Visite Privée : Un loft belge guidé par la lumière
Entre esprit industriel et souvenirs de voyage, une rénovation sobre mais à forte personnalité
Quand ils ont appris que l’ancienne halle aux vins de Jette, ville de la banlieue de Bruxelles, avait été divisée en huit lots devenus des lofts aux proportions ambitieuses et que l’un d’eux se libérait, les futurs propriétaires ont sauté sur l’occasion. Ils se sont toutefois trouvés un peu démunis devant un grand plateau de 210 m² au sol, aux volumes mal répartis. Ils ont donc fait appel à la décoratrice Pippa Schallier, spécialisée dans l’aménagement d’intérieur. Elle a immédiatement détecté un grand potentiel dans ce loft aussi aéré que lumineux et a su coller aux desiderata du couple de grands voyageurs qui rêvaient d’un endroit où ils pourraient exposer et vivre au cœur de leurs souvenirs du bout du monde.
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires férus de voyages
Emplacement : à Jette, dans la banlieue de Bruxelles
Superficie : 480 m²
Budget de la rénovation : 65 000 euros de travaux et 35 000 euros de mobilier
Décoratrice : Pippa Schallier
Coup d’œil
Qui habite ici : un couple de quadragénaires férus de voyages
Emplacement : à Jette, dans la banlieue de Bruxelles
Superficie : 480 m²
Budget de la rénovation : 65 000 euros de travaux et 35 000 euros de mobilier
Décoratrice : Pippa Schallier
Le gros œuvre avait déjà été réalisé et l’espace distribué. « L’un des atouts de l’appartement était son organisation autour d’une cloison principale qui séparait l’espace sans l’alourdir. Nous avons cependant effectué quelques modifications, comme l’ajout d’une salle de bains supplémentaire et l’agrandissement de la master bedroom en déplaçant des cloisons », explique Pippa Schallier.
« Nous avons beaucoup travaillé sur l’identité visuelle. Nous avons énormément échangé avec les propriétaires. Ils avaient des demandes bien entendu. Mais c’était aussi à moi de leur poser certaines questions fondamentales : De quel mobilier avaient-ils besoin ? Comment allaient-ils investir l’endroit ? »
Tapis ramené d’Inde
Tapis ramené d’Inde
Le couple étant passionné de voyages, l’intégration des objets glanés durant leurs aventures a été au cœur du projet d’aménagement. « Je voulais conserver l’esprit aérien du lieu tout en apportant de la chaleur avec des objets de caractère », explique la décoratrice. Ensemble, ils ont fait le tri, mais ont aussi envisagé des options de rangement. Un élément essentiel dans un espace aussi ouvert à la vue. La grande cloison noire fonctionne comme une colonne vertébrale. Elle accueille de nombreux rangements.
Le mur principal a été peint en noir mat, une teinte très forte qui donne du caractère à la pièce et à la structure. « Cela apporte une vraie personnalité au lieu. Et nous pouvions nous le permettre car l’endroit était très lumineux et les menuiseries d’origine [des portes vitrées, NDLR] étaient déjà noires. » La charpente a été peinte en blanc afin de se faire oublier, mais aussi pour faire disparaître son côté rustique.
Le sol est recouvert d’une résine époxy coulée qui donne un rendu très uniforme. Le parti pris d’un sol clair peut paraître audacieux, mais Pippa explique que le foncé crée un sentiment d’aspiration. Avec ses briques et son architecture industrielle, l’appartement revendiquait un look très loft. Nul besoin d’en rajouter. Conformément au souhait des propriétaires, la palette de couleurs est très sobre.
La table vient d’une designer belge car la décoratrice aime faire travailler des artisans issus de la région. « Nous préférions peu de pièces, mais de belles pièces. » On découvre les mythiques Whishbone chairs, faites à la main en édition limitée, dont le dossier en forme de sot-l’y-laisse a fait son succès.
