Aménager sa cuisine
Tout savoir sur le plan de travail en marbre dans la cuisine
Avantages, inconvénients, entretien, durabilité, prix... Un marbrier décrypte l'usage du marbre en plan de travail
Caractérisé par la finesse de son grain et ses déclinaisons de couleurs – marbre blanc, noir, rouge, jaune, brun, vert – aux veinures plus ou moins régulières, le marbre est une pierre naturelle d’exception, que l’on retrouve depuis l’Antiquité dans les intérieurs luxueux. Cette roche calcaire métamorphique, extraite telle quelle dans des carrières aux quatre coins de la planète, se présente sous forme de blocs débités ensuite en tranches. Aujourd’hui, le marbre demeure prisé pour habiller avec charme, voire luxe, les salles de bains ainsi que les plans de travail et les crédences des cuisines. Faut-il casser sa tirelire pour un plan de travail en marbre de cuisine ? Stéphane Jocardès, marbrier chez L’Atelier du Marbre à Pessac, près de Bordeaux, a bien voulu nous donner des éléments de réponse utiles pour faire un choix éclairé.
Une beauté fragile
Si le marbre est une pierre naturelle comme le granit, il est à la fois plus noble, plus rare et plus délicat. Le marbre ne contient pas de quartz, comme cet homologue d’une solidité remarquable, mais du calcaire. Cette roche tendre est donc travaillée plus facilement par les marbriers ainsi qu’on le distingue dans ce chant arrondi, taillé « en bec-de-corbin ». En revanche, elle craint la chaleur d’une casserole, qui peut provoquer un choc thermique sur sa surface et la faire éclater. Elle est également sensible à l’abrasion et donc aux rayures des couteaux si l’on tranche à même la pierre. Le plan en marbre, et surtout ses chants, craignent également les chocs qui causeraient des éclats ou même des cassures. « Une cocotte-minute emplie d’eau qui tomberait de 10 centimètres le briserait sans nul doute », affirme Stéphane. La pierre calcaire, poreuse, redoute en outre les liquides qui s’infiltrent et la tachent (huile, café, vin). Son pire ennemi est le citron, dont l’acidité dissout le calcaire qui la compose, laissant des traces dépolies…
Tout savoir sur le plan de travail en quartz
Si le marbre est une pierre naturelle comme le granit, il est à la fois plus noble, plus rare et plus délicat. Le marbre ne contient pas de quartz, comme cet homologue d’une solidité remarquable, mais du calcaire. Cette roche tendre est donc travaillée plus facilement par les marbriers ainsi qu’on le distingue dans ce chant arrondi, taillé « en bec-de-corbin ». En revanche, elle craint la chaleur d’une casserole, qui peut provoquer un choc thermique sur sa surface et la faire éclater. Elle est également sensible à l’abrasion et donc aux rayures des couteaux si l’on tranche à même la pierre. Le plan en marbre, et surtout ses chants, craignent également les chocs qui causeraient des éclats ou même des cassures. « Une cocotte-minute emplie d’eau qui tomberait de 10 centimètres le briserait sans nul doute », affirme Stéphane. La pierre calcaire, poreuse, redoute en outre les liquides qui s’infiltrent et la tachent (huile, café, vin). Son pire ennemi est le citron, dont l’acidité dissout le calcaire qui la compose, laissant des traces dépolies…
Tout savoir sur le plan de travail en quartz
Comment entretenir le marbre ?
Faut-il renoncer au marbre pour autant ? Selon Stéphane Jocardès, « le marbre reste un matériau unique, naturel et intemporel avec des déclinaisons de couleurs extrêmement nombreuses – 203 marbres en Europe ! Le marbre est avant tout un coup de cœur, le plaisir quotidien d’un contact spécial et d’avoir sous les yeux une matière de luxe, utilisée de tout temps à des fins artistiques. »
Plus de photos de cuisines sur Houzz
Faut-il renoncer au marbre pour autant ? Selon Stéphane Jocardès, « le marbre reste un matériau unique, naturel et intemporel avec des déclinaisons de couleurs extrêmement nombreuses – 203 marbres en Europe ! Le marbre est avant tout un coup de cœur, le plaisir quotidien d’un contact spécial et d’avoir sous les yeux une matière de luxe, utilisée de tout temps à des fins artistiques. »
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En prime, avec un bon entretien, son défaut majeur peut être contenu, explique le professionnel : « Pour pallier le côté poreux du calcaire, il faut l’hydrofuger, c’est-à-dire appliquer au chiffon propre un liquide bouche-pores qui évitera que le liquide n’entre dans la matière et se fige à l’intérieur. Nous préconisons de refaire l’opération tous les six mois, mais le meilleur indicateur est le test de la goutte d’eau : si vous constatez que le plan ne la laisse pas perler mais l’absorbe, il faut hydrofuger d’urgence. »
Si votre marbre a été taché avec de l’huile, du café ou du vin, il est possible de faire « sortir la tache » en appliquant rapidement du bicarbonate de soude. Mais que faire contre les chocs et les éclats ? « S’il arrive malheur au plan en marbre, nous enduisons les cassures au Sintopierre, un mastic que nous colorons au plus proche de la teinte du marbre et qui permet de reconstituer la matière avec de bons résultats », affirme le pro.
