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Architecture durable
Suivez le Guide : La rénovation écoresponsable d'une maison 1940
Une maison typique des années 40 revue et corrigée au goût du jour par deux architectes épris d'écologie et de minimalisme
Alexiane et Thibault de Champsavin, architectes dans deux cabinets différents, ont en commun leur attachement aux questions environnementales. Après avoir voyagé et vécu à l’étranger, ils décident de poser leurs valises à La Rochelle et de trouver un logement. Ayant découvert une demeure des années 40, bien située mais laissée pour compte en raison de la réhabilitation d’ampleur qu’elle nécessite, ils y voient l’opportunité rêvée pour leur famille. La maison achetée, ils entreprennent une vaste rénovation dans la démarche d’intégration qui leur est chère, avec pour fil rouge des matériaux écoresponsables et une consommation énergétique maîtrisée.
Quand Alexiane et Thibault de Champsavin découvrent cette maison dans un quartier pavillonnaire en périphérie du centre-ville de La Rochelle, c’est une construction en mâchefer datant de 1948, dans laquelle on vit à l’étage comme dans de nombreuses maisons de l’époque. Le rez-de-chaussée, un peu encaissé côté rue, est occupé par le garage, la chaufferie, la cave.
Dans leur démarche d’affaiblir les coûts énergétiques, la forme de la maison est simplifiée et rendue plus compacte pour une meilleure efficience thermique. La maison existante est isolée par l’extérieur et bardée avec du bac acier teinté gris tout comme les fenêtres en alu anodisé.
Dans leur démarche d’affaiblir les coûts énergétiques, la forme de la maison est simplifiée et rendue plus compacte pour une meilleure efficience thermique. La maison existante est isolée par l’extérieur et bardée avec du bac acier teinté gris tout comme les fenêtres en alu anodisé.
Les architectes décident de réinvestir le rez-de-chaussée afin de vivre de plain-pied avec le jardin. Ils suppriment le garage, ce qui implique réglementairement de créer sur le terrain une place de stationnement.
Comme la maison dispose d’un jardinet à l’avant, celui-ci a été transformé en stationnement végétalisé. Le couple a réalisé lui-même des pas japonais en béton à empreintes : « C’est très simple », explique Thibault. « Lorsque le béton est frais, on dispose des feuilles que l’on presse légèrement pour imprimer leurs nervures. Avant que le béton ne soit complètement pris, on les enlève soigneusement. Nous avons choisi du platane et du gingko. »
Alexiane et Thibault ont vécu et travaillé en Australie et Thaïlande. De leurs voyages, ils ont ramené un mode de vie connecté avec la nature qu’ils voulaient faire partager à toute la famille. À l’arrière de la maison, ils ont créé une extension de 50 m² qui s’ouvre très largement sur une vaste terrasse et le jardin par le biais d’une baie de 8 mètres.
La porte du garage est devenue celle de la maison et le garage s’est mué en une vaste entrée minimaliste, très pratique pour une famille. Après un ragréage fibré, le sol a été peint en jaune anis, une couleur bonne humeur. Des casiers permettent de ranger les chaussures tandis qu’à droite, un rideau cache le vestiaire : « C’est un filet de camouflage de l’armée suédoise que nous avons récupéré. Nous l’avons également appliqué en face, sur le mur du local poussette-atelier, pour créer des motifs. » Après le vestiaire, sur la droite, les portes donnent accès à des toilettes, au chauffe-eau et au compteur électrique.
Peinture de sol : Leroy Merlin
Peinture de sol : Leroy Merlin
L’escalier qui menait à l’étage sur la façade avant de la maison a disparu. Un nouvel escalier a été installé au centre du rez-de-chaussée, telle l’épine dorsale de l’habitation. Alexiane et Thibault ont pris place sur les premières marches en béton : « Ces 3 m³ de béton qui constituent le bas de l’escalier participent à l’inertie thermique. Ils gardent la chaleur en hiver et diffusent de la fraîcheur en été. »
L’escalier mène aux chambres. Sa partie supérieure, en bois, a été légèrement décollée du soubassement de béton et les marches se dessinent à claire-voie. « Nous avons eu envie de matérialiser une montée aérienne. Cette légèreté a été renforcée par les percements du garde-corps qui dissimule le bureau, dont le motif a été dessiné par des défauts dans la plaque de bois. J’ai fait un premier trou avec une scie cloche pour l’ôter, puis j’en ai ajouté pour lui donner du sens », explique Thibault. « Chaque accident est source de richesse. En l’occurrence, mes filles s’amusent beaucoup avec. »
Le garde-corps rouge renforce l’aspect graphique, léger et poétique de cet escalier. Lui aussi a été réalisé par le couple avec du bout de marine fixé avec des œillets. Les lampes galets posées sur le perron sont un héritage familial, des modèles en résine et poudre de marbre dessinés par André Cazenave pour l’Atelier d’A en 1969.
