Visite Privée : Une ferme japonaise s'inspire du monde entier
Dans la maison cosmopolite de la chanteuse et comédienne japonaise Chieko Higuchi, le moindre détail a son importance
Nous sommes au cœur de l’île d’Hokkaido, dans l’archipel nippon. Au sommet d’une colline surplombant la mer se trouve la maison où l’actrice Chieko Higuchi passe plusieurs semaines par an avec sa famille et ses amis. Tous s’y essaient parfois aux travaux de la ferme.
« Mon père, qui a acheté le terrain, m’a dit d’y construire ce que je voulais. J’étais aux anges », se souvient Chieko Higuchi. Travaillant de pair avec Atelier O2, une entreprise locale, elle a choisi elle-même chaque détail de sa maison, depuis les gonds des portes jusqu’aux interrupteurs. Puisant ses idées aux quatre coins du monde, elle a créé une demeure qui traduit sa passion pour la déco cosmopolite.
Coup d’œil
Emplacement : Hokkaido, Japon
Structure : ossature bois
Superficie de la propriété : environ 24,8 hectares
Superficie au sol : environ 175 m² ; quatre chambres, un salon-salle à manger-cuisine et une alcôve
Année de construction : mars 2012
Architecte : Takashi Osugi, de chez Atelier O2
Photos : Koji Sakai (sauf indication contraire)
« Mon père, qui a acheté le terrain, m’a dit d’y construire ce que je voulais. J’étais aux anges », se souvient Chieko Higuchi. Travaillant de pair avec Atelier O2, une entreprise locale, elle a choisi elle-même chaque détail de sa maison, depuis les gonds des portes jusqu’aux interrupteurs. Puisant ses idées aux quatre coins du monde, elle a créé une demeure qui traduit sa passion pour la déco cosmopolite.
Coup d’œil
Emplacement : Hokkaido, Japon
Structure : ossature bois
Superficie de la propriété : environ 24,8 hectares
Superficie au sol : environ 175 m² ; quatre chambres, un salon-salle à manger-cuisine et une alcôve
Année de construction : mars 2012
Architecte : Takashi Osugi, de chez Atelier O2
Photos : Koji Sakai (sauf indication contraire)
Pour y parvenir et réaliser ses autres envies déco, Chieko a sollicité le cabinet d’architecture Atelier O2. « Je suis allée voir leur profil. Ils avaient une bonne expérience de l’isolation, et je me suis aussi dit que Takashi Osugi saurait très bien incarner ma vision des choses. »
Chieko vit la plus grande partie de l’année à Tokyo tandis que Takashi Osugi est basé à Hokkaido. Leurs nombreux échanges ont donc eu lieu sur Skype. « J’ai commencé par lui envoyer toutes les photos et références des magasins, marques, couleurs et textures que j’aime, pour qu’il puisse mieux connaître mes goûts et préférences. Cette étape a aussi permis de savoir si tout était disponible au Japon. » Elle est également restée en contact étroit avec l’architecte durant toute la phase de construction. « Par exemple, pour un simple interrupteur, j’ai donné mes indications pour la marque et le style à choisir. Il est arrivé que nos esprits s’échauffent un peu. Je faisais mes propres croquis et les mettais devant la webcam », raconte l’artiste en riant.
Chieko vit la plus grande partie de l’année à Tokyo tandis que Takashi Osugi est basé à Hokkaido. Leurs nombreux échanges ont donc eu lieu sur Skype. « J’ai commencé par lui envoyer toutes les photos et références des magasins, marques, couleurs et textures que j’aime, pour qu’il puisse mieux connaître mes goûts et préférences. Cette étape a aussi permis de savoir si tout était disponible au Japon. » Elle est également restée en contact étroit avec l’architecte durant toute la phase de construction. « Par exemple, pour un simple interrupteur, j’ai donné mes indications pour la marque et le style à choisir. Il est arrivé que nos esprits s’échauffent un peu. Je faisais mes propres croquis et les mettais devant la webcam », raconte l’artiste en riant.
Chieko a présidé au choix de chaque détail, de la couleur des murs aux luminaires, tables, décorations, poignées de portes et charnières. Elle peut ainsi sans hésitation donner des précisions sur le moindre détail : où il a été acheté et pourquoi.
