Rencontre Houzz : Margaux Keller, design sensible
Amoureuse des matériaux bruts et naturels, cette jeune designeuse est inspirée par l'évolution de nos modes de vie contemporains
D’origine marseillaise, Margaux Keller décide de s’envoler à Paris pour poursuivre ses études à l’école ENSAAMA Olivier de Serres, puis à l’école Boulle. Après un stage en 2008 chez Philippe Starck aux côtés du designer de mobilier Eugeni Quitllet, elle rejoint en 2010 le studio de recherche du groupe Benetton, la Fabrica, à Trévise, en résidence pendant un an sous la direction artistique du célèbre designer Sam Baron. De retour à Marseille fin 2011, Margaux multiplie rapidement les collaborations et fonde son studio de design éponyme. « J’ai travaillé pendant quelques mois pour Yves Saint Laurent Beauté afin d’élaborer le design d’un flacon de parfum, puis j’ai commencé à réaliser des objets et pièces de mobilier pour La Redoute, Roche Bobois ou encore Habitat… » Rencontre.
Comment votre carrière s’est-elle lancée ?
Le centre de recherche Fabrica a été un formidable tremplin pour moi, en particulier grâce à Sam Baron, qui m’a tout appris, notamment à travailler vite et bien. Cette expérience enrichissante m’a permis d’imaginer des objets et pièces de mobilier pour des galeries ou musées et de rencontrer de nombreuses personnalités du design. Ma collaboration avec La Redoute par exemple, pour qui j’ai imaginé un bureau en bois, a été initiée par Sam Baron.
Le centre de recherche Fabrica a été un formidable tremplin pour moi, en particulier grâce à Sam Baron, qui m’a tout appris, notamment à travailler vite et bien. Cette expérience enrichissante m’a permis d’imaginer des objets et pièces de mobilier pour des galeries ou musées et de rencontrer de nombreuses personnalités du design. Ma collaboration avec La Redoute par exemple, pour qui j’ai imaginé un bureau en bois, a été initiée par Sam Baron.
Le Scriban
Quelle est la genèse de cette pièce de mobilier ?
L’idée était de réinterpréter les codes du meuble à la française.
Je me suis intéressée au design de meubles anciens, notamment au scriban. J’ai revisité cette pièce de mobilier pour créer un bureau mural aux lignes épurées doté de deux pieds. Réalisé en chêne massif huilé, celui-ci s’adapte à nos intérieurs à la surface réduite pour prendre le moins de place possible.
L’idée était de réinterpréter les codes du meuble à la française.
Je me suis intéressée au design de meubles anciens, notamment au scriban. J’ai revisité cette pièce de mobilier pour créer un bureau mural aux lignes épurées doté de deux pieds. Réalisé en chêne massif huilé, celui-ci s’adapte à nos intérieurs à la surface réduite pour prendre le moins de place possible.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans ce métier ?
Le processus de création d’un objet est magique, de l’idée à la pièce créée, du dessin à la réalité, en passant par les contraintes techniques. Nos modes de vie contemporains, nos attentes et nos besoins m’inspirent beaucoup au quotidien.
Le processus de création d’un objet est magique, de l’idée à la pièce créée, du dessin à la réalité, en passant par les contraintes techniques. Nos modes de vie contemporains, nos attentes et nos besoins m’inspirent beaucoup au quotidien.
Comment avez-vous élaboré le salon de coiffure de Pascal Lancien, réalisé en 2014 à Marseille ?
Pour ce projet d’aménagement, j’ai eu carte blanche. Avec Pascal Lancien, nous avons décidé de revisiter entièrement les codes établis d’un salon de coiffure classique. Le défi était de recréer du sens et de la logique dans cet espace très intime. Ici, tout a été dessiné sur mesure. J’ai imaginé une cabane pour l’espace shampoing tandis que les îlots, dont chacun est agrémenté d’une alcôve, sont disséminés dans cet espace aux couleurs vitaminées.
Pour ce projet d’aménagement, j’ai eu carte blanche. Avec Pascal Lancien, nous avons décidé de revisiter entièrement les codes établis d’un salon de coiffure classique. Le défi était de recréer du sens et de la logique dans cet espace très intime. Ici, tout a été dessiné sur mesure. J’ai imaginé une cabane pour l’espace shampoing tandis que les îlots, dont chacun est agrémenté d’une alcôve, sont disséminés dans cet espace aux couleurs vitaminées.
Quelle est votre manière de travailler ?
Le point de départ est toujours un dessin réalisé à la main. J’ai plusieurs carnets qui m’accompagnent en permanence pour dessiner mes idées ou des formes qui m’inspirent… Dès qu’un objet prend forme, je passe rapidement à la 3D pour appréhender la réalité technique de conception de l’objet.
Je réalise ensuite une série de plans pour le fabricant qui réalisera le prototype.