L’escalier mène aux chambres. Sa partie supérieure, en bois, a été légèrement décollée du soubassement de béton et les marches se dessinent à claire-voie. « Nous avons eu envie de matérialiser une montée aérienne. Cette légèreté a été renforcée par les percements du garde-corps qui dissimule le bureau, dont le motif a été dessiné par des défauts dans la plaque de bois. J’ai fait un premier trou avec une scie cloche pour l’ôter, puis j’en ai ajouté pour lui donner du sens », explique Thibault. « Chaque accident est source de richesse. En l’occurrence, mes filles s’amusent beaucoup avec. »
Le garde-corps rouge renforce l’aspect graphique, léger et poétique de cet escalier. Lui aussi a été réalisé par le couple avec du bout de marine fixé avec des œillets. Les lampes galets posées sur le perron sont un héritage familial, des modèles en résine et poudre de marbre dessinés par André Cazenave pour l’Atelier d’A en 1969.
Derrière l’escalier, côté façade, une chambre d’amis a été aménagée. Alexiane et Thibault ont choisi de garder symboliquement des traces de l’histoire de la maison en recouvrant par du contreplaqué d’okoumé la partie de la chambre regagnée sur l’escalier d’origine.
Papier peint : Pelos chez Tres Tintas, Barcelone
Papier peint : Pelos chez Tres Tintas, Barcelone
Attenante à la chambre, une petite salle de bains a été créée en empiétant légèrement sur l’ancien garage. Elle aussi rend hommage à la disposition d’origine via sa poutre brute au plafond, recouverte de peinture dorée et qui dissimule une lumière indirecte.
La salle à manger s’ouvre en face de l’escalier. L’ancien garage, devenu entrée, se situe sur la gauche. C’est à ce niveau que se situe l’IPN placé pour agrandir le passage nécessaire à la mini-pelle de chantier. À droite se dévoile le salon-cuisine, une partie neuve de la maison, ajoutée par le couple à la bâtisse d’origine.
Sur le pan de mur à droite, qui correspondait à l’ancienne façade arrière de la maison, prend place dorénavant un insert à bois, l’un des deux moyens de chauffage de la maison. L’autre est un plancher chauffant électrique réalisé sur toute l’extension. Pas de chauffage à l’étage : « L’isolation est telle que l’un ou l’autre de ces deux équipements suffit au confort de la famille. »
Suspension : 4200 chez Secto Design ; Foyer Ruegg 720 avec grille de barbecue intégrée
Sur le pan de mur à droite, qui correspondait à l’ancienne façade arrière de la maison, prend place dorénavant un insert à bois, l’un des deux moyens de chauffage de la maison. L’autre est un plancher chauffant électrique réalisé sur toute l’extension. Pas de chauffage à l’étage : « L’isolation est telle que l’un ou l’autre de ces deux équipements suffit au confort de la famille. »
Suspension : 4200 chez Secto Design ; Foyer Ruegg 720 avec grille de barbecue intégrée
Sur tout le mur du fond, un grand ensemble réalisé sur mesure en serrurerie occupe l’espace. Véritable concentré de fonctionnalités, il sert à la fois d’assise pour la salle à manger, de pare-étincelles pour la cheminée, d’immense bibliothèque, d’espace bureau pour enfants et adultes. Cette grande composition de 10 mètres de long, tracée d’un seul trait, n’est pas sans rappeler ce que nous confie Thibault à propos de son travail sur les circulations : « Pas de porte ni de cul-de-sac dans cette maison ! Nous souhaitions pouvoir toujours avancer et que les circulations soient très fluides. »
Sur le plafond de l’extension qui s’élève à 3,30 mètres, des cubes de contreplaqué habillent deux fenêtres de toit : « Nous avons réalisé un gros travail sur la lumière dans cette maison, en particulier sa diffusion indirecte. Ici, nous avons souligné les Velux avec du contreplaqué de peuplier, une essence française, afin de créer des jeux d’ombres intéressants. »
Lampe à poser par Verner Panton en chrome et nacre
Sur le plafond de l’extension qui s’élève à 3,30 mètres, des cubes de contreplaqué habillent deux fenêtres de toit : « Nous avons réalisé un gros travail sur la lumière dans cette maison, en particulier sa diffusion indirecte. Ici, nous avons souligné les Velux avec du contreplaqué de peuplier, une essence française, afin de créer des jeux d’ombres intéressants. »
Lampe à poser par Verner Panton en chrome et nacre
Le métal laqué qui compose ce meuble lui permet de disparaître dans les murs blancs, dans un souci minimaliste cher au couple. Au centre de l’ensemble, parmi les livres, se dissimule le vidéoprojecteur.