Pour la décoration d’intérieur de cette maison de campagne, elle s’est inspirée de boutiques et hôtels rénovés découverts à Paris et dans les villages du sud de la France, ainsi que des magasins Zetas Trädgård et Leva Kungslador, en Suède.
Pour la décoration d’intérieur de cette maison de campagne, elle s’est inspirée de boutiques et hôtels rénovés découverts à Paris et dans les villages du sud de la France, ainsi que des magasins Zetas Trädgård et Leva Kungslador, en Suède.
Notre visite débute au salon. Avec son tissu bleu clair, ce fauteuil de Finn Juhl, célèbre designer scandinave des années 1950, est une véritable invitation à entrer. Chieko a acheté une chaise et un repose-pieds Ercol chez Transistane (non visible sur la photo), à Kichijoji. La solide table en cerisier provient de chez Brunch, à Tokyo. L’artiste est allée jusqu’à Ashiya – à 1600 km d’Hokkaido et 520 km de Tokyo – pour y choisir ses luminaires, de chez Flame. Elle a acheté les autres meubles dans des magasins comme Actus, à Tokyo.
Les réalisations en arêtes de poisson sont mises en avant dans le travail de Takashi Osugi, comme ici avec les poutres du plafond, exposées dans ce but.
Le blanc met en exergue l’ombre qu’elles projettent, créant de la profondeur et faisant paraître la pièce plus grande.
Le blanc met en exergue l’ombre qu’elles projettent, créant de la profondeur et faisant paraître la pièce plus grande.
Le parquet en chêne à chevrons n’a été que très peu teinté, pour garder un aspect naturel. Plusieurs couches lui auraient donné un aspect trop lisse et lustré. Ici, son grain a été préservé. Toutes les pièces sont pourvues de chauffage au sol, à l’exception de l’entrée et du cellier.
La collection de photographies et de figurines de cheval (non visible sur la photo) de Chieko est elle aussi savamment exposée. Elle a été inspirée par le père de l’artiste, qui possède des chevaux de course au Japon et en France.
Même si la région est moins souvent enneigée que le reste d’Hokkaido, les hivers y sont toutefois rudes. Mais le chauffage au sol et le double vitrage offrent une très bonne isolation, au point que la famille trouve que « dans la maison, il fait plus chaud qu’à Tokyo ». Les chauffages électriques n’ont ainsi jamais servi.
« Je voulais que le salon soit une pièce chaude, ensoleillée, orientée sud-ouest. Il me tenait à cœur de voir l’océan au loin… et qu’on puisse s’y retrouver en famille ou entre amis », explique Chieko. C’est même là sa définition d’un salon. Ce rôle social de la pièce a guidé ses choix d’aménagement. Elle aime aujourd’hui particulièrement s’y installer au coucher du soleil, qu’elle peut admirer à travers la grande baie vitrée.
« Je voulais que le salon soit une pièce chaude, ensoleillée, orientée sud-ouest. Il me tenait à cœur de voir l’océan au loin… et qu’on puisse s’y retrouver en famille ou entre amis », explique Chieko. C’est même là sa définition d’un salon. Ce rôle social de la pièce a guidé ses choix d’aménagement. Elle aime aujourd’hui particulièrement s’y installer au coucher du soleil, qu’elle peut admirer à travers la grande baie vitrée.
La demeure est pleine de précieux détails. Des lampes sur mesure réalisées par le souffleur Naho lino illuminent l’entrée et accueillent les invités.
Les couverts de la cuisine sont du fabricant français Astier de Villatte et de la collection de Kyoko Hitotsuyanagi, commandés spécialement chez Outbound, à Kichijoji. La gazinière AEG est allemande. Les casseroles Staub sont les préférées de Chieko.
Derrière la porte au fond de la pièce, le cellier donne aussi sur l’entrée, pour ne pas avoir à passer par le salon avec les courses. Énorme atout pour l’artiste, qui ne vient qu’occasionnellement et achète donc ses impérissables en gros.
Derrière la porte au fond de la pièce, le cellier donne aussi sur l’entrée, pour ne pas avoir à passer par le salon avec les courses. Énorme atout pour l’artiste, qui ne vient qu’occasionnellement et achète donc ses impérissables en gros.