Quel marbre choisir ?
« Le Carrare est de loin le plus employé en plan de travail », affirme Stéphane Jocardès. Le marbre de Carrare, utilisé en statuaire, est très connu. Blanc avec des veines grisées plus ou moins prononcées, il donne au plan de travail un air d’œuvre d’art. « Il existe plusieurs catégories de marbre de Carrare. Le CD, le moins cher, est celui que nous posons en majorité. Il est blanc grisé avec des veines grises irrégulières et quelques taches gris-noir. Le C offre un blanc plus pur et des veines grises irrégulières. L’Extra est plus blanc encore, avec des veinures régulières, plus longues dans la tranche. »
Question tarif, pour un mètre carré de marbre hors pose dans une épaisseur de 2 centimètres – épaisseur couramment employée en plan de travail – comptez 330 euros pour du CD, 445 euros pour du C et 580 euros pour de l’Extra.
« Le Carrare est de loin le plus employé en plan de travail », affirme Stéphane Jocardès. Le marbre de Carrare, utilisé en statuaire, est très connu. Blanc avec des veines grisées plus ou moins prononcées, il donne au plan de travail un air d’œuvre d’art. « Il existe plusieurs catégories de marbre de Carrare. Le CD, le moins cher, est celui que nous posons en majorité. Il est blanc grisé avec des veines grises irrégulières et quelques taches gris-noir. Le C offre un blanc plus pur et des veines grises irrégulières. L’Extra est plus blanc encore, avec des veinures régulières, plus longues dans la tranche. »
Question tarif, pour un mètre carré de marbre hors pose dans une épaisseur de 2 centimètres – épaisseur couramment employée en plan de travail – comptez 330 euros pour du CD, 445 euros pour du C et 580 euros pour de l’Extra.
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Il existe néanmoins une multitude de variétés de marbre qui permettent des réalisations exceptionnelles, à l’instar de celle-ci, repérée avenue de Breteuil à Paris et saluée par notre pro : « La crédence a été traitée “à livre ouvert”, soit une pose où les veinures du marbre se suivent avec un effet central de symétrie. Le plan de travail constitue une retombée où les veines se suivent également. C’est un très beau travail. »
On note que la cuve posée sous plan a été réalisée avec le même marbre. « En général, on colle des morceaux, mais on pourrait imaginer creuser la cuve dans un bloc complet », explique Stéphane Jocardès. Notez que pour une réalisation « simple » comme un plan de travail, le façonnage et la pose représentent 40 à 45 % du prix final, mais pour de telles réalisations, les prix s’envolent et l’expertise d’un bon marbrier est nécessaire.
On note que la cuve posée sous plan a été réalisée avec le même marbre. « En général, on colle des morceaux, mais on pourrait imaginer creuser la cuve dans un bloc complet », explique Stéphane Jocardès. Notez que pour une réalisation « simple » comme un plan de travail, le façonnage et la pose représentent 40 à 45 % du prix final, mais pour de telles réalisations, les prix s’envolent et l’expertise d’un bon marbrier est nécessaire.
Quelles sont les tendances couleurs ?
Comme tous les matériaux posés pour durer toute une vie, le plan de travail en marbre blanc et le noir sont les plus prisés. Parmi les marbres préférés de Stéphane, les blancs Thassos ou Primos ressemblent au Carrare mais avec une nuance plus pure, plus éclatante et moins veinée. Il préfère encore davantage le Striato Olimpico (photo), qui se caractérise par une veinure régulière. Stéphane apprécie également le travertin, un marbre beige assez aéré. Parmi les plans de travail en marbre noir, il affectionne le Marquina, veiné blanc, et le Portor, un marbre noir très rare aux veines dorées.
Comme tous les matériaux posés pour durer toute une vie, le plan de travail en marbre blanc et le noir sont les plus prisés. Parmi les marbres préférés de Stéphane, les blancs Thassos ou Primos ressemblent au Carrare mais avec une nuance plus pure, plus éclatante et moins veinée. Il préfère encore davantage le Striato Olimpico (photo), qui se caractérise par une veinure régulière. Stéphane apprécie également le travertin, un marbre beige assez aéré. Parmi les plans de travail en marbre noir, il affectionne le Marquina, veiné blanc, et le Portor, un marbre noir très rare aux veines dorées.
