Architecture : Jeu de contrastes pour loft masculin à Boulogne
À Boulogne, ce T4 situé au dernier étage a été réhabilité en loft graphique pour l'arrivée de son propriétaire
Aussi agréable soit-il, un appartement sans terrasse ne fera jamais oublier l’attrait d’un extérieur. Ce constat taraudant Laurent, le jeune propriétaire d’un vaste loft dans le XVᵉ arrondissement, décide de partir en quête d’un logement plus ouvert. Pour l’aider dans ses recherches, son collègue de travail lui glisse le nom de Zoomfactor Architectes, cabinet d’architecture et de réhabilitation, et, avec l’assistance de l’architecte Didier Mignery, il sélectionne un duplex situé au sommet d’un immeuble de standing en bordure de Seine. Les 220 m² de terrasse qui s’enroulent autour du penthouse, offrant un panorama incomparable, décident le jeune célibataire à l’acquérir en 2015. Le logement présente un beau potentiel, avec son salon double hauteur et ses façades toutes vitrées. Cependant, découpé en T5 pour une famille et fraîchement émoulu des mains du promoteur, il paraît froid et sans âme aux yeux du quadra trendy. Quelques mois seront nécessaires à Didier Mignery et à son équipe pour transformer le duplex familial en loft de caractère, dans lequel s’expriment les goûts de Laurent pour les lignes graphiques, l’alliance des matières naturelles, le dépouillement et les contrastes.
Coup d’œil
Qui habite ici : Un quadra actif et trendy
Emplacement : Boulogne, en bord de Seine
Superficie : 120 m² / terrasse 220 m²
Budget : 350 000 euros HT pour le réaménagement de l’appartement et de ses 220 m² de terrasse
Durée des travaux : 6 mois
Livraison : février 2017
Architecte : Didier Mignery (Zoomfactor Architectes)
Menuisier Agenceur : De Barros Concept (DB Concept)
Crédit photos : Victor Grandgeorge
Coup d’œil
Qui habite ici : Un quadra actif et trendy
Emplacement : Boulogne, en bord de Seine
Superficie : 120 m² / terrasse 220 m²
Budget : 350 000 euros HT pour le réaménagement de l’appartement et de ses 220 m² de terrasse
Durée des travaux : 6 mois
Livraison : février 2017
Architecte : Didier Mignery (Zoomfactor Architectes)
Menuisier Agenceur : De Barros Concept (DB Concept)
Crédit photos : Victor Grandgeorge
À la première visite, difficile de ne pas tomber amoureux de ce duplex et en particulier de son salon, encadré par des verrières de 5 mètres de haut, embrassant plein sud la Seine, et par lesquelles le soleil entre à flot.
Tout juste achevé, cet appartement se situe aux neuvième et dernier étages d’un immeuble neuf de 185 logements pensé par Jean-Marc Ibos et Myrto Vitart, architectes de renom qui ont fait leur armes auprès de Jean Nouvel.
« Notre client nous a confié son réaménagement pour adapter le logement familial standard de type 5 en un loft exceptionnel et modulable. Outre les constructions et surélévations, le cœur de métier de notre agence est de se charger de projets sur mesure comme celui-ci », commence Didier Mignery, l’architecte qui a supervisé la réhabilitation.
Bien que très contemporain, l’appartement de promoteur présentait un certain nombre de cloisons : au rez-de-chaussée, les salon, salle à manger et cuisine étaient séparés. Un escalier en métal partait du centre du premier niveau et desservait l’étage cloisonné en trois chambres et deux salles de bains. Un plan familial classique.
« Laurent, le propriétaire, quittait un loft et voulait se réapproprier ce logement en privilégiant les volumes. L’espace de réception au rez-de-chaussée a été entièrement décloisonné. La place de choix, encadré par le double niveau vitré, a été réservée au salon. La cuisine est venue se prolonger vers cet espace tandis que la salle à manger a été souhaitée minimaliste », explique l’architecte.