« Il permet de faire des séances cinéma familiales sur écran géant. Quand des amis sont là le soir, je ne descends pas l’écran. Il projette des images mouvantes dans toute la pièce », s’enthousiasme Thibault.
Une immense baie vitrée ouvre toute la pièce de vie sur le jardin.« L’idée du préau ouvert sur l’extérieur est classique dans les pays où nous avons vécu. Dès les premiers beaux jours, la baie vitrée est ouverte, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur disparaît et nous profitons au maximum du jardin. »
Appliques chromées dans la pièce de vie : chez Artemide, par Éric Solé
Une immense baie vitrée ouvre toute la pièce de vie sur le jardin.« L’idée du préau ouvert sur l’extérieur est classique dans les pays où nous avons vécu. Dès les premiers beaux jours, la baie vitrée est ouverte, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur disparaît et nous profitons au maximum du jardin. »
Appliques chromées dans la pièce de vie : chez Artemide, par Éric Solé
Voici un point de vue général sur l’intérieur de l’extension de 50 m², occupée par le salon et la cuisine. La pièce est lattée en châtaignier massif, une essence dense et résistante qu’utilise souvent Thibault et Alexiane dans leurs projets d’architecture respectifs : « C’est une essence locale et abordable. Il est simplement huilé au départ, puis entretenu au savon noir pour le nourrir. » Au centre, le canapé jaune a un dossier modulable très pratique pour pouvoir être utilisé recto verso.
Derrière le grand ficus, dans la façade arrière d’origine de la maison, une ouverture a été ménagée entre l’escalier et la pièce de vie. « Pour augmenter la convivialité de la maison, nous avons créé un maximum de vues et de cadrages. À partir d’une pièce, nous souhaitions pouvoir élargir la vue vers une autre. Cela permet également d’offrir de la lumière naturelle à toutes les pièces et de réduire la consommation d’énergie »,explique Thibault.
Canapé jaune : Escapade, chez Roche Bobois, par Zeno Nugari ; Canapé gris : Ikea ; Lampe (à côté du ficus) en chrome et polyéthylène chez Foscarini par Jozeph Forakis
Derrière le grand ficus, dans la façade arrière d’origine de la maison, une ouverture a été ménagée entre l’escalier et la pièce de vie. « Pour augmenter la convivialité de la maison, nous avons créé un maximum de vues et de cadrages. À partir d’une pièce, nous souhaitions pouvoir élargir la vue vers une autre. Cela permet également d’offrir de la lumière naturelle à toutes les pièces et de réduire la consommation d’énergie »,explique Thibault.
Canapé jaune : Escapade, chez Roche Bobois, par Zeno Nugari ; Canapé gris : Ikea ; Lampe (à côté du ficus) en chrome et polyéthylène chez Foscarini par Jozeph Forakis
La cuisine a été souhaitée simple et fonctionnelle. L’îlot a été conçu avec une partie décollée à la fois dans un souci graphique et pour créer une crédence qui cache habilement l’évier. La couleur de ce module a été contretypée pour obtenir une peinture assortie qui habille le mur derrière la hotte.
Le mobilier émane de chez un cuisiniste et les deux fours et le lave-vaisselle ont été choisis soigneusement en triple A, c’est-à-dire les plus économes en énergie possible. Dans le prolongement, une arrière-cuisine et une buanderie permettent de dissimuler l’électroménager.
