Architecture
Archi Houzz
Architecture : La maison D, une extension riche en bonnes idées !
Découvrez un projet qui allie savoir-faire local et écriture contemporaine de haute qualité
Alexandre, Agathe et leur trois enfants ont vécu une transformation de leur habitat qu’ils n’auraient jamais imaginée. Leur programme visait à étendre des pièces existantes (cuisine, chambres, séjour) comme autant d’excroissances de cette maison typique des années 30. L’architecte Emmanuelle Weiss, par un joli tour de passe-passe, a renversé la demande et pour leur offrir une extension unique et ingénieuse. Noire à l’extérieur, blanche à l’intérieur, une promenade architecturale au cœur du contraste !
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille avec trois enfants
Emplacement : Seclin, Nord, France
Superficie : 110 m² pour l’extension
Architecte : Emmanuelle Weiss
Durée des travaux : 11 mois
Coup d’œil
Qui habite ici : une famille avec trois enfants
Emplacement : Seclin, Nord, France
Superficie : 110 m² pour l’extension
Architecte : Emmanuelle Weiss
Durée des travaux : 11 mois
En Flandre romane, non loin de Lille, dans la ville de Seclin, les maisons typiques en briques ne nous trompent pas : nous sommes bien dans le nord de la France. Loin de renier ses origines, l’extension d’Emmanuelle Weiss s’appuie sur les particularités locales pour magnifier son extension. Ainsi, la première vision qui s’offre à nous est un intriguant profil de briques noires.
L’extension imaginée par Emmanuelle Weiss isole ingénieusement les espaces de vie de la rue tout en retrouvant un langage urbain harmonieux.
Voici la maison avec les travaux. Le bâti occupe la moitié de la parcelle et un mur vient fermer le jardin sur rue.
Le choix de la brique s’est rapidement imposé à l’architecte : « C’est un matériau local (belge) qui résiste bien dans le temps. J’ai opté ici pour un modèle contemporain : la Zero® de Vandersanden, conçue pour être posée sans joint apparent, de teinte anthracite mais qui varie légèrement avec la lumière. Les briques sont placées sur “un mur creux et épais, dit à la belge” qui comporte une maçonnerie intérieure – du béton structurel ou des parpaings isolants creux en terre cuite –, un vide ventilé et une isolation par l’extérieur. »
La volumétrie de l’extension se lit comme une symétrie de l’ancienne maison déclinant un jeu de toitures au dessin simplifié et modernisé. Au centre de l’habitat, « deux patios ont été créés de part et d’autre de l’entrée : par ces vides, j’ai voulu révéler la confrontation du neuf et de l’ancien et créer des perspectives en diagonale entre côté urbain et jardin », nous explique l’architecte.
Alexandre, qui y vit, confie : « Nous sommes très satisfaits du projet qui a complètement changé notre habitat. Ouverture sur le jardin, isolation vis-à-vis de l’environnement urbain, agrandissement de la surface habitable : tout cela permet à toute la famille de trouver sa place. »
La fluidité de l’espace est aussi salué par les heureux propriétaires. « La lumière est certainement la plus grosse contribution à l’amélioration du confort quotidien. Il est possible de suivre les rayons du soleil de son lever dans la cuisine jusque dans le salon via la baie vitrée le soir. »
Ici, pas de grande technicité écologique, mais un bon sens certain. Une isolation par l’extérieur pour éviter les ponts thermiques, des matériaux (comme la brique) pérennes et de bonne qualité, et une orientation des baies vitrées sud et ouest pour faire le plein de lumière naturelle !
Agathe, Alexandre et leurs trois enfants profitent aujourd’hui d’un séjour et d’une salle à manger avec cuisine au rez-de-chaussée. Surtout, ils bénéficient d’un espace de vie orienté vers le jardin.
« Les espaces sont ouverts et dilatés verticalement et horizontalement », décrit l’architecte. Grâce à ce savant travail spatial, la lumière se joue des lignes et crée une étonnante impression de déambuler dans une sculpture artistique.
À l’image du reste, la salle de douche parentale s’intègre dans une volumétrie complexe baignée de lumière.
Plan du rez-de-chaussée (l’extension est grisée) et de l’étage.
Je laisserai le mot de la fin aux propriétaires : « C’est un grand plaisir d’habiter une maison unique, un peu folle, totalement décalée dans son environnement tout en étant conçue pour intégrer les codes de la ville (pentes, briques, etc.). Et c’est toujours excitant de voir de la rue les grandes ouvertures sur fond de briques noires, particulièrement le soir. »