La cuisine, initialement fermée, se limitait à la partie visible à droite de la colonne. Cette colonne, enfermant des gaines techniques, était une donnée de base. La nouvelle cuisine, identifiée comme un bloc bleu foncé et mat, l’a intégrée en se prolongeant vers le salon.
Positionnée selon deux linéaires parallèles et complétée par des colonnes toute hauteur, cette cuisine regroupe tous les équipements dignes d’un propriétaire bon vivant, amoureux de gastronomie. Les façades ont été façonnées en medium laqué mat tandis que le plan de travail sur mesure en Corian blanc contraste.
Elle se prolonge vers le salon sous la forme d’un comptoir qui sert pour l’instant à exposer une maquette d’avion, mais se transforme en bar dès qu’arrivent les convives. Ce coin est mis en valeur par une retombée du plafond, nécessaire pour cacher le moteur d’une climatisation gainable.
Bien que les immenses baies vitrées soient dotées de volets roulants en aluminium, le promoteur a intégré la climatisation pour éviter les surchauffes estivales.
Bien que les immenses baies vitrées soient dotées de volets roulants en aluminium, le promoteur a intégré la climatisation pour éviter les surchauffes estivales.
La salle à manger, réduite à une table en bois clair et six chaises dans le style scandinave, reprend le code couleur qui pare le duplex : du bleu foncé et du blanc. Le plancher a été choisi le plus clair possible, en bois de bouleau vitrifié, tandis que la cuisine bleu nuit offre un contraste de caractère.
Pour prolonger cette puissante opposition de tons, le salon a été équipé d’assises de cuir blanches et bleu nuit signées par l’architecte Le Corbusier. Un grand lustre Flos aspire le regard vers la magnifique double hauteur de la pièce tandis qu’à la nuit tombée, les yeux se tournent vers la Seine, moirée par les lumières de la ville.
Au pied de l’escalier qui conduit au niveau intime de l’appartement, la porte blanche dessert une petite salle de bains et des toilettes invités.
« Elle a été composée dans le style minimaliste autour d’une baignoire en bois de type ofuro et d’une vasque fabriquée sur mesure en Corian. Le carrelage est signé par les frères Bouroullec pour Mutina », décrit Didier Mignery.
Initialement, l’escalier intérieur en métal était placé au niveau des assises blanches. Il a été déplacé vers le côté du salon et remplacé par un escalier sur mesure en contreplaqué de bouleau.
« Nous avons pensé l’escalier comme la pièce maîtresse de l’appartement. Son limon métallique est encastré dans une double paroi, structurée par un habillage à claire-voie en contreplaqué de bouleau », explique Didier Mignery.
Cette prouesse technique a permis d’arrimer l’escalier sur l’un de ses côtés et de faire paraître les marches comme en lévitation. Ce qui ne manque pas de lui conférer un air de déroutante sculpture.
Cette prouesse technique a permis d’arrimer l’escalier sur l’un de ses côtés et de faire paraître les marches comme en lévitation. Ce qui ne manque pas de lui conférer un air de déroutante sculpture.
Vu de près, l’escalier est une vraie dentelle de bois, réalisée par un agenceur basé près de Roanne, coutumier de ce type de réalisations.
Les marches en multiplis de bouleau misent sur une double trame de bois clair et foncé qui accentuent l’effet graphique et se prolongent sur la paroi. « Au mur, il s’agit de tasseaux ajourés, mais sur les marches, pour des questions de portance, des planches de bouleau ont été extrudées par une défonceuse à commande numérique et teintes », explique le professionnel.
Les marches en multiplis de bouleau misent sur une double trame de bois clair et foncé qui accentuent l’effet graphique et se prolongent sur la paroi. « Au mur, il s’agit de tasseaux ajourés, mais sur les marches, pour des questions de portance, des planches de bouleau ont été extrudées par une défonceuse à commande numérique et teintes », explique le professionnel.