Chieko apprécie particulièrement la hauteur ajustable des lampes qu’elle a achetées chez Orne de Feuilles et qui surplombent la table à manger.
De l’autre côté de la pièce (à gauche sur la photo), le poêle apporte non seulement de la chaleur, mais sert aussi à cuisiner à basse température durant l’hiver.
De l’autre côté de la pièce (à gauche sur la photo), le poêle apporte non seulement de la chaleur, mais sert aussi à cuisiner à basse température durant l’hiver.
Chieko joue sur scène depuis son plus jeune âge. On retrouve cette influence dans la salle de bains, aux airs de loge grâce, notamment, au miroir. « Cette lumière chaude me rappelle l’ambiance des coulisses, qui m’est si familière. Étrangement, me maquiller ici est un moment apaisant. »
L’alcôve de l’artiste est un lieu unique : « J’ai toujours aimé les endroits étriqués et je me suis dit qu’il m’en fallait un où lire et travailler. Je ne pensais pas pouvoir me concentrer dans un grand espace ouvert. » Ce coin lecture est si confortable que ses amis s’y laissent souvent aller à une petite sieste.
De nombreux rangements ont été prévus sous l’assise et dans les murs.
De nombreux rangements ont été prévus sous l’assise et dans les murs.
Autre coup de cœur de Chieko : la chambre de son père, pièce d’angle baignée de lumière. Elle sert également de chambre d’amis quand ils viennent lui rendre visite.
Non loin de la fenêtre, le bouleau est ici depuis la construction de la maison et donne à la vue une touche typiquement locale.
Non loin de la fenêtre, le bouleau est ici depuis la construction de la maison et donne à la vue une touche typiquement locale.
Chieko a dû faire quelques compromis pour garder le contrôle du budget. Entre autres, la taille des chambres. « J’ai précisé dès le début à l’architecte que les chambres n’avaient pas besoin d’être grandes. » Ce qui leur manque en superficie est compensé par un design et une déco soignés. Par exemple, les lampes sont un témoin de la collaboration entre la fabricante Minä Perhonen et les designers de Flame.
Photographie fournie par Chieko Higuchi
La maison est également une ferme en activité, où la propriétaire fait pousser, entre autres, légumes de saison, baies et fleurs comestibles. Sa jeune nièce la rejoint pour la récolte. Chieko est très manuelle et a même fabriqué un stand de glaces pour l’enfant.
Quand on lui demande quels sont ses projets à venir pour la maison, l’artiste prend le temps de répondre : « Je veux prendre soin d’elle autant que je prends soin de mon visage par exemple. J’espère que nous vieillirons ensemble. »
Photographie fournie par Chieko Higuchi
Quand on lui demande quels sont ses projets à venir pour la maison, l’artiste prend le temps de répondre : « Je veux prendre soin d’elle autant que je prends soin de mon visage par exemple. J’espère que nous vieillirons ensemble. »
Photographie fournie par Chieko Higuchi
Vus de loin, les murs semblent habillés de briques ou de carreaux, mais le bardage est en réalité en bois de genévrier rouge. Les façades en bois doivent normalement être protégées par un avant-toit, mais cette essence résiste à tous les temps et peut donc s’en passer.
Ses nombreux voyages à l’étranger, depuis son plus jeune âge, ont forgé la sensibilité de Chieko Higuchi aux différents styles architecturaux. Mais la jeune femme raconte que c’est lors d’une visite chez ABC Carpet & Home, à Manhattan, qu’est née sa passion.
« Lorsque je visite un musée en France, je suis plus attirée par son architecture que par les œuvres en elles-mêmes. Je passe la moitié de la journée à admirer l’usure des sols et des rampes, ou à observer les artisans qui restaurent les intérieurs. Je me suis demandé ce qui me touchait à ce point et j’ai fini par comprendre que j’aimais voir la patine du temps sur les choses, la manière dont les couleurs évoluent, gagnent en profondeur. Quand j’ai décidé de faire construire ma propre maison, j’ai donc voulu qu’elle puisse grandir et vieillir avec moi. » C’est dans cette optique qu’elle a cherché des matériaux que le passage des ans magnifierait.