Visites Privées
Visite Privée : Un loft plein de vie et d'humour
Visitez le loft unique d'Axel Schäfer et Ingo Hölters, propriétaires de Berlinrodeo, un cabinet d'architecture intérieure
La première fois que je suis entrée dans le loft d’Axel Schäfer et Ingo Hölters, c’était l’heure du petit-déjeuner. À la place de l’œuf dur habituel, c’est un œuf surprise qu’il y avait dans le coquetier. Par deux fois, le thème de Dark Vador a retenti. C’était le smartphone d’Axel. Ce thème connu se prête bien au récit d’une histoire. Vous vous demandez pourquoi je vous raconte tout ça ? Vous allez comprendre ! Ces petits détails illustrent l’humour décalé, la sympathie et la prévenance de ces deux hommes qui font du travail de Berlinrodeo ce qu’il est. Ces qualités sont les piliers de leur philosophie. C’est de là que vient leur goût pour les intérieurs confortables et intimes, certes un peu luxueux mais jamais surfaits, ou leur tendance à ne pas utiliser les classiques de la décoration d’intérieur, simplement parce que ces derniers sont renommés. « Pour quoi faire ? », demande Axel. « Juste parce qu’ils sont chers ? Il y a des choses bien plus importantes dans la vie. » Pour qu’une personne ait envie d’être à la maison, ait envie de s’y poser, elle doit avant tout s’y sentir bien. Pour Axel Schäfer, c’est un vrai sacerdoce. « C’est pour ça que je dois tout savoir sur les habitants : leurs habitudes, le rythme de leur journée, leurs préférences, etc. » Il n’est donc pas surprenant de voir des liens étroits et amicaux se tisser lors des projets. « Tu sais, Eva, quand quelqu’un vient nous voir et nous explique, par exemple, ce qu’il aime manger, je retiens tout ça », explique Ingo. Pendant ce temps, Elliot, le basset au passé aventureux – il s’est échappé d’une animalerie d’Antalya, en Turquie –, essaie discrètement de se rapprocher de la table. « C’est à peu près la seule chose qu’il n’a pas le droit de faire ! Il le sait très bien ! » Elliot retourne donc vers le canapé en Alcantara et s’y installe pour nous observer d’un air bienveillant.
Coup d’œil
Qui habite ici : Axel Schäfer et Ingo Hölters, les fondateurs de Berlinrodeo
Emplacement : un loft au rez-de-chaussée d’une ancienne filature du quartier Friedrichshain de Berlin
Superficie : 125 m² avec un jardin de 60 m²
Coup d’œil
Qui habite ici : Axel Schäfer et Ingo Hölters, les fondateurs de Berlinrodeo
Emplacement : un loft au rez-de-chaussée d’une ancienne filature du quartier Friedrichshain de Berlin
Superficie : 125 m² avec un jardin de 60 m²
Berlinrodeo existe depuis douze ans. Pendant longtemps, le cabinet était l’affaire d’un seul homme. Axel Schäfer, à droite sur la photo, a fondé son entreprise de « concepts d’intérieur » en 2001 après avoir longtemps travaillé comme architecte et avoir développé un service projets dans la première société où il a travaillé. « C’était un travail intéressant, mais il me manquait les discussions avec les clients. Je voulais élaborer les projets de manière individuelle pour qu’ils reflètent la personnalité des êtres qui allaient habiter l’espace qu’on m’avait confié. » Ingo Hölters, à gauche, est arrivé dans la vie d’Axel et dans celle du cabinet il y a deux ans. Compagnon et associé, il s’occupe principalement de la gestion de projets et de tout ce qui est lié à la comptabilité. La décoration d’intérieur a toujours fait partie de sa vie : « Ma passion est devenue ma profession. » Depuis l’arrivée d’Ingo à Berlinrodeo, Axel et lui ont développé une relation symbiotique. Ingo la décrit ainsi : « Axel est le ministre du design et je suis le ministre des finances. »
« La maison, c’est la chose la plus intime qu’une personne peut voir d’une autre », explique Ingo. Axel renchérit : « C’est encore mieux quand quelqu’un s’ouvre à nous. Vous pouvez apprendre à très bien connaître vos clients. Certains clients nous ont même confié des histoires très intimes. Ce n’est bien sûr pas toujours le cas, mais plus la collaboration est étroite, plus je peux élaborer un projet personnel. La personnalisation d’un intérieur peut même aller jusqu’au choix des couverts à salade. »
L’aménagement de ce loft dans le quartier de Friedrichshain fut un travail d’équipe, comme tout ce que le couple a réalisé depuis qu’ils se sont connus il y a deux ans. Ingo vivait déjà ici. Quand Axel a emménagé, il a trouvé beaucoup de choses à son goût. Le coin canapé, le grand espace fluide… Seules les salles de bains sont séparées. Ils ont peint les murs d’une couleur chaude, Dead Salmon de Farrow & Ball. La porte d’entrée peinte de la même couleur se fond dans le mur. Une cloison masque la chambre à coucher de la pièce principale. La chambre est décorée d’un papier peint argenté floqué aux motifs floraux de Cole & Son. Je l’ai d’abord aperçu dans le reflet de la fenêtre jusqu’à ce que je me retrouve en face et le touche.