Voici le haut de l’escalier qui distribue les chambres et la salle de bains à l’étage. Dans la cage d’escalier, une lampe fabriquée par Thibault : « J’aime beaucoup l’éclairage. Les lampes, je les achète, je les chine et je les fabrique aussi. J’ai réalisé celle-ci avec un cordon rouge pour rappeler le garde-corps et un réflecteur en cuivre récupéré dans une benne de chantier. »
En haut de l’escalier, au-dessus de l’arrière-cuisine, une mezzanine a été aménagée en espace bureau pour les filles. Des casiers Kallax se sont transformés en bibliothèque et les chutes de peuplier, employé au plafond de la cuisine, associées à un pied en fonte d’une table bistrot chinée, ont servi à fabriquer le bureau.
Comme dans la chambre au rez-de-chaussée, les parties modifiées du sol ont été habillées d’un plancher en contreplaqué d’okoumé.
Comme dans la chambre au rez-de-chaussée, les parties modifiées du sol ont été habillées d’un plancher en contreplaqué d’okoumé.
Alexiane a personnalisé la chambre de sa fille aînée, Myrtille, six ans, avec un secrétaire des années 50 qu’elle a chiné puis customisé. « Nous bricolons autant l’un que l’autre », confesse Thibault.
La chambre de la cadette, Colette, trois ans, dispose d’une mezzanine avec un lit d’appoint en 140 pour les copains de passage. Le garde-corps a été réalisé comme celui de l’escalier.
Papier peint marionnette : Ferm Living
Papier peint marionnette : Ferm Living
La salle de bains familiale, simple et fonctionnelle, illustre bien le travail réalisé sur la lumière indirecte. Pour redonner du volume à cette petite pièce dont le plafond était bas, une niche avec des sources lumineuses a été réalisée au-dessus de la fenêtre pour donner l’illusion d’un volume plus grand.
Autre idée lumineuse : celle d’avoir utilisé des chutes de carrelage pour recouvrir les murs et le tablier de la baignoire. « Il me restait de la faïence de différents blancs en différentes épaisseurs et quelques carreaux bleus en pâte de verre de ma précédente maison. Je me suis lancé de façon aléatoire et ça a produit ce résultat », dit Thibault modestement. Avec ses plantes grimpantes aux supports en macramé ramenés de Bali, cette petite salle de bains est une vraie bulle de nature.
La chambre du couple, habillée d’un mur taupe, a été meublée par Alexiane, qui a choisi le dessus-de-lit fleuri et la lampe de papier qu’elle a customisée avec des fleurs de tissu.
De son côté, Thibault a réalisé la suspension et choisi la lampe de chevet signée Céline Wright, une designer éprise d’écologie et de minimalisme japonais. Deux valeurs également partagées par le couple et qu’ils ont su mettre en scène magistralement dans cette superbe rénovation.
De son côté, Thibault a réalisé la suspension et choisi la lampe de chevet signée Céline Wright, une designer éprise d’écologie et de minimalisme japonais. Deux valeurs également partagées par le couple et qu’ils ont su mettre en scène magistralement dans cette superbe rénovation.
Plan du rez-de-chaussée
Plan de l’étage (Pas d’étage au-dessus de l’extension. Les chambres et la salle de bains occupent l’étage d’origine de la maison.)
Plan de la maison en coupe
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette maison ?
La rubrique Suivez le Guide est composée de reportages photo organisés par Houzz dans les intérieurs de Houzzers décorés avec goût. Vous aussi, vous êtes fier de votre foyer et voulez le partager avec nous ? Envoyez-nous quelques photos à redaction@houzz.com !
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Qui habite ici : Alexiane et Thibault de Champsavin, 37 et 38 ans, et leurs deux filles, Myrtille (6 ans) et Colette (3 ans)
Emplacement : La Rochelle, quartier du Vélodrome
Superficie : 190 m²
Date : 2014
Durée des travaux : 11 mois
Budget : plus de 200 000 euros
Architectes : Alexiane de Champsavin (Respiro architectes, sur l’île de Ré) et Thibault de Champsavin (Alterlab, à La Rochelle)
Photos : Stanislas Ledoux © 2016 Houzz