Avant/Après : À Bordeaux un hangar se transforme pour une famille
Une bâtisse industrielle aux quatre vents se mue en maison bioclimatique bien pensée grâce à l'architecte Sonia Gloess
À Bordeaux, ce couple de trentenaires avec deux enfants en bas âge habitait dans une échoppe du centre avant de se mettre en quête d’un bien plus grand, qu’ils souhaitent modeler à leur image. À la suite de leurs recherches, ils tombent amoureux d’un vieux hangar, bien situé en fond d’impasse privée, en cœur d’îlot végétalisé, à 50 mètres des boulevards, des transports et commodités de la ville. Le potentiel les séduit et, pour les accompagner dans cette aventure peu commune, ils font appel à Sonia Gloess, une architecte qui leur a été recommandée par des amis.
Plan du hangar avant travaux
Une allée de trente mètres par deux de large conduit à la parcelle étroite et longue, occupée par le hangar de 140 m² qui a servi autrefois de garage automobile, spécialisé en carrosserie.
« Les maîtres d’ouvrage aimaient les matières et les lieux chargés d’histoire. Ils ont cherché longtemps et ont finalement été séduits par le caractère atypique de ce hangar, construit dans les années 1950 » explique l’architecte Sonia Gloess, bien qu’à la vue de la construction avant travaux, il soit plutôt difficile de se projeter dans ce bâtiment industriel aux quatre vents, avec pour seul atout sa belle charpente de pin, perchée à 5,10 mètres au faîtage.
Une allée de trente mètres par deux de large conduit à la parcelle étroite et longue, occupée par le hangar de 140 m² qui a servi autrefois de garage automobile, spécialisé en carrosserie.
« Les maîtres d’ouvrage aimaient les matières et les lieux chargés d’histoire. Ils ont cherché longtemps et ont finalement été séduits par le caractère atypique de ce hangar, construit dans les années 1950 » explique l’architecte Sonia Gloess, bien qu’à la vue de la construction avant travaux, il soit plutôt difficile de se projeter dans ce bâtiment industriel aux quatre vents, avec pour seul atout sa belle charpente de pin, perchée à 5,10 mètres au faîtage.
Plan RDC après travaux
Les études ont duré 15 mois pour tirer la quintessence de ces lieux difficiles à appréhender. Le PLU interdisant toute surélévation, la belle hauteur du bâtiment se révèle limitée pour envisager un plan classique en deux niveaux. Par ailleurs, sur la parcelle étroite et mitoyenne, il est impossible d’imaginer des entrées de lumière hautes et basses pour éclairer une maison sur deux niveaux.
Ce double écueil, associé à un budget restreint, fut un vrai moteur de créativité pour l’architecte. « Plus il y a de contraintes et plus un projet est abouti », concède-t-elle en effet.
Trouvez un architecte près de chez vous sur Houzz
Les études ont duré 15 mois pour tirer la quintessence de ces lieux difficiles à appréhender. Le PLU interdisant toute surélévation, la belle hauteur du bâtiment se révèle limitée pour envisager un plan classique en deux niveaux. Par ailleurs, sur la parcelle étroite et mitoyenne, il est impossible d’imaginer des entrées de lumière hautes et basses pour éclairer une maison sur deux niveaux.
Ce double écueil, associé à un budget restreint, fut un vrai moteur de créativité pour l’architecte. « Plus il y a de contraintes et plus un projet est abouti », concède-t-elle en effet.
Trouvez un architecte près de chez vous sur Houzz
Maquette du projet
« L’enjeu était de pouvoir lire l’intégralité du volume existant, tout en y intégrant l’ensemble des fonctions nécessaires à une habitation », expose Sonia Gloess. Celle-ci a trouvé le plan idéal en mettant en œuvre un ensemble de volumes qui évitent de casser les perspectives.
Afin d’apporter la lumière nécessaire, l’architecte a décidé par ailleurs de l’évider au centre au moyen d’un patio de 40 m².
« L’enjeu était de pouvoir lire l’intégralité du volume existant, tout en y intégrant l’ensemble des fonctions nécessaires à une habitation », expose Sonia Gloess. Celle-ci a trouvé le plan idéal en mettant en œuvre un ensemble de volumes qui évitent de casser les perspectives.
Afin d’apporter la lumière nécessaire, l’architecte a décidé par ailleurs de l’évider au centre au moyen d’un patio de 40 m².
Avant. Le hangar avant travaux se présente comme une bâtisse de 140 m² et 5,10 mètres de hauteur sous plafond, avec une belle charpente en pin reposant sur des poteaux en béton. Au sol, figure une dalle de béton.
Après. Quel changement aujourd’hui à la vue de cette nouvelle bâtisse à deux pentes ! En second rideau, on entre dans la maison au bout de la petite venelle qui rejoint le cœur de l’îlot. Les propriétaires apprécient cette situation au calme.
En cours de travaux. La toiture a été isolée par le dessus (« technique sarking ») avec de la laine de bois qui permet un bon confort thermique, aussi bien en hiver qu’en été. « Nous avons dû renforcer la charpente pour supporter le poids de l’isolant mais nous tenions à la laine de bois pour ses qualités de déphasages thermiques nocturnes en été », explique l’architecte.
Par ailleurs, le multiple percement des fenêtres, en position haute et basse, obéit à la volonté de pouvoir largement ventiler la bâtisse en été. « Pour ce qui est du confort en hiver, nous n’avons pas fait la dépense d’une pompe à chaleur. Une cheminée et des radiateurs électriques à inertie suffisent à apporter la chaleur nécessaire », précise l’architecte.
