour le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre la France et le Japon. C’est un bon exemple de notre travail qui ne se concentre pas que sur l’esthétisme, mais aussi sur la technique. Car ce n’est pas tout d’imaginer une belle lumière, il faut aussi savoir la mettre en place. Sur ce projet, la couleur de la tour Eiffel a représenté un réel défi pour la mettre en valeur à la nuit tombée, ainsi que sa structure ajourée pour une projection mapping.
Stand Light Trend de Maison&Objet septembre 2021
C’est d’ailleurs pour ce projet que nous avons développé les premières LED dorées, mises en avant cette année et en 2019 sur notre stand à Maison&Objet (photo ci-contre). L’or est une couleur particulière que l’on ne peut pas obtenir en combinant simplement les trois couleurs primaires qui existent en LED. Nous avons donc créé la source LED avec l’entreprise Stanley Electric. Nous avons d’ailleurs reçu l’IES Illumination Award Excellence pour le projet de la Tour Eiffel.
C’est d’ailleurs pour ce projet que nous avons développé les premières LED dorées, mises en avant cette année et en 2019 sur notre stand à Maison&Objet (photo ci-contre). L’or est une couleur particulière que l’on ne peut pas obtenir en combinant simplement les trois couleurs primaires qui existent en LED. Nous avons donc créé la source LED avec l’entreprise Stanley Electric. Nous avons d’ailleurs reçu l’IES Illumination Award Excellence pour le projet de la Tour Eiffel.
Illumination de la Porte de Brandebourg à Berlin pour le 150e anniversaire des relations entre l’Allemagne et le Japon, “Message de lumière pour la paix”
Nous avions aussi mis en lumière la Porte de Brandebourg, à Berlin en Allemagne, en 2011 pour le 150e anniversaire des relations diplomatiques entre l’Allemagne et le Japon.
Nous avions aussi mis en lumière la Porte de Brandebourg, à Berlin en Allemagne, en 2011 pour le 150e anniversaire des relations diplomatiques entre l’Allemagne et le Japon.
Qu’est ce qui a fait naître en vous la vocation de conceptrice lumière ?
J’ai toujours été attirée par les beaux arts, l’architecture et l’urbanisme. Lors de mes études à Paris, j’ai été séduite par la Ville Lumière et j’ai rencontré le concepteur lumière Louis Clair, qui avait notamment éclairé la Grande Arche de la Défense. Il m’a transmis son amour pour la lumière à travers le cinéma et toutes ses applications. À ce moment-là, il travaillait sur une nouvelle méthode pour transformer la ville par la lumière sans la démolir. J’ai alors compris que la lumière était le noyau qui réunissait tous mes centres d’intérêt que sont les beaux arts, l’architecture, l’urbanisme, le cinéma et le théâtre…