Table : Marie’s Corner ; Chaises de Hans J. Wegner chez Carl Hansen & Søn
Table : Marie’s Corner ; Chaises de Hans J. Wegner chez Carl Hansen & Søn
Le mobilier appuie le style industriel du loft, en conjuguant modernité et chaleur. « Je travaille à partir de carnets de propositions, que je soumets aux clients », explique la décoratrice. Le canapé en lin gris reprend la teinte du sol. Sa position parallèle à l’îlot permet de marquer le carré salon. Dans le coin, on découvre l’emblématique chaise longue Flag Halyard de Hans J. Wegner, dont l’idée est venue à son créateur en dessinant des croquis sur le sable de la plage.
Chaise Hans J. Wegner chez PP Møbler
Chaise Hans J. Wegner chez PP Møbler
Lorsque la cuisine a été repeinte, les poignées des placards ont été supprimées pour ne pas casser la lisibilité. L’imposte est éclairée par des LED. Le plan de travail en granit noir a été rallongé afin de créer un véritable coin dînatoire pour le couple, qui aime cuisiner et recevoir. Une niche fermée au second plan a été rouverte pour donner du volume et exposer la collection de théières de Chine.
Par chance, la terrasse était déjà habillée d’un beau bois. Des plantes faciles d’entretien ont été ajoutées pour végétaliser sans créer de contraintes pour les propriétaires, qui sont souvent absents. Malgré tout, le couple voulait vraiment vivre à l’extérieur. « La présence d’une plancha faisait partie des impératifs du propriétaire. »
Chaises : Tolix
Chaises : Tolix
La mezzanine sert d’espace de travail. Le plancher a simplement été repeint en blanc pour éclairer la pièce basse de plafond et en faire un cocon cosy grâce à l’ajout de tapis en peau.
De l’autre côté de la cloison, l’espace a été redistribué. La chambre aurait dû être complètement ouverte. Cependant, les baies vitrées donnaient sur un jardin d’hiver desservi par une coursive empruntée par tous les copropriétaires. Pas forcément idéal pour l’intimité. Elle a donc été fermée par une cloison partielle, qui offre encore une fois une possibilité de rangement.
Le lit est caché derrière cette cloison, dans un esprit d’alcôve. La décoration se veut sobre avec pour seule parure des kimonos de Chine encadrés. Au sol, une sous-couche de liège a été posée. Elle isole et conserve une chaleur, agréable sous les pieds. Au-dessus, c’est une finition béton ciré qui ajoute la touche finale.
Pour cette salle de bains entièrement créée, la neutralité est de mise avec un nouveau duo noir et blanc. Des parois en verre séparent en redessinant l’espace. La douche est habillée de grès cérame noir mat. Pas de place perdue. L’arrière de la sous-pente est transformé en mini-dressing.
Le meuble vasque en laque noire brillante est surplombé d’une vasque en Corian. Un miroir sans cadre aux lignes minimalistes est mis en volume par des rubans LED.
Il émane de cette salle de bains principale une sensation de légèreté et de simplicité. Pour rendre le mobilier plus aérien, le plan suspendu a été équipé d’une vasque fine. Dans le même esprit, le miroir est dépourvu de cadre.
Pour créer du rangement, le soubassement a été équipé de placards discrets et pratiques. Les murs sont restés immaculés mais une photo d’Afrique encadrée et posée au sol rappelle aux occupants un de leurs voyages.
Dans cette autre chambre, les vases africains s’exposent comme des œuvres de musée. Ils sont éclairés par leurs propres spots. Derrière le lit, un coffrage a été créé. Il sert de table de nuit et de rangement d’appoint. À hauteur de commode, il dessine aussi un chemin visuel qui structure la pièce. Autre avantage, le lit n’est pas appuyé directement sur la brique, un peu rude.
Le dressing existant a été repeint en noir pour lui donner une unité.
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