Avant de rejoindre l’étage, jetons un œil au plafond du salon équipé de spots en applique et d’un système audio-vidéo : « Laurent a tenu à disposer d’un ensemble multimédia bien intégré afin de se servir de son salon comme d’une salle de cinéma à domicile. Notre agence a dessiné et fait réaliser un carter en tôle pliée pour son vidéoprojecteur tandis que des enceintes Bang&Olufsen et des spots Modular ont été fixés en applique car la construction béton rendait impossible l’encastrement », décrypte Didier Mignery.
Notons que l’écran déroulant du vidéoprojecteur se trouve quant à lui dissimulé le long d’une des baies vitrées, entre le soubassement mobile et l’imposte fixe.
Notons que l’écran déroulant du vidéoprojecteur se trouve quant à lui dissimulé le long d’une des baies vitrées, entre le soubassement mobile et l’imposte fixe.
Sous l’escalier, deux « boîtes » assorties aux marches encadrent un radiateur design de chez Zehnder. « Elles ont été créées pour loger des éléments techniques : à droite, les nourrices du chauffage, et à gauche, la box, l’ampli et les différents lecteurs… », décrypte l’architecte.
La porte d’entrée, dans le prolongement de ces modules, a elle aussi été encadrée par la même structure en tasseaux de bois bicolores.
La porte d’entrée, dans le prolongement de ces modules, a elle aussi été encadrée par la même structure en tasseaux de bois bicolores.
À l’étage, l’espace intime du propriétaire a été souhaité modulable. Les trois chambres initiales ont été remplacées par un dressing avec lit escamotable et par une chambre principale fermée par des panneaux pivotants en vieux bois de résineux, récupérés dans des chalets anciens et patinés.
La cinétique de ces panneaux permet d’obtenir un espace ouvert et transparent ou une vraie chambre isolée au gré des envies. « En pratique, les panneaux massifs ont été montés sur pivot central et des rails en dessus et en dessous avec joints caoutchouc assurent l’étanchéité. Des feuillures sur le côté des panneaux permettent de parfaire leur fermeture », explique Didier Mignery.
Derrière le meuble télé, réalisé également en vieux bois par l’agenceur DB Concept, se cache le dressing de Laurent, équipé d’un lit d’appoint.
La tête de lit du propriétaire a été conçue comme un prolongement de la paroi de l’escalier. Les tasseaux à claire-voie, doublés à l’arrière par une paroi de verre, créent la séparation tout en transparence avec la salle de bains.
Les deux salles de bains existantes ont été remplacées par un espace douche et sauna organisé autour d’une colonne existante de 1 x 1 mètre : « La cage de désenfumage de l’immeuble posait une contrainte d’espace, mais nous avons enroulé la salle d’eau autour, de sorte à pouvoir accéder au sauna et aux toilettes en traversant la douche ouverte des deux côtés », explique l’architecte.
Le contraste de matières et de couleurs déjà observé au rez-de-chaussée se prolonge ici avec une vasque en Corian blanc, des carrelages Mutina foncés et du bois brut. « Laurent souhaitait ce lieu minimaliste et chaleureux », justifie Didier Mignery.
Toujours à l’étage, revenons sur nos pas pour embrasser la vue saisissante qui s’offre au visiteur en haut de l’escalier. Perchée au dixième étage de l’immeuble de standing, cette façade vitrée crée un belvédère sur la Seine.
Pour profiter de cette vue magique, le cabinet d’architecture a imaginé ce coin en façade comme un salon lounge avec son bar. On imagine bien Laurent lézarder après sa journée de travail, confortablement lové dans son fauteuil de cuir blanc, le regard captivé par le dôme de la Cité de la musique ou suivant les ondulations de la Seine…
La terrasse de 220 m² qui entoure l’appartement est en cours d’aménagement. Elle sera plantée d’oliviers, d’érable du Japon, de haies de lauriers du Portugal et de photinias. Pour prolonger l’espace intérieur, trois pergolas l’agrémenteront. Affaire à suivre !
Plans des deux niveaux
Zoom sur le plan de l’étage
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