Le point de départ est toujours un dessin réalisé à la main. J’ai plusieurs carnets qui m’accompagnent en permanence pour dessiner mes idées ou des formes qui m’inspirent… Dès qu’un objet prend forme, je passe rapidement à la 3D pour appréhender la réalité technique de conception de l’objet.
Je réalise ensuite une série de plans pour le fabricant qui réalisera le prototype.
OBJETS DE COMPAGNIE
Avez-vous des matériaux de prédilection ?
J’aime les matériaux bruts et naturels tels que le bois ou la porcelaine. Je travaille beaucoup avec des maîtres verriers, notamment à Tokyo et en Italie. Le travail du verre est magique. Cela a été pour moi un vrai déclic lorsque, dans le cadre d’un échange organisé par l’école Boulle, j’ai effectué un partenariat avec des artisans japonais en travaillant autour d’un artisanat traditionnel, le furin, ces petites cloches que les Japonais installent sur leur terrasse.
J’aime les matériaux bruts et naturels tels que le bois ou la porcelaine. Je travaille beaucoup avec des maîtres verriers, notamment à Tokyo et en Italie. Le travail du verre est magique. Cela a été pour moi un vrai déclic lorsque, dans le cadre d’un échange organisé par l’école Boulle, j’ai effectué un partenariat avec des artisans japonais en travaillant autour d’un artisanat traditionnel, le furin, ces petites cloches que les Japonais installent sur leur terrasse.
COLLECTION PARTICULIÈRE
Parlez-nous des luminaires créés pour Collection Particulière…
J’ai imaginé Quille et Bilboquet avec l’envie de retranscrire d’anciens jeux d’enfant avec des luminaires en marbre évoquant les traces d’un passé révolu. J’aime la forme particulière de ces jeux d’antan et l’idée de mémoire collective qu’ils évoquent.
J’ai imaginé Quille et Bilboquet avec l’envie de retranscrire d’anciens jeux d’enfant avec des luminaires en marbre évoquant les traces d’un passé révolu. J’aime la forme particulière de ces jeux d’antan et l’idée de mémoire collective qu’ils évoquent.
COLLECTION PARTICULIÈRE
Les trois quilles ont été réalisées avec un jeu de marqueterie de marbre, tandis que la lampe Bilboquet se compose de deux parties. La boule lumineuse peut ainsi être dissociée du socle.
Quelles sont vos dernières réalisations ?
J’ai imaginé une série de suspensions en biscuit de porcelaine marbrée avec la céramiste Olivia Marie. Le mélange des teintes, qui s’inspire des glaces italiennes, révèle la manière dont l’objet est fabriqué, en tournant la céramique pour le mettre en forme.
J’ai imaginé une série de suspensions en biscuit de porcelaine marbrée avec la céramiste Olivia Marie. Le mélange des teintes, qui s’inspire des glaces italiennes, révèle la manière dont l’objet est fabriqué, en tournant la céramique pour le mettre en forme.
J’ai également créé une série de meubles pour le nouvel éditeur Bibelo. Cette collection aux formes arrondies baptisée Swim s’inspire de l’esthétique des piscines. Il s’agit de meubles nomades disposant d’une anse pour les transporter dans différentes pièces de la maison.
Cette collection fait écho à nos nouveaux modes de vie. Les pièces de mobilier ne sont plus figées, elles ont désormais plusieurs usages en fonction des besoins et des envies.
Cette collection fait écho à nos nouveaux modes de vie. Les pièces de mobilier ne sont plus figées, elles ont désormais plusieurs usages en fonction des besoins et des envies.
EILEEN
Pour la galerie En attendant les Barbares, j’ai conçu un petit guéridon en laiton doré à la feuille d’or rose, inspiré par Eileen Gray. L’idée était de créer un objet en hommage à une personnalité du design.
OBJETS DE COMPAGNIE
Enfin, j’ai présenté un lustre en verre soufflé lors de la dernière édition du Salone del Mobile, à Milan, qui est exposé jusqu’en septembre au Mudec, et j’entame une collaboration avec la marque Ravel, qui fabrique des pots en terre cuite depuis 1836 en Provence.
Quel projet rêveriez-vous de réaliser aujourd’hui ?
J’aimerais développer de nouveaux projets d’aménagement intérieur, notamment de boutiques. Ces projets de design global offrent de multiples possibilités pour raconter une histoire riche de sens.
ET VOUS ?
Que pensez-vous des réalisations de Margaux Keller ?
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J’ai toujours été attirée par la création. Lorsque j’étais enfant, je prenais des cours de dessin, je faisais de la peinture sur porcelaine et j’étais déjà très sensible à la décoration.
Vers 14-15 ans, j’ai entendu parler du métier de designer et de l’école Boulle. J’ai alors su que j’avais trouvé ma voie.