L’importance du conseil
Pour des marbres classiques de type statuaire (photo), les marbriers ont souvent du stock, comme en témoigne ce visuel pris dans les entrepôts du fournisseur de L’Atelier du Marbre où travaille Stéphane. Les tranches que l’on trouve le plus couramment font 1,90 x 1,40 mètre. Pour des grands plans de travail, mieux vaut opter pour des tranches de 3 x 1,20 mètre, plus rares donc plus onéreuses. Pour les réalisations d’exception, la tranche est commandée par le professionnel après validation avec le client. « Le client valide une tranche particulière, un rendu sur lequel il a craqué. Le conseil du pro est très important sur cette matière car il y a des marbres plus poreux que d’autres. D’une tranche à l’autre, prises dans un même bloc, un marbre peut être plus ou moins fragile. Le marbrier sait repérer une veinure défaillante et sélectionner au mieux la matière. »
Pour des marbres classiques de type statuaire (photo), les marbriers ont souvent du stock, comme en témoigne ce visuel pris dans les entrepôts du fournisseur de L’Atelier du Marbre où travaille Stéphane. Les tranches que l’on trouve le plus couramment font 1,90 x 1,40 mètre. Pour des grands plans de travail, mieux vaut opter pour des tranches de 3 x 1,20 mètre, plus rares donc plus onéreuses. Pour les réalisations d’exception, la tranche est commandée par le professionnel après validation avec le client. « Le client valide une tranche particulière, un rendu sur lequel il a craqué. Le conseil du pro est très important sur cette matière car il y a des marbres plus poreux que d’autres. D’une tranche à l’autre, prises dans un même bloc, un marbre peut être plus ou moins fragile. Le marbrier sait repérer une veinure défaillante et sélectionner au mieux la matière. »
Quelle finition choisir ?
Un marbre ne dispose pas d’autant de finitions de surface que le granit. Pas de flammage ou d’effet cuir, mais seulement une finition polie (miroir) ou adoucie (mate).
À savoir : le polissage apporte une microprotection à la matière et le rend moins sensible aux rayures. Cependant, si les rayures se voient davantage sur le marbre mat, il est également beaucoup plus facile de le récupérer : « Même un particulier peut s’y risquer, ce qui est impossible avec une finition polie », affirme notre marbrier.
Un marbre ne dispose pas d’autant de finitions de surface que le granit. Pas de flammage ou d’effet cuir, mais seulement une finition polie (miroir) ou adoucie (mate).
À savoir : le polissage apporte une microprotection à la matière et le rend moins sensible aux rayures. Cependant, si les rayures se voient davantage sur le marbre mat, il est également beaucoup plus facile de le récupérer : « Même un particulier peut s’y risquer, ce qui est impossible avec une finition polie », affirme notre marbrier.
En définitive, faut-il opter pour un plan de travail en marbre ?
Pour Stéphane Jocardès : « Oui, si vous êtes très soigneux ! »Dans le cas contraire, est-ce qu’il vaut mieux opter pour une imitation ? « Le Dekton (photo) est un nouveau matériau intéressant car il est très costaud, avec un entretien nul pour un prix équivalent à du Carrare moyen de gamme. On n’a quand même pas le toucher ni le rendu du marbre. Le décor est seulement en surface, ce qui oblige à habiller les chants », affirme Stéphane.
Tout savoir sur le plan de travail en Dekton
Pour Stéphane Jocardès : « Oui, si vous êtes très soigneux ! »Dans le cas contraire, est-ce qu’il vaut mieux opter pour une imitation ? « Le Dekton (photo) est un nouveau matériau intéressant car il est très costaud, avec un entretien nul pour un prix équivalent à du Carrare moyen de gamme. On n’a quand même pas le toucher ni le rendu du marbre. Le décor est seulement en surface, ce qui oblige à habiller les chants », affirme Stéphane.
Tout savoir sur le plan de travail en Dekton
Pour notre marbrier, il existe néanmoins une meilleure solution : « Le quartzite (photo) est une pierre naturelle peu connue, résistante comme le granit et belle comme le marbre. Seul bémol, son prix : comptez 600 euros le mètre carré en 2 centimètres d’épaisseur. »
Tout savoir sur le plan de travail en granit
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ET VOUS ?
Que pensez-vous des plans de travail en marbre ? Avez-vous opté pour cette matière ? Partagez vos photos dans la partie commentaires !
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Dans cet appartement de Marseille, les propriétaires ont craqué il y a 25 ans pour un plan de travail en marbre de Carrare, à la manière des comptoirs des anciens commerces de bouche. Il rehausse sans conteste cette cuisine voulue par ailleurs très simple. C’est la touche charme indéniable de la pièce.
Ce plan n’a subi aucune altération au fil du temps et les propriétaires affirment en être toujours aussi ravis aujourd’hui. Stéphane Jocardès nous met néanmoins en garde : « Un plan de travail en marbre s’adresse à des personnes soigneuses qui sauront l’entretenir et avoir des gestes appropriés au quotidien. »
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