L’aménagement de ce loft dans le quartier de Friedrichshain fut un travail d’équipe, comme tout ce que le couple a réalisé depuis qu’ils se sont connus il y a deux ans. Ingo vivait déjà ici. Quand Axel a emménagé, il a trouvé beaucoup de choses à son goût. Le coin canapé, le grand espace fluide… Seules les salles de bains sont séparées. Ils ont peint les murs d’une couleur chaude, Dead Salmon de Farrow & Ball. La porte d’entrée peinte de la même couleur se fond dans le mur. Une cloison masque la chambre à coucher de la pièce principale. La chambre est décorée d’un papier peint argenté floqué aux motifs floraux de Cole & Son. Je l’ai d’abord aperçu dans le reflet de la fenêtre jusqu’à ce que je me retrouve en face et le touche.
La convivialité étant si importante pour ce couple, il n’est pas surprenant de voir une grande table de salle à manger. Les hommes de la maison l’ont conçue eux-mêmes et l’ont fait recouvrir d’une peinture laquée industrielle d’un blanc très brillant. Le papier peint argenté de la cloison crée un effet d’opacité qui met en valeur la fluidité de l’espace.
Des œuvres pop art décorent les murs. « Nous avons longuement réfléchi aux peintures que nous allions accrocher. Au bout du compte, nous savions une chose : elles devaient être du style pop art pour créer l’effet de rupture que vous souhaitions. Il n’y a rien de mieux ! Imagine ici des aquarelles dans un cadre doré… ou plutôt non, n’y pense même pas ! », s’exclame Axel. Les œuvres exposées dans le salon ont toutes été imaginées par l’artiste américain Mel Ramos.
Chaises cantilever : Tobias, Carl Öjerstam.
Des œuvres pop art décorent les murs. « Nous avons longuement réfléchi aux peintures que nous allions accrocher. Au bout du compte, nous savions une chose : elles devaient être du style pop art pour créer l’effet de rupture que vous souhaitions. Il n’y a rien de mieux ! Imagine ici des aquarelles dans un cadre doré… ou plutôt non, n’y pense même pas ! », s’exclame Axel. Les œuvres exposées dans le salon ont toutes été imaginées par l’artiste américain Mel Ramos.
Chaises cantilever : Tobias, Carl Öjerstam.
« Nos projets sont plus ou moins complexes. Pour le moment, nous nous attaquons aux planchers, aux moquettes et aux lumières. Après, nous enchaînerons sur les chaises, les tables et les étoffes. Quand on développe un projet, on ne peut pas tâtonner, placer telle ou telle chose ici, puis la déplacer, etc. », explique Axel. Ce que certains considèrent comme du courage et de l’audace dans ses projets, Axel le voit comme la conséquence logique de son processus de développement. Les intérieurs qu’il a conçus sont audacieux, voire rebelles, tout en exprimant douceur et confort. « Pourquoi être timide ? Lorsque l’on veut créer quelque chose de génial pour un client, on doit approfondir les choses. » Ingo ajoute : « Il a de toute façon de l’audace à revendre. Une fois les attentes du client clairement définies, imagine ce qu’il peut réaliser ! »
La jeune fille et les bassets : Puppy Love (2008), plastique, de Frank van Reenen, Afrique du Sud
La jeune fille et les bassets : Puppy Love (2008), plastique, de Frank van Reenen, Afrique du Sud
Le diable est dans les détails. L’architecte Ludwig Mies van der Rohe avait une autre opinion : lui pensait que c’était Dieu qui était dans les détails. Les deux hommes de Berlinrodeo préfèrent quant à eux une autre version de cette expression : Dieu est dans la matière.
À nos pieds, un tapis de la collection Rajasthan créé par la marque Rug Star miroite et scintille de reflets sombres ou argentés. Jürgen Dahlmanns, son créateur, est un ami du couple. La soie a été nouée en Inde et est plus solide qu’on ne le pense. La table créée par Nube Italia et le canapé en Alcantara n’éclipseront jamais cette pièce unique.
À nos pieds, un tapis de la collection Rajasthan créé par la marque Rug Star miroite et scintille de reflets sombres ou argentés. Jürgen Dahlmanns, son créateur, est un ami du couple. La soie a été nouée en Inde et est plus solide qu’on ne le pense. La table créée par Nube Italia et le canapé en Alcantara n’éclipseront jamais cette pièce unique.