9 systèmes de chauffage moins nocifs pour l’environnement
Par ailleurs, le multiple percement des fenêtres, en position haute et basse, obéit à la volonté de pouvoir largement ventiler la bâtisse en été. « Pour ce qui est du confort en hiver, nous n’avons pas fait la dépense d’une pompe à chaleur. Une cheminée et des radiateurs électriques à inertie suffisent à apporter la chaleur nécessaire », précise l’architecte.
9 systèmes de chauffage moins nocifs pour l’environnement
Après. Les murs périphériques ont été remontés en parpaings pour privilégier une bonne inertie et un confort acoustique, et à l’intérieur, tout a été refait sauf la dalle existante. « Ce fut un sujet. Nous aurions bien voulu changer la dalle pour l’isoler mais pour des raisons de budget nous y avons renoncé. Cela nous a forcé à l’entailler très proprement pour créer des fondations nécessaires aux murs. Cette dalle non isolée apporte beaucoup de fraîcheur en été », explique la pro.
Après. À l’intérieur, l’espace a été segmenté avec un système de boîtes, certaines suspendues (chambres), d’autres posées au sol (cheminée et salles de bains et buanderie placées juste derrière), afin que l’on puisse percevoir sans limites les volumes de la bâtisse.
Une longue circulation intérieure permet de lire le volume dans sa longueur.
Seules les boîtes suspendues dédiées aux chambres d’enfant abaissent par endroit le niveau du plafond à 2,10 mètres. Mais nombreuses sont les zones où le regard peut s’envoler jusqu’à la belle charpente en pin et lire son volume toute hauteur.
Fenêtre de toit UK08 GGL Confort de chez Velux
Fenêtre de toit UK08 GGL Confort de chez Velux
Le patio recouvert de bois jouxte la pièce de vie. La grande baie vitrée Technal, encastrée à fleur, s’escamote aux beaux jours et permet de doubler l’espace séjour.
Baie vitrée Technal en aluminium anodisé
Baie vitrée Technal en aluminium anodisé
Le patio offre à la maison trois expositions différentes (est, sud, ouest) et éclaire son intérieur à toute heure du jour.
« Le plus long pan du patio avec la baie vitrée est orienté sud », précise l’architecte qui a attentivement étudié les données bioclimatiques du terrain pour tirer le meilleur parti de l’orientation et limiter les dépenses énergétiques.
Côté patio, les murs bardés en pin douglas, ont été réalisés en ossature bois emplis de laine de roche. Cette zone extérieure, totalement isolée du bruit de la ville et des regards, est très appréciée des propriétaires.
À l’entrée, au niveau de la cuisine, une boîte suspendue accueille la chambre de la petite fille, que l’on rejoint par un escalier en tôle d’acier pliée.
« Nous avons misé sur des chambres assez compactes pour laisser la part belle à la pièce de vie », note l’architecte.
Plus de photos de petites chambre sur Houzz
Plus de photos de petites chambre sur Houzz
Plan étage après travaux
À l’opposé sur le plan, répond la chambre du garçon. « Un espace jeu pour les enfants (espace amis sur le plan NDLR) a été prévu en continuité », précise l’architecte. Les chambres ne peuvent pas se rejoindre à l’étage. Une passerelle a été un temps étudiée mais n’a finalement pas été mise en œuvre pour des questions de budget et lumière.
À l’opposé sur le plan, répond la chambre du garçon. « Un espace jeu pour les enfants (espace amis sur le plan NDLR) a été prévu en continuité », précise l’architecte. Les chambres ne peuvent pas se rejoindre à l’étage. Une passerelle a été un temps étudiée mais n’a finalement pas été mise en œuvre pour des questions de budget et lumière.
La cuisine et les peintures ont été réalisées par les propriétaires soucieux de faire tout rentrer dans leur budget. « En étudiant bien le projet en amont, nous avons non seulement réussi à ne pas dépasser l’enveloppe, mais avons même fait des économies pour ajouter la cheminée », précise Sonia Gloess qui tient à faire savoir son respect toujours très marqué à se contenir dans l’enveloppe budgétaire de ses clients.

Vous êtes en quête d'un artisan pour votre projet en rénovation complète ?
Nous vous aidons à trouver les meilleurs pros
Nous vous aidons à trouver les meilleurs pros
Les propriétaires ont monté eux-mêmes leur cuisine sur la base de modules Ikea.
La belle charpente en pin d’origine a été préservée et bien intégrée, ce qui donne beaucoup de cachet aux lieux.
Après neuf mois de travaux, la famille a pu s’installer dans cette maison chaleureuse et atypique, totalement personnalisée à son image.
« Je retiendrai de ce projet la fluidité de communication avec les maîtres d’ouvrage, la confiance qu’ils m’ont accordée et le travail parfait des entreprises, ce qui nous a permis d’aller loin, avec un prix modéré. Pour les propriétaires, cela a d’ailleurs été une opération très rentable car, avec la tension immobilière à Bordeaux, ces travaux ont vraiment valorisé leur bien », conclut l’architecte.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui vit ici : un couple de trentenaires et leurs deux enfants en bas âge
Emplacement : Bordeaux, quartier barrière de Toulouse
Livraison du projet : 2019 après 15 mois d’études et 9 de travaux
Superficie : 140 m² au départ et 125 m² + 40 m² de patio après travaux
Architecte : sonia gloess architecte (en collaboration avec Julie Dehaut au sein de l’Atelier Gloess et Dehaut)
Budget : 250 000 euros
Photos : Fabio Semeraro