Un des traits marquants et reconnaissables du travail d’Axel est certainement sa prédilection pour les ruptures de style. C’est en utilisant les contrastes qu’il évite de tomber dans le piège d’une continuité trop sage. « Pourquoi associer du vieux bois à une tapisserie peinte à la main ? C’est justement le contraste qui les met en valeur ! »
Derrière la cloison, la chambre dégage une qualité particulière : un mur recouvert d’un papier peint de style baroque et décoré de cornes de mouflon. Trois manteaux de vison, hérités de la tante d’Ingo et disposés sur le lit tapissier, apportent la touche finale à la chambre. Les matériaux comme les cornes, le cuir, les peaux et la fourrure apparaissent toujours dans les intérieurs conçus par Axel. Pour lui, ils représentent une certaine sauvagerie qu’il aime intégrer aux intérieurs élégants. Le logo du cabinet représente d’ailleurs un crâne avec deux pistolets croisés.
Un autre thème essentiel pour Axel est la lumière avec laquelle il met en valeur certains objets ou endroits et en délaisse volontairement d’autres. Pour lui, les spots sont une solution idéale : « Lorsqu’un endroit est bien éclairé, on perd toutes les nuances et les tons. » Le système d’éclairage de l’appartement provient du fabricant Modular Lighting Instruments.
Papier peint : Murogro Classic, Sirpi
Derrière la cloison, la chambre dégage une qualité particulière : un mur recouvert d’un papier peint de style baroque et décoré de cornes de mouflon. Trois manteaux de vison, hérités de la tante d’Ingo et disposés sur le lit tapissier, apportent la touche finale à la chambre. Les matériaux comme les cornes, le cuir, les peaux et la fourrure apparaissent toujours dans les intérieurs conçus par Axel. Pour lui, ils représentent une certaine sauvagerie qu’il aime intégrer aux intérieurs élégants. Le logo du cabinet représente d’ailleurs un crâne avec deux pistolets croisés.
Un autre thème essentiel pour Axel est la lumière avec laquelle il met en valeur certains objets ou endroits et en délaisse volontairement d’autres. Pour lui, les spots sont une solution idéale : « Lorsqu’un endroit est bien éclairé, on perd toutes les nuances et les tons. » Le système d’éclairage de l’appartement provient du fabricant Modular Lighting Instruments.
Papier peint : Murogro Classic, Sirpi
Le fauteuil Egg d’Arne Jacobsen habille un coin de la chambre. Une peinture à l’huile, que l’artiste italien Paolo Troilo a peinte avec ses pouces, orne le mur. On retrouve ici aussi un tapis en soie de chez Rug Star.
Définir l’atmosphère de cette pièce par quelques bâtonnets diffuseurs est pour Axel un exercice de style. Il y a même une bougie Berlinrodeo à la bergamote et au romarin. « Quand cet appartement était encore notre showroom, une personne qui l’avait visité est revenue un an après et s’est exclamée : “Mais, je sais pourquoi je me suis tant plu ici : c’est cette odeur !” » C’était la première fois qu’il employait l’aromathérapie à base d’huiles naturelles uniquement : son approche est très directe et façonnée par son amour des senteurs. « Dans quel appartement nous sentirions-nous le mieux ? Celui qui sent bon ou celui qui sent le renfermé ? »
Au-dessus du buffet, une étagère étroite accueille des moulages en cire de cornes faisant écho au style rodéo. L’horloge carrée des années 50 appartenait aux parents d’Axel.
Au-dessus du buffet, une étagère étroite accueille des moulages en cire de cornes faisant écho au style rodéo. L’horloge carrée des années 50 appartenait aux parents d’Axel.
Axel et Ingo n’ont pas souhaité modifier l’équipement de base de l’appartement. Quand Ingo a emménagé, le parquet en merbau (un bois de teck très robuste) avait déjà été posé. D’ici, on accède à la salle de bains sur la gauche et aux WC séparés sur la droite. La sérigraphie représentant un Bambi sexualisé est une œuvre de l’artiste allemand Stefan Strumbel, bien connu pour ses détournements provocants d’images ou d’objets célèbres. Sur le mur opposé, le portait d’Axel a été photographié par Mischa Gawronski.
La salle de bains a été peinte avec la nuance Stone Blue de Farrow & Ball. Axel a choisi cette couleur après son emménagement. Les plantes posées ici et là lui permettent de faire le lien avec l’extérieur et avec la nature. « Je ne peux pas concevoir une habitation sans plantes. » La baignoire est un modèle Kaldewei.
C’est tellement agréable d’avoir un jardin, et pas seulement pour Eliott, le basset célébré partout dans l’appartement avec tout un tas d’objets en forme de basset (même le beurrier !). En été, la pièce de vie s’étend au jardin grâce au mobilier d’extérieur de Dedon ainsi qu’aux fauteuils et canapé Vertex élaborés par le designer Karim Rashid pour Vondom.
Quand la nuit tombe, des sculptures de la collection Meteor imaginées par l’artiste Ron Arad pour Serralunga commencent à s’illuminer tels des objets extraterrestres en pleine nature. Après une petite fête ou un bon repas, on peut discuter avec les hôtes ici de tout et de rien, une cigarette à la main. Baignés dans ce bien-être et en bonne compagnie, ils peuvent discuter de tout dans le moindre détail.
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